
tinople , fut fait connétable fous faint L o uis , en
1240 ; mourut en 1250.
yQ. Guichard TV fon fils mourut ambaffadeur
du même faint Louis , en Angleterre, en 1265.
N’ayant pas laiiTé d’ enfans, il eut pour héritière
ïfabeau fa foe ur, qui porta le Beaujolois dans la
Maifon des comtes de Forez , par. fon mariage
avec Renaud II , l’un de ces comtes. Louis leur
fécond fils eut le Beaujolois pour partage. Guichard
V , l’aîné des douze enfans de Louis, fut
un grand capitaine fort attaché aux rois de France.
Ligué, en 132), avec Edouard, comte de Savoie,
il fit la' guerre au Dauphin de Viennois. En 1528 il
commandoit plufieurs bataillons à la bataille de
Caffel. Edouard 1 fon fils , grand capitaine, fignala
fa valeur, en 1346, à la bataille de Cré cy , fut fait
maréchal de France en 1347, fut tué au combat
d’Ardres en 1351.
Antoine , fils d’Edouard I , s’ illuftra comme lui
par fa valeur : il acquit beaucoup de gloire à la
bataille de Cocherel en 1364 , puis il fuivit du
Guefclin en Efpagne. Il mourut fans enfans , en
13 74, laiffant pour héritier Edouard II fon coufin-
germain.
Guichard V , aïeul d’Antoine , l’étoit aufli de
cet Edouard II. Outre Edouard I , père d’Antoine,
il avoit eu pour fils Guichard, feigneur de Perreux, 1
père d’Edouard II. Ce Guichard avoit été tué à la
bataille de Poitiers, en 13 yé.
■ Marguerite, fceur d’Antoine, mariée à Jacques
de Savoie , prince d’Achaïe , difputa le Beaujolois^
à Edouard I I , & fi le Beaujolois etoit un fief féminin,
elle devoit l’emporter 5 mais elle tranfigea
fur fes droits, & y renonça moyennant une fomme
d’argent & quelques domaines. Edouard n’eut
point d’enfans , mais il eut des maîtreffes vers l’an
1398. Il enleva une fille de Villefranche, fe croyant
tout permis dans fes Etats ; mais fes Etats rele-
voient d’une grande puiffance, la France. Ajourné
au parlement de Paris pour ce rapt, il fe crut
encore permis de faire jeter par les fenêtres de
fon palais l’huiffier qui lui fit la citation > le Roi fit
marcher contre lui des troupes 5 Edouard fut arrêté
, amené à Paris, emprifonné. Voyant alors fa
vie en danger, il implora la protection du duc de
Bourbon, Louis I I , oncle maternel de Charles V I ,
ou plutôt il l ’acheta par la donation du Beaujolois
•&: de la principauté de Dombes. L’ aCte en fut paffé
le 23 juin 1400. A c e prix il obtint fa grâce & fa
liberté : il en jouit p eu , & mourut le 11 août fui-
vant. Le duc de Bourbon fe mit en poffeflion de
ces deux Etats, qui furent ainfi réunis au Bour-
bonnois,
BERRY (Comté, puis Duché de) . Gérard d’Al-
face fut, en 930, )e premier comte ou gouverneur
du Berry. 11 mourut fans enfans. Hérard fu t , en
940, le premier comte de Bourges , & ce comté
reftadans fa Maifon jufqu’en 1094, qu’Herpin, pariant
pour la Terre-Sainte, ou il fut fait prifonnier
à Rama par les Sarrafins, vendit fon comté fokante
mille fous d’ or au roi Philippe I , qui le réunit à la
couronne.
Le roi Jean fut le premier qui détacha le Berry
de la couronne,en 1364. 11 le donna en apanage,
avec titre de duché, à fon troifième fils Jean, dont
on fe fouvient encore dans cette province, &
qu’ on y appelle le bon duc Jean. Son goût pour les
bâtimcns avoit orné Bourges & le Berry de. plufieurs
édifices fomptueux pour le tems. Il avoit eu
trois fils , morts tous trois en bas âge > & comme
il ne laiffa que des filles à fa mort, arrivée le 1 y
juin 1416, le Berry, qu’il n’ avoit eu qu’en apanage
, & avec la claufe exprimée ou préfumée de
réverfîon faute d’hoirs mâles , fut réuni à la couronne.
