
i fluî defcendoit de la Maifon de Blois-Pen-
thièvre par Charlotte de Brofle £a mère.
Marie de Luxembourg, fille de Sébaftien , époufa
le duc de Mercoeur-Lorraine , & lui porta le duché
de Penthièvre, que Françoife de Lorraine fa fille
porta dans la Maifon de Vendôme.
La princefîe de Conti, fille de Louis XIV, en
fit 1 acquifition 3 & le vendit au comte de Touloufe,
en faveur duquel il fut de „nouveau érigé en duché
pairie Fan 1697 , &c fervit de titre au Prince 3
fils du comte de Touloufe, & père de madame la
duchefi'e d'Orléans.
PËRCHE (C o m t é b u ) . Yves de Bélefmefut,
en 926 3 le premier comte du Perche : Alençon y
étoit alors uni, & relevoit des ducs de Normandie.
La poftérité mafculine d'Yves de Bélelme pofiféda
feule le comté du Perche , & il n'y eut qu'une
feule réunion de cette province à la couronne.
Un petit-fils d’Yves de Bélefme, nommé Foul-
ques^ fut tué dans un combat contre les Normands.
Geoffroy I , arrière-petit-fils du même Y v e s , &
comme lui comte du Perche, fut excommunié par
Hubert, évêque de Chartres , & aflafliné dans
cette ville en Portant de l'églife en 1040.
La mémoire de Rotrou I fon fils, de Rotrou II
& de Rotrou I I I , petit-fils,& arrière-petit-fils de
Rotrou I , s eft confervée dans le nom de .Nogent-
le-Rotrou, foit que l'un d'eux ait fondé ou augmenté
cette ville, ou que feulement il en fît fon
habitation particulière. Rotrou Jl fignala fa valeur
dans la Terre-Sainte & en Efpagne. Rotrou III
mourut au fiége d'Acre en 1191.
Thomas, petit-fils de ce dernier , un des plus
grands capitaines de fon fiècle, fut tué à la bataille
de Lincoln en 1217. „
Guillaume II fon fils fut le dernier comte du
Perche, & le dernier mâle de fa Maifon. Il étoit
eccléfîaftique & poffedoit l'évêché de Chalons.
Après fa m o r t, arrivée e n -1240, le roi Paint
Louis réunit le Perche' à la couronne, ayant acheté
les droits de ceux qui pouvoienty avoir des prétentions
bien fondées, nommément ceux d'un fei-
gneur de Château-Gontier, iflu d'une fille de la
Maifon des comtes du Perche.
PÉRIGORD ( C o m t é d e ) . La Maifon des
comtes de Périgord eft defcendue de la première
Maifon des comtes d'Angoulême. Wlgrain II , -
comte d'Angoulême y arrière-petit-fils d'itier, eut
deux fils , Alduin, qui lui fuccéda dans le comté
d’Angoulême en l'an 900, & Guillaume, qur à
la même époque eût en partage le Périgord &
l'Agénois, & fut le premier comte de Périgord.
Erame fa petite-fille, héritière de ce comté,
époufa Bofon, comte.de la Marche 3 elle en eut
un fils , Elie I , furnommé Taîerand, nom qui devint
celui de toute fa poftérité. La fucceflion mafculine
de cette race-, depuis 950 jufqu'en 1396,
n'eft interrompue qu'un moment, de 133 j à 13 yo,
par Marguerite, fille d’Archambaud III & fon uni*
ue héritière, qui époufa Renaud V , lire de Pons,
ont elle n'eut pas d'enfans. Roger-Bernard de
Taîerand fon oncle lui fuccéda. Elle étoit nièce
aulfi de ce fameux cardinal de Périgord, Jean,qui
fit tout ce qu'il put, par fes négociations, pour
prévenir lé défaftre de Poitiers, & qui ne put rien
obtenir de l'inflexible roi lean. Alors Roger-Bernard
de Taîerand fon frère devint vaffal du roi
d Angleterre & du Prince Noir fon fils , duc de
Guienne : il le fut d'abord par le fait, puis, en
i$6o 3 par le traité de Bretigny 3 mais en 1368 il
fe joignit des premiers aux grands vaflaux qui
s empreflèrent de fecouer le joug de l'Angleterre,
& de rentrer fous la domination1 de la France.
