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**, demi-hauteur d'homme.On rematquoit Henri IV j
» monté fur un cheval vigoureux , attaqué par
« quatre hommes couverts d’armures , mais fans
*> armes offenfiveç. Il pouiïoit vigoureufement fon
*> cheval, en foui oit deux aux pieds, renverfoit
» le troifième d’un coup de botte;, & frappoit du
« fabre le quatrième qui voulôit faifir la. bride.
» Les accompagnemens du groupe marqijoient
» q u e la fcènes’étoit palfee dans un bois., & on
. » voyoit dans les taillis les têtes de quelqu0s.au-
» très qui açcourôient au fecours des premiers.
» On me dit pour lors que c’étoit une rencontre
» de voleurs5 mais l’ armure de ces hommes, le
» caractère paflionné que le fculpteur Igur avoit
m donné, marqu oient plutôt des conjurés que des
» voleurs. Il eu poffible que le comte d’Entragues
33 ait fait ériger ce monument pour perpétuer le
» fou venir d’une aélion dont il le glorifioit en
» préfence de'Uenri IV lui-mêirie-. =*>
Il ne s’en glorifia point > il l’avoua feulement,
alléguant pour fon excufe le defir de venger l’honneur
de f i fille. Au refte, la conjecture de fauteur
ne nous paroît point heureufè ; c ’ eft Henri IV &
non le. comte d’Entragues qui a lait bâtir ce beau
château de Verneuil, encore curieux dans, fes
derniers relies, dans fes foutèrrains 5 & puifque
Henri IV paroifïoit à fon avantage dans ce monument,
il n’eft pas vraifemblable que ce fût l’ouvrage
d’un ennemi. D ’ailleurs, qui eût jamais ofé
confacrer dans un monument l’ aflaflmat d’un R oi,
& un affafljnatq.ui n’avoitpas réulïi? N’étoir-ce pas
plutôt. la defcription d’un des momens périlleux
du combat de Fontaine-Françaife, où Henri IV
avoit couru tant de dangers & montré tant dë vale
u r , & dontlafcene étoit aufli dans les bois.
Quoi qu’il en fo it , le comte d’Auvergne relia
jong-tems enfermé pour la part qu’il avoit eue aux
complots dont nous avons parle > il ne fut libre
que fous Louis XI;I, qui, pour le dédommager du
comté d’ Auvergne qu’un arrêt du parlement avoit
adjugé à Ja reine de Navarre, Marguerite do Valois,
première femme de Henri IV , le fit duc d’Angou-
îême. Il fut mis à la tête d’ une fameufe ambafiade
qui fut envoyée ,, en 1620 & .1621, pour négocier
avec l’empereur Ferdinand II & le s diverfes puif-
fances d’Allemagne, & dont la relation a été imprimée.
Il fut employé, & il eut du commandement
au liège de la Rochelle en 1627 & 1628.
Il avoit époufé en premières noces Charlotte
de Montmorenci, fille du connétableHenri, dont
il e u t , entr’ autres enfans morts fans. poftérité ,
Louis-Emmanuel de V a lo is , duç d’Ângoulêrae,
plus conptKfous■ le nom de comt^rd’Alets ou
d’Alais.' Celufe-ci ne-laifîa point de poftérité maf-
culinej mais fa fille & fon héritière-, Frariçoife-
Marie de Valois, duchelfe d’.Ahgoulême &c com-
telîe d’Alets j ,-pdrta les biens d e c e t te f ranche
d’Ango thème dans la Maifon de Lorraine,, par fon
mariage, avec:; Louis de Lorraine , duc d ejo yeufe.
Le vieux duc d’AugouIême p e r e ^ é u t point
A U X
• d’enfans de fon fécond mariage avec Françoife de
Nargonne, morte à quatre-vingt-douze an s , en
. 1713 , .cènt trente-neuf; ans après la mort du roi
Charles IX fon beau-père.
AUXI-LE-CHATEAU (H iß. W S l petite
ville de France dans l’Artois , à quelques lieues
,-de Dourlens , a donné fon nom à la Maifon d’Auxi,
p p é des plus anciennes de la province. ,
t°-. Hugues,.feigneur d’A u x i, eft nommé avec
fa femme, fes fils & petits-fils, dans un titre dé
l’ an 1197. .•
La plupart des feigneurs d’Auxi s’intitulent lire
& ber d’Auxi. Ber eft un vieux mot qui lignifie
Baron,y 8c qui fignifie aufli ce que tout baron doit
être, c’eft-a-dire, homme de coeur & de courage.
