
de Bourbon par le mariage de Jeanne d'Albret
avec Antoine de Bourbon , duc de Vendôme , père
de Henri IV.
FORCALQUIER ( C o m t é d e ) . C e comté,
qui comprenoit autrefois tout ce qui fe trouve entre
le Rhône, la Durance, Tlfère & les Alpes, a
été refferré depuis dans des bornes plus étroites,
divers comtés . tels que ceux de D ie , de G ap,
d'Avignon, d* Embrun, en ayant été fucceffive-
ment détachés.
Bofon I I , comte de Provence, fils de Bofoii I ,
eut deux fils : Guillaume I , qui fut comte de Provence
(voye^ l'article Provence) , &■ Rotbaud;
celui-ci eut pour fon partage le comté de Forcal-
quier, dont il fut le premier comte en 961 ; il
s’intituloit parla grâce de Dieu. Son fils, Guillaume 1,
: étant mort fans enfans en ic^io , eut pour héritière
Emme fa foeur.
Celle-ci avoit époufé Guillaume III, dit Taille-
Fer 3 comte de Touloufe. De ce mariage naquirent
deux fils, dont Bertrand, qui étoit le fécond,
commença la race des comtes de Forcalquier,
iffue des comtes de Touloufe.
Guillaume II Ion petit-fils ne laiffa qu’ une fille,
Adélaïde , laquelle époufa Ermengaud, comte
d’Urgel, dentelle eut Guillaume III, comte d'Ur-
gel du chef de fon père, & comte de Forcalquier
du chef de fa mère, tige d'une troifième Maifon
des comtes de Forcalquier il commença de régner
en 1138 , & depuis cette époque jufqu'en
1209, c’eft toujours fa race mafeuline qui poflède
cet Etat.
En 1209, les héritières étoient deux filles ,
dont l'aînée, Garfinde, fuccéda au comté de For- ;
calquier.
Elle époufa le comte de Provence, don Al- j
phonfe II ou IV , fuivant que l'on veut compter
don Alphonfe fon père, roi d'Arragon, pour un
oû pour trois , parce qu'il fut à trois différentes
leprifes comte de Provence. C 'e ft Alphonfe II
ou IV qui eut des procès & des guerres contre
Beatrix, foeur de Garfinde fa femme, au fujetdes
droits que Béatrix réclamoit fur le comté de Forcalquier.
Alphonfe & Garfinde refièrent en poflèf-
jfion de ce comté. ( Voye1 l’article Provence.)
Par ce mariage d’Alphonfe, comte de Provenc
e , avec Garfinde de Forcalquier, le comté de
Forcalquier fut réuni au comté de Provence, &
les deux comtés furent poffédés enfemble par Raymond
Bérenger I I I , comte de ProVence, d e là
Maifon des rois d'Arragon, fils d’Alphonfe & de
Garfinde. C'eft à l’an 1250 que l'on fixe la réunion
du comté de Forcalquier au comté de Provence.
FOREZ ( C o m t é d e ) . ( Voy, l'article Lyon-
nois & Foreç. ) Le comté de Forez n’ ayant
point été réuni à la couronne en même tems que
fe Lyonnois, nous indiquerons ici la fucceftion
des comtes de Forez depuis la réunion du Lyonnois
à la couronne ,. juiqu'à celle du Forez au
Bourbonnois.
Guigues IV , le dernier de ces comtes, dont
nous avons parlé à l'article Lyonnois , fit le
voyage de la Terre-Sainte, & mourut au retour
dans la P ouille, le 29 octobre 1241.
Guignes V fon fils lui fuccéda : il fuivit faint
Louis, en 1240, à fa première croifade ; il y eut
une jambe caftée dans un combat contre les Sar-
rafins ; il mourut fans enfans, en 1255'. 11 eut pour héritier Renaud II fon rrère.
Jean J, petit-fils de Renaud I I , & Guigues VIT,
fils de Jean I , fèrvirent les rois de France avec autant
de valeur que de fidélité, depuis Philippe-ler
Bel jufqu’ au roi Jean.
Louis I , fils de Guigues V I I , fut tué au combat
de Briguais avec le comte de la Marche, Jacques
de Bourbon fon oncle maternel, par lequel il
avoit été armé chevalier : il 11’ étoit point encore
marié; il eut pour fucceffeur Jean II fon frère.
Cel ui-ci tomba en démence en 1368, & fut tué
en 1369, n'ayant pas laiffé d'enfans, non plus que
fon-frère.
