
Guiffrey I I 3 qualifié Miles inique jlrenuus, en
fit preuve à une croifade. Tout l ’intervalle de
1010 au quinzième fiècle eft rempli par des cher
valiers grands feigneurs, dont les uns font arbitres
entre les comtes de Savoie & le s lires de Villars ;
les autres font de ces grandes concédions qui annoncent
une Maifon puidante, riche & libérale.
Aux quinzième & feizième Cèdes paroît Jean
de Virieu, chevalier de Malte (Rhodes alors),
furnomme le Loup du Dauphiné, par la valeur avec
laquelle il combattit contre les Turcs au fiége de
Rhodes en 151 1 , fe reproduifant toujours, avec:
une extrême agilité dans tous les endroits & tous
les momens les plus périlleux.
Dans la branche dite de Veracieu, Pierre, tige
de cette branche, capitaine de cent hommes d’armes,
fut tué à la bataille de Cerifoles.
Un autre Pierre Ton arrière-petit-fils, capitaine
au régiment de Lyonnais, mott au fervice.
Jean, frere de ce Pierre , capitaine au régiment
Roy al, tué à Menin.
Nicolas leur neveu fut brigadier des armées
& commandant au Havre.
Les générations fuivantes produifent une quantité
de chevaliers de Malte & de capitaines au
régiment d’Enghien.
Dans la branche dite de Pupetière, un feigneur,
ifîu de cette branche, commandoit une partie des
Huguenots à la bataille de Montcontour.
André, marquis de Virieu, commandant des
gendarmes de'Bretagne, fut tué en 1690, &c.
VISANDRE. Procope, dans la guerre des
Goths, a rendu mémorable la valeur de ce foldat,
qui., couvert de bleflures dans Un combat contre
Bélifaire , & perdant tout fon l'ang qui couloit à
grands flots de fes nombreufes plaies, ne ceflà pas
de combattre avec acharnement, jufqu’ a ce qu enfin
il fut forcé de fuccomber, Se tomba dans la
foule des morts. 'Trois jours après, les G oths ,
étant venus ]aour enfevelir les corps de leurs fol-
d a ts , trouvèrent que ce Vifandre refpiroit encore;
i k le portèrent dans leur camp. On lui
trouva treize plaies énormes, que l’ on auroitcru
mortelles : elles £ê refermèrent ; il guérit, vécut
encore long-tems, & ajouta beaucoup, dans différentes
occafions , à fa réputation de valeur.
VISCHER (Jean) , médecin allemand du feizième
fi“c le , a laiffé plufieurs ouvrages utiles fur
fon art, tels que Enarraiio brevis aphorijmorum
Liippocratis ; Dijputatio. de ufu atque ojjicio fplt-
nis in homine ; Dijputatio de affeBibus uteri humani;
Dijputatio de ralione explorandi & judicandi ieprofos ,•
Epijlola ad Petrum-Andream Mathiolum, in quâ
traclatur de vertigirle occipitii dolore 3 Ô*c. Dans la
même ville de.Tubinge , où Jean Vifcher exerça
particuliérement la médecine, il y avoit, dans le
même tems, deux autres V ifcher (Jérôme), père Se
fils, qiiiexèrçoiebtàùflî la médecine avec fuccès.
i S P I P M i noble & ancienne fa-
mille d Auvergne.
Dalmas de VilTac fervoit en Languedoc en 1 346,
&: encore fous Amaury, fire de Craon-, en 13 5-2.
Hugues de VilTac fon frère fut envoyé par Phi-
hppe-ie-Bel, en i ? i2 , pour prendre en fon nom
le gouvernement au royaume de Navarre, & par
Louis Hutin, en 13 14, à Rome, en Savoie & en
Dauphiné, pour ménager la paix entre le Dauphin
& le comte de Savoie.
Etienne de VilTac, fils de Hugues, fut chancelier
de France fous Philippe de Valois. Il vivoit j encore en 13 fô. g
Etienne, fils de ce chancelier, mourut à l’armée
en 1386, fous Charles VI.
VISTE ( A ntoine le ) , ( Hiß. de Fr. ) , d’une
ramtlle de robe, originaire de Lyon, étoit fils,
petit-fils & frère de confeillers au parlement de Paris}
il commença par l ’être lui-même $ puis ayant
été employé dans diverfesnégociations, il eut pour
rècompenfe une charge de maître des requetes,
& fut fait préfident à mortier en iy23. Pendant là
prifon du Roi il travailla utilement à entretenir la
paix dans Paris, & à faire refpeéter l ’autorité du
Roi abfent & de la Régente. Il mourut en i y u ,
ayant acquis la faveur de la cour de l’eftime du
peuple. Note£ ces deux points-ci.
