
Etienne de Senlis , autre frère encore , avoit
été fait chancelier de France par Philippe I , en
i 106.
Gui de Senlis > troifîème du nom , fils de Guil-
laume I , fut bouteiller de France après fon père. I
Gui de Senlis, quatrième du nom, fils de Gui III,
fut pourvu en furvivance de cette même charge j
par le roi Philippe-Augufte 5 il accompagna ce f Prince au voyage de la Terre-Sainte , en 1190.
Dans un autre voyage en E gyp te, il fut fait pri-
fonnier à Damiette par les Infidèles.
C'eft d'après cette fucceffion prefque héréditaire
de cette charge de bouteiller dans leur Mai-
fon 3 que le nom de la charge eft devenu leur nom
de Éimille.
Gui Le Bouteiller de Senlis., fixième du nom,
petit-fils de Gui IV , mourut au fiége de Damiette, :
le 8 août 1248.
Guillaume Le Bouteiller de Senlis, arrière-petit-
fils de Gui V I , fervit dans la guerre de Flandre , ;
en 1303.
Dans la branche des feigneurs d'Ermenonville,
Raoul L e Bouteiller, feigneur de Montefpillouer,
tué à la bataille de Poitiers, en 13 56.
Dans la branche des feigneurs de Saint-Chartie
r , Guillaume , confeiller & chambellan du Roi,
fénéchal d'Angoumois & de Limofîn, mort en
1420 j
E t Charles fon fils , tué à la bataille de Baugé,
en 14215
Et Guillaume Le Bouteiller, troifîème du nom,
frère de Charles, chambellan du duc d'Orléans,
frère de Charles V I , qui fe fignala au fiége de
Montapgïs en 1427, & mourut vieux célibataire
le 20 août 1461. Il par oit que c'eft en fa per-
fonne qu'a fini cette illuftre racé des Bouteillers
de Senlis.
SENNERT ( D aniel) , (J lift. I h t . m o d . ), médecin
allemand célèbre. La ville de Vittemberg
en Saxe, où il exerçoit fa profeffion, fut jufqu'à
fept fois affiigée de la pefte fans qu'il en fortît ou
qu'il ceflat d'adminiftrer fes fecours aux malades 3
mais une huitième attaque l'emporta, le 21 juillet
1637, dans fa foixante-cinquième année. On a
de lui une multitude d’ouvrages fur fon art. André
Sennert fon fils, profefleur des langues orientales
, mort le 22 décembre 1689, a aufii com-
pofé beaucoup d’ouvrages favans.
SÉRENT, (Hijl. de Fr.), très-ancienne Maifon
de Bretagne. Sans entrer ici dans la difcuffion de
fon origine & de fes antiquités , contentons-nous
de confidérer les principaux perfonnages qu'elle a
produits: cefontles feuls oui intéreffent l'Riftoire.
On trouve dans des tems déjà modernes pour elle,
quoique encore âflez anciens, un Herbert , feigneur
de Sérent, grand-bouteiller Sc.l'un des plus
grands feigneurs de fon tems en France. Il eft le
premier qui a rempli cet office de grand-bouteiller.
i l fit bâtir un château qui fut appelé de fon nom,
Sérent-le-Bouteiller. C'eft apparemment à cet Herbert
qu'ont fuccédé les Le Bouteiller de Senlis.
Godefroy fon fils aîné commandoit les chevaliers
du Vexin au combat de Brenneville en 1 1 19 ,
fous Louis-le-Gros.
Jean, frère de Godefroy^fuivit Guillaume-l'e-
Bâtardà la conquête de l’Angleterre, en 1066.
Marquer, feigneur de Sérent, prit la croix, Sc
fe diftingua parmi les conquérans de la Terre-
Sainte , fous la bannière de Robert, duc de Normandie.
JofTelin, feigneur de Sérent j Mérian ou Mé-
riadec fon frère, Guehenfoc & Juhael ou Gic-
quel, l'un & l'autre fils de Mérian , fé croiferent
tous contre les Sarrafinsj Gicquel, reçu dans 1 Ordre des Templiers, fe diftingua au fiége de
Damiette, 8c combattit quarante ans dans les
croifades.
Mon Dieu 1 j’ai combattu quarante ans pour ta gloire.
Il y avoit auffi un Sérent à la croifade de Hongrie
, & à la bataille de Nicopolis contre Ba-
jazet.
