
lacs ; il l’accompagnoit aussi au combat et
jouoit aux funérailles; car la cornemuse, cet
instrument national chez les Gaëls , se fai-
soil entendre dans toutes les circonstances
marquantes de la vie, soit pour «ünimer
le courage des guerriers, soit pour égayer
les festins , soit enfin pour honorer la mémoire
des morts, et joindre ses sons plaintifs
dans les cérémonies funèbres, aux chants
lugubres du Coronach.
Outre ce cortège d ’officiers attachés particulièrement
à la personne du chef, une
suite nombreuse de gentilshommes de sa
tribu, ses plus proches parents, ainsi qu’une
foule de personnes d un rang inférieur,
l açcompagnoient ordinairement dans ses
voyages. Il se plaisoil à cette représentation
qui relevoit son importance aux yeux
de ses dépendans, et qui lui donnoit une
haute idée de son pouvoir et de son rang.
La vanilé n’étoit cependant pas le seul,
ni même le principal motif qui faisoit mettre
aux chefs écossais le plus grand prix
à compter un nombre considérable de vassaux
; les fréquentes divisions entre les Clans
voisins, les rebellions reitérées contre l’autorité
souveraine du royaume, dans lesquelles
la plupart des chefs se trouvaient
entraînés, une antique passion pour le métier
des armes, les obligeoient à être constamment
sur le pied de guerre et à s’entourer
d ’une population belliqueuse, nombreuse
et dévouée. La valeur d’un domaine
dans les montagnes s’estimoit moins
alors d’après le revenu pécuniaire qu’on
pouvoit en retirer, que d’après le nombre
d’hommes en état de porter les armes que
le propriétaire pouvoit y entretenir avec
leur famille.
Tout étoit disposé et calculé d avance
pour l’état de guerre. Les chefs habitoient
de vrais châteaux forts, flanqués de tours,
surmontés de crénaux et capables de soutenir
un long siège. Ils y entretenoient une
garde e t, sur le sommet des tours, des
hommes étoient postés pour veiller nuit et
jour de crainte de surprise. Ils pouvoient
ainsi en peu d’heures rassembler tous le s
guerriers de leur Clan pour les opposer k
l ’ennemi ou les conduire a une expédition.
Lorsqu’il s’agissoit ainsi de mettre tous
les hommes sur pied, le chef faisoit courir
la croix de feu ou de honte, (Crois