
chafteté & de la continence de Ton mari * elle
continua de coucher dans la même chambre que
Simplicë > ce qui ayant* au yeux du peuple* les
apparences ordinaires du mariage * excita du fcan-
dale de des murmures. La femme de Simplicë en
fut avertie* & voulut juftifier fon mari & fe justifier
elle-même. Elle choifit une des fêtes de l'année
les plus folennelles * le jour de Noël* & en
préfence du peuple aflemblé * elle porta du feu
dans, fes habits pendant près d'une heure fans
qu'ils éprouvaflent le moindre dommage j elle le
mit enfuite dans les habits de l'évêque fon mari *
en lui difant comme Arrie à Pætus : Ce feu ne
fait point de mal ; & fe tournant vers le peuple :
Reconnoiflez* dit-elle* par ce témoignage & ce
jugement de Dieu * que la concupifcence n'agit
pas plus fur nos âmes* que ces charbons n'agilfent
fur nos vêtemens. On fait que* dans ces premiers
tems* les épreuves* par le feu furtout* réuflifîoient
prefque toujours. Simplicë & fa femme parurent
pleinement juftifiés * & une multitude de Païens
demandèrent & reçurent le baptême à cette oc-
cafion.
SO ARE ( C y p r ien )* (Hiß. litt, mod )* jé-
fuite fort connu autrefois dans les collèges des
Jéfuites par une rhétorique latine * faite d'après
les principes d'Ariftote* de Cicéron & de Quin-
tilien * & qui étoit eftimée ailleurs encore que dans
les collèges des Jéfuites. L'auteur eft du dix-fep-
tième fiècle* & on a imprimé aufli pour les collèges
un abrégé de fa rhétorique en 1674.
SOBESLAS. (Hiß. de Bohême;) C ’eft le nom de
deux rois de Bohême * qui méritent diverfement
d'être diftingués de la foule des Rois. Sobeflas 1
avoit été exilé par Uladiflas 1 fon frère. A la mort
d’Uladiflas * il vint remplir fon trône. Ji remporta
une grande victoire fur l'empereur- Lothaire li * de
fur Othon * marquis de Moravie * qui fut tué dans
ce combat. L'empereur Lothaire fit fa paix avec
lui* &* de fon ennemi devenu fon allié* combattit
avec lui contre Conrad III * chef de la Maifon impériale
de Suabe* & contre Frédéric I* dit Barbe -
rouffe , qui furent vaincus. Sobeflas contribua aufli
avec le même empereur Lothaire II* vers l'an 113 y*
au rétabliffement du pape Innocent II. Il fe fit contre
lui quelques confpirations qui furent découvertes
& punies > il gouverna toujours avec gloire
& avec bienfaifance 5 il rétablit Glatz que les Polonais
avoient ruiné * Gorlitfc qui avoit été brille 5
il rebâtit plufieurs autres villes tombées en ruine*
& répara * autant qu'il put * les ravages de la
guerre. Il donna aufli à fes peuples l'exemple des
vertus & de la piété.
Sobeflas II commença fon règne par un aflàfli-
nat ; il tua d'un coup de poignard le gouverneur
de Frinda , citadelle dans laquelle il avoit été pri-
fonnier* Se fe plaignoit d'avoir été maltraité alors
par çe gouverneur. Dans la fuite il eut honte de
ion crime > il s'en repentit * il en pleura * mais il
n’en devint pas moins cruel ; il joignit même à la
cruauté la perfidie Se la trahifon. Emeric * prince
de Hongrie * qui difputoit le royaume de Hongrie
a André fon frère * fe retira plein de confiance
auprès de Sobeflas * dans lequel il efpéroit trouver
un appui auprès de l'Empereur* qu'il vouloit engager
à fe rendre médiateur entre fon frère Sc: lui.
Sobeflas5 qui l 'avoit attiré * l'accueille avec zèle*
le retient par des procédés engageans* & finit par
le livrer à André* dont il achète l'amitié par cette
baffe infidélité. L'Empereur en fut indigné : Sobeflas*
tout Roi qu'il étoit* fut mandé à fa cour*
& n'ayant point comparu* fut privé de fon royaume
par l'Empereur* qui mit à fa place Frédéric* fils
du roi Uladiflas 11. Sobeflas fe défendit* Se livra
près de Prague une fanglante bataille à Frédéric *
qui fut vainqueur * & bleflà de fa main & mit hors de
combat Sobeflas* lequel mourut de fes bleflures.
