
8°. Et Charles, mort au liege de la Rochelle.
9°. Guillaume de Marie, tige delà fécondé branche
de cette famille, feigneur de Verfigny en
partie , fut maître-d’hôtel du R o i, chevalier de
l’Ordre , maître des eaux & forêts de l’ lfle-de-
France, de Brie & de Champagne. Mort en 1594.
io°. Jérôme fon fils 3 feigneur de Verfigny , maître
des cérémonies de France, fut affafliné dans
la forêt de Senlis, vers Fan 1590, & du vivant de
fon père.
i i ° . Henri, frère de Jérôme, eut le même fort,
& aufli du vivant de fon père. En retournant de
Melun à Paris, il fut tué de fang-froid, entre le
fort de Goumay & Brie-Comte-Robert, par la
garnifon du bois de Vincennes, le 12 novembre
*59*-
12°. Nicole de Marie, d'une troifièmebranche
de cette famille, époufa le 20 novembre 1520
René-Heétor, feigneur de Pereufé.
1 30. Nicolas-Heétor de Marle-Pereufe leur fils
fut prévôt des marchands.
140. Chriftophe-Heétor dé Marie , feigneur de
Verfigny & de Pereufe, autre fils de Nicole &
d’Heétor, fut inftitué héritier par Chriftophe de
Marie fon oncle , à la charge de porter le nom &
les armes de Marie.
1 50. Un fécond Chriftophe^Heétor de Marie,
fils du précédent, fut procureur-général de la
cour des aides, puis préudent de la chambre des
comptes.
MAUTRAVERS & GOURNAY. ( Hiß. d’Anglet.
) C e font les noms des deux aflaflins du malheureux
Edouard II , roi d’Angleterre. Les longs
tourmens qu’Ifabelle, femme d’Edouard, & Mor-
temer , amant d’Ifabelle ( voye% ce dernier article
dans le Dictionnaire ) , faifoient fouflrir à ce Prince
infortuné, dans l’efpérance qu’il y fuccomberoit,
commençoient enfin à lui concilier la pitié., lfa-
belle & Mortemer craignirent les effets de ce fen-
timent. La mort d’Edouard fut réfolue 5 mais on
vouloit ne laifler paroître fur fon corps aucune
trace de violence : on y parvint à force de cruauté.
Mautravers & Goumay entrent dans la chambre
du Roi avec des gardes , fe faififfent de lu i, le
jettent fur un lit , où ils le tiennent afïujetti &
preffé du poids d’ une table, qui ne lui permettoit
aucun mouvement j ils lui enfoncent dans le fondement
un tuyau de corne, au travers duquel ils
infinuent un fer ardent qui lui brûla les entrailles.
Les cris dont ce malheureux fit retentir, pendant
un fi long & fi douloureux fupplice, le château
dé Berkeley où détoit enfermé, inftruifirent de fon
fort ceux defes gardes & de fes domeftiques qu’ on
n’avoit pas rendus complices de ce crime , & les
mufcles de fon vifage, affreufement contournés ,
atteftoient les .convulfions qu’il avoit fouffertes.
Si l'on en croit le Père d’Orléans, Mautravers &
Gournay prirent d’eux-mêmes cette réfolution,
fans aucun concert avec Ifabelle & Mortemer 5 ce
qui n’ eft guère vraifemblable. Le choix qu’on avoit
fait de ces hommes affreux annonce allez ce qu’on
en attendoit. D’autres accufent de toutes ces horreurs
l’ évêque d’H érefort, qui avoit alors quelque
autorité. ( Koye^, à l’ article Mortemer, quelle fut
la punition de ce favori & celle de fon amante. )
Mautravers & Gournay, devenus, pour le genre
humain, des objets d’horreur & d’ effroi , cher-
choientun afile de mer en mer. Gournay, réfugié
à Burgos, livré par le roi de Caftille , dont le
chambellan eut une penfîon d’Edouard I I I , fils
d’Edouard I I , pour cet aéte de juftice, fut décar
pité en pleine mer, par des ordres fecrets , dont
on foupçonna des Grands, intérefles à empêcher
la révélation des complices ; car il faut que ces
affreux événemens foient mêlés encore d’ affreux
myftères. Toute exécution qui n’ entraîne pas un
grand exemple, n’eft qu’un affaflinat politique.
Mautravers futaffez heureux pour obtenir fa grâce
par des fervices qu’il rendit à Edouard I I I , qui
n’auroit dû en recevoir aucun de cet infâme meurtrier
de fon père > mais la nation ne lui a point pardonné
: la poftérité ne lui pardonnera point. L’Hif-
toire n’a confervé fon nom que pour le dévouer
à l’exécration de tous les âges.
