
dit sur les Ilighlanders , Buclianan, Pen-
nant, et surtout uu Ingénieur anglais q u i,
dans des lettres écrites du nord de l’Ecosse
vers l’année 17^0 , a laissé les détails les
plus circonstanciés sur les moeurs des montagnards.
À ces documents historiques j ’ai
joint tous les renseignements que j ’ai recueillis
à cet égard , et mes propres observations
dans les montagnes et les îles, où les
habitans conservent encore religieusement
les habitudes de leurs pères. Nous désignerons
dorénavant ce peuple par le nom de
G a ë l, que se donnent à eux-mêmes dans
leur propre langue les habitans des montagnes
de l’Ecosse, qui ont été appellés par
les Romains Calédoniens, par les historiens
du moyen âge Scols, et par les Anglais
Hiÿ'hlanders. oO
n a beaucoup disputé sur l’origine
de ce peuple, et les historiens les plus
anciens ont été d’accord que la Haute-
Ecosse fut d’abord peuplée par une colonie
venue d’un pays étranger. Mais lorsqu’il
a été question de déterminer la nation qui
a peuplé ces régions sauvages, il s’est élevé
une foule d ’opinions différentes , d’autant
plus ardemment attaquées et défendues de
part et d’autre, que le sujet éloit obscur,
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et qu’aucun document certain ne pouvoit
guider l’historien à travers les ténèbres
épaisses qui recouvrent ces temps anciens.
Faute de monuments, d’annales ou de médailles
, les uns ont eu recours à la tradition
, d’autres n’ont employé que leur imagination
, et ont construit des hypothèses
entièrement fabuleuses. Je citerai une des
plus ridicules. O11 a prétendu qu’un certain
Dioclétien, Roi de Syrie, avoit eu trente-trois
filles , que ces filles ayant tué leurs époux
le jour même de leurs noces., avoient été
mises par leur père dans un bateau , et
poussées par les vents jusques sur les rivages
de la Grande-Bretagne , île alors déserte
ou habitée seulement par les malins esprits.
De l’union de ces femmes avec les démons
étoit née une race de Géants qui habitèrent
seuls l’île entière, jusqu’au moment
où un certain Brutus, descendant d’Enée,
y aborda. Ce Brutus avoit involontairement
tué son père avec une flèche e t , obligé de
quitter son pays natal, il s’étoit d’après l’avis
de 1 oracle de Diane , confié à la mer et
aux vents pour trouver une nouvelle patrie.
Arrivé en Bretagne après un voyage de dix
ans, et suivi d’une foule de compagnons,