Rodolphe II mourut fans enfans mâles en 1379.
Venceflas mourut en, 1283 , ayant eu de Cé c ile ,
fille du marquis François de Carrare , Rodolphe
& Albert.
^Adolphe III mourut fans enfans en 1418..
Albert III mourut aufli fans poftérité en 1422.
Tous ces ducs & électeurs étoient de l’ancienne
famille de Saxe , de laquelle font aufli dtffcen-
dus les ducs de Saxe Lawembourg & les princes
d’Anhalt.
Suite des Electeurs de Saxe 3 que Ion nomme Sa-xe
moderne.
Après la mort d’Albert III 3 l ’empereur Sigif-
mond priva de la fuccefïion de cet Albert lès. ducs,
de Saxe Lavvembourg, qui y avoient plus de droit
que les autres 3 mais qui n’avoient pas fait de diligences
pour lui en demander l’inveftiture. Ü en
inveftit Frédéric-le-Belliqueux 3 landgrave de Thu-
ringe & marquis de Mifnie 3 qui eft le chef des
électeurs modernes de Saxe.
Il eut pour fucceffeur fon fils Frédéric , dit le
Pacifique x électeur & duc de Saxe > mort en 1464.
De Marguerite 3 fille d’Erneft, duc d’Autriche &
foeur de l’empereur Frédéric I I I , il eut Er ne 11 x
tige de la branche erneftine , & Albert-le-Courageux
, tige de la branche albertine. La branche erneftine
étoit l’aînée. Elle produifit d’abord quatre
électeurs de Saxe fucceifits., dont le fécond.,, Frédéric/
e-5 ^ , refufa l’Empire , & le fit déférée
a'Charles-Quint, qui en témoigna mal fa recon-
noiifance à Jean-Frédéric,dit le magnanime, propre
neveu paternel de Frédéric-le-Sage. Jean- Frédéric ,
à la vérité 3 s’étoit fait im des chefs de la ligue de
Smalcalde contre l ’Empereur, avoir été vaincu &
fait prifonnier à la bataille de Mulberg. L’Empereur.
, après !’avoir long-tems menacé de la mort,
le priva de fon. éle&orat en le tranfportant à la
branche albertine dans la perfonne du prince Maurice
3 petit-fils d’Albert-le-Courageux. C ’eftcette
branche albertine , brandie cadette de la Maifon
de Saxe , qui eft encore aujourd’hui la branche
électorale de Saxe. Elle a produit depuis Charles-
Quint, les électeurs fuivans :
' Maurice, né le 21 mars 1521 ,inveftipar Chades-
Quint en; 1,547 , mort le 11 juin 15-53. ,
Augufte „ électeur de Saxe ,, dit le Vieux , frère,
puîné de Maurice, né le 31 juillet 1 5 y mort en
1586.
. Chriftian, premier du nom , fils» d’Augufte, né
le 3 novembre 156©, mort le 25 feptembre 159b.
Chriftian I I , né le 2 3 feptembre 1558, fils dé
Chriftian I ,- & petit-fils- deTean- Frédéric ,, dépouillé
par Charles-Quint. Il mourut, le 23 juin
io io .
JeaiuGeorgesJ, fon frère & fon fiiecefleur , né
le 5 mars, r 585 mourut le 18- oCtobrer 1656.
Jean-Georges, fécond dunom,ftls de Jean-Geürj
g e s l & fon-fucceffeur, né le 31 mai 1613 , ntesë
rut le 1 feptembre i68p.
Jean-Georges, troifième du nom, fils de Jean-
Georges I I , mourut le 22 feptembre 1691.
Jean-Georges , quatrième du-nora, fils de Jean-
Georges III, électeur de Saxe comme les précédens,
né le 17 octobre 1668, mourut à Drefde de la petite
vérole le 27 mai 1694. Il eut pour fiiecefleur Frédé-
ric-Augufte fon frère, roi de Pologne, grand-duc de
Lithuanie , duc de Saxe, de Juliers, • de Clève &
de Mons, d’Angrie 8c de Weftphalie 3 éleéteur 8c
archf-maréchal du Saint-Empire romain , landgrave
de Thuringe, marquis de Mifnie 8c des deux
Lufaces , comte de la Marck , de Ravensberg,
fèigneur de Raveftein : c’eft ce fameux roi de Pologne
, Augufte détrôné par Charles X I I , rétabli
depuis par fes amis & par la force des conjonctures
3 c’eft le père de notre illuftre comte de Saxe,
la terreur des Anglais dans la guerre de 1741. Le
roi de Pologne, Augafte, mourutle 1 février 1733.
