
au gouvernement des îles 8c terres-fermes de
rAmérique , mort en 1702, à la Martinique-.
1 30. Guillaume de Pechpeirou - Cominges ,
nommé le comte de Guitaud, frère des deux pré-
cédens, né le y odobre 1626, fit , en 1646 , la j
campagne de Catalogne j il fut fait , en 1648 , gouverneur
des îles de Sainte-Marguerite 8c de Saint-
Honorat de Létins. Il s’attacha au grand prince
de C ond é, fut fon chambellan, enfeigne, puis
capitaine de fa compagnie de chevau-légers 5 il
le fuivit dans fes fortunes diverfes, combattit- toujours
à fes côtés dans toutes les occafions péril-
leufes , 8c commanda quelquefois en chef fes
armées pendant l’abfence de ce Prince 3 quoiqu'il
eût alors moins de trente ans. En 16y9 il négocia,
la réconciliation du Grand-Condé avec le Roi &
fon retour en France 5 il fut fait chevalier de l’Ordre
du Saint-Efprit. Il mourût à Paris le 27 décembre
i68y.
PEDRUZZI (P a u l ) , ( Hifi. lia. mod.)3 jéfuite
de Mantoue, favant antiquaire , chargé d’arranger
le riche cabinet de médailles du duc de Parme, a
donné le Mufeo Farnefe , en huit tomes in-folio.
Mort en 1721.
PELL (J ean ) , ( Hifi. litt. mod. ) , mathématicien
anglais , fut réfident pour C romwel, auprès
des Cantons proteftans. On a de lui un Traité De
verâ circuli menfurâ, & une table de-dix mille
nombres quarrés. Mort en l68y.
PEMBROCK ( L e com te de ) , ( Hifi. d! An-
glet. ) , miniftre & régent pendant la minorité du
roi d’Angleterre, Henri III, mérite d’être compté
parmi les plus grands R o is , puifqu’ il les égala
ou les furpafla dans l’ art de- gouverner, 8: qu’ en
refpedant la liberté de la nation , il fut faire ref-
pecter les droits du trône.
11 gouvernoit dans le terns de l’ expédition du
prince Louis, dit le Lion, fils de Philippe-Au-
gufte, en Angleterre j il profita dés conjonctures
en faveur de Henri III. Il convoqua les barons
à Gloceftre ; il leur préfenta cet enfant, fils de
Jean Sans-Terre : Voilà votre Roi, leur dit-il :
■ par quel délire voudriez-vous vous livrer à. Vennemi
de votre nation ? Toute l’affemblée s’écria : Que
Henri foit notre Roi J Le comte de Pembrock notifia
par des lettres circulaires, le couronnement
du Prince à tous les barons, à tous les corps. 31 fit publier une amniftie pour tous; lés rebelles,
avec, la rêftitution de leurs terres & de leurs dignités
3 il promit folennellement l ’execution des
deux1 fameufes chartes arrachéest, à la vé r ité , à
la foibleffe de Jean S a n s -T e r r é , mais qui ne
contênoient rien que de conforme aux droits de
l ’humanité : tout le monde venbit en foule fe
ranger auprès du jeune Prince. Le comte de Pembrock
fe met en campagne , & par des victoires
achève de déterminer les efprits : il gagna le 14
juin 1 2 1 7 , la bataille de Lincoln, qu’ on appela
lu foire de Lincoln , à caufe du butin qug firent les
vainqueurs, 8c fur le champ de bataille, 8c dans
la ville. Les deux partis avoient befoin de ref-
piren Le comte de Pembrock demanda une trêve;
il favoit l’ufage qu’il devoit en faire , foit pour
renforcer fes troupes, foit pour acquérir à Henri
de nouveaux partifans. Louis en profita auffi pour
paffer en France & y prendre des mefures. Quand
il repaffa en Angleterre, les Anglais, malgré la
trêve , voulurent s’ oppofer à fon retour ; ce qui
le mit dans une telle colère, qu’il brûla Sandwich.