V IT A L . (Hiß. mod.) Indépendamment d’Or-
j dèric V ita l, dont l’article fe trouve au mot Orde-
; r 'lc 3 dans le Dictionnaire, il y a faint Vital, martyr,
dont on ne fait certainement ni le tems ni le genre
du fupplice} le bienheureux V ita l, abbé de fondateur
du monaftère de Savigny, près d’Avranches,
mort en 1122.
Autre V i ta l, hérétique fameux au quatrième
fiècle de l’ F glife, condamné par le pape Damafe.
Autre Vital encore, notaire du Saint-Siège, né
à Auch, auteur d’une Vie de faint Bertrand, évêque
de Ccmrninges, écrite par l’ordre de Guillaume,
archevêque d Auch, proche parent de faint
Bertrand. C e Vital eft du douzième fiècle, & fa Vie
de faint Bertrand eft imprimée dans YAmpliJfima
Colleâio veterum Jcriptpram & mönumentorum, &c.
des doms Martenne 8e Durand, tome VI.
V IT A LIS, ( Hiß. eccléf. ) , eft le nom , 1 °. d’ un
évêque d’ Antioche au quatrième fiècle, qui présida
au concile d’Ancyre, & étoit à celui de Néo-
çéfarée.
2®. D’un Africain qui foutenoit des héréfies fur
la foi & fur la grâce, du tems de faint Auguftin.
3°. D’ un Bénédictin ( Olderic ou Orderic Vital
i s ) , auteur d’une Hiftoire eccléfiaftique, depuis
Jéfus-Chrift julqu’en Fan 1142; c'eft-à-dire, juf-
qu’ à fon tems. 4°' H un doêteur de Paris, qui, en 1390, écrivit
par ordre de 1 Univerfité, apparemment contre
le$
-les Dominicains, le Defenforium Immaculata Con~
ceptionii Dtipars..
y°. D’un prêtre de Palerme, qui vivoit fous le
pontificat de Léon X , & dont on a des oeuvres
fous ce titre :Jonus V ita lis , deDivinâ Trinitatc. Il
a traduit du grec deux harangues de Lyiîas. Il a
procuré Fimpreffton de la traduction latine que le
cardinal Befiarion avoit faite du livre dè Xénophon,
des Dits de Faits de Socrate. Cette édition a paru
à Rome-en 1521.
; V ITE L L I ( C h i a p p i n ) , ( Hiß. marquis
de C etone, Brave eapitainia, avoit bien fervi
Cofme, grand-duc de Tofcane, dans Tes guerres. .
Philippe IL, roi d’Efpagne, le demanda pour fer- •
.vir dans l’armée^du duc d’Albe coptrefles rebellés
de Flandre. 11 rendit de grands fervices dans ces •
nouvelles guerres, de mourut en fervant fous-le
commandeur de Requefens , . fücceffeur du duc
d’A lbe dans le gouvernement des Pays-Bas. Il
étoit d’une-fi pfodigieufe grofteur^,qu’il he pou-,
voit marcher qu’en fe. faifant fortement ferrer.: le
.ventre. Les protèftans flamands, contré lefquels il
.-fai-foi t la guerre, le décrioient comme athées de
lui firent cette épitaphe :
O Deus omnipotens -crafii miferere V ite lli ,
Quem mors prAveniens non finit effe bovepi
Corpus in Itàiiâ efi, tenet intefiinâ.Brabantus; ....... j
À fl animant nemo. Car ? quia non habuit, .-,' ]
On dit que, pendant un certain.-tems, iFavoit
fallu échancrer fa table} mais qu’à force d’ujfér;
de vinaigre pour fe maigrir, il devint en ceffet fi
.maigre, que fa peau lui fervoit comme d’ un man-,
teau dont il s’enveloppoit.
VITELLÎUSj ( Hiß. eccléf. ) , difciple de Donat,.
écrivit pour la défenfe de fa feCte contre, les C a tholiques
, qu’il aceufoit d'être perféc.uteurs, &
d’avoir livré par foiblelfe les livres faints au; tems-
de la perfécution qu’ ils avoient efîuyéé.-eux-mêmes.
Saint Jérôme parle de cet auteur & de fes écrits.