Frédéric-Augufte I fon fils lui fticcéda dans toutes
fes dignités. C ’eft le père de madame la Dauphine
, mère du roi Louis X V I , 8cc.
Lifie chronologique des Eleôleurs de Brandebourg.
1. Frédéric, premier du nom, marquis & éleéteur
de Brandebourg, mourut en 1440. Jean l’alchimifte,
l’aîné de fes fils, céda.l’éleétorat à fes frères, 8c
mourut en 1464. Frédéric I I , l’ aîné de'ces frères,
dit aux dents de fier, refufa les couronnes de Bohême
& de Pologne, fournit la Poméranie, & , fe. voyant
fans enfans, céda l’éleétorat à fon frère Albert,
puis mourut en 140 9'ou le ro février 1471-..
2. Albert , fàmommé /’ Jÿfyfife- 3 t Achille S c ie
Renard d’Allemagne, mourut le rr mars i486.
3. Jean, éleéteur dé Brandebourg, fumommé
le Grand éc le Cicéron germanique , mourut le 9 janvier
1499, étant devenu , à quarante-quatre ans,
par un excès d;’embonpoint, asbfoJunrent incapable
de vaquer à aucune affaire.
4. Joachim, premier du nom électeur de Brandebourg
, fut un Prince favant 5 il fonda l ’univerfîté
de Francfort-fur-TOder. IL mpurut le 1 1 , juillet
1 ƒ 5 5 •
5. Joàèhim, fécond du nom, éleéteur de Brandebourg,
fuivitla religion de fa mère, Elilabeth, fille
de Jean, roi de Danèmarck, c’ eft-à-dire, la doétrine
deLurher, qui’ elle avoitadoptée .11 mourut, le 3 janvier
5571, empoifonné, dit-on, parunmédecin juif.
. Çf. Jeair-Gemges , éleéteur de Brandebourg,
mort le: 8 janvier. 1.598.
7~. Joachim-Frédéric , mort le 18 juillet 160.8 ,
éleéteur de: Brandebourg: & archevêque, de Mag-
dëbmirg. .
.8 Jean-Sigifmond, éleéteur de Brandebourg ,
introduit le calvinifme dans fes Etats vers l’an
15614* Il mourut le 23 décembre 1619.
. ■ 91 Georges - Guillaume , éleéteur de Brandebourg
, mourut le 21 novembre 1640.
. 101 Frédéric-Guillaume, électeur de Brandebourg:,,
mourut 1e 29 avril i6$8.
11. Frédéric I I I , éleéteur de Brandebourg, fut
le preîfiter roi dé Prüfte 3 il fat couronne Èc factd
â Komsbefg en cette qualité le 18 janvier I7Ô I ,
& mourut te 25 février i^ i g. Tous fes fuccefleurs,
qui ne font pas encore en grand nombre , ont été
comme lu i, à la fois éleéteur s de Brandebourg & 3
fois de Prüfte.
Les rois de Bohême font aufli électeurs de Bo- ]
hême , mais avec cette différence que le royaume ;
& l’éleétorat de Bohême ne font qu’un , au lieu ;
que les Etats qui compofent le royaume de Prüfte ,
ont leur capitale particulière, & font diffétens des ;
Etats qui composent l’éîeétorat de Brandebourg.
Maintenant, pour fe former une idée jufte de la
conftitution de l’Empire , de fes lo is , de fes ;
forces, de Fautorité de fon chef 8c de tes membres,
il faut jeter un coup-d’oeil fur les principales révolutions
arrivées en Germanie depuis Charlemagne,
jufqu’ à la période autrichienne, & divifer cet ef-
pace detemsen un certain nombre de périodes, à
travers lefquelles on puiffe fuivre la naifiance, lés
progrès & le développement du droitpublic d’Allemagne.
On diftingue fix de ces périodes : la carlovin- ■
gienne , vla faxone , la franconienne , celle de :
Suabe , celle de Hasbourg, Luxembourg & Bavière
( ces trois n’en font qu’une } , & enfin celle ,
d’Autriche.
1°. Période carlovingiënne.
C e fut l’an 8öö que Charlemagne , roi dé France,
ayant conquis la Germanie & rltalié , renouvela
l ’Empire d’Occident, détruit en 476 fous le jeune
Augufte, pat Odoacre, roi des Hérulès. Cette cérémonie
fe fit à Rome, où Charles paroiflbit alors
en vainqueur, en maître 8c en bienfaiteur : le
peuple le proclama , le Pape le couronna, &
Charles parut tenir dè leur libéralité ce qu’ il ne
devoir qu’ à tes armes.
