
multitude d’ ouvrages en vers de tout genre & de
tout titre. Les principaux font une Epître-latine ,
adreflee à M. l’abbé Fleuri, auteur de l ’Hiftoire
eccléfiaftique : Per illufiri & reverendijftmo domino '■
Claudio Fleuri, &c. carmen eucharifticon. L’abbé
Fleuri étoit alors confefîeur du roi Louis X V .
L ’autre abbé Fleuri3 ancien évêque de Fréjus,
depuis cardinal - miniftre, étoit précepteur du
même Louis X V . 11 a auffi Ton hommage particulie
r , ainlï que M. le Goux de la Berchère, archevêque
de Narbonne, & M. Fléchier, évêque de
Nîmes. Pour ce dernier hommage, c’étoitle coeur
qui le diétoit, non-feulemènt parce que M. Fîé-
chier en étoit très-digne, mais parçè que le poète
étoit fon ami. On a encore au même Viani des
Elégies fur la mort des Princes Français de fon
rems, une Relation en vers latins de la pefte d’Aix
en 172c, une Hiftoire latine de la dernière conjuration
de, Naples, laquelle a été traduite en français
par un de Tes amis 5 un Poème en.vers latins
lur le fiége de Malte par les Turcs.
Jean-Claude Viani avoit trois frères : Pierre
Viahi, grand-prieur de l’Eglife de Malte j Charles
Viani, connu en Provence par fes miflTions & fa
vie pénitente, mort en 1706 au féminaire d’Aix ,
&' Chriftophe Viani, maître des comptes & con-
feiller de la cour des aides de Provence, mort en
168 f.
Un autre Viani, originaire de Saluces en Piémont
(nous ignorons s’il étoit de la même famille
que les précédens) , né vers l’an 1690, entra
dans l’Ordre des Servîtes : il eft principalement
connu pour avoir accompagné à la Chine Charles-
Ambroife de MezzabarSa, patriarche d’Alexandrie,
que le pape Clément XI envoyoità la Chine
en qualité de légat apoftoîique pour prendre
connoilfance des conteftations qui s’élevoient
entre les différens millionnaires, & rétablir, s’il
étoit poffible , parmi eux la paix & la concorde
néceftaires à la propagation de la foi. Le Père
Viani a écrit fur la théologie, la géographie^fa-
c rée, la chronologie & l’hiftoire ecclefiaftique 5 il
à traduit en italien un Traité de Famé des bêtes,
compofé en français. Mort en 1758.
VIAS ( BALTHi^ZAR DF. ) , (H iß . litt, mol.) 3
pé à Marfeille le 14 feptembre. 1587, poète latin
du dix-feptième fiècle, étoit fils de Jacques de
V ia s , conful pour le Roi à Alger , maître des requêtes
de la Reine. Jacques de Cafaux, conful de
Marfeille , s’étant faittyran de cette ville fous la
protection du roi d’Efpagne, & en ayant chafïe
les fujets attachés à leur Roi légitime, Henri IV,
Jacques de V ia s , qui étoit du nombre, fut obligé
de fe retirer à Pife, & fa femme alla le trouver à
Livourne & lui porta fon fils Balthazar encore enfant.
Cafaux ayant été tué & Marfeille étant fou- ;
mife, Jacques de V ia s , fa femme & fon fils ne ]
tardèrent pas à y revenir. On apprend- tous ces |
fats & tous ceux qui concernent Balthazar de.
Vias & fa famille, par le Recueil de fes poefies,
intitulé Balthafaris de Vias3 Mcjfiiienfts3 Régi chrif
tianijjtmo à confiliis3 charitum libri très. Ad Henricum-
Ludovicum-Habertum Mommorium3 Regià conjiliis &
libellorum fupp/icum magiftrum. Il y parle de fon
goût & de fa facilité pour les vers dès fon enfance,
à peu près dans les mêmes termes qu’Ovide :
Nec labor ullus erat fubitos ejfundere verjus,
Et quicquid vo lui dicere carmen erat.
Balthazar de Vias mourut à Marfeille'en 1667,
âgé de quatre-vingts ans : c’étoit auffi à cet âgé
de quatre-vingts ans que fon père étoit mort. Le
poète fut ami de la plupart des hommes illuftres
de fon tems, de M. de Peirefc, de Gaffendi, de
M. de Launoi, de ce Henri-Louis-Habert de Mon-
mort, de l ’Académie françaife, auquel il a dédié
fes poéfies, de Robert Bardai, auteur de YArge~ '
nis. Le Père Claude Lion, oratorien., a célébré
les ouvrages de Balthazar de Vias dans une pièce
de vers, fous ce titre : Nobilijfimo clarijfimoque viro
Balthafari de Vias t doftijjimo & clarijjimo Müfarum
alumno , X\inion.
