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mesure des vers. De semblables interpolations
se retrouvent dans le morceau sur
la mort d ’Oscar, cité plus haut : ce poërne
commence par une complainte sur la mort
de Chaos!té, personnage entièrement étranger
au reste de l'histoire, et dont, après
quelques stances , il n’est plus question.
La disparité entre le sujet du poëme et
tes morceaux, intercalés , est plus frappante
dans Ossian agus an Clerich, que dans
la mort d’Oscar; on v reconnoît évidem-
ment les parties de trois poëmes qui, dans
la mémoire du récitateur, avoient été confondus
de manière à n’en faire qu’un seul.
Celte circonstance me fait regarder ce morceau
comme un précieux échantillon des
poésies gaéliques, telles qu’elles sont transmises
par la tradition. On y voit l’altération
qu’ont subi les anciens poëmes , en
passant de bouche en boucbe ; on n’y retrouve
plus la pureté originale , et l’on sent
qu’un travail est nécessaire pour dégager
ce qui est vraiment poétique ,’ et ce qui appartient
à un seul et même sujet, d’avec
les morceaux hétérogènes qui portent un
cachet tout différent. Or ce travail a été
fait par tous les collecteurs de poésie gaëÜque
; ils n’ont livré à l’impression et ils
n ont traduit que des chants épurés : souvent
aussi ils ont rassemblé et rapproché
des morceaux de vraie poésie antique ,
épars dans différents poëmes bruts , semblables
a ceux que Mr. Hill a publiés, et
ils en ont formé une seule pièce, dans
laquelle on trouve une histoire suivie et
une parfaite unité d’action. Mr. D. Smith
ne dissimule point que c’est la méthode
qu il a employée pour assembler ses poëmes,
et tout porte à croire que Macpherson a dû
faire le même travail sur les poëmes bruts
qu’il a recueillis de la bouche des récita-
leurs. Maispl étoit intéressant de connoître
ce qu’étoient ces poésies, avant d’avoir passé
par les mains d’un littérateur, et la collection
de Mr. Hill est, parmi celles qui ont
été imprimées, la seule qui contienne ce
que j ’ai cru devoir appeler les poëmes bruts.
Ce n est pas seulement dans les montagnes
et les îles de l ’Ecosse qu’il s’est trouvé
des littérateurs avides de "recueillir les anciennes
traditions poétiques des Gaëls. On
a vu les Irlandais rassembler dans leur pays
des restes mutilés des poésies ossianiques,
qui, se transmeitoientde père en fils, comme