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Sedjurcmus in hec, fimul imis faiea. renârint
F ïdis levata neu redire fit pudor y
Neu cpnverfa domum pigeât dure iintea , quandd
Padus matina laverit cacumina, .
In mare feu celfus procurrerit Apenninus
Novâque monfira junxerit Libidine
Ce eus amor, juvet ut tigres fuofidere cervis,
Adulteretur & cotomba miivio,
Credula nec ravos timeant armenta Leones
Ametque falfa Levis hircus equora.
Hec & que pçterunt reditus abfcindere dulèes »
Eamus omnis execrata civitas, &c.
La colonie des Phocéens eut de P éclat & changea
la face des Gaules. On lit à ce fujet, dans
Y Avant-Clovis , une phrafe 3 dont le mifanthrope
RoufTeau, ce farouche ennemi des lettres qui Pont
tant illuftré , auroit pu faire un grand ufage. La
voici :
' « Lë voifinage de cette ville grecque afiatique
» communiqua la langue grecque, les arts libé-
» raux, l’éloquence 8c la politefle aux peuples de
*> la Gaule ; mais avec cela fe gliflerent auflî lçs
» délices, les voluptés , .les vices & les ordures
» abominables, auparavant inconnus à ces peuples
» innocens , difpontions infaillibles à la fervitude,
» qui fuit néceflairement la corruption des moeurs.»
Les profpérités & la puiflance de Marfeille lui
attirèrent P envie. des peuples gaulois dont elle
étoit environnée ; elle eut différentes guerres à
foutenir contr’eux, Dans le cours de ces guerres ,
où les Marfeillois acquirent d'ailleurs beaucoup
de gloire 3 ils crurent devoir appeler à leur fecours
les Romains 3 avec lefquels ils avoient déjà Tait
alliance depuis long-tems. Ils les introduilïrent 1
dans la Gaule. Ceux-ci faifirent, comme partout
ailleurs 3 l’occafîon de s'étendre & de conquérir, i
JSous prétexte de fecourir Marfeille & les Marfeillois
, ils envoyèrent dans ce pays différentes armées 3
dont une entr’autres, fous la conduite de Caius- :
Sëxtius, perfonnage confulaire, dompta une peuplade
de Gaulois, défignée par le nom de Saliens :
ce ne pouvoient point être encore alors des Francs.
C'eft ce même oextius qui, dans ce pays de conquête
, fonda la ville d’A ix , Aque Sextie 3 laquelle
tirefon nom de ce Sextius fon fondateur, & des ,
fontaines d'eau chaude qui fe trouvent en cet endroit.
La fondation d'Aix eft de Pan 6iS de Rome.
Les Romains" s'étendirent dans les autres contrées
voifines de la Provence : de proche en proche ils
attaquèrent les Allobroges, peuples qui occu-
poient ce qu'on.appelle aujourd'hui la Savoie &
le Dauphiné j ceux-ci implorèrent le fecours de
Fituit J le plus puiffant de leurs voifins, mais qui
fut obligé de ceder à l’alcendant des Romains, 8ç
qui, ayant été vaincu, comme nousl'avons d it, fut i
. conduit à Rome, pour orner le char de triomphe ]
du vainqueur. C e t événement arri va entre Pan 628 ;
& l'an 63 ƒ de Rome. Pendant tout cet intervalle
les Romains ne codèrent de s'étendre & en deçà
& au-delà du Rhône, dans la Provence & dans,
le Languedoc, domptant des peuples, mettant
des garnirons pour les contenir .; ce fut l’ an 633
de Rome qu’ils établiront une colonie à Narbonne,
fous les aufpices du conful.Quintus-Martius Rex.
BLANCHEFORT (Hift. de Fr. ) , bourg du
Limoufin, entre F rive, Tulle & Uzerche, dont le
château, bâti en 1123 par, i ° . Archambaud IV ,
vicomte de Comborn, furnommé le Barbu, devint
lepartage ducinquième & dernier de fes pedts-fils.'
a°. Affalit de Comborn, fils d’ Archambaud V ,
donna le nom à cette branche particulière de la
Maifon de Comborn, laquelle branche, ainfi que
tous les rameaux qui en dérivent, n’ eft plus connue
depuis cette époque, que fous le nom deBlanche-
fort.
,3°. Archambaud, premier du nom, comme Gagneur
de Blanchefort, fe plaignit au parlement de
la Pentecôte de l’ an 126 ; , d’avoir été injuftement
& méchamment dépouillé du château de Blanche-
fort & de fes appartenances parfon coufin Archambaud
, fils du vicomte de Comborn, & il obtint
contre lui un arrêt de.reftitution, qu’on trouve en
latin dans le regiftre des Oiim.