Guigues VII leur père avoit époufé Jeanne de
Bourbon : il en avoit eu , outre Louis & Jean, une
fille nommée aufiï Jeanne, qui fut mariée à Bé-'
raud I I , dauphin d’ Auvergne : celle-ci mourut en
1366, avant Jean II.
Jeanne de Bourbon leur mère, qui, à la mort
de Louis I , avoit prétendu être fon héritière,
prétendit l’ être de tous fes enfans à la mort de
Jean II, & fe mit en pofteflion du comté de Forez
le 18 février 1382.
Jeanne de Forez fa fille avoit laifle une fille,
Annç, dauphine d'Auvergne, laquelle avoit époufé
Louis I I , duc de Bourbon. C e fut à elle que Jeanne
de Bourbon fon aïeule fit don du comté de Forez ,
qui par-là pafla dans la Maifon de Bourbon, &
fut uni au Bourbonnois cette même année 1382. ‘
FRANCE. D u ch é d e F r a n c e , C o m t é d e
P a r i s .
C e qu’on appeloit autrefois le duché de France
eft ce qu’ on appelle aujourd'hui l ’ile - èe-
France. Robert-le-Fort en fut invefti par Charles-
le-Chauve, en 861. On fait que ce Robert-le-Fort
eft le premier auteur connu de la race capétienne :
il ne faut donc pas dire, comme quelques auteurs
modernes, qu'il defeendoit de Cnildebrand, fils
de Charles Martel, car on n'en fait abfolument
rien; mais il faut dire, parce que cela eft évident,
qu'il étoit dès-lors un des plus grands feigneurs
du royaume ; qu'il fut l'appui du trône & fon dé-
fenfeur contre les Normands, & qu'il fut tué en
combattant contr’eux l’ an 866.
C e duché de France & ce comté de Paris furent
poffédés après lui par le roi Eudes le roi
Robert fes fils, par Hugues-le-Grand, le Blanc ou
i'A b b é , fon petit-fils & fils du xoi. Robert; enfin,
-par Hugues C ap e t, fils de Hugues-le-Grand, & j
ce fut Hugues Capet q ui, par fon avènement à la
couronne en 987, en fit la réunion à cette même
couronne*
F R A N CH E -COM T É ou C o m t é d e Bo u r g
o g n e . C ’eft l’ancienne Séquanie. Céfar rend
aux Séquanois ou Séquaniens le témoignage qu'ils
étoient le peuple le plus vaillant des Gaules. Parmi
leurs anciens Rois ou chefs,. Catamantalède eut
fe titre d’ ami & d'allié du peuple romain. Les Séquaniens
& les Eduens fe difputoient la préféanj-
c e , & cette rivalité excita entr'eux une longue
-guerre : les Séquaniens., affaiblis par diverfes pertes
, appelèrent à leur fecours ce fameux Ario-
v ifte , Prince germain,, q u i, voulant fe faifir de
Befançon , fut battu pat Céfar.
- Les Vandales , les Al'ains, les Bourguignons ,
Tes Francs, ou ravagèrent la Séquanie, ou I'oc-
- cupèrent fucceffivement.
Les comtes de Bourgogne commencèrent en
5137. Léotard, fils d'Albéric de Narbonne, comte
de Mâcon par Attalane fa femme ( voye\ l'article i
Mâcon) y fiit le premier comte de Bourgogne ;
’ il mourut en 942 , & Albéric fon fils étant mort
fans enfans en 95*5', Gerberge, foeur d'Albéric,
leur fuccéda.
Elfe' eut d'Adalbert, marquis d’Yvrée & roi
d’Italie, fon premier mari, Otte-Guillaume, dit
P Etranger y qui recueillit les comtés de Bourgogne
| & de Mâcon.
g. Renaud II fon arrière-petit-fils mourut en n o y,
a la Terre-Sainte : il étoit frère du pape Ca-
lixte II. i :
Guillaume II, dit VAllemand3 fils de Renaud. I I ,
fut affaffiné en 1126 , par des vaffaux rebelles qu’ il
vouloir foumettre, & Guillaume I I I , fils de Guillaume
II, fe difpofant à venger fon p ère, fut lui-
même furpris & maffacré avec les miniftres & les ?
feigneurs de fa fuite', dans une églife où il faifoit
fa prière : il n’ avoit que treize ans, & n'étoit point
marié. Il eut pour fuccefleur fon coufin Renaud IIF, ;
petit-fils de Guillaume I , tige commune de Guillaume
III & 'de Renaud I I I , & fils d’ Etienne,
comte.de Vienne & d'Offone, lequel étoit frère
de Renaud II & du pape Calixte II.
