
5 g4 Z I E
ils font très-fcrupuleux obfervateurs du jeûne ; ils
ont tous nos facremens j quoiqu'ils diffèrent fur
quelques pratiques dans leur adminiftration. La
prière pour les morts & apparemment la croyance
qu’ elle femble fuppofer elf en ufage parmi eux.
Ils mêlent un peu de judaïfme à leur chriftianifme.
Par exemple ï ils ont confervé la c ir c o n c ifîo n &
a cette première douleur qu'ils font fouffrir aux
enfans, ils ajoutent, on ne fait pourquoi ni par
quel principe re lig ieu x c e lle de les marquer d'un
fer chaud après qu'on les a baptifés. On les accufe
de: quelques autres erreurs j maisfur lefquelles on
n’en pas d’accord.
ZE B EDE E , ( Hiß. fainte. ) , père des apôtres
faint Jean 8c faint Jacques.
ZENODORÈ. {Hiß. anc.') On a parlé du fculp-
teur de ce nom dans le Di&ionnaire. C e nom eft
encore celui d’un brigand arabe qui ravageoit la
Syrie du teins d’Augufte, & fe retiroit dans, des
cavernes j où les Romains , à qui rien n’étoit inac-
eeffible, le firent périr.
Z E N O D O T E , {Hiß. litt, anc. ) , grammairien
& p oete, difciple de Philetas, vivoit du tems de
Ptolémçe-Lagus, vers l’an 270 avant Jéfus-Chrift. ;
Un autre auteur de ce nom , qui vivoit fous l’emr
pire d’Adrien, avoit traduit Salufteen grec. Un j
autre qui étoit de la ville de Trezène, avoit écrit
une hiftoire d ’Ombrie, dont parle Denys d’Hali-
çarnaffe.
ZIEGLER. {Hiß. litt. mod. ) Il manque à la lifte
Z U L
des Ziégler , dans le Dictionnaire, Henri-AnfeW
de Ziegler j dont le Théâtre hifiorique du tems a été
fort eftimé. Né le 16 janvier 166$. Mort le 8 fep-
tembre 1696.
ZINGIS. Si l’on en croit une hiftoire de Tar-
tarie d’un moine arménien , nommé Playton , ce
Zingis fut le premier Roi qu’aient eu les Tartares
d’Afie, c’ eft-à-dire, leur premier Roi connu. 11
favoit par révélation que fa mère l’avoit conçu
aes rayons du foleil, fans commerce avec aucun
homme. Il paffoit pour un grand magicien.
Notre crédulité fait toute leur fcience.
ZONDODARIj {H iß , mod. ) , eft le nom de
tr2jsfrères Siennois, dont l’un , Antoine-Félix,
carainalya été employé en différentes affaires par
les papes Innocent X I I Clement XI & C lé ment
XII. C e fut lui qui alla recevoir fur les con-
! de l’Etat de l’E glife, la reine douairière de
Pologne, Marie-Cafimire de la Grange d Arquien,
qui fe retiroit à Rome. . >
L aîné , Marc-Antoine, étoit grand-maître de
l ’Ordre de Malte.
Le plus jeune., Alexandre, étoit archevêque de
Sienne, leur patrie commune. Leur mère étoit
Chigi, nièce du pape Alexandre VII.
ZULCIMIN ou SOLIMAN, {H iß . m ah.) 3 capitaine
arabe,, fe rendit maître de la Perfe vers 1 an
7 4 9 > en remportant une grande viétoire contre
Morgan, qui régnoit alors. C e Zuîcimin renouvela
dans la Perfe la feéte d’AIi.
A R T I C L E S OMI S .
B a i l l y & c o n d o r c e t ( m m . )
Nous joignons enfemble ces deux confrères rivaux
, & nous dirons en quoi a confîfté leur rivalité.
Lorfque, dans les Académies des belles-lettres
& des fciences, quelque fujet fe diftinguoit par
le talent d’écrire, on avoit les yeux fur lui pour
deux chofes : i° . pour l’Académie françaife, qui
fe compofoit toujours des meilleurs écrivains en
tout genre, 8c qui, tant pour entretenir l’efprit de
fraternité entre les trois Académies, que pour
avoir des fujets qui appliquaflent à des objets fo-
lides le talent d'écrire, aimoit à les choifir dans
les deux autres Académies 5 20. pour la place de
f jcrétaire perpétuel de l’Académie, foit des belles-
lettres, foit des fciences.
