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un si grand rôle dans l ’imagination des mon-»
tagnards écossais, il ne faut pas oublier les
J}aoine sJii on hommes de paix ; on les re-
gardoit comme de petits farfadets, vivant
dans l’intérieur de la terre, et sous de petits
monticules couvt r !s d'herbe. Pendant la
nuit et au clair de la lune, çn crovoitles voir
danser et célébrer leurs jeux sur le gazon
de ces collines ; sans être méchants , ils sont
jaloux et envieux du bonheur des mortels.
Les hommes ont été quelquefois reçus dans
leurs demeures souterraines ; lorsqu’on
avoit franchi une porte qui s’ouvroit sur le
flanc de la colline, on pénétroit dans leurs
palais magnifiques, et on les voyait danser
au son de la plus douce musique et se nour-
nr de mets délicats et recherchés,
Uu malheureux mortel, une fois admis
dans. la société de ces lutins ne peut plus revoir
ses semblables, et devient iui-même un
S h i’ïch ou homme de paix.
On reconnoit aisément dans les JDaoine
S h i , les Crions ou Goricks des Bas-Bretons,
esprits qui , suivant la croyance de ce pays ,
ont élevé le remarquable monument de
Carnac, Ces Crions , dit M.r Cambry , sont
de petits hommes ou de petits démons ,
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hauts de deux ou trois pieds. Ou les voit,
dit-on , danser la nuit autour des ntonümens
Druidiques. Le voyageur saisi par
eux et forcé de suivre cette danse rapide,
tombe au milieu des éclats de rire de ces
farfadets qui s’éclipsent au point du jour.
On reconnoît encore des vestiges du culte
des Druides ou du Paganisme dans la cérémonie
que célèbrent les bergers de la
Haute-Écosse * le premier Mai de chaque
années Ce sacrifice champêtre est connü
sous le nom de Bealtuinn. Les pâtres s’as-
seniblent , allument un grand feü et après
avoir dansé à l’entour * ils y font cuiie un
mélange d’oeufs , de beurre , de lait et de
farine de seigle i avant de goûter de ce met,
ils en font des libations sur la terre , puis
ils prennent des gâteaux de seigle , les
brisent et la face tournée contre le feu >
ils en jettent des morceaux derrière eux
par - dessus leurs épaules , en disant :
« Voilà pour to i , conserve mes chevaux,
» et toi conserve mes moutons » , en s’adressant
aux esprits qui veillent sur les troupeaux.
Ils invoquent de même les animaux
nuisibles. 1 Ceci est pour toi » disent-ils :
« O Renard ! daigne épargner mes agneaux ,