Mais bientôt il fe vit affiégé dans Londres & hors
d’état de réfifter ; il fit favoir à fon père l’extrémité
où il étoit réduit. Philippe, un peu ému, demande
à l’envoyé de fon fils, fi le comte de Pembrock
vivoit toujours ; l ’envoyé répondit qu’il vi-
voit. Mon fils efi donc en fureté, s’écria Philippe
en refpirant : mot indifcret, par lequel, en voulant
louer la modération de Pembrock, il eût pu faire
foupçonner fa fidélité. Louis fut obligé de capituler
& d’abandonner l’Angleterre. Dans cette
querelle, le Saint-Siège étoit venu, avec toutes
les armes fpirituelles^ aufecours de l’ Angleterre,
qui avoit reconnu la fuzeraineté du Pape ; il avoit
mis en interdit les églifes des villes foumifes au
prince Louis. Après le traité, le légat fit une recherche
rigoureufe des prêtres qui avoient dit la
meffe au mépris de l’ interdit ; ils furent tous fuf-
pendus & privés de leurs bénéfices, que la plupart
cependant rachetèrent par des amendes. Le Ré-
; gent fentit bien qu’il étoit contraire à l’efprit du
traité de les abandonner ainfi à la vengeance du
Saint-Siège, puifqu’aux termes de ce traité , aucun
des partifans de Louis ne devoit être puni de
l’avoir fervi ; mais le Régent confidéra aufii combien
la protection du Saint-Siège avoit été utile à
Henri, combien elle pouvoit l’être encore, & il
ne voulut point, en faveur des ennemis de Henri,
fe brouiller avec le Pape. Il y eut aufii quelques
difficultés pour le rétabliffement des partifans de
Louis dans leurs poffeflions, parce que ces pof-
• feffions avoient été données pour récompenfe",
aux feigneurs qui étoient reftés fidèles à Jean
Sans-Terre oa à Henri ; mais le traité étoit trop
formel fur cet article. Pembrock voulut qu’ il fut
exécuté à la lettre 3 il voulut furtout que Henri III,
devenu poflfeffeur paifible deTAngleterre, f ît ex écuter
plus que jamaisHes deux chartes ; procédé
du meilleur exemplè, 8c qui fit bénir le Prince &
le miniftre.
Pembrock mourut peu de temps après avoir
ainfi délivré &c pacifié l ’Angleterre.
20. Un de fes fils „ Guillaume Maréchal, comte
de Pembrock, avoit époufé Eléonore, une des
foeurs du roi Henri III. 11 n’en eut pas moins à
fouffrir de la tyrannie de de Burgh & de l ’évêque
de Winchefter, fuccefleurs de fon père dans l’autorité.
Les violences, tantôt de l’un , tantôt' de
l ’autre, le forcèrent à-la révolte, ( Koyez plus
haut l’article Burgh ( de ) . . L’éveque de Win-
chefter, étranger à l’Angleterre , ne dans, les
Etats que le roi d’Angleterre poffédqit en France,
fè mit à peupler le royaume qu’il gouvernoit,
de chevaliers gafcons , & la co u r , dé fes pareils
& de fes amis. I.e comte de Pembrock, qui
étoit revenu à la cour, fut chargé par la no-
blëïïe de faire au Roi fon beaù-frère des remontrances
fur l’admifïion de tant d’étrangers.
« Si vous ne trouvez pas qu ily en ait afifeq , répondit
»> l’évêque de Winchefter avec la dérifîon la plus
» infultante, on en fera venir davantage. ** En effet,
on en vit bientôt arriver de nouveaux efifaims ,
tous en équipage de guerre. Les feigneurs fe retirèrent
de la cour, s’ affemblèrent fous la conduite
du comte de Pembrock, 8c firent prier le P^oi de
renvoyer en Guienne l’é\êque de Winchefter 8c
tous fes chevaliers gafcons. Le Roi eut peur: c’é-
toitTufage de Jean Sans-Terre fon père en pareil
cas. Laijfez-moi, lui dit l’évêque de Winchefter,
liiJfez~moi châtier ces infolens. L’évêque étoit guerrier:
le Roi le laiffa faire. La guerre fe fit, 8c en
même tems le parlement s’ aflfembla. Ceux qui fe
'rendirent à Weftminfter pour ce parlement, s’y
rendirent bien armés. Penfe^-vous donc, dit l’évêque
de Winchefter aux feigneurs, avoir Les mêmes
privilèges que les pairs de France ? Ils prétendoient
fans doute çn avoir de bien plus grands. A ce
mot, tous les évêques Te lèvent 8c menacent l’é vêque
de Winchefter de l’excommunication. 3'en.
appelle au Pape , répond l’évêque 3 c efi lui qui m a
sacré j je ne v o u sdois rien , & ne vous connois point.
Les évêques fe contentèrent d’excommunier en
général les ennemis publics qui erilevoient au
peuple l’ affedion du Roi. Soyez donc jufies, leur
dit le Roi; excommuniez aufift le comte de Pembrock,
qui actuellement porte les armes contre moi. -— Pourquoi
Vexcommunier ? répliquèrent les évêques.
Pembrock défend la liberté, il fallut combattre.
