
par Henri IV lui-même. Il fut un des quatre maréchaux
de France de la Ligue, nommés en 1493
par le duc de Mayenne ; c'étoient ce baron de
Rofne, la Châtre, Bois-Dauphin & Saint-Paul,
& c'eft à leur ïujet que Chanvallon dit au duc de
Mayenne, qu i l faif'oit des bâtards qui fe feroient
légitimer a Jes dépens. En effet, j la Châtre &
Bois-Dauphin firent leur paix, & furent confir-
més.dans la dignité de maréchaux de France. Saint- ■
Paul, avant d’avoir pu traiter , fut tué dans une
émeute par le duc dé Guife ; pour de Rofne, quand
il .vit là chute de la Ligue , il >s*attacha aux Efpa-
gnols., fit avec eux la guerre à Henri IV. Joint
avec , le comte.de Fuente en 159 y , .i l prit le Ca-
te le t> & la Capelle , & battit les Français devant
Doürlens. Toujours attaché aux Efpagnols, il fut
tué en 149 3, au fiége de H u ltz , eh combattant
pour eux contre les Hollandais.
: Charles, ditSaladin d'Anglure-de-Savigny, fils
du baron de Rofne ïk d'Antoinette d ’Anglure, fut
•fubftitûé par Jacques d'Anglure fon aïeul, aux
•nbm armes d'AnglureV & toute leur defcen-
dahfcé ■ oignit ce nom d'Anglure' à celui de Savi-
ghv- , '.prit àuiîi afïéz conftâmment le nom de
Sciiadin. Un petit fils de Charles , nommé Claude-
François , mourut dehleffures reçues à la bataille
de Caffel.
Mais il reftoit d'autres branches.de la Maifon
de Saint-Chéron d'Anglure.
Dans la branche. de G iv r i, on trouve René
d'Ang!ure> capitaine de cent chevau - légers, chevalier
de l'Ordre duR oi, tué en 1562 à la bataille
de Dreux.
Il eut pour fils unique Anne d'Anglure, baron
de G iv ri, furnommé le brave guerrieri C e lu i-c i
fut un des premiers à reconnoître Henri IV après
la mort de Henri I I I , & à le reconnoître fans
condition, & , comme dit d’Aubigné, fansjî & fans
car. Il fe trouva, en 1492, à ce .périlleux combat
d'Aumale, & c'étoit là une de cés occafions qui
flattoient le plus fon courage. La même année
( tant le fort des armes & des réputations eft
jnconftant ) , on ne trouva pas qu'il eut affez bien
défendu Neufchâtel ; mais Neurchâtel, dit Pierre
Mathieu, pouvoit être forcé dans une heure. En
1394 il battit le duc de Mayenne, qui tentoit de
faire entrer du fecours dans la ville de Laon. H
affifta peu de tems après à un grand combat livré
devant la même ville ; mais dans une autre oc-
cafion l'armée royale 3 qui affiégeoit Laon, penfa
être furprife par l'arrivée fubité d'une nouvelle
armée du duc de Mayenne, à la découverte de
laquelle Givri ayant été envoyé, affura que rien
ne paroiffoit en deçà de l'Oife : on lui reprocha
encore ce rapport, comme fait trop légèrement
& d'après un examen un peu fuperficiel. Peu
de jours après il fut tué devant L a on , laiffant
Jes plus grands regrets, au Roi & à J'armée. H
avoit une grande çonnoiffance de la guerre &■
nae connoiflànce égale des lettres.
Dans la branche des feigneurs de Bourlemont,
princes d'Amblife :
Africain d'Anglure fut tué en 159 2 , au fiége
de Beaumont en Argonne.
Ferdinand, chevalier de Malte, petit-fils d'Africain
, mourut en 1624 des bleffures qu'il avoit
reçues dans, un combat des galères de Mefljne
'contre les Turcs.
Deux de fes frères, Chrétien Maphée, baron
de Biifanci, & Sébàftien, baron de Rimaucourt,
furent tués au, fiége d'Arras en 1640.
Dans une branche ou rameau particulier des
comtes de Bourlemont, iffus de la branche précédente
:
Deux fils de Nicolas d'Anglure, lieutenant-
général des arméès du Roi, Flenri, marquis de
Bourlemont, & Louis , colonel du régiment de
Bourlemont, furent tués du vivant de leur père,
le premier, au fiége de Valenciennes en 1677,
le feconddi la bataille de Confarbrick en 1675.