Le nouvel Empire put donc alors paroître compote
de la France, de la Germanie, de Mtaliê & ,
fi l’on veut , d’une partie de l’Efpagne , que
Charles aVoit enlevée aux Sarrafins : mais qu’eft-ce
que c’étoît que cet Empire ? Etoit-ce en effet l’ Empire
romain qui fortoit dé fes ruines ? 11 femble
qu’en ce cas Charlemagne eût du fixer fon féjour
à Rome , &que la France & la Germanie dévoient
fi’être que des provinces de cet Empire. Etoit-ce
l’ Empire des Français étendu par conquête, à la
Germanie & à l’ Italie? Les Romains ne l’enten-
doient pas ainfi : cetté idée étoit pourtant aftez
naturelle, puifque la France étoit la patrie & le
patrimoine de Charlemagne. Etoit-ce enfin Un
Empire abfolumentnouveau & inconnu jufqu’ alors
quis’établiffoit en Germanie, quiémbralfôit comme
la principale province cette même Italie, autrefois,
le centre de l’Empire , & qui s’uniffoit comme
égal & comme frère à la monârchiè françaife, aux>
armes de laquelle il devoit fa naifiance ? Cette
id é e , qui n’ étoit vraifëmblâblëmént ni celle de
CharleHnâglTé ni telle des R omains, fut cependant
celle qui prévalut dans la fuite à là faveur des
conjonctures : Charlemagne n’y contribua pas peu
en fixant fon féjour à Aix-la-Chapelle, qu’il avoit
fait bâtir avec beaucoup de magnificence, pour
être plus au Centre de fes Etats, & donner la main
à la 1 r?nce 8c à l’Allemagne.
Ses enfans firent de fes Etats divers partages, qüi
attachèrent le titre d’ Empereur , tanrôt à la pof-
feffion de l’ Italie, tantôt à celle des deux Frances,
orientale & occidentale. La France orientale étoit
la Germanie , ou du moins cette partie de la Germanie
connue aujourd’ hui fous le nom de Franco-
nie. Louis-lë-Dëbonnaire , qui réunifiait toute la
fucceflion de Charlemagne , à la réferve de l’ Italie
, étoit Empereur 5 Louis II fon petit-fils le
fut aufli, quoiqu’il ne pofledât que l’Italie 5 Louis-
le-Germanique , ainfi nommé parce que la Germanie
fut fon lo t , n’eut jamais le titre d’Efnpereùr 5
mais le traité de Verdun, félon les uns, de Thion-
ville , félon tes autres , qui en 845 lui âfligna
la Germanie , détachée de 1 Italie & de la France
occidentale, ou France proprement dite, eft la
première époque du droit public de l’Allemâgïïè.
A travers tous les troubles qui in'têrvêftifteht
l’Ordre des fücceftions dans là race càrlovingi'enne ,
on appe-rçoit que la dignité impériale étoit d’abord
héréditaire , puifque les Princes carloVingiëns en
difpofoiententr’ eux par des traités dé partage,
fans cônfulter les peuples 5 rhajs vers l’an 075
Charles-le-Chauve, ayant enlevé l’ Italie à Catlô-
man fon neveu , fe fit élire Empereur par les Italiens
Jean VIII en 880. L’Empire étant vacaht, le même
pape Jëân VIII convoque Une affemblée des Etats
d’Italie pour élire un nouvel Empereur , 8c dans
la formule de convocation il déclare quë c’eft à
lui & aux Etats qu’appartient le droit de conférër
là dignité impériale 3 manière très-commode d’acquérir
aftembiés à Pàvie , 8c couronner par le papfe
des droits en fe les donnant. Ils nommèrent
Charles le-Gros , un dés fils de Louis-îe-'Germa-
niquê. C e Prince » après avoir réuni la France , la
Germanie & l’ Italie , fut dépote en 887 par les
Etats de ces trois royaumes. Depuis cette dépoïî-
tton , l'on ne voit plus qu’un chaos de vioiëncës,
d’ufurpafions, d’ éledtions forcées iVtümultucufes,
dont ii ne refaite aucun droit certain. On ne fait
ni quel eft le fîége de l’Empire , ni quelle ëft
fa conftitution : on voit feulement là Maifon car-
lovinglennè , avilie & àffoïBlie par fes divîiions ,
laiffer tomber de fes mains tous lés feeptres qué la
valeur de Charlemagne avoit àccütftulés : on voit
la puiiïance ufurpée des feigneurs s’élever peu à
peu pendant toute cette périodë fur lés ruinés de
F autorité monarchique* è c 3 pourh'e point fortir
de la Germanie, bnâvôit v u , dèst’an 560, Louis-
le-Gêrmanique s’engager par une loi fondamen-
' taie à ne rieh faire dans fon royaume que de concert
avec lés Etats.
L ’Empire romain avoit été détruit en Occident