L’ évêque de Winchefter traîna le Roi dans le
pays de Galles, où .Pembrock étoit à la tête du
parti des feigneurs. Pembrock tomba dans uneem-
bufeade, fut pris par les royaliftes & repris à l’inf-
tant par les feigneurs ; il refta maître de la campagne.
Oh cenféilloit au Roi de s’accommoder
avec lui, 8c le P.oi le'vouloir. « Point d"accommodement,
s’écria l’évêque de Winchefter, â moins
qu d ne vienne demander pardon la corde au col. «
En même tems il fait ravager en Irlande des
terres que Pembrock y poffédoit. Pembrock y
court pour défendre fon bien. Un afTaffin, apofté
par l’évêque de Winchefter, le perce par derrière
d’ un coup de poignard dans une conférence., 8c
un chirurgien, gagné de même, l’achève par des
remèdes meurtriers. Pembrock mourut regretté
de tous les partifans des chartes, pleuré du Roi
lui-même, qui fentit avec amertume de quel prix
indigne il avoit payé au fils les fervices du père, 8c
qui fe fouvint alors que ce fils étoit fon beau-frère.
Mais les caprices & les bizarreries de Henri alloient
quelquefois jufc.u’ à la folie. Pour expier la
mort du comte de Pembrock, il avoit honoré Gil-
f bert, frère du comte, de quelques bienfaits très-
j mérités. Gilbert venant un jour lui faire fa cour, le
| Roi lui ordonne de fortir de fa prélence. Gilbert demande
humblement la caufe d’un tel accueil. Votre
f i ère fu t un traître , lui dit le R o i, & vous, vous
m'êtes odieux.
PENNOT (G a b r ie l ) , (Hifi. lia..mod.) 3 chanoine
régulier de Vérone, a fait une Bifilaire latine
d s Chanoines réguliers , imprimée à Rome en 162.4.
Il vivoit fous le pontificat d’Urbain VII!.
PE P IN , (d it le B o s su ) . ( Hifi. de F r .) La
première femme de Charlemagne, nommée Himil-
trude, n’eft regardée que comme une concubine.
11 faut cependant entendre par ce mot, une femme
légitime, qui par la difproportion de naiffance ou
le défaut de d ot, avoit dans la maifon moins de
| confidération qu’une femme de condition égale,
mais dont les enfans étoient réputés légitimes &
pouvoient fuccéder, moins peut-être par le droit
de leur naiffance que par la volonté de leur père.
. De ce mariage naquit un fils que fon père
n’ aima point affez, foit parce qu’il n avoit pas
long - tems aimé fa mèrej foit parce que ce jeune
Prince, avec .un très-beau vifage, avoit une taille
difforme, il efteonnudans l’Hiftoire, fous le nom
dePépin-le-Btiÿ«. Ainfi, ce Charlemagne, diftin-
gué entre tous les hommes par fa taille majef-
tueufe 8c par la beauté régulière de fes proportions,
étoit fils de Pépin-le-Bref, 8c père de Pépin-le-
Boflii.
Les Français ne s’accoutumèrent jamais à regarder
.Pépin comme deftiné à être leur Roi ; &
s’il avoit befoin, pour fuccéder, d’ une difpofition
expreffe de. fon père , il dut peu fe flatter de
l’obtenir.
Lorfque Charlemagne fit une efpèce de partage
anticipé de • fes Etats, entre lés trois fils qu’il
a\oit eus d’LIildegarde fa troifième femme, Pépin-
le-Boffu , leur frère aîné, traité en bâtard, n’ eut
aucune part à ces difpofitions d’un père. On le
deftinoit à l’ état ecclénaftique 3 mais il ne.s’y def-
tinoit pas. L’exemple de Thierri, fils de Glovis,
8c de tant d’autres Princes bâtards, ou qu’on
.pouvoit regarder comme tels, 8c qui n’en avoient
pas.moins fuccédé à la couronne, formait en fa
faveur un préjugé qu’il affedoit de regarder comme
un droit, 8c qu'il étoit réfotii de faire valoir. La
prédiledion marquée de Charlemagne, pour les
fils d’Hildegarde, 8c l’indifférence que tout le
monde, à l’exerrple du R o i , témoignoit pour
Pépin, avoient depuis long - tems jeté dans le
coeur de ce jeune Prince, des. femences de ja-
loufie, auxquelles, on n’ avoit pas fait afîez d’attention.
Quand il vit les Etats de fon père partagés
d’avance entre les.feuls fils d’Hildegarde , fans
qu’ on eût paru feulement Longer à lu i, il ne mit