On trouve, en i^ y i, dans la même branche,
Jean de Sérent, fauconnier de France & garde
des oifeaux du Roi.
Alain, fire de Sérent, chevalier portant bannière
, fervit dans les guerres de Flandre, en
1528 , 8c fut tué à la bataille de Caflel.
Jean de Sérent, dit Jearinot, fut un des braves
du fameux combat des Trente, en 1351.
Jean fon p e tit-fils, fécond du nom, porta les
armes toute fa vie pour les intérêts de la France,
! fous le connétable Du Guefclin, fous le connétable
de Clifïon, & fût armé chevalier par ce
dernier. ■
Jean, troifîème du nom, fils de Jean I I , fuivit
fon exemple, & porta les armes toute fa vie pour
fon pays.
Dans la branche de Sérent-la-Rivière, GuiL
i laume de Sérent étoit à la bataille d'Azincourt.
François de Sérent, feigneur de la Rivière,
Petit-fils de Guillaume, fe diftingua dans diverfes
expéditions navales contre les Anglais.
Plufieurs perfonnages de la Maifon de Sérent
furent entraînés , par les erreurs du tems, dans
la fadlion de la Ligue. Henri IV , ddns des'lettres
de 1' an 1598, les comprend nommément dans une
amniftie, d caufe, dit-il, des fervices rendus par
eux & Leurs ancêtres a l'Etat.
Dans la branche de Sérent-la-Viileguerrif, le
chevalier de Sérent eft mort à Bruxelles en 1748 ,
dans fa dix-feptième année, ayant efluyé le feu de
prefque tous les fiéges & des plus fanglantes batailles
de la guerre de 1741, terminée cette même
année 1748.
Cette Maifon de Serent a auffi fourni au parlement
de Rennes, fi délicat fur la noblefîe de fes
membres, plufieurs magiftrats diftingués.
SERVIUS (H o n o r a t u s -Ma u r u s ) , (Hiß.
litt.)-, grammairien 8c philologue très-connu par
fon Cortimentaire fur Virgile, ou tous les commentateurs.
modernes ont tant puifé, même lorf-
qu’ils l'ont combattu. C'eft à peu près tout ce que
l ’on fait de Servius. On ne s'accorde pas furie
tems où il a vécu les uns le placent fous l'empire
de Conftantin, vers le commencement du
quatrième fiècle > d'autres, tout à la finde ce quatrième
fiècle, fous l’empire d’Arcadius 8c d'Ho-
norhisi d'autres enfin le reculent de quelques fie-
cles î mais nous ne comprenons rien au raifonne-
ment que fait à ce fuiet M. de Roflet dans le discours
fur la poéfie georgîque , placé à la tête de
un Prince, une v ille , un allié opprimé, dont if
prenoit la défenfe } c'étoit un tort qu'il réparoit r.
une injuftice qu'il réprimoit : il faifoit dans toute
l’Allemagne le perfonnage que la Fable attribue
aux Hercules, aux Théfées, 8c nos vieux romans
aux paladins. Auffi étoit-il aimé ou craint, 8c ref-
pedté partout} il difpofoit à fon gré de prefque
tous les feigneurs allemands.
. Parmi les Maifons puiflantes dont Sickinghen
rechercha l'amitié, celle de la Marck étoit une des
plus utiles à fes projets, parce qu'elle pouvoir lui
procurer les faveurs de la France. En effet, Fleu-
ranges, fils de Robert de la Marck,le préfenta au
Roi comme un homme dont il pourroit tirer de
grands fecours dans fes vues fur l’Empire après
la mort de Maximilien, en 1519. Le Roi reçut
Sickinghen avec diftinétion, parut charmé de fon
éloquence, de fes talehs} fe l'attacha par une
pennon de mille écus, le combla d'ailleurs de pré-
fens, ainfî que les gentilshommes de fa fuite, car
Sickinghen affe&oit d’en traîner toujours après lui
un grand nombre, dont le moindre étoit beaucoup
fon poème de l'agriculture, note y. “ Les uns,
» dit-il, placent Servius fous Conftantin > les au-
» très, fous Arcadius 8c Honorius j maisc eft fans
33 fondement, puifque Servius cite Aulu-Gelle ,
33 qui vivoit du tems d’Adrien. » Mais l'empereur
Adrien ayant régné depuis l'an 117 jufqu'a 1 an
138, & Aulu-Gelle ayant été fon contemporain ,
on ne voit pas comment un écrivain qui cite ce
dernier, 8c qui par conféquent lui étoit pofté-
rieur, n’auroirpas pu vivre dans le quatrième fièc
le , foit fous Conftantin, foit fous Arcadius 8c j Honorius, à moins qu'il n'ait parlé d’Aulu-Gelle
comme vivant de'fon tems, auquel cas il faudroit
placer Servius au fécond fiècle, comme Aulu-
Gelle}. mais c ’eft ce que M. de Rolfet ne dit pas.
