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en traversant l’île de South Uist, dans celle
deBenbecula quil’a voisine au nord;Mr. Mac-
donald nous avoit pourvu d'excellents chevaux
, la partie occidentale de cette île étant
une plaine seche et sablonneuse, nous pûmes
la parcourir à cheval. Nous avions à notre
droite les collines élevées , arrondies et
composées de gneiss, qui forment la partie
orientale de l'île d’üist, et à notre gauche
d immenses plages de sable sur lesquelles
1 océan versoil en écumant ses longues et
hautes lames; des Goélands, des Mouettes
et d autres oiseaux de mer se promenoient
sur ces sables pour chercher leur nourriture
parmi les varecs rejettes par la mer. N’étant
jamais troublés par la poursuite des
chasseurs, ces oiseaux , ailleurs si timides
et si farouches, ne , fuyoient point à notre
approche, et se laissoient presque toucher
avec nos fouets.
Pendant toute celte route de sept lieues
environ, à peine apperçumes-nous trois ou
quatre villages, ou plutôt les assemblages de
pauvres huttes qui en portent le nom, tant
cette grande île est peu peuplée. En effet sur
une surface de sept lieues de longueur, et
de trois lieues de largeur moyenne, elln
ne coutient que 2.600 habitans. Ces insulaires
isont de tous les Hébridiens ceux
qui ont l ’aspect le plus sauvage , et chez
lesquels la civilisation à fait le moins de
progrès. Ils ne parlent que la langue gaélique
et .n’entendent pas un mot d’Anglais.
Ils conservent encore toutes les coutumes,
les moeurs et les superstitions des anciens
habitans de la Haute-Ecosse, Les femmes
portent l ’ancien costume que je n’avois ja mais
rencontré ailleurs. C’est un petit jupon
court en laine grise , semblable pour
la lorme au hïlt des montagnards écossais,
ou au petit jupon des paysannes du Goug-
gisberg en ¿Suisse. Elles ont les genoux
et les pieds nuds, et le gras de jambe recouvert
d’une portion de bas en laine grise.
Le haut c!u corps est vêtu d’une mante où
d’un corset , et recouvert d’un petit manteau
d’étoffe quadrillée de diverses couleurs.
Ce manteau est une pièce quarrée qui est
jetiée sur les épaules et descend par
derrière jusques un peu au-dessus du
genou ; deux des coins sont retenus
ensemble sur la poitrine par une grande