M AZOCHI (L ’ a b b e ) . Alexis-Symmaque Ma-
zochi, né le 22 octobre 1684, dans un bourg
voifin de Capoue & fur les ruines de l’ancienne
Capoue, prit, après d’allez mauvaifes études, le.
goût du beau dans la leêture de Cicéron. Bientôt
il fe rendit l’antiquité familière , & devint un fujet
précieux, que l’ archevêque de Capoue /q u i fut
depuis le cardinal Caraccioli, & le cardinal Spi-
nelli, archevêque de Naples , fe difputèrent, &
s’empreflerent de s’enlever l’ un à l’autre à force
de bienfaits & de places honorables; Le roi de
Naples , comme pour faire cefler cette rivalité ,
nomma l’abbé Mazochi à l’ archevêché de Lan-
ciano > mais Mazochi, dont l’ ambition fe bornoit
à cultiver les lettres fans partage, juftifia le choix
du Prince par un noble refus.
Il avoit fait fon entrée dans la littérature par
un favant Commentaire fur l’infcription tronquée
de l’amphithéâtre de Capoue , qui fut déterrée
entre les ruines de cet édifice, en 1727. Il y avoit
ajouté une DifTertation fur les dédicaces , où il
expliquoit cette formule tant de fois mal expliquée
, fa b afciâ dedicavitÿ c’ eft dédier un tombeau
tandis que les ouvriers y travaillent encore , explication
qui a fur tant d’autres l ’avantage du naturel
& de la fimplicité.
Il a éclairci de la même manière une multitude
de points curieux & importans d’ érudition , tant
facrée que profane. Il a expliqué une multitude de
monumens 5 il a enrichi de JJifîertations favantes,
en tout genre le Recueil des Mémoires de C Académie
de Cortone ,• il a fait connoître les antiquités de la
Campanie 5 il a enfin été l’hiftorien des riches &
fécondes ruines d’Herculanuro ; mais ce que les
favans paroiflent eftimer le plus , c’eft fon explication
des deux tables d’Héraclée, déterrées en
1733, près du golfe de Tarente , & chargées
toutes deux de.longues infcriptions grecques.
Son'grand favoir, qui le rendoit l’admiration de
l ’Italie, étoit joint en lui au goût des lettres & à
des talens agréables. On a de lui des poéfîes latines
eftimées.
On vante beaucoup fes vertus, furtout fa bien-
faifance & fa tendreffe pour les malheureux. Il
trouvoit, dans fa frugalité, des reffources inépui-
fables j il s’eft fouvent chargé des dettes d’autrui,
ëc fans avoir jamais emprunté il a eu beaucoup de
créanciers. l ia légué fon mobilier aux pauvres. 11
eft mort à Naples le 12 feptembre 17 7 1 , âgé de
près de quatre-vingt-fept ans. Il avoit été reçu,
en 17 5 7 , académicien libre à l’Académie des infcriptions
& belles-lettres.
MECKELBOURG (Ducs de). (Hiß. d*Allem.)
L’origine des ducs de Meckelbourg fe perd dans
les ténèbres & les fables de l’antiquité. Les uns
les font defcendre de Genferic, roi des Vandales 5
les autres, de Radagaife, roi des Hérules. Le titre
de prince des Vandales, qu’ils ont confervé , pa-
roît confirmer l’origine vandale. Toute l ’ancienne
hiftoire de cette Maifon ne nous offre que Souverains
tués dans des batailles, & quelquefois par
leurs propres fujets 5 ce qui caraétérife les tems
barbares, & des Géans, & des perfonnages extraordinaires
, ainfi que leurs aventures. C e n’eft guère
qu’ au treizième fiècle que cette hiftoire commence
à le purger de fables, & à préfenter des
faits croyables. On trouve alors, i° . un Henri-le-
Jeune, prince des Vandales, qui en 1226 fonde
le chapitre de Roftock.
2°. Un Jean, dit le Théologien, qui avoit étudié
dans l’Üniverfipé de Paris , & qui travailla , en
1240, à la converfion des Livoniens.
3°. Un Henri qui fuit le roi Saint-Louis en
Egypte, ou il eft fait prifonnier avec lui.