SICKINGHEN, (Hiß. de Fr. & d*Allem.), particulier
puiflant dont trançois I , roi de France,
eut à fe repentir d'avoir méconnu 1 importance.'
C'étoit un aventurier allemand, qui, par fes intrigues,
fon éloquence, fon activité, furtout par
l'étendue de fes correfpondances fecrètes, devoir
ê.tre regardé comme le reflort le plus puiflant de
l'Allemagne. Il Fe nommoit François de Sickinghen}
il étoit fils d'un Suivik, feigneur de Sickinghen,
gentilhomme obfcur, mort fur l'échafaud , 1 empereur
Maximilien , las des troubles qu'il caufoit
dans l'Empire, lui ayant fait trancher la tête. Le
fils, plus intrigant encore, mais avec plus d'éclat
& de fuccès, mit dans fes intérêts la plupart des
Princes 8c des comtes de l'Empire, s’aflura d un
grand nombre de places, leva une petite armée ',
devint un ennemi redoutable à l’ f-mpereur 8c à
tous les Ftats qui n’étoient point dans fes intérêts
( à lui Sickinghen ). Ilcouroit fans celle d’ un bout
de l'Allemagne à l'autre, négociant avec les uns,
faifant la guerre aux autres. Tantôt on le voyoit a
la tête de fes troupes attaquer le duc de Lorraine,
les habitans de M e tz , le landgrave de Hefte,
brûler leurs terres, couper leurs vignes, leur îm-
pofer tribut > tantôt il difparoifloit entièrement,
une fuite fimulée le déroboit au reflfentiment de
l ’Empereur , contre lequel il foulevoit dans le
même tems, par des machines invifibles ,une foule
d'ennemis. Jamais Sickinghen ne paroiflbit faire
la guerre pour fon propre compte» c'étoit toujours
plus noble que lui.
Quand Sickinghen quitta la cour de France pour
aller en Allemagne fervir le Roi ( qui, fans lui dévoiler
fes delfeins, l'avoit chargé en général de
ménager à la France des amis en Allemagne), il
dit à Fleuranges ces paroles remarquables, cjui
n’attirèrent pas toute l’ attention qu'elles méri-
toient : « Je pars pénétré des bontés du R o i , 8c
*> charmé de l’accueil que j'ai reçu dans fa cour.
» Aifurez-le qu'il n'aura jamais de ferviteur plus
« fidèle que moi, 8c que j'obferverai le ferment que:
«je lui ai fait de le fervir contre tou s , excepté
»contreja Maifon de la Marck, à laquelle je dois
» fès bontés. Mais il me connoît bien mal s'il me
» croit plus fenfible aux bienfaits qu'à la confiance.
” J'ai pénétré fes deffeins que vous 8c lui m'avez
*> cachés : il en veut à l’Empire. Je lui ai demandé
« des troupes, il me les a refiifées } il a cru que je
jî les demandois pour m oi, je ne les voulois que
» pour attirer à fon parti un plus grand nombre de
>3 gentilshommes allemands. AvertiIfezTe qu'il ne
■ « fera jamais bien fervi que par les Amples gentils-
» hommes tels que moi. S'il traite avec les grands
53 Princes, avec les Electeurs, ils prendront fon
». argent 8c le tromperont. »
C'eft en effet ce qui arriva de la part de plufieurs
d'entr eux. Sickinghen, retourné en Allemagne, y
reprit les fondrions de fa chevalerie héroïque.
Quelo^es marchands de Milan lui parurent avoir
fait tort à quelques marchands d'Allemagne} il
prit la défenfe de ceux-ci, 8c faifit pour vingt -
cinq mille francs d'effets appartenant aux marchands
de Milan 5 ceux-ci s’en plaignirent à François
I leur fouverain , qui fit écrire à Sickinghen
de rendre ces effets. Sickinghen répondit fièrement
qu'il les rendroît quand les marchands milanais
auroient fait fatisfadtion aux marchands allemands
qu'il protégeoit. Le confeil de France, qui fi avoit