L’Académie des fciences ayant eu long - tems
pour fecrétaire M. de Fontenelle, il lui étoit difficile
de ne pas defcendre lorlqu’elle auroit à nommer
fes fucceffeurs. Elle nomma d’abord M. de
Mairan fon ami, 8c ce fut un bon choix} mais
M. de Mairan étant déjà vieux, étant d’ailleurs
affez lent 8c ne fe (entant pas F activité nécefiaire
pour une place où il faut répondre à tout le
monde, 8c parler ou du moins entendre toutes les
langues, la quitta au bout de peu d’années. Il y
avoit alors difette d’écrivains dans l’Académie : on
nomma M. de Fouchy, excellent homme, excellent
confrère, homme fortinftruit, mais marqué
au coin de la médiocrité. Le jour de fa nomina- j
tia n , M. de Maupertuis difoit : Nous venons de \
trouver une moyenne proportionnelle a M . de Fonte- \
nelle & à M . de Mairan ; ce q u i, en langage géométrique
, fignifioit que M. de Fouchy n’étoit à
M. ae Mairan, que ce que M. de Mairan avoit
été à M. de" Fontenelle. Quand M. Bailly commença
d’être connu à l’Académie des fciences,
on crut fentir, à travers fon ton modefte & timide,
qu’il avoit ou qu’il auroit du talent pour écrire. Il
remporta un prix à l’Académie de Berlin par l’éloge
de Leibnitz 5 il eut un accejjît à l’Académie de
Rouen par un éloge de Corneille } un des trois
accejjits de l’éloge de Molière à l’Académie fran- i
çaife y une mention honorable dans la même Académie
, par l’éloge de Charles V . Mais ces quatre
éloges, imprimés dans la fuite avec celui de l ’abbé
de la Caille, firent peu de fenfation dans le public,
8c obtinrent tout au plus une froide eftime. Le talent
de M. Bailly étoit fans éclat \ il ne put cependant
échapper à M. d’Alembert, qui, joignant
éminemment ce talent d’écrire aux fublimes &
immenfes connoiffances qui l’ ont illuftré, le re- *
connoiffoit, même dans fa naiffance, partout où
il le trouvoit; il accueillit M. Bailly, & , par des
raifons particulières, ne fôngeant pas pour lui-
même au fecrétariat*, il dit à M. Bailly d’y fonger,
I- propos honnête qu’on tenoit à tous ceux dont on
vouloit louer le ftyle, 8c par lequel on ne s’enga-
geoit à rien. 11 paroît que M. Bailly prit ce compliment
un peu trop à la lettre, & qu’ il compta
fur M. d’Alembert, plus qu’il n’ y étoit autorifé.
Cependant M. de Condorcet parut, 8c Ht fentir
d’abord la différence d’ un bon écrivain & d’un
grand écrivain. On vit dès fes premiers efîais, qu’il
alloit prendre un effor élevé. M. d’Alembert lui
donna bientôt la préférence} M. de Condorcet-
s’attacha particuliérement à lu i, l’accompagna dans
un grand voyage, devint fon ami & fo n confident
intime, 8c lui infpira l’affeôlion la plus vive 8c la
plus aèbive. On engagea M. de Foucny à fe retirer,
8c c e fut pour M. de Condorcet que M. d’Alembert
travailla. Il réuffit pleinement, & dans la v érité
on ne pouvoit faire un meilleur choix. J’ignore
f i , comme l’ a dit le parti vaincu, on employa dans
cette occafion des voies d’autorité contre lefquelles
on avoit fouvent déclamé. Quoi qu’ il en fo it,
M. Bailly regarda la conduite de M. d’Alembert,
dans cette affaire, comme une infidélité à fon
égard, & s’en plaignit, mais avec toute la douceur
de fon caractère & avec le fentiment délicat
de l’amitié bleffée. M. d’Alembert s’offenfa de
ces plaintes, & les efprits s’aigrirent. M. Bailly ^
voyant qu’il ne pouvoit compter que fur lui-même,
fongea férieufement à fe donner des titres d’un
grand poids 8c à fonder fa réputation fur des bafes
folides. llfitparoître fon Hifioire de l ‘Ajlronom;e ,
tant ancienne que moderne , ouvrage favant &
bien é c r it, qui fut bientôt fuivi des Lettres fur
F origine des fciences-, &c. ou fur F Atlantide, adrejfées
a M. de Voltaire, &c. elles eurent le plus brillant
. 8c le plus jufte fuccès. Voici le-jugement qui en
fut porté alors, d’après celui du public, dans le
journal des Savans :
« C’ eft un des-meilleurs modèles de la manière
*> de traiter les fciences pour les mettre à la por-
« tée de tout le monde, & les rendre auffi inté-
» reffantes que refpeétables. Les favans croiront
» ce qu’ils voudront ou ce qu’ ils pourront du fond
m du fyftème de l’auteur & de l’ exiftence de ce
35 peuple ancien, fi parfaitement inconnu à tous
55 les peuples qu’il a inftruits j mais les gens de
»3 goût & les juges équitables ne pourront qu’ap-
33 plaudir aux lumières, aux talens, au goût de
33 l’auteur, à cette logique adroite, à cette mé-
»3 thode héureufe , qui préfente les idées dans
»5 l’ordre où l’efprit les defire} à cette philofophie
33 douce 8c aimable qui fait chérir les fciences,
?» qui fait furtout chérir l’auteur, 8c qui difpofe-
D d d 2.