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pée ; elle é to it , dit-on , de trois mille fept cents
vaiffeaux. Le comte Marin , un des généraux de
l'Empire, marcha courageufement à fa rencontre,
lui livra bataille près d Otricoli dans l ’Ombrie,
défit entièrement fon armée. Héraclian remonta
promptement fur fes nombreux vaiffeaux , & regagna
l'Afrique , où des émififaires de l'Empereur
délivrèrent leur maître de ce nouveau concurrent,
comme il l'avoit lui-même délivré de Stilicon.
L'expédition & la mort d'Héraclian font de l’an
4,I3-
HERMOGËNES.( Tiift. rom.) Marcus-Tigel-
Jius Hermogènes, mufïcien, chanteur, joueur de
flû te, auffi célèbre dans fon genre que les Efopus
& les Rofcius dans le leur, étoit de Sardaigne ,
île dont l'air paffoit pour être fi mauvais, que
Martial a dit que, quand l'heure de la mort étoit
arrivée , on trouvoit partout la Sardaigne :
Nullo fûta loco pojfis excludere : ciim mors
Vcnerit3 in medio Tibure Sardinia eft.
Cicéron appelle Hermogènes, Hominem pefiti-
leniiorem patriâ fiuâ. Il dit que Phaméas, oncle
d'Hermogènes , 8c affranchi comme lu i, eft tout
glorieux d'avoir pour neveu ce joueur de flûte-.
Qui ficiret Je nepotem 3 bellum tibiunem habere & Jet
bonum cantorem , & c. C e font, d it- il, deux ef-
claves fardes, plus mràhans l'un que l'autre.
Habés Sardos vénales , ali um a'io nequiorem. Horace
accorde du moins à Tigellius Hermogènes une
àffez bonne qualité;'
Ambubajarum collegia 3 Pharmacopola,
Menai c i, mima., balathrones, hoc. genus omne
. Moeftutn ac follicitum efi cantons morte Tigelli;
Quippe benignus erat.
Il avoué d’ailleurs que ce muficien ptfuffoit à
l’excès les défauts de fon état & fes défauts
particuliers.’
Omnibus hoc vitium eft cantoribus inter amicos
Ut nunquam indiicant animum cantare rogati 3
Injuftt nunquam deßßant. Sardus kabebat
Jlle Tigellius hoc y Cafiar qui cogéré pojfiet,
S i peteret per amicitiam patris , atque fuam , nil
Quidquam proficeret, f i collibuijfet3 db ovo
Ufique ad mala citarety io Bacche3 modo fummâ
Voce 3 modo kac rejonat ckordis qua quatuor ima.
N i l squale homdnifuit i i l i , fi&pe velut qui
Currebat, fugiens hoftem, pcrjspe velut qui
Junonis facra fer r e t, habebat fiepe ducentos ,
Sape deçem fiervos , modo Reges atque Tetrarckas 3
Otnnia magna loquens 3 modo fit mihi menfia tripes &
Conchafidiis puri -, & toga, qua defiendere firigus
H E S
Quamvis crajfia 3 queat 3 decies centena dedififies
Huic parco , paucis contento, quinque diebus
N il eràt in loculis 3 nocles vigilabat ad ipfikm
Mane 3 diern totum fiertebat, nil fuit unqudm
Sic impar fibi.
Mais Horace ne parle jamais qu'avec éloge du
talent de cet homme.
Invideat quod & Hermogenes ego canto.
dit l'importun , dans la fàtire IX du I er. livre.
Le fage des Stoïciens a toutes lès perfections,
il a tous les talens, même fans les exercer.
Ut quamvis tacet Hermogertes, cantor tamen, atque
Optimus efi modulator.
HESSE, ( Hift. d*Allem.), Maifon fouveraine
d'Allemagne, qui tire fon origine de la Maifon de
Brabant. Henri-le-Magnagnime, duc de Brabant,
mort en 1247, eut de fa fécondé femme, Sophie
de Thuringe, fille du landgrave de Heffe 8c de
Thuringe, l ouis VI, honore du titre de Saint-, 8c
d'Elifabeth de Hongrie, honorée auffi du titre de
Sainte , un fils nommé Henri comme lu i, 8c fur-
nommé Y e;.fiant ou le jeune, parce qu'il n'avoit que
deux ans à la mort de fonpère , étant né en 124 ^.