ANHALT ( Hift. d'Allem..) , Maifon fouveraine
d'Allemagne , dont la principauté , fituée dans la
Haute-Saxe, a pour capitale une petite ville de
ce nom, prefqu'entiérement ruinée. Cette Maifon
paffe pour une des- plus anciennes, non feulement
de l'Allemagne, mais de toute l'Europe.
Les fables la font remonter jufqu'à Japhet ; mais
les fablès, en matière de généalogie, prouvent
fouvent une antiquité immémoriale. On croit au
m <ins qu'elle defcend de Witikind, ce fameux
rival de Charlemagne. Elle a pofîédé long - tems
l'éle&orat de Brandebourg.
Joachim E rneft, prince d'Anhalt, né le 20
oébobre 1433, mort le 6 décembre i486, étoit
refté fcul héritier des grands biens de fa Maifom;
c'eft de lui que defcendent tous les Princes de
ce nom.
Nous diftinguerons parmi eux Jean-Georges qui
forma la branche de Delfau , & dans cette même
branche Jean-Georges II fon petit - fils, prince
d'Anhalt-Delfau, lieutenant-général de l'électorat
de Brandebourg, & maréchal-de-camprgénéral,
né lé 6 novembre 1627, mort le 17 août 1693.
Léopold fon fils , prince d'Anhalt - Delfau ,
lieutenant héréditaire de î'éleélorat de Brande-
boürg, qui eut l'honneur de faire la guerre contre
Charles X I I , & de commander lorfque Vile de
Rugen fut prife en 171-5, le 17 novembre, fur
ce conquérant.
Guillaume-Guftave, fils de Lé op old , major-
général , puis lieutenant-général des armées du
roi de Pruffe , électeur de Brandebourg.
Dans la branche d'Anhalt-Bernbourg, Chrif-
tiern, né le 11 mai 1568. Il s'attacha conftam-
ment au malheureux Frédéric, électeur palatin ,
élu roi de Bohême ; il fut gouverneur-général
du Haut-Palatinat pendant lès troubles; de Bohême
& du Palatinat, qui furent la fuite de
, cette nomination de Frédéric à la couronne de
Bohême ; Chriftiern fut un des plus ardens promoteurs
de la Ligue proteftante d'Allemagne;
ce qui le fit profcrire en 1611 , par l'empereur
Ferdinand I I , qui le rétablit peu de tems après.
Mort en 1650. ,
Chriftiern I I , fils du précédent-, fut bleffe &r
fait prifonnier à la bataille de Prague, livrée le 8
novembre 16 2 1, 8z qui affermit la püilfance de
l’empereur Ferdinand I I , fur la ruine de la Ligue
protèftante & dû parti de Frédéric.
Erneft, fils de Chriftiern I , & frère de Chriftiern
I I , mourut en 1.632, des cbleffures qu'il
avoit reçues à la bataille de Lutzen.
Jean-:Georges, petit-fils de Chriftiern II, mourut
en 1691 , de fept blelfures reçues au combat de
L eu ze , où il fer voit les Etats-Généraux.
Frédéric-Guillaume, neveu de Jean-Georges,
fut blelfé au fameux combat de Denain en 1712.
Un autre prince d'Anhalt-Bernbourg , major-
général d’un régiment impérial, fut tué dans une
rencontre devant Palerme en Sicile, le 29 avril
1720.
Dans la branche d'Anhalt-Xoten, Louis, prince
d'Anhalt, né le 17 juillet 1479, mort le 7 janvier
1650, fut le fondateur d'une Académie qu'on
appelle la Compagnie f uà faute. Il ferait bien aifé
de prouver que c ’eft le titre qui a toujours le mieux
convenu aux Académies, même purement littéraires.;
, • Un prince de la Maifon d'Anhalt, nommé Geor-
gesj né le 14 juin 1407, appartient à l'Hiftoire littéraire
& à celle du luthéranifme. 11 étoit favant
dans les langues, dans la jurifprudence, dans la
théologie; ilÉfut principal miniftre du cardinal
Albert de Brandebourg, électeur de Mayence.
Ayant adopté les opinions de Luther, il fut nommé,
en 1544, furintendant de leurs églifes, dans
le .diocèfe dé Mersburg en Mifnie. 11 eft auteur
de plufieurs ouvrages pour la défenfe de fa feête.
