
18. Ragenfacde ou Rainfroi, fous Dagobert III
& Chilperic I I , jufqu'en 717.
19. Charles Martel, depuis 7 17 jufqu’en 741.
20. Pépin, fils de Charles Martel, jufqu'en 75 2,
où il fut fait Roi.
Maires du palais des rois d'Auflrafle.
1. Gogo, fous S igebertl,quile tua vers l’ an f 6y.
2. Florentin, fous Childebert, en ^89.
3. Rado , fous Clotaire I I , en 613.
4. Pépin l5 Ancien, fous Dagobert I , dès l’an 625.
y. Adalgife, fousSigebert I I , en 632, en même
tems que Pépin.î
6. Otton, après la mort de Pépin 1' Ancien, depuis
640 jufqu'en 642.
7. Grimoald, fils de Pépin F Ancien, fous le
même Sigebert, depuis 642jufqu'en 656.
8. Wulfoad, jufqu'en 6y 8.
9. Pépin d'Heriftal ou le Jeune, jufqu’en 714.
xo. Martin en fécond, jufqu'en 680.
11. Çharles Martel, jufqu'en 741.
12. Carloman, fils aîné de Charles Martel, jufqu’en
747.
Maires du palais des rois de Bourgogne.
1. Warnachaire , mort en J99 , fous Thierri.
2. Berthoald , fous le même, jufqu'en 604.
3. Protade, en 60y , fous le même.
4. Claude, fous le même.
5. Warnachaire Ï I , mort en 616.
6. Floachat, fous Clovis I I , mort en 641.
Dans le royaume d'Aquitaine, l'Hiftoire fait
mention de Robert, fous Pépin, l'an 828. Sous le,
règne des Rois de la troifième race , on appela
fénéchaux ceux qui fuccédèrent aux maires du
palais. ^
Oriflamme & porte-oriflamme.
Etendard de l'abbaye de Saint-Denis en France,
étoit mis ordinairement par l'abbé entre les mains
du défenfeur de ce monaftère , lorfou'il étoit
n©ceflaire de prendre les* armes pour la confer-
vation des biens ou dés privilèges*de l’abbaye.
Elle étoit faite en forme ae bannière ancienne ou
de gonfanon, à trois pointes ou queues, comme
on en voit dans les procédions de quelques pa-
Toifles. On lui donne ce nom, parce qu'elle étoit
d'une étoffe de foie de couleur d'or 8c de feu : les
houppes néanmoins étoient vertes, fans franges
d'or , . comme quelques-uns l'ont dit. D'autres
croient que le nom d'oriflamme vient de flammu-
lu71 ou flammula, qui fignifioit une bannière ou un
étendard ; 8c d'autres, parce qu'elle étoit attachée
à une lance dorée. Les autres églifes avoient aufli
- leurs.défenfeurs, qui font fouvent appelés figniftri
e:clefiarum, porte-enfeignes des églifes. A l'égard
de l'abbaye de Saint-Denis, ce titre appartenoit
aux comtes de Pontoife ou duVexin, qui étoient
les protecteurs de ce monaftère, auquel cet étendard
étoit propre. Les anciens auteurs nomment
ordinairement l'oriflamme , enfeigne de Saint-Denis
ou la bannière de Saint-Denis. Elle étoit def-
tinée pour être portée, par les comtes d uV e x in ,
dans les guerres où l'abbaye de Saint-Denis avoit
befoin de leur protection.. Louis V I , dit le Gros ,
fut le premier des rois de France, qui, en qualité
de comte du Vexin, fit porter l'oriflamme dans fes
armées, l'an 1224, lorfqu'il apprit que l ’empereur
Henri V venoit en France avec lès troupes. Depuis
, fon fils Louis V I I , dit le Jeune, h fit porter
dans fon voyage d'outre-mer l’ an 1147» Philippe-
Augufte, dans la bataille de Bovines, l'an 1214 5
Louis V I I I , en la guerre contre les Albigeois ;
faint Louis, en la guerre contre Henri, roi d'Angleterre
, l’ an 1242 dans fes voyages d'outrè-
’ merj Philippe-le-Hardi, en la guerre contre A 1-
phonfe, roi de Caftille,l'an 1 276} Philippe-le-Bel,
en la bataille de Mons en P u e lle jl’an 1304. Meyer,
! auteur partial, écrit que les Français perdirent 1 o-
riflamme dans ce combat, 8c qu'elle fut prife &
déchirée par les Flamands j mais Guyajrd, qui étoit
préfent, aflure que l’étendard qui y fut perdu ,
étoit une oriflamme contrefaite, que le Roi avoit
fait élever ce jour-là pour animer les foldats ; ce
qui eft d'autant plus probable , que, peu de tems
après , la véritable oriflamme parut dans l’armée de
France $ car, en l’an 13-1 y, le roi Louis Hutin la fit
porter en la guerre qu’ il eut contre les mêmes f la mands.