VIBIUS. (Hift. rom.) On rencontre fouvent
ce nom dans l’hiftoire romaine.
Vibius Virius, citoyen de Capoue, ayant fait
révolter cette ville en faveur d’Annibal, & voyant
que Fulvius étoit près de la reprendre, fe retira
chez lui avec vir.gt-fept fénateurs fes complices,
leur donna un grand feftin où ils s’enivrèrent tous
& s’ empoifonnèrent.
Vibius Fronto, général de la cavalerie fous
l’empire de Tibère.
Vibius Serenus, proconful de l’Efpagne ultérieure
, condamné pour fes violences fous le règne
du même Tibère.
Un autre VibiusSerenus, accufateur de profef-
fion fous le même règne, & qui, ayant intenté
une fauffe accufation contre FonteiusCapito, proconful
d’Afrique, n’en fut pas moins renvoyé
abfous.
Vibius Crifpus , qui faifoit métier d’accufateur
pour de l'argent, quoique riche & ayant allez de
fortune, de crédit & de talent pour faire un métier
plus honnête, ou pour n’en faire aucun &
n’être qu’un homme aimable dans la fociété.
Vibius Marius, homme vénérable par fon âge-
& fes moeurs, accufé, fous le même règne de
Tibère, par Satrius Secundus d’avoir eu part au
complot d’Albucilla contre cet Empereur, & d’être
l’amant adultère de cette femme.
Vibius Avitus, gouverneur des Gaules & de la
Germanie inférieure foüs Néron.
Vibius Secundus, chevalier romain, accufé de
péculat par les Maures fous l’empire du même
Néron , & condamné à l’exil.
C . Vibius Trebonianus Gallus, gouverneur de
la Méfie, élevé à l’empire après la mort de l’empereuc
pereurDéce, l’ an 241 de l’ère chrétienne, qui
aflbcia fon fils Volufien à {’empire, & qui fut tué
l ’an 253.
V IC ( E n Ée ) , (Hifi. litt. m o d .) , favant antiquaire;,
né à Parme, recherchoit avec grand foin
les médailles, & deffinoit & gravoit avec foin celles
qu’il avoit recueillies ; il fe propofoit de donner
les médailles d‘e tous les Empereurs, avec d ’amples
commentaires : les douze Céfars parurent en 1J jo ,
très-bien gravés/En 1 ffiwg Vie donna les femmes
des douze Céfars, avec fes obfervations, qui furent
traduites d’italien en latin, par Noël C on ti, noble
vénitien. En 1 j é i , il parut un autre volume fur
les médailles de Jules-Céfar feulement5 enfin, en
1601, après la mort d’E n é eV ic , Jacques Franchi,
graveur à V enife, qui avoit acquis fes planches,
publia ce qu’il y avoit de gravé des médailles
des Empereurs, depuis Nerva jufqu’ à Lucius. V e -
rus, & des Impératrices, depuis Plautine jufqu’à
Salonnie.
| V ICH I - CHAMPRON D, ( H iji.d e Fr. ) 3 ancienne
Maifon du Bourbonnois, dont étoient le
dernier tréforier de la Sainte-Chapelle de Paris &
la marquife du Deffand fa foeur, célèbre par fon
efprit.
Damas de V ich i, premier du nom, fuivit faint
Louis au voyage de la Terre-Sainte.
Guillaume III de Vichi fut aimé chevalier par
le duc de Bourbon, beau-frère du roi Charles V .
Damas II de Vichi porta la bannière du duc de
Bourbon au fiége de Verteuil.
Antoine de V ich i, troifième du nom, fervit à
Gênes le roi François i , qui lui en témoigna fa
fatisfadiion par une lettre très-honorable, en date
du 13 janvier 1528. Il empêcha l ’établiftement des
nouvelles héréfies dans fon pays. Henri II le fit
chevalier de l’Ordre de Saint-Michel.
. Gafpard de V ich i, comte de Champrond, arrière
petit-fils d’Antoine, fut maréchal des camps
& armées du R o i, & gouverneur du Pont-Saint-
Efprit, qu’ il avoit repris par intelligence furies
ennemis de l’Etat. C ’eft pour lui que Louis XIII a
érigé Champrond èn comté.