(Mort le .17 octobre 1443. '
De la même Maifon d'Anhalt eft Catherine
Alexiowna, deuxième Impératrice & Autocratrice
de toutes les Ruffies , née le 2 mai 1729, mariée
le i er.feptembre 1744 à Charles-Pierre Ulrie, duc
de Holftein-Gottorp, qui fut depuis l'Empereur
deRuffie, Pierre III ; elle monta fur le trône avec
lui le 28 juin 1762, devint veuve le 28 juillet
fuivant, fut couronnée à Mofcou le 3 oétobre
1762, ûd régnoit encore en 1789.
ANNEBAUT ( l'amira l d’ ). ( Hift. de Fr. )
■ Après les célèbres difgraces du connétable de
Montmorenci, de l'amiral de Chabot, du chancelier
Poyet & du cardinal de Lorraine, fous François
I , d'Annebaut fe trouva feul à la tête des
affaires avec le cardinal d eT o u rn on , hommes
d’ un génie ordinaire , mais fujets .zélés-&> bons
citoyens. D/Annebaut avoit commencé à fe diftin-
guer dans la guerre-de 1421. Ses exploits dans la
guerre de 1436 l'élevèrent au premier rang parmi
les capitaines & les chevaliers .français : pareil à
cet Empereur romain qu’ on eût toujours cru digne
de l’Empire s'il ne l ’eut pas obtenu, d'Annebaut
feroit compté parmi les Bayard, les Vandenefie
& les Pontdormy fi, comme e u x , il n'eût pas
commandé. 11 porta dans le miniftère une grande
probité , un défintéreflèment rare & quelques
talens.
Le nouveau miniftère voulut fe diftinguer par
un nouveau plan. La troifième & dernière guerre
de François I contre Charles - Quint commen-
çoit alors, & fe dirigeoit naturellement vers le
Piémont & le Milanez : on dérangea ce fyftème ,
& on porta le fort de la guerre vers le Rouffillon
& le Luxembourg. Le Dauphin, qui fut depuis le
fo i Henri I I , alla commander en Rouffillon avec
d’Annebaut : on s’ attacha au fiége de Perpignan,
qu'on fut obligé de lever : on en revint à l ’ancien
fyftème, & les troupes qui avoient échoué devant
Perpignan furent envoyées en Piémont, fous la
conduite du même d'Annebaut ( 1442 ). Il paroît
parles mémoires des du Bellay, qui commandoient
alors dans le Piémont, que cette arrivée de d’Annebaut
ne leur plut point; elle leur ôtoit le commandement.
D'Annebaut, de fon cô té , voulant
tout faire par lui-même, n’eut peut être pas affez
d’égard pour leurs avis. Les du Bellay, dans leurs
mémoires, lui imputent d’avoir manqué volontai-
re'mènt diverfes expéditions importantes propo-
fées par Langey, 8c dont le fuccès, difent-ils, étoit
infaillible. Langey mourut en allant en France fe
plaindre de d’Annebaut. ( Voye1 dans le Dictionnaire
1 article Bellay (d u ). Martin du Bellay, frère
de Langey, alla joindre d'Annebaut devant C o n i,
que ce général afiiégeoit. C e fiége, entrepris trop
tard, fut d'ailleurs affez mal conduit, fi l'on s'en
rapporte à Martin du Bellay, qui n'eft nullement
favorable à d'Annebaut. C e qu'il y a de certain ,
c'eft que d'Annebaut fut obligé de le lever après
un affaut où il perdit beaucoup de monde, &
même plufieurs officiers diftingués. C e fut par cette
malheureufe expédition que d'Annebaut termina
la campagne en Italie, comme il l'avoit terminée
dans le Rouffillon, par la levée du fiége de Perpignan
; il s’étoit feulement emparé, dans le Piémont,
de quelques petites places que les Impériaux
avoient abandonnées entre le Pô &c le
Tanaro.
Son paffage en France tint lieu d'une expédition
malheureufe par le ravage des lavanges, qui en-
févelirent fous les neiges plufieurs des gens de la
fuite de d ’Annebaut, entr'autres un jeune gentilhomme
nommé Carrouge, nom célèbre par le
duel de le Gris & de Carrouge, fous Charles V L
Parmi ceux qui ne périrent pas, les uns, plus mal-
' heureux , perdirent la vue ; les autres eurent les
pieds gelés : la plupart s'égarèrent dans les montagnes
, pénétrés par la neige, tranfis de froid,
, mourans de faim; d'Annebaut lui-même ne dut