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fiance que méritent celles des mêmes auteurs,
qui se rapportent à des lieux qu’il n’a pas vus ,
il peut être à même de donner des idées justes
sur l’histoire naturelle d’une région étendue dont
il n’a parcouru lui-même qu’une partie. C’est
en ramenant à un langage commun les nomenclatures
différentes des naturalistes , c’est en
rassemblant avec impartialité , et en appréciant
à leur juste valeur les faits que les auteurs négligent
ou amplifient , suivant qu’ils sont contraires
ou favorables à leurs systèmes, qu’un
voyageur peut encore être mieux placé qu’un
naturaliste sédentaire pour rassembler en un seul
tout les données ordinairement éparses , quelquefois
mêmes inédites qu’il a pu se procurer
relativement aux régions voisines de celles qu’il a
parfcourues.
L’espèce de critique qu’il est appelé à exercer
sur les témoignages qu’il invoque , rend son travail
bien différent de celui du simple compilateur
et lui assigne ce me semble un degré supérieur
d’intérêt et d’utilité. C’est ce qui m’a engagé
à terminer cet ouvragç par un tableau
abrégé des plus remarquables phénomènes
que l’Ecosse présente aux amateurs des principales
branches de l'histoire naturelle. En
séparant complètement ce tableau, qui contiendra
en même temps le résumé de mes propres
remarques, d’avec l’exposé de ces remarques
elles -mêmes, j’ai voulu bien marquer le point
où cessant de parler comme observateur et comme
témoin je prends pour ainsi dire le rôle d’historien.
Deja , dans 1 intention d’entreprendre un pareil
travail , je profitai de mon séjour à Edimbourg
et à Londres pour recueillir les matériaux
nécessaires, et en 180g, je présentai à la Société
Géologique de Londres le croquis d’une carte
géologique de l’Ecosse, fondée en partie sur mes
« propres observations, en partie sur les données
que m’avoient fourni les naturalistes qui en
avoient parcouru les différentes provinces. De
retour à Genève cette même année , j’insérai
dans la Bibliothèque Britannique un court aperçu
de l’histoire naturelle des Hébrides où j’annonçai
brièvement quelques-unes des observations qui
se trouvent développées dans cet ouvrage.
Dès-lors je n’ai cessé de recueillir tous les
nouveaux documents qui pouvoient me servir à
perfectionner ces premières ébauches , et j’ai
trouvé dans les publications périodiques de l’Angleterre
et de l’Ecosse, dans les ouvrages les plus
récents du savant géologue dont s’honore ce
dernier pays, de l’illustre Jameson , la description
de plusieurs districts qui n’avoient été jusqu’alors
qu’imparfaitement observés.
Depuis 1 époque de mon voyage, en effet, plusieurs
parties de l’Ecosse peu ou mal connues