Mais de qui defeendoient ces landgraves de Heffe
! &: de Thuringe ? ^Quelques auteurs ont prétendu
qu'iis defeendoient d j Louis de Lorraine, fils de
ce Charles de Lorraîhe, détrôné par Hugues
C apet, 8c de fa fécondé femme, Agnès de Vèr-
mandois 5 mais ce pourroit bien être un de ces
fyffèmes fabriqués pour appuyer des prétentions
chimériques, car l'opinion générale eft que les deux
enfans nés du fécond mariage de Charles de Lorraine
& d'Agnès de Vermandois, & nommés l ’un
Charles,T'autre Louis, moururent dans l'enfance
ou la première jeunefife, 8c fans avoir été mariés. •
Quoi qu'il en fo it , Sophie, mère de Henri l’ën-;
fan t, hérita de la Heffe par la mort de fon frère ,
Herman I I , mort fans poftérité, à dix-huit ans,
le 3 janvier 1240.
Henri l'enfant fut le premier landgrave de Hefle
de la Maifon de Brabant. Nous remarquerons dans
fa poftérité :
i° . Herman , furnommé le Dotle, qui acquit de
la gloire par les armes, 8c que fon furnom annonce
comme s'étant diftingué, au moins parmi les Sou-'
verains, par les connoiffances.
i ° . Louis, fécond du nom, landgrave de Heffe,
dit le Pacifique, fils de Herman , eut le mérite de
refufer l'Empire, qui lui fut offert en 1440, après
la mort d'Albert d'Autriche.
3°. Herman, un de fes fils, évêque d'Hildef-
heim en 14 7 1 , archevêque de Cologne en 1481 ,'
évêque de Paderborn en 1489, défendit Nuitzv
contre Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne.
4®. Guillaume, dit le Vieux, landgrave deHeffe-
Caffel, neveu du précédent, fu t , félon les hifto-
riens, un Prince chagrin & querelleur. Il en fut
puni : on le fit prifonnier ; il fut dépouillé de fes
"Etats.
5°. Philippe I fon fils , dit le Magnanime, fut
un des plus grands Princes de fon tems.
6°. Guillaume I V , landgrave de Heffe-Ca-ffél,
furnommé le Sage, fils de Philippe I , fut un Prince
lettré. On a de lui des obfervations aftronomiques
& d'autres ouvrages.
7°. Maurice fon fils, landgrave de Heffe-Caffel,
quitta le lurhéranifine pour le calvinifme ; il fou-
tint avec courage une guerre malheureufe Contre
l'empereur Ferdinand II. M perdit Marpurg en
1623, & fut obligé, en 1616, de céder fon Etat à
fon fils , Guillaume V .
8°. C e Guillaume V , dit U Confiant, eut beaucoup
de part à la guerre d'Allemagne 3 connue fous
le nom de guerre de trente ans. 11 entra dans .la
ligue de la France & de la Suède contre la Maifon
d'Autriche j il laifta en mourant, le 21 feptembre
16 37, fon Etat chargé de dettes, & une guerre
onéreufe à foutenir. Sa v euve, Amélie-Elifabeth
de Hanau, héroïne d'un courage inébranlable,
foutint tout & répara tout. Fidelle à l'alliance
ue fon mari avoit contractée, malgré l ’infidélité
. e Mélander fon général, qui quitta fon parti pour
fuivre celui de l'Empereur, elle fit une guerre vi-
goureufe du fond de fon cabinet, dirigea les vues
de fes capitaines & les opérations de fès lbldats,
pourvut à tous les befoins de fes armées. Non-
feulement elle ne perdit rien des Etats déjà démembrés
8c chancelans qu'elle avoit reçus pour
fon fils Guillaume V I , mais elle fut le faire rentrer
dans tous les biens de fes ancêtres, & augmenter
même les domaines de la Heffe. Les couronnes
alliées lui firent rendre juftice par le fraité de Munf-
te r , & le jeune landgrave, Guillaume V I , qui vint
en France vers ce même tems, en 1648, y reçut
l'accueil le plus diftingué, & y laiffa la cour charmée
de fa politeffe & de fa bonne mine, ainfi que
des grandes qualités de fa mère. Cette Princefife,
dit un hiftorien , étoit née pour la gloire & Vornement
de fon fiecle 3 & jamais il n’y eut un tel ajfiem-
blage de venus. Elle mourut le o août 16 y 1.