Enfuite elle fut portée à la bataille de
Mont-Caflel, l'an 1328. Elle parut encore à celle
de Poitiers, l'an 1356. Le roi Charles V choifit
Arnoul d'Audenéhan, maréchal de France, pour
la porter dans fes armées. Le roi Charles VI en
donna la garde à Pierre de Villiers , feigneur de
l'Ifle-Adam, grand maître-d’hôtel de France, qui
la porta dans les guerres dè Flandre l’ an 1381, puis
à Pierre d'Aumontâ l ’an 1412 , Sc bientôt après à
Guillaume Martel fon chambellan. Depuis ce tems-
là , l’Hiftoire ne fait plus mention de l'oriflamme.
Il eft vraifemblable que les rois de France ceflerent
de la faire porter dans leurs armées., depuis que
les Anglais fe rendirent maîtres de Paris fous le
règne de Charles V I I , qui, après les avoir chaffes,
inftitua les compagnies d'ordonnance, &. inventa
la cornette blanche, laquelle a été depuis la principale
bannière de France. Quant à l'oriflamme, il
en eft encore fait mention dans l'inventaire du
tréfor de l'abbaye de Saint-Denis, fait l'an 15 34,
fous le règne de François I , & dans un autre inventaire
après la réduction de Paris par le roi
Henri IV , l’an 1594. Voici les termes de ces inventaires
: Etendard d’un cendal fort épais, fendu
par le milieu, en façon d’un gonfanon, fort caduc,
enveloppé autour d’un bâton couvert d’un cuivre
doré, & un fer longuet, aigu au bout.
Noms des porte-oriflammes de France , dont i l eft parlé,
dans l'Hiftoire.
1. Galois, feigneur de Montigni, pauvre ehe-
• yalier
vaUôr du Vexin, fut choifi par le roi Philippe-
Augufte pour porter l’ oriflamme à la batailile de
Bovines, l ’an 1214.
* Le roi Louis VIII fit porter l’oriflamme en la
guerre contre les Albigeois, l’ an 1226.
Le roi faint Louis la fit porter en la guerre qu’il
eut contre Henri III, roi d'Angleterre,l’an 1242,
& dans les deux voyages d’outre-mer qu’il entreprit.
Des lettres-patentes portant éreCtion de la ba-
ronie de Gueidau en marquifat, datées du mois de
mai 17 y 2 , 8c enregiftrées en la cour des comptes,
aides 8c finances de Provence le 1 y décembre
fuivant, font mention-d'un Guillaume de Gueidau,
qui, s'étant croifé en 1.248, fui vit le roi faint Louis,:
8c reçut de fa main l'oriflamme , qu’il porta au
flégede Damiette, aux batailles gagnées fur le Nil,
& aux autres expéditions, de^ce grand. Prince.
2 Anfeau, feigneur de Chevreufe, grand-queux
de France., porta l'oriflamme à la bataille de Mons^
en Puelle, dans la Flandre, & y perdit la vie l’an
1304, ayant été étouffé de la chaleur 8c de la foif.
3. Baoül, dit'Herpin, feigneur d’Erqueri, porta
cet étendard au voyage que fit en Flandre le roi
Louis Hutin, l’an 1:3,1 y.
4. Miles , fixième du nom, feigneur de Noyers,
maréchal & b.outeiller de France, porta cette enfeigne
à la bataille de Mont-Caflel, Contre les Flamands,
l ’an 1328.
, y. Geoffroy de Charni, porte-oriflamme, fut tué
à la bataille de Poitiers, l’an 13 y6.
. 6; Arnoul, feigneur d'Audenéhan,- fut choifi
par le roi Charles V pour porter cette bannière ,
8c fe démit de fa charge de maréchal de France ,
pour être honoré de celle de porte--oriflamme. 11
mourut l'an 13.7c.
7. Pierre de Villiers., feigneur de l'IflerAdam,
fut commis pour porter l'oriflamme l'an 13 72 , &
reçut cet .étendard de la main du roi Charles V .