4°. Bernard fon fils eut une fille unique, Ift-
b e lle , qui porta la terre de Blanchefort dans la
Maifon de Bonneval ; mais le nom de Blanchefort
n’ en refta pas moins aux autres defeendans d'Archambaud
I.
5° Parmi ces defeendans, nous remarquerons
Guy. de Blanchefort, premier du nom, tué à la
bataille de Poitiers , en 13 j 6.
6°. Guy de Blanchefort, troifième du nom,
chambellan du roi Charles.VII, & qui fervoit en
1437 dans l’armee dece Prince; il commandoit un
eprps de cavalerie à Dieppe en 1433 , futfénéçhal
de Lyon & bailli de Maçon , & reçu chevalier
le 3 janvier 1438 , par le Roi.
7°. Guy de Blanchefort, fils de Guy I I Î , chevalier
de Saint-Jèari-de-Jérufalem, alors à Rhodes,
& neveu du cardinal d’Aubuflon, grand-maître de
Rhodes, donna les plus grandes preuves de courage
au fiége de Rhodes, en 1480. H eut en fa
garde le prince Zizim, frère, non pas de Soliman
I I I , comme on le lit dans Moreri, mais de
Bajazetll. Après la mort du grand-maitre Emery
d'Àmboife , Blanchefort, quoiqu’abfent, fut élu
grand-maitre de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérufa-
lem, le 22 novembre 13 12 ; lorfqu’ü étoit en chemin
pour fe rendre à Rhodes, il mourut le 24
novembre 13 13 , près de 1 ile de Zante.
8 . Charles de Blanchefort fon frère fut évêque
de Senlis & abbé de la Victoire, abbé aufli de
Sainte Euverte d’Orléans.
9°. C ’eft Gilbert de Blanchefort, grand maré-
chal-des-logis du R o i, & chevalier de fon Ordre,
I qui'
I
quï époufa une héritière de-Crequi. ( Voyt^ l’ article
Créqui-. Canaples dans le Diaionnaire.)
iô°* Et: ce fut Antoine-de Elançhefort leur fils,
qui fut in Ai tué héritier du cardinal de Créqui fon
oncle maternel, à la charge de porter le nom 8c
les armes de Créqui. (Ibid.) ,
i l 0-. Pierre de JBianchefort , feigneur d’Afno'isr
le-Bourg, eft un des perfonnages les plus célèbres
de cette Maifon. Il fit fes premières armes fous
Imbert de la Platière, feigneur de Bourdillon, depuis
maréchal de France ; il fe trouva, en 1^57, à
la bataille de Saint-Quentin. On le Voit fervir
encore , 8c toujours avec diftinttion, en 1568 ,
55^9 3 1575 ® /jt' rompre lui-même fon pont d’Af-
nois, fur la rivière d’Yonne, pour empêcher une
jonétion de divers corps de troupes de la Ligue 5
il fut é lu , étant abfent, député de la Nobleffe du
-Nivernais aux Etats-généraux de Blois en 11§ | j
8c ce fut dans cette affemblée qu’il fîgnala, non
moins fortement que dans les combats, fon zèlè
8c fa fidélité pour fes Rois j il fe montra digne du
fang dont il lortoit ,^difent les Mémoires de Ne-
vers., « non-feulement; par fa haute gënérofité,
» mais aufli par la fidélité qu’il eut pour fon R o i,
dans un tems où prefque toute la France faifoit
93 gloire de lui être infidèle ; il a éfté lè feul qui. a
» découvert le myftère de la Ligue naififante, qui
m lui a fait lever le mafque , 8c qui nous a appris
33■ avec quelle dextérité 8c par quelles pratiques
?=> on corrompoit les principaux députés des.Etats,
” P?ur les faire entrer dans la. conjuration de ceux
” .’de la Ligue , 8c les y engager par leurs fermens
8c par leurs fignatures. ^ v
^Pierre de Blanchefort rejeta fans balancer des
offres très-avantageufes qu’on lui faifoit pour l’engager
à fouferire un formulaire tendant à exclure
de, la fucceflion à la couronne les Princes de la
Maifon de Bourbon ; il déclara folennellement
dans l’afifemblée, qu’il n’entreroit jamais dans une
aflociation fi préjudiciable au R oi, aux Princes du
fang, a la Noblefîe, à l’ Etat-; il demanda hautement
a été de fa déclaration ; il eut bien de la peine
a 1 obtenir, 8c il ne l’obtint que de trois députés
feulement : ce fut le 10 février 15-77 qu’ il foutint
ainfi les vrais.principes de là fucceflion parmi tant
de prévaricateurs quiles fouloientaux pieds. Après
la réparation des Etats, il courut s’armer pour le
fervice du Roi ; il déconcerta les projets des Ligueurs,
contint le Nivèrnois dans l’obéiflance,
fe jeta dans Nevers toutes les fois que-cette ville
fut menacée, commanda dans la province de Ni-
vernois en 1 y8y , lorfque les troubles civils, fuf-
pendus quelque tems, commencèrent à renaître.
