
Brandebourg > Albert, duc d'Autriche, & Char- !
les , marquis de Bade, pofèrent la. première pierre j
avec la plus grande folennité, en fe fervant d'une
auge^ d'une truelle & d’un marteau d?argent.
La Maifon dé Hohenzollern eft une branche de
la Maifon de Brandebourg , & par cette raifon
l'aîné de la Maifon de Hohenzollern eft vicaire-
né du grand-chambellan de l’Empire , c'èft-à-dire ,
- de l'éleéteur de Brandebourg, & en fon abfence
il donne à laver à l'Empereur dans les jours de
cérémonie.
Les comtes de Hohenzollern font aufïi chambellans
héréditaires de l'Empereur, grâce ou plutôt
récompenfe accordée à leurs fervices par l’empe--
reur Maximilien I. ;
Ils font auffi Princes du Saint-Empire depuis
l’an 1.623.
i° . Frédéric, dit le N o ir , comte de Hohenzollern,
Rit tué à là guerre en 1386.
20. Frédéric-Albert fon petit-neveu fut aufïi
tué à la guerre , le 16 juillet 148 3 >
30. & 40. Ainfi que Frédéric-Eitel & Jean-Fré-
- déric fes frères > le premier périt le 27 juin 1490.
50. Eitel-Frédéric I I , un autre de leurs frères,
mort le 17 juin 1 y 1 1 , fut premier président de la
chambre impériale.
' 6°. Chriftophe-Frédéric fon petit-fils fut tué
devant Marfeille, le i er. feptembre 1536. •
70. Eitel-Frédéric III, oncle du précédent, mort
le 15 janvier 1325 , excita par fa laveur auprès de
l'empereur Gharles-Quint r envie des Efbagnols,
qu'on foupçonna même de l'avoir empoilonné par
ce motif} il faut pourtant reconnoître que cette,
fière & généréufe nation eft moins accufee qu'une
autre d'employer ces viles & criminelles voies.
8°. Un autre Eitel-Frédéric, fils du précédent,
fut tué au fervice du même empereur Charles-
Qiiint, le iy juillet 1544.
90. Félix-Frédéric , frère du précédent, fe
fignala auffi dans le même fervice, & mourut le
, 30 janvier 1 y yo.:
io ° . Jean-Georges, petit-neveu des deux derniers
, eut la faveur de trois Empereurs. Rodolphe
II le nomma fon chambellan & fon confeiller
d’Etat. L'empereür Matthias le fit préfident du
confeil aulique. Ferdinand I I , dans la diète de
. Ratisbonne, en 1623 , l’affocia aux Princes de
l'Empire. ?
1 10.-Eitel-Frédéric V fon fils, prince de-^îohen-
zollern, parut à la diète de Ratisbonne-, dans le
collège des Princes, en 1641. . .
. . 12®. Frédéric-Guillaume, petit-fils de Jean-
Georges & neveu du précédent, fut mâréehal-de-
camp-générr.l des armées de l'Empereur, qui étendit
a tous fes enfans & à toute leur poftérité ce
titre de Prince que l'aîné féul avoit eu jufqu'alors
le droit de porter.
130. Léopold-Frédéric, frère du précédent,
fut tué au fiége de Bude , le 18 juillet 1 6 8 à
vingt an s ..
Da’ns la branche de Sigmaring.
140. Eitel-Frédéric, né le 16 feptembre 1 y82,
d ’abord chanoine de Cologne & de Strasbourg,
puis camérier du pape Clément V I I I , fut créé Cardinal
par le pape Paul V , le n janvier 1621, &
enfuite élu évêque d'Ofnabruck eh 1623. Mort le
25 feptembre. I02y. Il avoit eu vingt tant frères
que foeurs dé deux lits.
iy ° Ferdinand-François fon»petit-neveu mourut
d'accident à la chaüe.
HU AU LT , de Bernay en Brie, ( Hiß. de Fr. ) ,
famille originaire de Touraine, près d'Azay-fur-
Indre. i°. Le premier de ce nom, qui vint s’établir à Paris en 1418, lorfque le dauphin Charles prit Azay
fur le parti dés Bourguignons, fut Raoul Huault,
fieur de la Huauldière en Touraine, qui fe maria
en 1440, & vivoit en 1448.
2°. Jacques Huault fon fils , feigneur en partie
de Montreuil fous le bois de Vincennes, fuivit le
roi Charles VJII à la conquête de Naples, & y
mourut le 14 mai x 493.
