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a pelloient réciproquement les frères nloft-*
» tagnards ( brothers mounlaineer) ( i) . »
Mr. Macleod de Talisker , prévenu de
notre arrivée dans l’île de S k y , avoit bien
voulu nous envoyer des chevaux et un guide
pour nous conduire chez lui. Nous nons disposâmes
à partir, et il nous fallut, comme
nous 1 avions fait tant de fois, résister aux
pressantes sollicitations que nous firent nos
excellens hôtes, de demeurer encore quelque
temps chez eux. Auheu de recevoir le
témoignage de notre reconnoissance, c’étoit
eux au contraire qui nous remercioient d’être
venus loger dans leur maison. Ils sembloient
nous savoir mauvais gré d’y passer si peu de
temps.
Le vent du sud-ouest souffloit avec une
violence incroyable, et le ciel étoit couvert
(i) Je me suis départi ici de la règle que je m’é-
tois imposée de ne point introduire le public dans
les relations domestiques des familles qui m’ont
reçu dans leurs maison ; mais le plaisir que j’éprouve
à faire partager à mes compatriotes la douce émotion
que me causa cet aimable accueil fait à un
Suisse, me servira j’espère d’excuse; c’éloit d’ailleurs
une occasion de montrer dans tout son jour la viaie
hospitalité écossaise.
IrB
C ÿ )
d’épais nuages qui ne tardèrent pas à se résoudre
en torrens de pluie. Les manteaux
écossais (plaids) dont nous étions envelop-
. pés , furent bientôt percés. La route que
nous suivions traversoit d’affreuses solitudes,
des régions marécageuses , montueuses ,
couvertes de rochers de basalte noir et de
bruyères d’un brun foncé, enfin un sol sillonné
de profondes ravines dans lesquelles
se précipitoient avec bruit des ruisseaux
d’une eau jaune et bourbeuse.
Nous nous trouvâmes bientôt sur le bord
de ces précipices que nous avions laissés
sur notre droite en entrant dans le Loch
Brakadale, et nous vîmes dans cette baye
une mer furieuse qui faisoit rejaillir des flots
d ’écume contre tous les rochers et les écueils;
1 affreux mugissement de ces vagues semblables
à des montagnes , le sifflement du
vent à la violence duquel nous avions peine
a résister, ajoutoientencore aux impressions
que nous causoit cette scène imposante.
Après deux heures de route dans d’exécrables
chemins, ( les trois milles de nos
bons guides se trouvant être trois mortelles
liéue s ), nous arrivâmes trempés jusqu’aux
os à la maison de Talisker où nous fûmes