Renaud III refuîü de rendre hommage du comté
de Bourgogne à l’empereur Lothaire I I , qui con-
fifqua ce comté, puis en inveftit Conrad, duc de
Geringhen ; celui-ci s’intitula comte-de Bourgogne,
& voulut faire valoir fes droits .* de là une
: longue & fanglante guerre, dont l'iffue fut que
Renaud III refta en poffelfion du comté de* Bourgogne.
Le refus courageux qu’il fit de- rendre
-hommage fu t, dit-on, ce qui valut à Cette province
le nom de Franche-Comté. Renaud fut un
pitiffant Prince : il avoit les mêmes grands officiers
que les H ois ; il fut le dernier male de fa branche;
il ne laiffa qu’une fille , nommée Béatrix.
Elle époufa, en x iy f i , l'empereur Frédéric
1 Barberouffe : par ce mariage, k Franche-Comté
paffa dans 1a Maifon de Suabe : Frédéric obligea
le duc de Geringhen de renoncer à tous droits
fur cette province. L ’impératrice Béatrix choifit
le troifième de fes fils-, Othon , pour lui fuccéder
dans le comté de Bourgogne.
Celui-ci prit le titre de Contre Palatin ; il mourut
1e 13 janvier 12-00, ne laiffant qu'une fille,
Béatrix IIe.
Celle-ci époufa Othon, duc de Méranie, 8c eut
pour fucceffeur fon fils Othon I I , qui mourut en
1248, fans avoir été marié. Sa foeur Alix fut fon
héritière ;• elle époufa fon coufin Hugues, comte
d'Oflone.
H naquit cinq fils de ce mariage, & A lix , devenue
veuve , époufa Philippe, comté de Savoie,
auquel elle donna fur le comté de Bourgogne des
droits dont il traita dans la fuite avec Othon III,
l ’aîné des enfans d'Alix.
R obert, dit l'Enfant, fils d’Othon HT, mourut en
13 14 , à quinze ans, & eut pour héritière Jeanne
fa foe ur, qui avoit époufé Philippe-fe-Long, le quel
fut depuis roi de France. Accirfée d’adultère
, puis, repfiifè par fon mari, elle en eut trois
filles : rainée, Jeanne fécondé, lui fuccéda elle
époufa Eudes III, duc de Bourgogne, & eut pour
fucceffeur Philippe de Rouvre fon petit-fils, dernier
duc de la première Maifon de Bourgogne.
Celui-ci étant mort fans enfans, eut pour hé- *
ritière au comté de Bourgogne fa grand’ tante
Marguerite, fécondé fille de Jeanne Ire. & de Phi-
lippe-le-Long : celle-ci avoit époufé Louis, comte
de Flandre , deNevers & deRhétel, dont elle eut.
Louis de Male, dernier comte de Flandre de fa
Maifon, de qui la fille Marguerite, qui avoit époufé
Philippe de Rouvre, dernier duc de la première
Maifon de Bourgogne, époufa dans la fuite le
prince Philippe-le-Hardi, premier duc de la fécondé
Maifon de Bourgogne ; elle hérita en 1382
du comté de Bourgogne, du chef de Marguerite
fon aïeule; elle le porta dans la fécondé. Maifon
de Bourgogne, & Marie de Bourgogne, fille de
Charles-le-Téméraire, dernier duc de cette Maifon
, le porta dans la Maifon d'Autriche par fon
mariage avec l'archiduc Maximilien, depuis Empereur.
La Maifon d'Autriche de la branche régnante
en Efpagne l’a poffédé jufqu'au tems de
Louis X IV , roi de France, qui conquit deux fois
cette province-, Tune en 1608, l'autre en 1:674,
& elle lui fut cédée définitivement par la paix de
Nimègue en 1678, & réunie à la couronne de
France.
GASCOGNE ( D u ch é d e ) . Les ducs de Gaf*
cogne, dont nous allons parler,, ne font plus ces
ducs de Gafoogne defeendus des ducs:d'Aquitaine
& de nos Rois de la prèmière race,, mais des gouverneurs,
dont feipremier, nommé Sanche, fut
établi par Çharlês-le-Chauve en 850. Sapoftérité
mafeuline lui fuccéda jufqu’en 103 2, que le duché