VITERIC . ( Hiß:. d’Efpagne. ) Liuva, fils natu-:
. r e l , mais fils aîné de Récarède , préféré, par la;
nation pour la trône à fes frères légitimes fut
aflafliné vers l’an .603. par Viteric général de fes-
armées, qui régna jufqu’ën ,d jö qu’ ayant..elfayél
de rétablir l’ arianifme détruit par Récarède, il périf
. par-une conjuration des Grand? du royaume ; quf
.mirent Gundemar, un. d’entr’e u x , fur le trôné.
Ememberge , fille de Vite r ic , fut- cpnduite .en
France, où elle de voit époufer Thierry ou.-Théo-
doric, roi de Bourgogne, petit-fils de Bru.uehaut}
maisBrunehaut nevouloit pas que fes petits-fils fe
marialTent.
VITISDE, (H iß . mod.) C e nony eft çêiiii d’ua
Hißoire. Tome V I . Supplément.
excellent Prince & d’ un affreux tyran, qui tous
deux ont régné en Lithuanie. L’ un neper doit pas
un moment d e s’occupoit fans relâche du foin des
affaires } à table même il donnoit audience aux
ambafladeurs, & rendoit la jùftice à fes fujets.
L’ autre envoyoit, comme les tyrans de Rome,
ordre aux perfonnes tombées dans fa difgrace de
s’ôter la v ie , & Il elles n’obéiffoient pas il les faifoit
coudre dans une peau d’ours, d e les livroit
dans cet état aux bêtes féroces pour être dévorées.
Lorfqu’il étoit en marche il avoit toujours
l ’arc tendu, d e prenoit plaifîr à percèr en pafiant
ceux dont la .figure lui déplaifoit, fi Ænéas Syl-
vius, qui rapporte ces étranges faits, n’ a pas pour
iè moins exagéré* ‘
VITRIER (J e a n ) , (Hifi. eccléf ) , en latin
Vitrarius , religieux de l’Ordre de faint François,
né dans le quinzième fiècle-,- de ayant vécu dans le
feizième, n’a point laiffé d’ouvrage qui ait pu le
recommander à hu mémoire 5 mais après l’éloge
que fait Erafme dé La piété, de fa feience, de fon
zèle ,>defa fiigeffe, il ne nous’eft pas permis de le
paft’ér fous! filence : ce ne font pas là des louanges
d’un dago'.c entnoufiafte ou fuperftitieux ; tout eft
motivé, tout eft me fur é , tout eft jugé par un juge
compétent & très-éclairé..
.Vitrier vivoit dans un fiècle où la difeipline
: monaftiqüe étoit fi relâchée , que fa .vertu d e fort
s amour de l’ordre lui faifoient des ennemis de fes
1 confrères^ceux-ci, pour Féloignér-, l’avoiént en»»
v.oye tenter la réforme •( dont ils ne voulôient paS
pouréux); dans;un couvebt de filles, où là côrrup-»
ti;on. étoit {Lgrande, qu’ un -moyen qu’elles: imaginèrent.
d’échapper à cette réforme fut l’ affaffinat.
Huit d’entr’elles le- furprirent, fe jetèrent fur lui,
T&.firenttous leur? efforts:pourFétouffer ou l’étram
-gjerh rjellesî le.laiflêrent plus d’ à demi -m ort-de
- pouvant à peine /relpirer/ encore, i l drt'iimula leur
.crime , d e remplit encore à leur égard-tous les devoirs
de la charité. «On ignore le tems précis de fit
.mort. La lettre'd’:Erafme , qui contient fon é lo g e ,
e ft du 13' juin 1
> V IT R IN G A , (Hifi. litt. mod: ) , trois favans
-allemands, père de fils. Le père, «profelfeur des
I; langues orientales à Eraneker , a beaucoup écrit
;! fur la théologie. L’ ùn des fils ,- Horace, mort à
dix-huit ans, àvoit compofé un ouvrage favanc
{. fous ce titre À Animadverfionum ad loarinis Voretiiy
\r.de hçb-'aifnxis Novi-Tefiamentl commentarium fpeci-»
|-j mçn. Loutre, nommé Campège comme fon père,
fi &'comme lui profeffeur dans l’Univerfité de Fra-
L neker, fit une Differtation fur la face '& les parties
| pofiérieures de lafâcesde D « * . Comment écrit-on
| fur, les- parties, fokiaiàérieures, foit poftérieures
s de la face de Dieù?;;Ces favâns!-«allemands font
! quelquefois bien étonnans dans le choix de leurs
plüjets. :
L . ;Vittiuga !b. père , né le 16 mai 1659,. mourut le*
G c c -