
marquée dans les traductions des poëmes
ossianiques et dans celle d’Homère , du
même auteur, certes personne ne pensera
à se prévaloir de ces défauts , pour altri-
' Ibuer l’Iliade à l’auteur du Highlander. Mais,
dit Mr. L a in g , ce n’est pas dans le style
seulement que se trouvent ces rapports entre
le Highlander et Fingal; c’est encore dans
le plan, dans les incidents et les images.
En accordant encore h Mr. Laing que ses
rapprochements ne sont pas forcés, cette
ressemblance est-elle aussi singulière qu’il
l’imagine, lorsqu’on sait que Macpherson,
né et élevé dans la Ilaute-Ecosse , a été ,
dès sa plus tendre jeunesse, imbu, si je
puis m’exprimer ainsi, des traditions et de
la poésie du pays? Peut-on s’étonner qu’il
se trouve , dans un poëme dont les montagnards
écossais sont le sujet, quelques
souvenirs des traditions poétiques , qui
faisoient alors le délassement favori des
Gaëls, et qui, malgré leur beauté, étoient
encore inconnues au reste de la Grande-
Bretagne ? N’est-il pas bien plus naturel
de voir dans le Highlander quelques réminiscences
des poésies gaéliques, que de
r e g a r d e r Fingal comme une nouvelle édition
en prose du Highlander ? Et quelle
maladresse inconcevable ne fauclroit-il pas
supposer à un auteur, pour oser présenter
comme un original étranger ce qui ne seroit
que la copie d’un de ses propres ouvrages
déjà imprimé , et par conséquent en circulation
dans le monde littéraire ! N’est-il pas
plus naturel aussi d’accorder quelque part
aux souvenirs de l’enfance, que dé supposer
, comme Mr. L a in g , un auteur pillan
t, coçhpilant de toute part, et donnant
un amalgame confus d’extraits de la Bible,
d’Homère, de Pindare, de Virgile, de Miï-
de Tompson, etc. e tc ., pour la traduction
d ’un ouvrage original?
On ne sauroit se dissimuler cependant
qu’il y a eu dans la conduite de Macpherson
une marche peu franche qui a pu
prêter au blâme e t , jusques à un certain
point, à la défiance ; mais ce manque de
candeur, ces contradictions qu’on a cru
remarquer dans certains points de sa conduite
, sont-elles réellement dès arguments
contre l’authenticité des poésies ossianiques?
je ne le pense pas. On a effectivement reproché
à Macpherson, i.° l’obstination qu'il
a mise dans son refus de montrer les ori