90. Philippe, frère de Guillaume V , mais d’un
fécond l i t , fut tué à la bataille de Lutter, le 27
août 1626.
io®. Un autre frère de ce même fécond li t , Frédéric
de Heffe , prince d'Efchwège, né le 9 mai
16 1 7 , fut tué le 24 feptembre 1645 en Pologne ,
où il accompagnoit le roi de Suède fon beau-frère.
n ° . Louis, le huitième des quatorze enfans de
Charles, fils de Guillaume V I , fut tué en 1706 à
la bataille de Ramillies.
12°. Maximilien, le neuvième de ces quatôrze
enfans, frit blefifé à la bataille de Belgrade contre
les Turcs, le 16 août 1717.
14°. Frédéric3 le troifième de e@smêmes frères,
devenu promptement l'aîné par la mort des deux
premiers, fe ngnalaeri plufîeurs occafions à la tête
des troupes de fon père & de celles des cercles,
à la bataille de Spire en 1703 ; à celle de Hochftet
en 1704 5 au fiége de Traerbach, la même année 5
à celuideToulon en 1707, ou il fut bleffé. Le roi
de Suède, Charles XII3 fon beau-frère, le nomma
généra’imme de fes armées contrôles Mofcovites;
-, & il fut fon fucceffeur fur le trône de Suède, la
princeftè Ulrique-Eléonore, fa fécondé femme ,
loeur de Charles X I I , élue reine de Suède le 3
février 1719 , Payant fait élire & couronner lui-
même l'année fuivante.
La branche de Creuzberg ou Philipftad, fortie
de celle dellêfle-Cafifel, a produit divers guerriers
employés au fe-rvice, Toit de là France, foit du
Dannemarck , foit de la Hollande.
14°. Et une Princelfe (GuiHelmine-Hedv/ige \
diftinguée par fes connoiffances dans les langues 3
dans la théologie, dans Phiftoire, dans la géographie
, & qui a laifïé des cartes dont on admire
le travail. Elle mourut de la petite vérole en 1699,
à dix-huit ans, âge qui rend plus admirable encore
fes travaux & fes connoiffances .
Dans la branche de Eleffe-Darmftad.
15°. Jean I I , landgrave de Hefife-Breubach, célèbre
dans les guerres de fon tems. Mort le i cE
avril iû y i.
i6° . Frédéric, qui, s'étant fait catholique en
1636 , fut chevalier de Malte, grand-prieur d'Allemagne
, général des galères de la religion, dans
.le. commandement defquelles il acquit de la réputation.
Le pape Innocent X le nomma Cardinal
le 19 février i é y 2. L'Empereur, de fon côté, le
combla de grâces tant eedéfiaftiques que militaires^
le nomma pro-teêteur d'Allemagne à Rome, évêque
de Breflau, gouverneur de Siléfie. Mort le 25 février
1682.
17°. Louis I I , landgrave de Heffe-Darmftad,
fteveu de Frédéric, acquit dans l'Europe -une
grande & jufte réputation de probité, d'équité ,
de modération. Mort le 4 mai 1(578. Il eut feize
enfans, parmi lefquéls on compte plufieùrs guerriers
renommés, tels que :
180. Georges, qui fefit catholique. Il fervit en
Irlande le prince d'Orange ou roi d'Angleterre,
Guillaume III. Il paffa enfuite au fervice de l'Ef-
pagne , où il fut fait grand de la première claffe ,
chevalier de la Toifon d 'o r , vice-roi de Cata-
ogne. C'étoit lui qui défendoit Barcelone lorfquè
cette place fut prife par le duc de Vendôme en
1(597. Après la mort de Charles II il fe déclara
pour l'archiduc Charles d’Autriche , contre Philippe
V , & alla négocier en fa faveur dans le
Portugal qu’il réuffit à detacher.de l’alliance de là
France. Il fut nommé en 1704 général de la cavalerie
autrichienne, fe fignala cette même année
& la fuivante à Gibraltar, 8c fut tué devant Barcelone
à l'attaque du fort de Montjouy, le 14 feptembre
1705, âgé de trente-fix ans.