SODERIN * SODERINI. Le pape Adrien V I
( Adrien-Florent ) avoit été précepteur de Char- .
les-Quint* & pendant fon pontificat fut toujours
partifan de Charles-Quint contre François I. Il
parut difpofé à être gouverné par le cardinal So-
derin * évêque de Volterre. Ce Cardinal attira
d'abord fa confiance en affeéhnt beaucoup d'impartialité
* furtout un defir ardent de ménager la
paix entre les puiflànces chrétiennes ; mais il étoit
tout français dans le coeur. On furprit entre les
mains d'un banni de Sicile* qui fe difpofoit à paf-
fer en France, des lettres du cardinal Soderin *
adreffees à l'évêque de Saintes fon neveu. Soderin
le chargeoit d'engager François I à envoyer
une flotte contre la Sicile * en l'affurant qu'il y .
trouveroit plus d’amis qu’il ne penfoit ; il ajoutoit
qu'en diviiant par cette diverfion les forces impériales*
il lui feroit plus aifé de reconquérir le Mi-
lanez. Le Pape* connoiffant par ces lettres qu'il
avoit été-dupe de la diflimulation du cardinal Soderin*
entra dans une colère qui fit bien connoître
toute fon àverfion pour la France j il fit enfermer
Soderin au château Saint-Ange* &-lui fit faire fon
procès comme à un criminel d'Etat* fous prétexté-
qu'il avoit voulu livrer aux ennemis un fief de
l'Eglife. Soderin "en fut quitte cependant pour la
perte d'une grande partie de fes biens * mais plusieurs
de fes complices furent écartelés. Cette
aventure eft de l'an 1522.
Un autre Soderin * vraifemblablement de la
même famille * fils d un noble vénitien & d'une
Balbi * noble génoifè * a été aux dix-feptième &
dix-huitième fiècles un homme de lettres très-
diftin gué. Sa tragédie de Rofimonda lui fit un nom
à vingt-quatre ans* en 1683. Une efpèce de rhétorique
qu'il publia en 1684 fous le titre Délia per-
fuafione oratoriaper la via degli aff‘etti} ajouta encore
à fa réputation. Quelques ouvrages de piété qu'il
fit à Rome * Se qu'il préfenta au pape Innocent X f *
lui méritèrent l'eftime de ce Pape* qui lui en donna
des témoignages publics* & qui la lui prouva plus
folidement encore par deux bons bénéfices dont
il le pourvut en 1686. Soderin eft aufli l'auteur
d ’un ouvrage qui* fait à la fois philofophiquement
Se chrétiennement* pourroitêtre d'unegrande importance.
il a pour titre : Délia fede dede cofe in-
yifibili. Ses autres ouvrages font des vies particulières
de divers perfonnages plus ou moins célèbres
î ils ont été publiés dix-huitième au commencement du "fiècle 5 mais nous ne devons pas oublier
fa traduction italienne du panégyrique de
Trajan par Pline le jeune. Soderin mourut le 12
mars 171 y* à cinquante-fîx ans.
SOLLIER ( Jean-Ba p t is t e d u ) * (Hift. litt.
mod. ) * jéfuite* continuateur des Allés des Saints *
Se l ’un de ceux qui ont le plus Se le mieux travaillé
à cette immenfe collection * parvint, par le
moyen de M. le cardinal d'Alface* fon ami Se fon
compagnon d'études* qui l'avoitmené avec lui à
Vienne* à infpirer à l'empereur Charles VI le
defir des'intérefler à cette grande & Iaborieufe
entreprife. Il trouva aufli de la protection , de
l'appui* & furtout,les plus grandes marques d'ef-
time & de bienveillance à la cour de Jean-Guillaume
* Eleéteur palatin. Le P. du Sollier était né
dans un village entre Courtrai Se Tournai* le 28
février 1669. Il mourut le 17 juin 1740:
SOLMS* (Hift. mod. )* grande Maifon‘d’Allemagne
* qui tire fon nom du bourg Se comté de
Solms * à deux lieues de Veftlar.
Bernard* comte de Solms* fervit en 1346 dans
l’armée de l'empereur Louis de Bavière* contre le
marquis de Moravie.
Bernard III* dont Bernard I étoit le trifaïeul *
fut quarante-deux ans eonfeiller d'Etat des empereurs
Maximilien L Se Charles-Quint.