20. Philippe, lire 8c ber.d’Aux i, fit le yoyage
d’Afrique avec faint Louis.
30. Jean I , lire 8c ber d’Aux i, fon fils, fut tué
en 1302 à la bataille de Courtray.
40. Jean I I , lire & ber d’Auxi % fils de Jean I ,
fut tué _en 1346 à la bataille de Créci. . .
5°. Davia, lire 8c ber d’Auxi, petit-fils de
Jean I I , fuivit le roi Charles VI en Flandre dans
les: commencemens de fon règne, 8c le diic de
Bourgogne, Philippe-le-Hardy, oncle de Charles
V I , lorfque Philippe marcha contre les Liér
geois pour rétablir l ’évêque dans fon fiége j il
fut tué en à la bataille d’Azincourt.
. 6°. Philippe., lire 8c ber, d’A u x i, frère de Dav
id, accompagnoit en 1417 l.e duc de Bourgogne,
Jean-le-Cruel, lorfque celui-ci alla pour furpren-
dre la reine à Tours > il étoit aufli avec ce Prince
à la levée du fiége de Senlis , &; mourut en 1418.,
à Paris, de la contagion que les maffacres y avoient
caufée.
7 0. Jacques, lire & ber d’Auxi, fon frère, fuivit
aufli le parti du duc de Bourgogne. Il étoit
ayec Philippe-le-Bon, fils de Jean, à fa rencontre
de Mons en Vimeu, contre un parti du Dauphin,
.en 1421.
8°. Jean, lire & ber d’Auxi , leur frère aîné 3
fut chambellan, & comme miniftre & favori du duc
de Bourgogne j Philippe-le-Bon , qui le combla
de bienfaits. Jl eut part à la paix d’Arras en 143 y. 11 reprit.’ fur les Anglais la ville de Gamaches en
1436, & fe . rendit, maître d e là ville & du châtejtu
du Crotoy en 1437. U étoit chargé de la garde,8c
de la défenfe;. des frontières de Picardie & du
Ponthieu, amiral fur les côtes de la rivière de
- Somme, maître des arbalêtiers deFrançe. Louis XI
8c les princes de. Bourgogne accumulèrent fur
lui à l’enyi les emplois - & les dignités : le fameux
maréchal des .-Querdes étoit fon gendre. .
90. Dans la! branche des feigneurs de Dompierre,
Pierre d’Auxi mourut aflafliné en 1364, pour une
querelle particulière.
- . j 10°. & 1 1°. Enguerrand d’Auxi fon frère aîné,
&. Philippe , fils d’Epguerrand, furent tués tous
deux à la bataille d’Âzincourt, ep. 141 y .
BAC
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B A G B A G
J Ö AG AUDE. ( Hifi. anc. des Gaules, ) La Bagaude
, ou Bagaulde, ou Bagaulte, eft une de ces
guerres des pauvres contre les riches, dont aucune
n’a jamais eu de fuccès folide, dont quelques
unes cependant ont été de juftes foulévemens
des malheureux contre leurs opprefleurs, mais
dont la plupart ( comme Te peuple eft fait pour
l’erreur & qu’ il prête de tous côtés à la féduclion
par l’ignôrance 8c la crédulité ) ont été excitées
par des intrigans & des fourbes ambitieux qui
faifoient- fervir le peuple à leurs defleins. La
Bagaude éclata dans les Gaules fous T empire de
Dioclétien & de Maximien, vers l ’an 284. Ce
mot bagaude lignifie, dit-on, révolte, & dès éty-
mologiftes conjefturent que de là peut être venu
le mot bagarre j mais on obferve d’un autre côté
que la fyllabe gaude ou • gauIde paroît défignèr
des gens vivant dans les bois. En effet, le mot
gaud ou gauld3 en ancien gaulois ou celtique , fignifie
bôis, & le nom de la Gaule lui vient de
ce qu’ànciennement -cette contrée, fi menacée
aujourd’hui de périr par le défaut de bois, en
étoit prefqu’entiérement couverte. Nous retrouvons
cette lignification dans les mots de gaule 8c
degaulisy reliés à de certains morceaux de bois.
