
possession une collection considérable de
manuscrits tant anciens que modernes, et
parmi ces derniers ceux qu’il avoit lui-même
recueillis dans son voyage, l à , disoit-il, se
trouvent le poëme entier de Fiugal, celui
de Témora, et toutes les petites pièces séparées
qu’il avoit publiées. Le docteur Blair
assure ( i ) , que Macpherson avoit déposé
tous ces manuscrits chez un libraire à Londres
, après avoir annoncé sur les papiers
publics qu’il les soumettoit à l’inspection
des experts dans la langue gaëlique, mais
qu’au bout de quelques mois, personne ne
s’étant présenté pour les voir , il les avoit
retirés avec dépit, et que dès lors on n’avoit
pu les obtenir de lui.
Cependant le docteur Blair ne cessoit de
solliciter Macpherson pour qu’il écrivit dans
les montagnes, afin de se procurer le témoignage
authentique de ceux qui lui
a voient fourni les originaux des poëmes
d’Ossian ; mais celui-ci dédaignant de s’expliquer,
se refusa à cette proposition qui lui
sembloit équivaloir à un doute de sa véra(
l) Voyez Appendix o f the Report o f the Committee,
etc. p. 60. et jBoswell’s life o f Dr. Johnson^
T . 2. p. 3 o7.
cité; alors le savant professeur qui désiroit
pouvoir mettre en évidence ce qui l’avoit
convaincu, se chargea lui-même d’adresser
cette demande à un grand nombre de een- D
tils-hommes de la Iiaute-Ecosse, les priant
de lui communiquer tout ce qu’ils pouvoient
savoir sur les originaux des poëmes dont
Macpherson avoit donné la traduction.
Ce sont les résultats des réponses qu’il reçut
a celte occasion, qu’il a imprimés dans
un appendix à la dissertation sur les poëmes
d Ossian. On y voit en nombre considérable
, les noms des personnages les plus marquants
du pays. Ils se portoient en témoignage
pour certifier , les uns qu’ils savoient
eux-memes ou avoient souvent entendu
réciter des poëmes attribués à Ossian , et
destinés à célébrer les ÜÉ exp1 loits de Fineor al >:
d autres (ju ils avoient récité ou entendu réciter
de semblables poëmes en présence de
Macpherson, d’autres qu’ils lui avoient remis
des manuscrits, d’autres enfin qu’ils avoient
vu et parcouru les manuscrits que Macpherson
avoit recueillis. Tous unanimement af-
firmoient 1 existence des poëmes d’Ossian
en gaëhc, et exprimoient leur persuasion
de la fidélité avec laquelle le traducteur