Il en fut détaché une fécondé fo is , en 1460,
par le roi Charles V I I , en faveur de Charles de
France fon fécond fils, frère de Louis X I , 8c
qu’on croit avoir été fa vidtime. C e Prince , à la
faveur de la ligue du bien public, s’étant, fait
donner la Normandie au lieu du Berry, en 146y ,
cette dernière province ( le Berry) fut de nouveau
réunie à la couronne.
Le troifième fils du Grand - Dauphin , fils de
Louis XIV ,- eut aufii le duché de Berry en apanage.
Le Roi aujourd’hui régnant (en 1788 ) en a aufli
eu le titre.
Monfeigneur comte d’Artois l’a aujourd’hui en
apanage, quoiqu’il ne forme pas fon titre principal.
BIGORRE ( C omte de ). Lorfqu’Inigo Arifta ,
comte deBigorre fousl’hoînmage delaFrancq, fut
élu roi de Navarre en 840, il céda le Bigorre à
Donat-Loup ou Dona-Loup fon frère. On croit
qu’ ils defcendoient des ducs de Gafcogne, & par
conféquent des anciens ducs d’Aquitaine, iffus
d’Aribert, frère de Dagobert I. Inigo ne donna le
Bigorre à fon frère que fous la condition d e l’hom-
; mage envers lui j ainfi ce comté devint arrière-fief
de la couronne de France.
La poftérité mafculine de Donat-Loup pofféda
le Bigorre jufqu’en 1080, que Raymond II, mourant
fans enfans, laiffa pour héritière Béatrix fa foeur.
Bernard I leur p ère, dans un pèlerinage qu’il fit,
en 1062 , au Puy, mit fon comté fous la prote&ion
de Notre-Dame-du-Puy, 8c fe fournit à une redevance
: de là vient la prétention de l’églife du Puy
fur le Bigorre.
Béatrix avoit époufé Centulle I V , vicomte de
Béarn : elle en eut deux fils , Bertrand ou Bernard,
& . Centulle.
Bernard mourut fans enfans,-en 1113. Centulle
laiffa une fille, qui fut Béatrix II. Elle avoit époufé
Pierre, vicomte de Marfanj elle en eut.un fils
nommé Centulle I I , qui mourut en 1187, laiffant
une fille unique, nomméé Stéphanie.
Elle époula Pierre, vicomte d’Acs , dont elle
eut une fille nommée Pétronille, qui fut fon héritière.
Les mariages de cette Pétrônille cauferent des
troubles & des révolutions dans le Bigorre.
Alphonfe, roi d’Arragon, qui accordoit à cette
Princeffe une prote&ion intéreffée, la maria au
vicomte de Béarn, Gafton-/*-Borc, qu’ il mit en
poffeflio.n du Bigorre & du vicomté de Marfan j
mais il eut foin de prendre pour lui la vallée d’A-
ran. Gafton mourut fans avoir eu d’enfans de Pétronille*
.
Elle fe remaria pour lors à don Diego d’ Arragon
, comte de Cerdagne , neveu du même roi
Alphonfe , 8c fils de l’infant dçn Sanche , comte
de Rouflîllon. Eientôt mécontente de ce mari,
elle le quitta fous prétexte de parenté, fans jugement
d’ aucun tribunal ni eccléfiaftique ni fécu-
lier > 8c fe croyant lib re , parce qu’elle vouloir
l ’ê tre , elle époufa Guy, fils de Simon de Mont-
fort , ce héros funefte de la croifade contre les
Albigeois. Ce troifième mariage dura du moins
depuis 12i y jufqu’en 1220, que Guy fut tué avec
Amaury fon frère aîné, au fiége de Caftelnaudari.
Pétronille eut de Guy de Montfort deux filles,
Alix 8c Pétronille.
Quatrième mariage avec Aymar de Rançon, qui
mourut en 1218 fans avoir eu d’enfans.
- Cinquième 8c enfin dernier mariage avec Bofon
de Mathas, feigneur de Cognac, dont naquit une
fille nommée Mathe.
Des deux filles de Guy de Montfort, l’ aînée ,
A lix , avoit époufé un feigneur de Chabanois. Alix
mourut avant fa mère. Celle-ci mourut en I 2 y i ,
ayant inftitué fon héritier Efquivar de Chabanois ,
fus d’Alix y 8c comme apparemment fa fécondé
fille, Pétronille, foeur d’Alix & du même lit, étoit
morte aufli, elle fit une fubftitution en faveur de
Mathe fa fille du dernier lit 3 qu’elle avoit mariée
à Gafton V I , vicomte de Béarn.
