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portent encore l’ancien costume des montagnards.
Us ne parlent que le Gaëlic et le
service divin se fait chtez eux dans cette
langue. Dans ce vaste grouppe de monts
élevés on ne trouve point de ville , mais
on y rencontre çà et là les châteaux des
Seigneurs, entourés des hameaux ou des
huttes éparses qu’habitent les montagnards
anciens Vassaux de ces chefs.
Les principales tribus qui vivent dans le district
des montagnes de Moray sont les Macin-
toslis, les Frazers, les Chisolms, les Grants,
les Gordons, les Cummings , etc. Ces clans ,
quoiqu’à présent mélangés et unis entr’eux
par mille liens communs, faisoient autrefois
corps à part et vivoient dans les domaines
de leurs chefs respectifs. Ainsi les
Gordons habitoient le Banffshire , auprès
de l ’endroit où est à présent le beau château
du Duc de Gordon. Les Grartts sont
encore tous concentrés dans la partie mon-
tueuse du Morayshire, autour de l’antique
château de leur vénérable chef , Sir James
Graut. Les Cummings, Clan autrefois très-
puissant , maintenant fort dispersé et diminué
, habitoient aussi les montagnes du
Comté de Moray. Les Macintoshs, Frazers
et Chisolms occupent plutôt les environs
d’Inverness. Ces tribus maintenant amies
ont autrefois souvent ensanglanté O les rivagOes
du golfe de Moray, par leurs guerres meurtrières.
Séduits par l’appas du pillage d’une
contrée riche et fertde, on voyoit les chefs
de ces pauvres peuplades fondre à la tête
de leurs bandes aguerries et sauvages, sur
les paisibles habitants de la plaine , s’emparer
de leurs biens , en s’appuyant sur
un ancien adage des montagnards, que dans
le b eau pays de Moray tout homme peut y
venir prendre sa proie.
Le changement opéré dans l ’administration
par l’abolition du système féodal n’a pas eu
jusqu’à présent pour les montagnes une aussi
salu taire influence que pour la plaine,et par la
nature même de ces contrées, il n’est guère à
présumer que la région alpestre puisse jamais
approcher du plat pays en population, et
acquérir ce mouvement que produit le développement
des ressources agricoles , industrielles
et commerciales. Loin de là , le
système que plusieurs des propriétaires montagnards
ont adopté , celui d ’anéantir les
petites fermes , et, pour augmenter leur revenu
, de remplacer par des moutons l’an