30. Jean Huault de Bufly, connu fous le nom de
préfident de Vaires,, arrière-petit-fils dé Jacques,,
confeiller au châtelet, puis au parlement, puis
maître des requêtes & préfident au grand-confeil,
étoit confeiller au parlement lorfqu’il parut dans
l'Ordre de la nobleffe à la rédaction de la coutume
de Paris, en 1 y80. Sortant de Paris pour aller
trouver le R o i, à la fin de décembre iy88, après
la mort du duc de Guife, il fut pris par les Ligueurs
: fon château de Vaires fut brûlé, & il ne
put fe.racheter lui-même qu'à grands frais. Le 19
janvier 1389, il fut conduit à la baftille avec les
autres magiftrats fidèles au R o i, pat Bufly Leclerc.
Henri IV le' rétablit dans fa place le 31 décembre
iyoo , lui donna un brevet de confeiller d’Etat le
3 février iy9y } il mourut le iy feptembre 1606,
avec la réputation d'un des meilleurs & des plus
; fidèles ferviteurs des Rois.
4°. Un de fes petits-fils , Janvier, dit le chevalier
de Vaires, tut tué d'un coup de canon au
fiége de Bois-le-Duc en 1629.
y°. Alexandre , chevalier de. Malte, frère de
Janvier 3 fut tué au fiége de Dole en 1636.
6°. Pierre Huault leur frère aîné, connu fous
le nom de marquis de Vaires , lieutenant-général
en ;ié c2 , avoit été blefle, le 4 juin 16 4 1, au paf-
fage d’une rivière en RouflilLon, & avoit reçu
trois coups de moufquet dans un combat donné
fix jours après devant Tarragorie. Mort le 14 février
1662.
7 9. Philippe Huault fon fils aîné, connu fous
le nom de marquis de Bufly , prit parti pour le
grand Condé dans les troubles ae^a f ronde} il fe
retira pour le fervir à Bordeaux en îé y 1 , fut mef-
tre-de-camp des deux régimens de Con d é , infanterie
& cavalerie y fe trouva au combat de Saint-
Antoine, & y reçut des blefliires dont il mourut
peu de tems après, âgé de vingt-un ans.
8°. Barthélemy Huault, tige de la branche des
fêigneurs de Bernay, fut blefle au combat livré
près de Villefranche, dans le Rouflillon , le 31
mars 1642. 11 fut fait prifonnier dans un combat
donné le jour de la Pentecôte 1644, près de Lé-
rida. Il fut enfuite enveloppé dans la difgrace du
maréchal dé la Mothe-Houaancour, auquel il s'é-
toit attaché : il ne fervit plus que dans les guerres
civiles de iéy2. Mort le 8 juin 1669.
9°. Dans la branche des feigneurs de Mont-
magny, Charles Huault, qui, ainfi que Jean Huault
de Bufly, n°. 3 , comparut dans l ’Ordre,delà no-
blefle, pour la rédaction de la coutume de Paris.
11 fut fait maître des requêtes en 1 y 92, &: intendant
de Poitou en 1 y99. Chargé, la même année, de
la recherche des faux nobles de cette province ,
&. de là réformation des abus(commis au fait des
finances, il eut pour adjoint, dans ce travail, le
célèbre Scevole .de Sainte - Marthe, & ils y travaillèrent
tous deux avec zèle & courage. Mort le
24 feptembre 1610.
,io ° . Charles, un de fes fils, nommé lé chevalier
de Montmagny, chevalier de Malte, commandant
les galères de la Religion , remporta une victoire
fignalée fur le bey de Rhodes , Je 6 août 1627. Il
eut encore le même commandement en 1639. Il
fu t , en 1639, commandant pour le Roi à Québec
& dans tout le Havre de Saint - Laurent, & le
?er. mai 165-3, lieutenant-général de la Religion 5
il fit fon entrée en cette qualité dans l'île de Saint-
Chriftophe en Amérique, qui appartenoit pour
vlors à l ’île de Malte.
i i °. On put dire de fa niè ce , Jeanne Huault,
darne de Goyencourt, comme de Didon, nullïbeae
nuptamarito. Son premier mari , Louis Ribier,.confeiller
au parlement, fut afîafliné, en 1659,, dans
la forêt de Compiegne. Robert Guérin , feigneur
deTarnault, brigadier des armées du Roi, qu'elle
époufa l ’année fuLvante,fut.aufli aflafliné le y janvier
1678 , à Epernay. Elle put dire comme Cor-
nélie
C ’e ft l ’effet du malheur qui me fu î t }
Je l’a i porté p'our dot ch e z Pompée ÔC ch e z Craffe.
