
rochers, nous empêcha de visiter une montagne
qui s’élève au-dessus de Talisker, et
dont le sommet est un cône formé de prismes
basaltiques fort réguliers , du moins k ce
qu’il me parut en le voyant du fond de la
vallée.
L e 26 Septembre. Mes compagnons de
voyage, qui ne désiroient pas prolonger leur
séjour dans les Hébrides ni pénétrer plus au
nord dans cette partie de l’Ecosse, firent
leurs préparatifs de départ pour se rembarquer
et ramener notre vaisseau k To-
bermory. Je souhaitois traverser au moins
l ’ile de Sky , et ne pas quitter une contrée si
intéressante sans en avoir une légère idée,
je vouîois aussi connoître cette portion septentrionale
de l’Ecosse , qu’aucun voyageur
n a décrite, et voir les déserts du Hoss-shire
qui ont été si rarement visités. Je me décidai
donc k me séparer pour quelques
jours de mes compagnons de voyage, et à
me rendre de Sky k Inverness par un
chemin peu fréquenté. Nous nous donnâmes
rendez-vous dans cette ville , eux
comptant aller de Tohermory k Oban , et
d Oban k Inverness en suivant la chaîne
des. lacs dont le Loçh-Ness fait partie.
( )
Dès le matin nous nous rendîmes tous
sur le rivage où notre troupe devoit se disperser,
M.r Maclean et sa famille se disposant
à s’embarquer pour Coll, sur une goélette
qu’on leur avoit envoyée. La nôtre s’y
trouvoit aussi, et comme ces bâtimens no
pouvoienl approcher de la côte , nous les
voyions croiser en attendant le grand bateau
cjui s’éloignoit du rivage, transportant
les passagers a bord de leurs bâtiments..
Ce mouvement de navires sur une aussi
belle mer , offroit une scène animée et un
sujet pittoresque pour un tableau de marine.
Le vaisseau de Coll portoit des voiles
blanches , le nôtre des voiles rouges. On
âpercevoit au loin, dans la vapeur de l ’horizon,
les collines du Long-Island , et sur
les devants le grand bateau chargé de passagers
, lequel conduit par de vigoureux
rameurs, montoit et descendoit successivement
les hautes lames. Les énormes rochers
à pic qui bordent le rivage, formaient un
cadre proportionné aux dimensions du
tableau. Un de ces rochers se faisoit re-»
marquer par son isolement au milieu des
eaux, par sa hauteur et par sa masse ; il
nous cachoit le soleil et se découpoit en