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les moeurs et le langage des hordes barbares
dont il ne paraît avoir eu qu’une
connoissance fort imparfaite , hordes qui
toujours résistant à toute conquête et à
toute invasion étrangère, ont jusqu’en 174-^
conservé leur indépendance et leur nationalité.
On ne sauroit en effol regarder comme
une conquête, l’espèce d’hommage que rendirent
pendant quelque temps les Hébrides
à la couronne de Norvège, puisque l’état
intérieur du pays ne parolt pas avoir éprouvé
à cette occasion de révolution , et que
le vice-roi norvégien étoit presque toujours
quelque puissant chef hébridien. Les
D anois , durant leurs fréquentes incursions
dans la Basse-Ecosse, franchirent par fois
les bornes du district des montagnes, mais ils
ne s’y établirent point, et ne purent jamais
pénétrer dans le centre de ces régions alors
presque inaccessibles.
Ce qui prouve d’une manière frappante ,
l’espèce de fixité des moeurs et surtout du
caractère des Highlanders , pendant une
longue suite de siècles, c’est la parfaite concordance
entre les historiens les plus anciens
qui en ayent parié, et ceux qui ont écrit
^différentes époques jusques au milieu du
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dernier siecle. Solmus et Xsidorus , écrivains
du Bas-Empire , représentent déjà les Scots
comme une nation belliqueuse, frugale,
endurcie à la fatigue et aux privations, se
livrant avec passion aux jeux de la guerre
et de la chasse, et sans cesse armée contre
ses voisins de la plaine et des contrées méridionales.
Jean de Fordun qui écnvoit au
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siecle a , comme nous l avons vu plus
haut, distingué judicieusement les deux races
différentes qui habitent la haute et la basse
Ecosse, et il a caractérisé celle des montagnards
par des traits saillants, qui sjs retrouvent
dans la description qu’en donnoit
Bucbaiian au i6.e ao siècle, comme dans celle
de Pennant et des auteurs les plus récents. La
plupart de ces traits, malgré les grands changements
qui ont eu lieu à l’époque de la
dernière rébellion , frappent encore aujour-
dhui le voyageur, dans les habitans actuels
de la Ilaule-Ecosse.
Voulant essayer de donner une idée de
l ’existence sociale et politique, et des coutumes
de ce peuple remarquable qui jus-
qu a ces derniers temps n’étoit encore que
bien imparfaitement connu, même de ses
plus proches voisins, j ’ai consulté ce qu’ont