Le zèle très-fupérieur encore à celui de leur
comte, que fignalèrent en cette occafion les villes
de Périgueux 8c de Sarlat, capitales, l'une du
haut, l'autre du Bas-Périgord, leur valut des privilèges
qui tournoient au détriment des droits de
leur comte. Archambaud IV , fils de Roger-Bernard
de Taîerand , voulut exercer ces droits dans
leur intégrité. Il fit la. guerre à la ville de Périgueux
, '& en ravagea le territoire pour obliger les
habitans à fe foumettre entièrement a lui : ceux-
ci implorèrent l’autorité du roi Charles V I , autorité
fouvent meprifée, 8c qui le fut dans cette
occafion par le comte de Périgord. Pour le punir
de ce mépris, un arrêt du parlement confifqua fes
biens ; mais cet arrêt relia fans exécution : la
guerre continua fous Archambaud V , fils 8c fuc-
cefîeur d'Archambaud IV , & Charles V I continua
de protéger les habitans de Périgueux. Archambaud
V fut pris dans Montignac par le maréchal
de Sancerre : on le conduifit à Paris, & le comté
de Périgord fut confifqué fur lui par un arrêt de ’
l'an 1396.
La même année ,• Charles V I en fit don au duc
dJOrléans fon frère , q u i, par furcroît de fureté ,
traita des droits d'Eléonore , foeur d'Archambaud
V .
, Le duc d'Orléans fit des comtés de Périgord &
d’Angoulême le partage de fon troifîème fils,
Jean.
Celui-ci vendit, en 1445, le Périgord à Jean
de Blois, dit de Bretagne , comte de Penthièvre,
qui aida Charles VII à chafîer les Anglais de la
Guienne. Il eut pour héritière Françoife d'Avau-
gour fa nièce, qui époufa le feigneur d’A Ibret,
Alain I ; elle mourut eh 1488.
Jean d'Albret fon fils lui fuccéda : ce fut lui qui
époufa l'héritière de Navarre, Catherine de Foix.
Le Périgord fut réuni en 1488 au comté d’AIbret
par l'avénement de Jean d'Albret, & le comté
d'Albret fut réuni à la couronne par l'avénement
de Henri IV à cette couronne en 1589.
PONTHIEU ( C omté d e ) . Le comté de
Ponthieu pafla par diverfes alliances, non-feulement
dans des Maifons françaifes, mais encore ;à
des
des puiflances étrangères, telles que la Caftille
F Angleterre.
Herluin, comte de Ponthieu, poflfédoit cette
contrée en 939 . & fa poftérité mafculine en fu t ,
pendant un fiècle 8c demi, en pofleflion. Hugues!
fon arrière-petit-fils époufa Gifelle, fille de Hugues
C a p e t, & , en faveur de ce mariage, Hugues Ca-
pet lui cédales droits qu'il avoit fur Abbeville.
Agnès, héritière du comté de Ponthieu en 1080,
époufa,en 1095, Robert,comte d'Alençon, 6cpar
ce mariage le Ponthieu .pafla dans la Maifon d'Alençon.
Guillaume IV , arrière-petit-fils de Robert 8c
d’Agnès * époufa une foeur de Philippe-Augufte ,
long-tèms promife à Richard Coe u r -d e -L io n ,
qu’elle n'époufa point, ayant été àçcufée d'avoir
eu un enfant de Henri I I , père de Richard 3 elle
fe nommoit Alix. Guillaume, comte d'Alençon ,
fe mettant au defliis de ces bruits, ou n'y croyant
pas, voulut bien époufer ce rebut de l'Angleterre
en 1191.
Marié leur fille, devenue héritière de Ponthieu,
le porta dans la Maifon de Simon de Dammartin,
çomte d'Aumale , fon mari.
Ils n'éurent qu'une fille, Jeanne, qui le porta
en dot à Ferdinand III , roi de Caftille. Après la
mort de ce Prince, elle fe retira dans ce .même
comté de Ponthieu, où elle mourut en 1279.
Du mariage du roi 8c de la reine de Caftille naquit
une fille, nommée Eléonore, qui, ayant hérité
de fes frères en 1282, eut le comté de Ponthieu ,
qu'elle porta dans la Maifon d'Angleterre par. fon
mariage avec Edouard I. Ce Prince, Edouard II
fon fils , Edouard III fon p e t it - fils , 8c même
Edouard , prince de Galles, fon arrière-petit-fils,
dit le Prince-Noir, pofledèrent le Ponthieu*, ce
. dernier en ayant été invefti par Edouard III fon
père , auquel il ne furvécut pas. Ce fut fur
Edouard III 8c fur le prince de Galles alors mourant
, que le comté de Ponthieu fut confifqué, 8c
réuni à la couronne le 14 mars 1380, par Charles
V , aufli mourant ou bien près de mourir.