40. Le fils de ce H en r i, auffi nommé Henri,
fut furnommé le Lion , pour la vaillance avec laquelle
il fut défendre fes Etats contre le marquis
de Brandebourg. 11 époufa Béatrix de Brandebourg,
qui lui apporta Stutgard en mariage, pomme de
difcorde jetée entre les Brandebourgeois & lu i ,
mais dont il fut s’ aflurer la poffeflion. Chriftophe,
roi de Dannemarck, lui céda aufli entièrement la
ville de Roftock, qui avoit été entr’eux un objet
de guerre. Henri mourut en 1329.
f° . Albert I fon fils, & Jean, frère d’A lb e r t,
fervirent la France contre les Anglais. Albert mourut
en 1380.
6°. Albert I I , fils d’ Albert I , fut élu roi de
Suède en 13 6 3 , à la place de Magnus IV. Un des
fils de Magnus, Haquin, roi de N o r v è g e , époufa
Marguerite, fille de Valdemar,roi de Dannemarck.
Cette héroïne ( Marguerite de Vaidemar) combattit
Albert I I , le fit prifonnier avec fon fils Eric,
en [387 ou 1388, & réunit les trois royaumes ,
de Dannemarck, de Suède & de No-rwège. Albert
mourut en 1394.
70. Jean, dit le Jeune, neveu d’Albert II 8c petit-
fils d’ Albert I> fut aufli élu roi de Suède en i 422-.j
par une partie des Suédois : il mourut l’annee fui-
vante. il avoit fondé , en 1419 > l ’Univerfité de
Roftock.
8°. Magnus, petit-fils de Jean-le-Jeune, tonda
la cathédrale de cette même v ille , & fe fignala par
fon amour pour les lettres 8c par fes vertus. Mort
le 21 novembre i f 03.
90. Jean-Albert, duc de Meckelbourg , petit-
fils de Magnus, in tro d uit dans fes Etats la religion
proteftante, 8c eut de grands demeles avec
les habitans de Roftock, qui le forcèrent à démolir
une citadelle qu’il avoit bâti©. 11 mourut le 2 février
1576.
io°. Ulric fon frère l’aida beaucoup dans le
changement de religion qu’il fit dans fon pays.
1 1°. Cet Ulric eut un fils , Georges , né en
1529, tué au liège de Francfort-fur-le-Mein , le
; juillet i y f 2 j
ï 20. Et un autre fils nommé Chriftophe , ne le
j janvier 1 y 3 7 , qui fut évêque de Ratzebourg ,
ou il abolit la religion romaine. Il s’empara en-
fuite de l’archevêché de Riga ; mais ayant été enlevé
par Gothard, duc de Curlande, général de
l’armée polonoife, il refta cinq ans prifonnier en
Pologne. Mort le 14 mars 1 £92.
1 30. Il s’étoit marié , 8c il eut pour fuccefleur ,
dans l’évêché de Ratzebourg, Charles fon fils ,
mort en 1610.
140. Un autre de fes fils, Louis, étoit mort au
liège de Copenhague, en 1585.
1 j° . ëc 160. Adolphe-Frédéric, duc deMeckel-
bourg-Swerin, 8c fon frère Jean-Albert, duc de
Meckelbourg-Guftrau, prirent le parti de l’Electeur
palatin 8c du roi de Dannemarck contre la
Maifon d’Autriche , dans là fameufe guerre de
trente ans. Ils furent profcrits, en 1628, par l’empereur
Ferdinand I I , 8c leurs Etats donnés au célèbre
Valftein , qui s’en étoit déjà rendu maître.
Le roi de Suède, Guftave-Adolphe, les rétablit
le 2 f juin 16 3 1 , après la bataille de Leiplick. Ils
acceptèrent enfuite la paix de Prague, en 1634 ,
& rentrèrent dans les bonnes grâces de l’Empereur.
Adolphe-Frédéric, pour faciliter la paix de Weft-
phalie, en 1648, céda Wifmar aux Suédois. Il
mourut le 24 février i 6j 8 , 8c Jean - Albert fon
frère le 23 avril 1636.
170. Chriftian-Louis, fils d’Adolphe-Frédéric ,
fe fit catholique, & Louis XIV le f i t , en 1663 ,
chevalier de fes Ordres. C e fut lui qui époufa la
belle ducheffe de Châtillon, Elifabeth-Angélique
de Montmorenci, foeur du fameux maréchal de
Luxemboürg. Mort fans enfansle 21 juin 1692.
180. Frédéric-Guillaume, duc de Meckelbourg,
réunit les duchés de Swerin & de Guftrau , dont
le partage fait entre Adolphe - Frédéric 8ç Jean-
G g 1