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niroit point sur ce sujet de nouvelles lumières.
Ceci n’est pas seulement dicté par
un simple molif de curiosité ; mais à présent
que de toutes parts on recherche, dans le
langage, l’écriture, la poésie, dans l’architecture
, la sculpture même , des données
pour déterminer les anciennes migrations
des différentes branches de la race humaine,
et, si je puis m’exprimer ainsi, la généalogie
des nations , ils seroit à propos de confirmer,
par de nouvelles ressemblances tirées de
l ’art musical, les conséquences plus ou moins
vagues qu’ont pu fournir les autres arts
libéraux. En pareil cas , le concours d’un
grand nombre de rapports, provenant
d ’objets fort différents, quelque puissent être
ces rapports pris isolément, doit acquérir
une certaine force, et j ’espère qu’à cet égard
le rapide et bien léger aperçu de la musique
gaélique , auquel j’ai dû me borner, pourra
n’être pas sans quelque utilité.
On ne sait si les Gaëls ont eu, C om m e
les Gallois, une manière d ’écrire la musique
; chez ces derniers , les notes étoient
représentées par des caractères de l’alphabet
, dont la réunion avec certains signes
particuliers indiquoit la valeur des notes,
les mesures, les pauses, là cadence, etc. ( i )
Quant aux instruments autrefois en usage
dans la Haute-Ecosse , on n’en connoît que
trois, la harpe, le cru/h et la cornemuse.
Buchanan nous apprend que de son temps,
c ’est-à-dire au 16.* siècle, les Gaëls aimoient
beaucoup la musique; au lieu de trompettes,
ils employoient dans les combats la cornemuse
; ils avoient en outre des instruments
à cordes qui leur étoient particuliers, et
dont les uns étoient garnis de cordes métalliques,
et les autres de tendons d’animaux.
Ils jouoient de ces instrumens soit avec des
archets, soit avec leurs ongles, qu’ils avoient
soin de laisser croître pour cet usage(2).
La harpe ( en gaëlic clairseach ) étoit un
de ces instruments à cordes d’acier , qui se
jouoit avec les ongles. C ’éloit l’instrument
national avec lequel les Bardes écossais ,
(1) "Voyez Bingley’s North tV a le s , vol'.'a, p. 33y.
(2) I m c o tuboe, tibia utuntur utriculari, mustcci
maxime dilectantur, sed sui generis fidibus quarum
aliis chordoe sunt oenece , aliis e nervis factoe, quas
vel unguibus prolongis, vel plectris puisant. Buchanan
Rerum scoticarum. Lib. /, p . 2-4. Francfurtii
ann& 4584,