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qui nous frappe ici chez des peuples divisés
comme eux en tribus, et qui portent aussi
au plus haut degré l’enthousiasme pour les
chefs qui les régissent. Les ressemblances
qui peuvent exister entre Pindare et Ossian
ne nous surprendrons pas lorsque nous penserons
que Pindare étoit un Barde dorien,
et que, comme les Bardes écossais j il cé-
lébroit les exploits des chefs de tribus; les
hauls-faits des guerriers, et par ses chants
lyriques animoit les fêtes et les tables
hospitalières des principaux de la
nation.
Je passe rapidement sur les objections tirées
de ce qu’Ossian ne parle ni de la boisson
favorite de ses héros, ni des loups,
des sangliers , et des ours qui devoient habiter
alors les forêts de 4a Calédonie, ce ne
sont que des arguments négatifs, et ou ne
doit pas leur donner plus de force qu’ils ne
le méritent. Mais je ne puis passer sous
silence une erreur en fait commise par Mr.
Laing, lorsqu’il croit prendre Macpherson en
faute pour, avoir parlé de l ’If et du Tremble,
comme d ’arbres indigènes de l’Ecosse ; je ne
sais s i , comme le dit Mr. Laing , les Romains
ont introduit le peuplier dans la
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Grande-Bretagne, mais si cela est, ce ne
peut être que le peuplier blanc ou le peuplier
d’Italie (populus ilalica el alba), arbres
en effet des climats méridionaux, mais
le tremble Çpopulus tremulà), est au contraire
un arbre propre aux pays du nord , il
s’avance en Norvège et en Suède jusqu’aux
confins de la Laponie, et nul doute que cet
arbre qui aime les montagnes ne fit partie
des vastes forêts qui ont une fois couvert
celles de la Hauté-Ecosse, puisque cette
contrée se trouve placée au centre de la zone
qu’habite le tremble, et que son climat lui
est particulièrement favorable. Il en est
de même de l’if qui est indigène de tout le
nord de l ’Europe.
J’en viens maintenant à ce qui regarde
plus particulièrement Macpherson. Mr.
Laing croit tirer un puissant argument
contre l’authenticité d’Ossian de la ressemblance
qu’il a observée entre le premier
poëme anglais de cet auteur (le Ilighlan-
der) et le poème de Fingal. Quant aü
style, cette ressemblance n’a rien de bien
surprenant | et si l ’on retrouve dans la
composition originale la même enflure , la
même prétention à l’effet, qui a été re