HUGON ET & D’IMBERCOiURT, ( Hiji. des
Pays-Bas) , miniftres,dé Charles4e-Téméraire,
duc de Bourgogne , dernier Prince de la fécondé
lyfaifon de ce nom , furent honorés de toute fa
confiance, St par cette raifon M arie de Bourgogne’
fa fille leur, donna toute la fienne. A J a mort Ab-
Charles, Louis XVfon ennemi, au lieu de réunir
à la France les ; Etats de la fuccèflion de Bourgogne
, par le mariage, du Dauphin fon fils avec la-
Princeffe , fe jeta fur çes mêmes Etats, réfolu de
les emporter par la;force. Tout iuiréufiit d’abord.
Les miniftres de la Princeffe,, alarmés des progrès
de l ’ennemi, cjrurent devoir s’élpjgher.d’eÛé pour
la mieux fervir ; ils allèrent, avec une fuite nombre
ufe , trouver Louis de fa part', fe flattant de le
défarmer par les offres qu’ils avoient à lui faire.
Tandis que ces coeurs droits & fincères alloient
fe faire tromper par le plus artificieux des politiques
, ils laiffoient leur jeune Souveraine fans
confeil, fans fecours, expofée à des malheurs &
à des périls nouveaux. Les ambaffadeurs de Marie
préfentèrent à Louis XI leur lettre de creance }
elle étoit écrite de trois mains différentes, de celle
de Marie, de celle de la Ducheffe douairière fa
belle-mère, & de celle du feigneur de Raveftein
fon proche parent. On avoit voulu par-la donner
à cette lettre plus d’ autorité. Marie indiquoit au
Roi le chancelier Hugonet & le feigneur d’ Imber-
court, comme les feuls en qui elle eût confiance }
elle le prioit de-ne faire qu'a eux les propofitions
qui la concernoient} elle l’afliiroit de fon obéif-
fance & de fa docilité.
Les ambaffadeurs offrirent fans détour la main
de la Princeffe pour le Dauphin. Louis , en pro-
teftant qu'il ne defiroit rien' àutre chofe , oppofa
cependant l'enfance du Dauphin, fa mauvaife fanté,
la difproportion d'âge. Lorfqu'on leprefloit, il fe,
renfermoit dans ces deux points, qu'il faifoit marcher
de front :T ° . la néceflité d'attendre la majorité
de la Princeffe & la virilité dû Dauphin }
2°. la néceflité non moins abfolue , félon lu i, de
mettre dès-lors fous fa main les provinces aux-,
quelles il prétendoit avoir droit, afin de prévenir
l'inconftance de la Princeffe. Les ambaffadeurs in-
fiftèrent. Ils firent voir que l’enfance du Dauphin
n'étoit point un obftacle} que le mariage pouvoit
toujours être fa i t , félon l’ufage affez commun
alors de marier les enfans au berceau , & qu’ on
fauroitbien prendre, pour le refte, tous les délais
& toutes les précautions néceflaires , mais qu’ il
importoit furtout de ne point abandonner au tems
& aii hafàrd l’ union politique d’ où dépendoit le
bonheur dés.deux Etats. La difproportion d’âge,
étoit encore un obftacle plus chimérique. Si elle
devoit alarmer quelqu’un , c'étoit Marie} & cette
Princeffe facrifioit, fans balancer, de fi foibles inquiétudes
au plaifîr de prouver à Louis fonobéif-
fance , à la France fon amour., à fes peuples le
defir qu'elle avoit de les rendre heureux & Français.
• . ; | a , ■ . - . . • ;
Le R o i, au lieu de céder à ces raifons, ou de les-
combattre j embarraffa cette négociation fi fimple
de mille détours 3 fit naître mille incidens , gagna
du tems, fonda les efprits, tenta la foi des am-
baflàdeurs. par des promeftes , par des préfens ,,
fans cependant laiflér pénétrer fes- vues. Les ambaffadeurs.
;ne pouyoient comprendre pourquoi le.
Roi vbuioit ne Vquloit point l ’alliance de la
Princeffe, pourquoi il la defirùit-, difoit-il, fi ar-
damment,! & la différoit avec tant, d’opiniâtreté.
Enfin ils crurent avoir démêlé: la vraie caufe d’une
conduite fi bizarre. Ils s’imaginèrent que le R o i ,
plus fenfible à l’honneur, du trône qu'à les intérêts,
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