Un de fes fils, Guillaume* mourut en 1542 à la
guerre contre les Turcs.
Erneft* arrière-petit-fils du même Bernard III *
fervit en Hollande, fut blefle dans un combat le
2 feptembre 1 y9^ * & mourut de fes bleflures à
Rhinberg.
Evrard, frèrç d'Erneft* Se qui fervoitainfi que
lui en Hollande * fut blefle depuis au fiége de la
Fère* le 2 février 1 59S* & mourut aufli de fes b ief
fures à Noyon.
Othon* comte de Solms* autre frère * fut tué
au combat de Molsheim *. le 23 juillet 1610.
Jean-Albert* comte de Solms, autre frère encore
* fut grand-maître delà Maifon de Frédéric V*
EleCleur palatin Se roi de Bohême* dont il fuivit la
fortyne.
Jean-Albert II * fils du précédent* pafla la plus
grande partie de fa vie au fervice des 1^ o Bandais * fut lieutenant-général de leurs'armées &'dé Guil- !
laume III leur ftathouder, roi d’Angleterre ; il fut
tué à la bataille de Nerwinde * le 29 juillet 1693.
Dans la branche de Greiffenftein, Frédéric-Ma-
gne* comte de Solms* qui fervoit dans les armées
de Hollande * fut blefle au fiége de Maëllricht* Se
mourut de fes bleflures le j août 1676.
Dans la branche de Hungen* Philippe* qui* après
avoir fervi dans les armées de Suède & dans celles
du cercle du Haut-Rhin* mourut le 7 janvier 166 y
i Nuremberg * au retour de la guerre contre les
Turcs.
Maurice fon fils fut lieutenant-général des armées
de l'Empereur & de l’Empire.
à Dans la branche de Lieh * Bernard tué Suin-
furt en' 1 y f 4.
Erneft l'on frère aîné * chambellan de l’empereur
Charles-Quint* fervit au fiége de Metz en
qualité de colonel.
Dans la branche de Hoen-Solms, Henri-Guillaume*
qui* après avoir tué par accident à la chafîe
le landgrave de Helfe * Guillaume VI * fe retira en
Efpagne * & fut tué vers l’an iéby dans un combat
contre les Portugais.
Jèan-Henri-Chriftian fon frère fut tué le 7 novembre
1668 ,par Guillaume* comte de Solms-
Greiffenftein fon aïeul maternel * en haine de ce
qu'il s'étoit fait catholique.
Chriftian-Louis* neveu du précédent* fut capitaine
des gardes de Guillaume III * roi d'Angleterre*
Se mourut au fiége de Limmericken Irlande
en 1.690.
Dans la branche de Laubach * Albert-Othon *
comte de Solms* fut tué d'un coup de canon devant
Bréda* le 2 mars ié>lo.
Son fils* Al.bert-Othon* fut tué à la chafle d'un
coup de fiifil en 16y6.
Dans la branche-de Sonnenwald* Henri-Guillaume
* tige de cette branche * fort confîdéré du
roi de Suède* Guftave-Adolphe * qui lui procura de
grands établiflemens * mourut à Swinfurt des blef-
iures qu'il avoit reçues lorfque le général Tilli
s’étoit emparé de Bamberg.
SONNET ( T h om a s ) , (H iß .Utt^mod.) * fieur
de Courval* doêleur en médecine Se poète * a
fait un livre de fatyres contre les charlatans Se faux
médecins * qu’il a dédié à la reine Marie de Mé-
dicis * mère de Louis XIII. On y voit en tête le
portrait de l’auteur avec ces quatre vers :
Vire fut mon berceau , ma nourrice & mon lait*
Caen l’unique.fçjour de mon adolefcencc 5.
Paris de ma jeunefle , & maintenant la France
A mon nom , mes écrits* mon corps & ce portrait.
'Sonnet eft aufli l’auteur d'un ouvrage quia pour
titre : La Satyre Ménippée du mariage.
; SOPHRON * (Hiß. litt. anc. ) , poète grec*
natif de Syracufe * vivoit du tems de Xerxès, vers
l'an 480 avànt J. C . Il écrivoit dans ce genre des
poéfieslibres que les anciens appeloient des Mimes.
Un autre Sophron* poète comique* vivoit vers
l’an 272 avant J. C . Platon eftimoit fort cet auteur
de l'aYoit toujours fous fon cheyet.