Les mots allemands & bas-bretons qui lignifient
bois3 ont aufli affez de rapport avec le mot gaud
ou gauld. Les Bagaudes etoient donc des habitons
des bois , révoltés contre les habitans des
villes. Non-feulement ils habitoient les bois, mais
ils y faifoient des retranchemens, félon l’ ufage
des Germains 8c des anciens Gaulois i ils fe reti-
roient dans ces retranchemens comme dans des
forts prefqu’inexpugnables, & ils y portoient le
butin qu’ ils avoient fait dans leurs expéditions. Leur
objet, dans cette prife d’armes, étoit , difoient-ils,
de fe délivrer entièrement du joug des impôts
& du brigandage réel ou fuppofé des magiffrats
& des autres perfonnes puiüantes. Les efclaves
maltraites par leurs maîtres ou prétendant l’ê tre ,
tous les mécontens, tous les aventuriers, fe joignirent
a eux. Quelques villes même embraflèrent
ce parti de leur propre mouvement 5 d’ autres s’y
trouvèrent engagées par furprifeî toutes furent
lolhcitees d’y entrer : la plupart s’y refufèrent.
Deux officiers des troupes romaines, (Elius 8c
Amandus,^ furent aflezious , dit Mézeray, pour
fe mettre à la tête de ces rebelles. Leur principal
retranchement étoit à deux lieues au defliis de
Fans, fur la rivière de Marne, au même endroit
ou depuis a été bâtie l’ abbaye de Saint-Maur, qui
rut nommée des FoJfés3 à caufe des fofles qui
reltoient encore de ce vafte retranchement des
oagaudes. C e fut dans ce dernier 8c formidable
Hiftoire, Tome V I . Supplément.
afile qu’ils furent enfin forcés par Maximien ,
après qu’il eut long-tems employé fans fuccès
tous les moyens, 8t de féduélion, & de violence.
Vainqueur, il abufa "félon fon caractère 8c félon
l’ufage prefque général furtout alors, de tous
les droits de la victoire : tous les Bagaudes qu’on
trouva dans le retranchement, furent pafles au fil
de l’épée fans exception. Ces payfans étoient chrétiens
pour la plupart, & l’ auteur de la vie de faint
Baboulène les regarde comme des martyrs à qui les
cieux furent à l’ inftant ouverts :
Ad lucis AternA. jubar.
Exutus artus evolat.
Des auteurs' s’expriment de manière à faire
entendre que la. religion avoit mis les Bagaudes en
quelque correfpondance avec cette légion thé-
baine qui fe laifia d’abord décimer jufqu’ à trois
fo is , 8c enfuite égorger entièrement fans défenfe,
pour, n’ avoir pas a fe reprocher, d’un c ô té , d’avoir
réfifté à l ’autorité légitime j de l ’autre, d’avoir
défobéi. à Dieu , en prêtant ferment à l ’Empereur
avec^ les cérémonies payennes qui accompa-
gnoientla preftationde ce ferment. On obferve ex-
preflement dans Y Avant- Clovis, que cette vaillante
8c courageufe • légion eût pu donner une grande
force au parti des Bagaudes fi la religion lui eût
permis de diflimuler jufqu’ à ce qu’elle eût pu fe
joindre à ce parti.
BAGOÂS. (Hifi. anc.) Aux deux Bagoas mentionnés
fous cet article dans le Dictionnaire ,
nous pouvons en ajouter un troifième, nommé
Bagoas Carus, épithète que tous les Bagoas n’ont
que trop méritée relativement à leur maître :
Delicias Domine.
Bagoas Carus fut dans la même faveur auprè.s
d’Hérode-le-Grand , roi des Juifs , que Bagoas
l’Egyptien auprès d’Artaxercès Ochus, & Bagoas
le Perfan auprès d’Alexandre. C e Bagoas é to it,.
comme les autres, d’une taille & d’une figure
charmantes j mais fi Hérode l’aima, il n’aima point
Hérode : les cruautés de ce Prince le révoltoient,
& fes fureurs l’ effrayoient 5 il entra dans une
confpiration contre Hérode, en faveur dePhéro-
ras qu’ on vouloit mettre fur le trône en tuant le
premier. La confpiration fut décou verte. Hérode,
qui ne favoit point pardonner même à ce qu’il
aimoit, fit périr Bagoas.
Nous obfèrverons au refte que ce nom de Bagoas,
comme celui de Pharaon en Egyp te, de;