8: Guy, fixième du nom , fir-e dç la Trémoille
& de S ulli, furnommé U Kailiant, reçut l'oriflamme'
de la main du R o i, dans l'églife de Saint- Denis ,
au mois d'août 1383., 8c la porta au voyage contre,
les Anglais;
p. Guillaume,, feigneur des Bordes-, eft nommé
garde.-de Lorifl;amfïié dans-des titres des années,
1388, 1391 & 1396..
10. Pierre- d'Aûmo.nt>, fécond-du nom, dit
Hutin y chambellan du roi Charles V I , fut fait garde
défi/oriflamme de France-en 1 3978c-1412.
: IL-. Guillaume Martel,-feigneur de Baequeville,
chambellan du même R o i, fût; nommé porte-oriflamme
de France l'an 1414, 8c s'étant excufé fur
fa viéillefîe, reçut du Roi deux- aides, Jean Martel
fon fils aîné-, 8c Jean Bétas-, feigneur de Saint-
Clerc. 11 fut tué- à la bataille- d’Àzincourt, l'an
1414.
Grand-maître déjà garde-robe.
Cette charge eft nouvelle en France : elle a été
Hiftoire, Tome F l . Supplément.
; créée le 26 novembre 1669. Elle eft toujours pof-
; fédée par un homme de grande diftinCtion. Sa
charge eft d'avoir foin des habits ,jdu linge 8c de
la chaufliire du Roi. Il en fait faire les habits , 8c
: lorfque le Roi s'habille, il lui met la camifole, le
cordon-bleu 8c le. jufte-au-corps. Quand il fe déshabille,
il lui préfehte la camifole de nuit ,1e bonnet,
le mouchoir, 8c lui demande quel habit il lui plaira
de prendre le lendemain. Les jours de grandes fêtes,
il met Je manteau 8c le collier de l’Ordre fur les.
: .épaules du Roi: il fait les fondions de chambellan
& des premiers'gentilshommes de la chambre en
leur abfence. Les deux maîtres d e là garde-robe
ont aufli leurs fondions particulières, & fervent
par année en ï’abfence du grand-maître : ils font
toutes fes fondions, 8c même en fa préfence. C'eft
lui qui préfente’ la cravate au R o i, fon mouchoir,
fes gants , fa canne & fon chapeau. Lorfque Sa Ma-
jefte quitte un habit, & qu’elle vuide fes poches
;dans celles de l'habit qu’elle prend, le maître de
la garde-robe lui préfente fes poches pour les vui-
der. Le foir-, lorfque le. Roi fort de fon cabinet,
il donné fes gants, fa canne, fon chapeau, fon
épée au maître de la garde-robe , 8c après que Sa
; Ma jefte a prié Dieu, elle vient fe mettre fur fon
: fauteuil, 8c achevé de.fe deshabiller. Le maître de
la garde-robe tire le jufte-au-corps, la vefte 8c le
cordon-bleu, 8c reçdit aufli la cravate. Les officiers
de la garde-robe font : quatre premièrs valets de
garde-robe, fervans par quartier yfeize valets de
garde-robe , fervans aufli par quartier 5 un porte-
riiallej quatre garçons ordinaires de la garde-robe 5
trois tailleurs-chauflètiers 8c valets-de-chajT'bre} un
empefeur ordinaire 5 deux lavandiers du linge du
corps.
Sénéchal de France.
Ancien officier de la couronne, qui avoit la furin-’
tendance de la Majfon du Roi & en régloif la dé-
plçnfe, foit pendant la paix, foit en tems de guerre ;
- i|.avoitla conduite des troupes & pertoit le prin-
cipal étendard. La dignité de fénéchal fut reconnue
pour 11 première de la couronne, fous le roi Philippe
I . Le grand-lenéchal étoit quelquefois grand-,
maître de la Maifon du R oi, gouverneur de fes domaines
& de les finances ; il rendoit la juftice aux '
fk%ts du P p i,. étoit au deffus des autres juges, &
figqoit auffi le;premier, dans le s . lettres-patentes
que les Rois faifoient expédier. Voici ce que Ton
' peut recueillir- des titres anciens.
Suite chronologique des Çenéchaux de France, depuis
“ - tan 5)80 jufqu en 1190,
i 1 - GeorgesI, comte d'Anjou, furnommé Gri-
ïfegonelle , fut honoré de la charge de fénéchal de
(France, tant pour lui que pour fa poftérité, en
s reconnoiffance des grands ferviSës qu'il avoit ren-
| dus à 1 Etat fous le règne de Lothaire. Il mourut
! devant le-château de Marfan, le 21 juillet 588,