PROVENCE ( C omté d e ) . Cette contrée,
voifine de l'Italie, 8c que les Romains appelèrent
même la petite Italie, fut une des premières, conquêtes
qu'ils firent hors de l'Italie, 8e qu'ils rédui-
nrentenprovince.de l'Empire romain 5 c'eftpourquoi
ils lui donnèrent le nom générique de Province,
Provincia. C e qu'ils avoient ainfî généra-
Jifé, nous l'avons particularifé: nous difons Provence
, 8c nous en faifons le nom particulier de
cette province 3 mais , en latin , elle çonferve le
nom générique qui lui avoir été donné p a r le s
Romains. Les Vifigôths s'en emparèrent Fan
416. Ils furent chafles par les Bourguignons, qui
l'incorporèrent au premier royaume de Bourgogne 3
elle f i t , dans la fuite, partie du royaume d'Arles.
. Au neuvième fiècle, elle commença d’ avoir des
Hijloire. Tonie V I . Supplément.
comtes particuliers. Vers Fan 840, Thibaud fut
invefti du comté d'Arles par Bofon, roi d’Arles. .
Hugues fon fils fut premier miniftre 8e gendre
du roi d’Arles, Louis l’Aveugle, 8e devint lui-
même roi d'Arles 3 mais il ne lailfa point d'enfans ;
il n’avoit qu’ une nièce, qu’ il maria, en 930, au
comte Bofon, frère de Raoul, roi de France, &
il inveftit du comté de Provence ce comte Bofon
fon gendre.
Guillaume I , petit-fils de ce Bofon, extermina,
en 972, tout ce qui étoit refté de Sarrafins en
Provence 3 il mourut en 992 à Avignon, ayant
pris l’habit de moine.
Le.s Empereurs étoient devenus rois d’Arles ,
8e lés comtes de Provence relevoient d’eux. Bertrand
, un des defcendans de Bofon 8e de Guillaume
, prit parti dans la trop fameufe querelle du
pape Grégoire V i l 8e de l’empereur Henri IV.
-Quand Cet Empereur éut, été excommunié, Bertrand
ne voulut plus le reconnoître pourfuzerain
ni pour roi d’Arle s, 6e il s’emprefla de rendre
hommage à Grégoire VII. Mais en quoi ce Pape
devenoit-il fuzerain de la Provence? Pour avoir
mal-à-propos peut-être ?8e injuftement excommunié
fon ennemi. Que Bertrand refufàt de reconnaître
un .-excommunié pour fuzerain, cette erreur
étoit allez conforme aux idées du tems 3 mais
comment ne fe rendoit-il pas indépendant plutôt
que de. porter ainfi fon hommage au Pape, & de
l’inviter, par cette démarche, à prodiguer des
excommunications dont l’effet feroic d’accroître fa
mouvance.
La fécondé race des comtés de Provence fii.it
: dans Bertrand : il Iaifla une fille unique , nommée
Gerberge, laquelle époufa Gilbert, vicomte de
Gevaudan , qu’elle fit comte de Provence.
De ce mariage naquirent trois filles : Douce Ire. ,
qui époufa Raymond-Bérenger III, comte de Bar*
celonneÿ Faid'de, femme d’Alphonfe Jourdain,
comte dé Touloufe , & Stéphanie, mariée à Raymond
de Baux.
L’aînée, Douce, eut le comté de Provence,
dont elle fit donation, .en 1 1 1 3 , au comte de Bar*
-celonne fon mari. Ils tranfigèrent avec Alphonfe.
Jourdain, comte de Touloufe , mari de Faidide,
.des droits de fa femme fur la Provence 5 ils lui
cédèrent, Beaucàire 6c toute la partie de la Provence
fituéeentre l’ïïere & la Durance , à l'excep«
tion d'Avignon 3 & les deux Princes:, c'eft-à-dire,
le comte de Barcelonne & le comte de Touloufe
firent entr’eux une fubftitution réciproque. Au
moyen de ces arrangemens, ils crurent pouvoir
négliger de traiter avec Stéphanie & Raymond de
Baux fon mari.
En 1130 le comte de Barcelonne & de Provence
partagea fes Etats entre fes deux fils , Raymond-
Bérenger f t Bérenger-Paymond': là Provence fut
le partagé de ce dernier. Leur foe u r , femme du
roi de Caftille, Alphonfe V I I I , leur fut fubftituée.
Après ces arrangemens de.famille, Raymond-Bé-*
O o o