Il mourut dans fa terre d’Afnois, 8c y fut inhumé
le iy juin 1 f$ i.
I2°- E'n de fes fils , Jean, feigneur de Fonde-
frn, fut tué dans la malheureufe entreprife du duc
d’Anjou fur Anvers, en r 583.
15°..Gabriel, chevalier de M alte, frère de Jean,
rut tue en duel à Avalon.
Hijtoire. Tome V Ï t Supplément.
14°. Adrien de Blanchefort, frère aîné des deux
précédens., fit fes premières armes à dix-fept ans,
en 1374; il fuivit, ainfi que fon frère Jean, le duc
d'Anjou-Alençon dans fa malheureufe expédition
de Flandre ; il fut même fa reffource après l'échec
d'Anvers, s'étant rendu maitre de la ville de Den-
dermortde, où il fournit un afile à ce Prince, &
ou il recueillit les débris de fon armée ; il eut alors
le commandement de toutes les troupes qui purent
parvenir' jufqu’à cèt afile ouvert par lui feul.
Après la mort du duc d’Alençon, il continua de
rendre les plus utiles fervicès aux rois Henri III
& Henri I V , & d’en recevoir de juftes récom-
penfes. Gouverneur de la ville de Saint-Jean-de-
Lofiie, il ia défendit plufieurs fo is , & toujours
avec fuccès, contre les, attaques des Ligueurs. En
1394 il leur enleva la v ille& le château dJAvalon ;
il commanda fiicceflivement dans preique toutes
les places de la Bourgogne & du Nivèrnois, de-
puis 1390 jufqu’en id i4, En cette année il fut
nomme députe de la Noblefle du Nivèrnois aux
derniers Etats-généraux de la France. En 1616 il
fut> chargé de maintenir dans l’obéiflance la Nq-
blëfle & le,s.troupes du Nivèrnois, & il y réuflit.
Il mourut révéré & regretté, le 30 oétobre 1623.
1 J1-'. Roger de Blanchefort, petit-fils d’Adrien,
fervit avec la même diftin'éüon fous Louis X IV ;
il fut blefle en diverfes .rencontres ; il perdit un
oeil à l’expédition de Gigeri, en 1664.
i<S°.. François-Jofeph fon fils fe diftingua, en
1674, à la bataille de Sênef.'Au bout de vingt-cinq
années de fervice, fes infirmités, fruit de fes fer-
vices même,' l’ obligèrent de fe retirer. Mort à
Paris, le 17 mai 1714. -
La Maifon de Branciforte ou Branciforti en Sicile,
fe prétend iffue de la Maifon de Blanchefprt
en France, par un Pierre-Guy deRochefort, qui
pafla, d it-on, de France en Sicile. On ajoute
qu’ un feigneur de la Maifon de Branciforte, dans
fes difpofitions teftamentaires, appelle à fa fuc-
cèflion les feigneurs de la Maifon de Blanchefort
de F ra n c e q u ’il nomme fes pareils:
B LANCHET ( l'a b bÉ ). (HiJl.litt.mod.)C‘ é{t
après avoir prouvé, par la publication des Variétés
morales & amufanzes, combien M. l’abbé Blan-
chet, auteur de -ce livre , méritoit d’être-connu,
que M. Dufaulx, de l ’Académie des inferiptions
& belles-lettres, fon ami & fon parent, l’ a fait
connoître en écrivant fa v ie , &enpubliantencore
après fe mort fes Apologues & fes Conte's Orientaux.
Du. tems des oracles, on n’aurôit pas manqué.
de dire que l’auteur des Variétés, & è . Sr des
Apologues, 8cc.. entraîné dès fa jeunefle vers les
lettres par un attrait irréfiftible, avoit confulté
P oracle pour Lavoir’quel feroit fan rang dans la
littérature, & qu’ il lui avoit été répondu : Redoute
le moment ou tes EJfais.paroztront dans le public. En
effet, après avoir, pendant plus de foixante ans,
cultivé les (lettrés dans, le fecret de fon coe u r ,