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plient et prospèrent. On en voit aujourd’hui
dans diverses parties de la Haute-
Ecosse des bois considérables qui déjà,
par la tadle des arbres qui les composent,
promettent de rivaliser bientôt avec les forêts
de leur pavs natal.
Après Dunkeld, on quitte tout-à-fait les
montagnes pour entrer dans les plaines
fertiles de la Basse-Ecosse , et l ’on arrive
à Perth, ville de 24,000 habitans, chef-
lieu du Comté de ce nom et capitale de
l’Ecosse jusqu’en 14^7 , époque où le siège
du gouvernement fut transporté à Edimbourg.
La belle rivière Tay coule à côté
de la ville , et un superbe pont moderne
de 10 arches la traverse. Ce pont a 900
pieds de longueur et 20 de largeur, il est
construit en pierre et se fait remarquer par
la beauté de la maçonnerie. Le pays qui
environne Perth est si fertile, la végétation
si belle, le Tay si large et si majestueux
que les Bomains de l’armée d’Agri-
cola s’écrièrent tous ensemble. Ecce J'iber,
ecce Campus martius.
Je ne m’arrêtai point à Perth, mais continuant
rapidement ma route, je me rendis
à Kinross où je revis le joli lac Leven; puis
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ayant traversé le Firth ofForlh à Queens
Ferry, j ’arrivai à Edimbourg pour y passer
un second hiver.
Ici se termine le récit de mes voyages J O
en Ecosse, mais il me reste encore à
faire connoitre avec plus de détails que ne
pouvoit l’admettre un simple journal, les
moeurs anciennes et modernes des habitans
de la Haute-Ecosse on Highlanders,
leur langue, leur musique, leurs poésies
et en particulier celles qui sont désignées
sous le nom de poésies d’Ossian. J’ai consacré
un chapitre entier à une dissertation
sur l ’origine, les progrès et les résultats de
la célèbre discussion relative à l ’authenticité
de ces poèmes. On me pardonnera la longueur
de cette dissertation en songeant qu’on
ne pouvoit parler de la poésie gaélique
sans faire mention de ce qui doit être à
juste titre regardé comme la fleur de cette
poésie, et qu’on ne pouvoit citer les poëmes
d’Ossian sans établir sur des preuves solides
la conviction qu’on doit avoir de leur ancienneté.
D’ailleurs cette question tient de
trop près à tout ce qu’il y a de caractéristique
et de national chez les Hiehian-
ders pour qu’il me fût permis de la passer
sous silence.