Ce Gafton fit la guerre à Efquivar de Chabanois,
& lui difputa la fucceflion de Pétronille , prétendant
qu’Alix fa mère étoit illégitime, parce que le
mariage de Pétronille avec don Diego d’Arragon
n’ ayant jamais été caffé, le mariage de la même
Pétronille avec Guy de Montfort , dont étoit née
A lix , n’avoit été qu’ un adultère. Roger-Bernard,
dit U Grand, comte de F oix , choifî pour arbitre
de ce différend, ne le jugea point : il le termina
par une tranfaélion 5 il adjugea le Haut-Bigorre à
Efquivar, 8c le Bas-Bigorre à la vicomteffe de Béarn,
Mathe.
Efquivar n’ ayant point d’ enfans, fit don entrevifs
de fon comté à Simon de Montfort, comte de
Leicefter, fon oncle, pour en jouir après lu i, 8c
remit d'avance à Leicefter quelques châteaux 8c
quelques places. Celui-ci voulut fe mettre en poffeflion
inftitué fon héritière Laure fa foe ur, qui avoit
époufé Raymond V I , vicomte de Turenne.'
Laure fut troublée dans la poffeflion du comté
de Bigorre par une foule de prétendans.
de tout le refte, fans attendre la mort de
fon neveu : Efquivar indigné prit les armes, fit ari-
nuller la donation pour caufe d’ingratitude, 8c fe
maintint dans fon comté. Il mourut en 1283.,.ayant
1 °. Mathe, vicomteffe de Béarn, fille du dernier
lit de Pétronille , 8c fubftituée par elle à Efquivar,
avoit laiffé une fille nommée Confiance, laquelle
fit cafferpar les Etats de Bigorre le »eftament d’Efquivar,
comme contraire à celui de Pétronille, 8c
fe mit en poffeflion du comté de Bigorre. Laure
fe pourvut devant Jean de Grailly, grand-fénéchal
de Guienne pour le roi d’Angleterre. Grailly, juge
intéreffé , ordonna d’abord que le comté fût mis
en féqueftre entre fes mains.
20. Une foeur utérine de Laure Mahaud de Cour-
tenay, femme de Philippe de Flandre, comte de
Thiern , forma aufli des prétentions,
30. Ainfi que Mathe de Béarn, foeur puînée de
Confiance, laquelle étoit veuve de Géraud V ,
comte d’Armagnac.
40. L ’églife du Puy réclama aufli les droits qu’elle
prétendoit en vertu de la foumiflion de Bernard I ,
dont nous avons parlé.
y °. La reine Jeanne de Navarre, femme de Phi-
lippe-le-Bel, prétendit aufli que le Bigorre lui ap-
partenoit en vertu d’une donation que Simon de
Montfort, comte de Leicefter , après la donation
à lui faite par Efquivar, en avoit faite à fon tour
à Thibaut I , roi de Navarre, aïeul de la Reine.
6°. Le Roi lui-même eut des prétentions de fon
chef. Il avoit acquis, en 1307, les droits de l’églife
du P uy, moyennant une rente de 300 livres.
II aliéguoit déplus une ceflion antérieure faite, en
I2 f8 , au roi faint L o uis , par don Jayme, roi
d’Arragon, feigneur fuzerain du Bigorre , de tous
les droits qu’ il avoit fur ce comté. Ces droits n’ é-
toient toujours que des droits de fuzeraineté, qui
pe donnoient pas lieu à la réunion tant qu’ il reftoit
des héritiers légitimes j mais le Roi n’alléguoit des
droits que pour fortifier ceux de la Reine : il la fit
fubroger à ceux de l’ églife du Puy dans la même
intention.
Nous avons dit que le fénéchal de Guienne avoit
ordonné le féqueftre, mais il y avoit appel de la
fénéchauffée de Guienne à la cour du Roi ou à fon
parlement. C e tribunal, par un premier arrêt rendu
en 1290, adjugea le comté de Bigorre à Confiance,
fille de Mathe} puis, par un fécond arrêt rendu
en 1292, où l’influence de l’autorité royale fe fai-
foit peut-être un peu fentir, Confiance fut dépôt-
fédee, & le comté mis en féqueftre entre les mains
du Roi. Quand il y fu t , on fent bien qu’ il y refta,
& que le Roi fut fe maintenir en pofleflion de ce
domaine, foit à titre de féqueftre nommé , foit a
titre de fouverain, mais réellement par la raifon du
plus fort.
„ BLOIS, CHARTRES & TOURAINE (C o m t e s
de ) . Ces trois comtés furent long-tems réunis dans
une même main. Thibaud I s'empara des trois