
timent d ’admiration qui l’éleve à l’auteur
de tout ce qui est grand. Il entend le bruit
effrayant des avalanches, il découvre à
chaque instant une nouvelle sommité, un
nouveau pic plus pittoresque que les autres*.
De nouveaux glaciers, de nouvelles vallées'
arrosées par de grands fleuves > toutes
variées, toutes belles se présentent à ses
yeux. Il voit des lieux déserts pour l’homme,
habités par des tribus d’animaux destinés
.à peupler ces vastes solitudes j il voit les
marmottes courir sur la pente des montagnes,
les chamois sur le faîte des cimes
les plus escarpées bondir de roc en roc»
D’aigle superbe, le grand vautour des Alpes
planent au haut des airs, des troupes
de choquards font retentir les échos des
rochers de leur chant sauvage, mille plantes
variées ornent les gazons, les papillons
les plus beaux voltigent sur ces prairies
émaillées. Ce sont là des déserts, mais
l ’homme n’y est pas seul ; son âme loin d’y
être prisonnière et oppressée par le sentiment
de l’isolement, semble n’avoir pas
assez de facultés pour saisir et fixer les
sensations que lui font éprouver ces nombreuses
merveilles.
De même, clans des, solitudes et des dé-
serts d’un autre gen/e, sur l ’Océan Atlantique
, au milieu des solitaires Hébrides ou
«ur leurs rivages abandonnés, l’admirateur de
la nature n’éprouve jamais d’isolement. Une
mer, dont l’aspect toujours sublime change
•au moindre souffle de l’air , se présente à
lui sous mille formes diverses ; mille couleurs
variées , des reflets , des jeux de lumière,
des clairs et des ombres en modifient
à l’infini le brillant coloris. Quelquefois unie
comme un miroir, il la voit parsemée d’îles,
différentes en élévation comme en éloignement
, en forme et en couleur ; dans d’autres
moments des rivages coupés à pic à des
hauteurs effrayantes, offrent à ses veux
d’énormes murailles au pied desquelles
se busent avec fracas les vagues d’une mer
en tourmente qui font rejaillir au loin
des flots décume. Ces murs, souvent
irregubers comme tes rochers informes dont
ils sont composés , semblent quelquefois des
ruines d édifices gigantesques,des colonnades
qui, par leur régularité, paroissent rivaliser
avec les ouvrages des hommes, mais qui les
surpassent infiniment par la grandeur de
leurs dimensions. Une population immense