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position au milieu d’une jolie v a l l é e s a
cathédrale antique et le beau parc du Duc
d’Athol qui l’a voisine. La vallée est large,
bordée de montagnes peu élevées , et ar~-
rosée par leTay. La cathédrale est en grande
partie ruinée, mais le choeur est encore
entier et sert d’église pour la paroisse de
Dunkeld. Je ne m’arrêterai pas à décrire
le superbe domaine du Duc d’Athol, le
plus remarquable de l’Ecosse par l’étendue
et la beauté de ses bois. On voit au loin
toutes les collines couvertes jusqu’au sommet,
de grandes forêts de sapins et de mé-
lèses plantés il n’y a pas un demi siècle.
Le Tay, comme une rivière des Alpes,
roule ses flots rapides au milieu de ces
coteaux boisés, et offre de toutes parts
mille sites variés et pittoresques. En contemplant
cette superbe végétation, obtenue
artificiellement sur des rochers qui ne pa-
roissoient pas plus fertiles que ceux du
reste de la haute Ecosse, on forme le voeu
que les propriétaires des montagnes se hâtent
de suivre l’exemple du Duc d’Athol, et couvrent
les flancs stériles de leurs monts de
forêts semblables. Quel spectacle alors ne
présenteront pas ces superbes vallées des
Grampiens qui manquent aujourd’hui de
ce trait principal pour ressembler aux
riantes vallées des Alpes,
On montre aux étrangers dans le parc
de Dunkeld, la salle d’Ossian, c’est un élégant
pavillon élevé sur un rocher, tout
auprès d’une cascade écumante ; l’intérieur
de ce pavillon est tapissé de miroirs dans
lesquels la cascade se refléchit sous plusieurs
faces, ce qui produit un effet nouveau
et bizarre.
Je vis avec bien plus d’intérêt encore,
parmi les beaux arbres qui décorept cette
terre, un superbe mélèse apporté des mom-i
tagnes de la Suisse, il y a près d’un demi
siècle, C’étoit alors le premier arbre de
cette espèce qu’on eût vu en Ecosse ; on
l ’enferma d’abord dans une serre, puis on
essaya de l ’élever en pleine terre. Trouvant
«n sol convenable et une contrée mon-
tueuse, cet arbre ne tarda pas à prendre
un accroissement considérable. Un succès
aussi inattendu inspira l’idée de naturaliser
cette espèce en Ecosse et d’en couvrir
des collines jusques alors arides et nues.
Toutes oes plantations ont jusqu’àprésent
réussi A souhait. Les mélèses se multi-
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