
grammaire gaélique, avoil introduit quelques
morceaux d’Ossian en original , et
uvoit souvent fait mention de ce Barde et de
ses poèmes' sa conversion qui étonna les partisans
d’Ossian, fut un triomphe pour les adversaires
du poete : on prétendit, il est vrai,
qu’il se trouva en quelque sorte iorcé, par
les obligations qu’il avoit à. Johnson, d é-
pouser sa querelle; et ce qui sembloit for-
tiiier celte opinion , c’est que Shaw , vivement
attaqué par un docteur Clark, d’Edimbourg
, eut recours à Johnson, et celui-ci
composa en son nom une réponse dont
l ’auteur fut aisément deviué h la beauté
du style.
Quant au docteur Macqueen, ceux qui
l ’ont connu affirment qu’il avoit été un
admirateur passionné d’Ossian, dont il avoit
recueilli plusieurs fragments , et dont il se
plaisoit à réciter les poëmes ; mais q u e ,
ambitieux d’acquérir une réputation qu’il
n’eût jamais pu obtenir autrement, et flatté
dans sa vanité par les avances que lui fit
Johnson , il embrassa les préjugés‘ de cet
homme célèbre, et sacrifia au désir d ’obtenir
son suffrage, la gloire littéraire de
sa patrie. C est ainsi que s’exprime, à l’ér*
gard du docteur Macqueen, un de ses contemporains
, vénérable ecclésiastique de la
Haute-Ecosse , dans une lettre écrite au
secrétaire de la société Ilighlandoise.
Pendant que Johnson et Macpberson dis-
putoient entr’eux , on vit des littérateurs
écossais et anglais parcourir la Haute-
Ecosse , pour y chercher ce qu’il pouvoit
encore y rester d’anciens poëmes gaëlics.
Parmi les collections les plus remarquables
et les plus nombreuses qui furent publiées
h cette époque , on peut citer celle que le
docteur Smith , ministre de Campbehon ,
joignit à son ouvrage sur les antiquités
gaéliques, qui parut en 1780. Il publia
sept ans plus tard les originaux de ces
poëmes, dont il 11’avoit donné que la traduction.
Ce sont des fragments assez considérables,
attribués à Ossian et à quelques
autres anciens Bardes. On y trouve çà et
là des morceaux conformes à ceux de Mac-
pherson, si ce n’est pour la partie historique
, du moins pour le style é le v é , la
délicatesse des sentiments et la beauté des
descriptions.
A peu près dans le même temps , un
Anglais, Mr. H ill, publia, dans le Gent