
Hirises. C’étoitune grande ressource pour ces
pauvres insulaires, mais on ne sait pourquoi le
parlement défendit un commerce aussi avantageux.
Dès lors, et jusques à la dernière
guerre, les Hollandais ont possédé seuls le
bénéfice immense de la pêche dans les Hé-
brides, les Orcades et les îles Schetland.
Ces considérations qui étoient de nature
à éveiller sérieusement l’attention, dans
un moment surtout où l’on voyoit les
Highlanders émigrer en foule faute d’emploi
et de moyens de subsistance, ont engagé
plusieurs hommes dévoués au bien de
leur pays à se former en société pour donner,
par tous les moyens possibles, de l’activité
à la pêche ; ce fut pour cet objet que Knox
entreprit son voyage dans les Hébrides et
sur la côte occidentale de l’Ecosse. Il alloit
reconnoître les endroits les plus propres à
l’établissement de villages de pêcheurs¿ et,
sur son rapport, la société, à l’aide des
souscriptions libérales qu’elle avoit recueillies
en Ecosse et en Angleterre, fit bâtir
quelques villages le long des côtes et dans
l’île de Mull. Chaque homme reçut une habitation
et les instruments nécessaires à la
pêche. Malheureusement une circonstance
empêcha celte entreprise d’avoir tout le succès
désiré. Au lieu de n ’allouer aux colons
que ce qui pouvoit leur être utile pour la
pêche, la Société crut mieux faire en ajoutant
à chaque habitation une portion de ter-
rein à cultiver; on ne savoit pas alors, ce que
lord Selkirk a fort bien démontré , c’est que
l’agriculture et la pêche sont incompatibles ,
puisque la saison qui exige les travaux du
cultivateur est aussi celle où le pêcheur doit
être sur mer. Il est à regretter que cet excès
de précaution ait nui à la réussite complète
d’un plan qui d’ailleurs étoit calculé pour
produire un très-grand bien. L ’établissement
d’un village de pêcheurs devoit naturellement
créer une foule d’industries nouvelles
; on auroit vu naître spontanément des
ateliers pour la construction des bateaux,,
des fabriques de filets, de cordages , de
voiles , sans compter mille autres branches
moins considérables de commerce que devoit
nécessairement favoriser la réunion
d’un certain nombre d’hommes uniquement
occupés à un même objet.
LTagriculleur du voisinage auroit trouvé
dans un pareil village , un marché assuré
pour ses denrées; enfin ces établissements