Il eut un p e t it - fils , Bertrand, chevalier de
Malte, tué à la défenfe de Mayence en 1689.
VICTORIN. Dans le Didtionnaire, nous n’avons
parlé, à cet article, que du tyran V i&orin. Il y a de
ce nom plufieurs écrivains, philofophes, théologiens
ou gens de lettres recommandables.
i ° . Vidtorin, évêque dePetaw dans la Panno- 1
nie fupérieure, qui a fouffert le martyre vers l’an I
303, fous la perfécution de Dioclétien. Saint Jé- !
rôme nous apprend que cet évêque avoit compofé
de favans Commentaires fur la plupart des
livres de la Bible. Optât de Milève , Bede,
Ufuard, Baronius, Bellarmin, Sponde, Godeau,
Dupin & autres auteurs eccléfiaftiques en parlent
Hijioire. Tome V I . Supplément.
j auffi & avec détail, & c’ eft un point de critique
. chez les favans, de favoir s’ il a partagé ou non
l’erreur des Millénaires.
I z°. Vi&orin ( Caius ou Fabius Marinus) , phi-
; lofophe africain au quatrième-fiècle, conduit par
la leéture des livres de Platon à celle de l’ F.cri-
ture-Sainte, la goûta, l’ admira Sc fe fit chrétien.
| Saint Auguftin ait que Viétorin avoir traduit en
j latin plufieurs livres des Platoniciens Saint Jérôme
! cite des livres que le même Viétorin avoit faits
| contre les Ariens, ainfi que des Commentaires’
fur faint Paul. Il écrivit auffi contre les Manichéens,
& fit un poème des Macchabées': ces
derniers ouvrages font dans la Bibliothèque des
Pères.
3°. Viétorin de Feltry, en Italie, un des plus favans
hommes du quinzième fiècle. On apprend
dans un ouvrage pofthume- d ’un Anglais nommé
Humfroi Hody, qui a pour titre : De Gncis illuf-
tribus lingue gr&ce litterarumqüe humaniorum injlau-
ratoribus, que Viétorin apprit la langue grecque
d’Emmanuel Chryfoloras, & qu’il enfeigna la langue
latine à Théodore Gaza & à Georges de Tré-
bizonde, qui l’appelle fon maître dans un opuf-
J cule qu’il lui dédia fous ce titre : De Anifido cite-
| roniane orationis, pro Q .ir.to Ligario, C ’étoit à
j Mantoue que Viélorin enfeignoit : le prince de
Mantoue , Jean-François de Gonzague, lui confia
j l’éducation de fes enfans, & même de fa fille > la
princefife Cécile , dont les progrès dans les lan-
j gués grecque & latine la rendirent l’admiration
des favans de fon tems. Saxolus Pratenfis, qui
I avoit auffi été difciple de Viétorin, en a donné
| un éloge qui fait également eftimer l’auteur, &
refpeéter & chérir le maître, dont il expoie en
1- détail, &les talens comme inftituteur, & les vertus
comme bienfaiteur, non-feulement de fes élèves,
. mais de tous les malheureux.
Jean-André, évêque d'Aleria, autre difciple de
• Viétorin , l’appelle &vi no fi ri Socrates , fitculi fui
ornatus- ac decus , fama & gloria Académie man-
• tuane 3 paterpauperiim fiudioforum3 humanitatis fuf-
! citator, latinitatis erecior 3 fapientie magifier, ho-
| nefiatis fpecimen, bonitatis exemplum, divitiarum .
j contemptor, ingeniorum fub levât or 3 &c.
Le cardinal Querini a auffi parlé de Vi&orin
avec beaucoup d’é loges , mais il n’ a pu en parler
que d’après les autres. La lifte de fes panégyriftes
contemporains ne finiroit point. Un tel concert
de louanges de la part de tous ces excellens juges
ne peut n’ avoir pas été mérité ; mais nous
n’avons pas d’ ouvrages de Viétorinà citer à l ’appui
de tant d’éloges.
VID OM AR , (Hifi. mod.), eft le nom du vicomte
de Limoges, q u i, par le refus qu’ il fit de
partager avec Richard Coeur de-! ion, fon fei-
gneur fuzerain, un tréfor qui avoit été trouvé fur
fes terres , ou de le lui remettre tout entier comme
Richard le prétendoit, attira fur lui les armes de
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