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cavaliers, mais animée de ce courage q.ui
supplée au nombre) et surpreud l’armée
de Mackay qui franchissoit avec peine l’étroit
défilé de Killicranckie.
Un feu vif des deux côtés est le prélude
de 1 engagement ; les montagnards impatients
d’en venir aux mains de plus près,
ont jete leurs fusils , et armés de leurs
redoutables épées, ils se précipitent du haut
des montagnes comme un torrent furieux,
en poussant leurs sauvages cris de guerre.
En sept minutes l’armée eunemie est rompue
, dispersée et mise en fuite dans le plus
grand désordre, la cavalerie de Mackay est
enfoncée par l ’attaque impétueuse des fantassins
de Dundee, tandis que la petite
troupe de cavaliers _ montaüg nards charOge
et défait le régiment d’infanterie dont Mackay
étoit lui-même le Chef; i 200 hommes tués
et 5oo prisonniers, telle fut la perte de l’armée
parlementaire dans ce court, mais
mémorable engagement. Les montagnards
ne profilèrent pas de la victoire décisive
qu ds veiioient de remporter; Dundee leur
brave général venoil detre tué d’une balle
perdue et la consternation qui se répandit
dans sa troupe sauva les restes de l’armée
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de Maèkay, en arrêtant la poursuite des
fuyards. Si Dundee avoit vécu, dit ce général
en ralliant ses soldats, notre retraite n’eût
pas été aussi tranquille. Mais avec lui finit
la résistance des montagnards, et la cause
de Jaques fut perdue. Les Clans découragés
malgré leur brillante victoire, regagnèrent
leurs foyers , et déposant les
armes , ils profitèrent de l'amnistie que leur
offroit le Roi Guillaume,
Deux personnages remarquables se trou-
voient en même temps dans l’armée Ecossaise
à Killicranckie, L ’un le général V i-
comte de Dundee qui la commandoit et
dont l’Ecosse eut à pleurer la perte; ce guerrier
vaillant > élevé dès sa plus tendre jeunesse
dans le métier des armes, avoit longtemps
servi sur le continent dans les troupes
des Provinces Unies et de quelques autres
puissances. Rentré dans sa patrie il s’étoit
fait connoîfre par sôn attachement aux principes
des Torys ou Royalistes, par son courage
et par la sévérité de la discipline qu’il
imposoit à ses soldats. Il avoit été employé
avec succès à disperser les assemblées des
Puritains ou Covenanters qui se réunisso ent
en armes pour faire le service divin, et