
D E L D E L
D a MASCÈNE (S a in t Ji a n ) . (Hlft. ecdéf.)
Saint Jean Damafcèné y ainfi nommé parce qu’il
et oit né à Damas en Syrie , eft au nombre des
Pères grecs. Un abbé de Billy a traduit Tes oeuvres
en latin. Le P. tequièfi , dominicain , a donné ,
en 1712 j une belle édition grecque 8t latine des
ouvrages dd ce Père. Ils roulent tous fur la religion
, - 8c principalement fur le culte des images ,
qu'il défendit 5 & contre P empereur Léon l’Ifaurien,
& contre l'empereur Conftantin Gopronyme^ tous
deux grands iconoclaftes. Il faut quel'hiftoire de
f.iint Jean Damafcèné, ou ne foit pas bien parfaitement
connue, ou du moins qu?elle ait étélong-
tems fans l'être 3 puifque Vincent de Beauvais 3
Raphaël Volaterran & d’autres favans ont cru quil
vivoit fous l’empire de Théodofe-le^Grand 3 vers
la fin du quatrième lîècle. L’ opinion générale,eft
qu'il naquit vers l’an 6 7 6 , & mourut vers l’ an 760.
DANEGELT. ( Hifi. d’Anglet. ) Le foible Ethel-
red IT , roi d’Angleterre ( voye^ fon article dans le
Dictionnaire) , dont les Danois ne cefloient d’inonder
les Etats , ne put imaginer d’autre plan de
défe.nfe contr’e u x , que de.racheter le pillage par
un tribut : c’étoit les inviter à revenir , & ils revinrent.
Charlemagne 8c Alfred en ufoient autrement
3 ils pourfuivoient ces voleurs fur les mers ,
& les écartoient de leurs frontières. Ethelred, incapable
de fuivre de tels modèles , foula fes peuples
pour payer fes ennemis 5 il établitla taxe connue
fous le nom de danegelt 3 monument de l ’ op-
preftton des Anglais, de l ’afcendant des Danois
& de la foibleffe d’Ethelred.
D’ ELBÈNE , ELBÈNE ou DEL BÈNE| ( Hifi.
de Fr. & d’ It. ) , famille qui a produit des fujets
utiles. Quelques-uns l’ont crue'originaire de France,
8c ont prétendu qu’ elle tiroit fon nom de la baro-
nie de Bène près Montfort - l’Amauri. Les armes
de la famille d’Elbène y font ou y étoient, dit-on,
gravées en divers endroits fur les murs du château.
Les d’Flbènes, ajoute-t-on, dans ce fyftème, paf-
fèrent en Italie à la fuite des Princes de la Maifon
d’Anjou, & s’ établirent à Florence , où l ’article
dely joint à leur nom de Bène , forma celui de
d’Elbène. Mais l’ opinion la plus générale & la plus
appuyée du fuffrage des auteurs eft que les d’El-
benes font originaires de Florence, o ù , pendant
trois ou quatre fiècles, ils ont exercé les premières
charges de la république. Jacques d’E lb ène, fur-
nommé le Grand, très-célébré dans Scipion Am-
njirato 8c les autres hiftoriens de Florence, fut
.quatre fois prieur de la liberté de la république,
en 1334, 1338, 1342 , 1360 3 8c trois fois fouve-
rain gonfalonier, en 1352, 1355 8c 1560. . >
François d’Elbène, un de fes fils, fut prieur de
la liberté , en 1373 8c 1 377.
Albertaflé d’Elbène fut auffi prieur de la liberté,
en 1473.
Nicolas , fils d’.Mbertaffe , fe retira en France,
où il fut maître-d’hôtel ordinaire des rois Louis XII
& François I.
Barthélemi d’Elbène fon fils eft auteur d’un ouvrage
intitulé Civit a.s y cri Jeu morum.
Julien, fils de Barthélemi, fut envoyé, eh 1574,
en Pologne, par Catherine de Médicis, po ur preffer
le retour de Henri III en France. Cette famille d’Elbène
a donné , en France, une multitude de guerriers
8c d’ évêques ; mais nous ne remarquerons ,
parmi les premiers , que :
A lb e r t , pannetier du roi Henri I I , lequel fut
tué, l’ an 1554 3 en Italie, dans l’armée du maréchal
de Strozzi.
François, fon neveu,. gentilhomme ordinaire de
la chambre du roi Charles IX , en 1^64 , qui fe
trouva aux batailles de Dreux , de Saint - Deris ,
de Moncontour , au fiége de Javarin , 8c qui fut
tué au fiége de la Rochelle, en 157 3.
Pierre, fon frère , aumônier du roï Charles IX ,
rendit de grands fervices à. ce Prince, à Henri III,
à Henri IV , 8c mourut, en 155)©, au camp de ce
dernier R o i, devant Paris.
Albert, autre de leurs frères , avoit été tué en
15 7 6 , en combattant contre les Reitres fous le
duc de Guife.
Alexandre, autre encore de leurs frères, & le
plus célèbre de tous 3 né à Lyon le 7 mai 15 54 ,
porta les armes dès fa plus tendre jeuneffe, 8c fut
bleffé dangereufement, en 1573 , au fiége de la
Rochelle. Il fuivit Henri III en Pologne, 8c après
fon retour en France il fe trouva aux lièges de
Livron 8c du Poulin. En 1576, il fer vit fous le due
de Guife à la défaite des Reitres 3 l’année fuivante,
il fuivit le duc de Mayenne , & affifta aux lièges
de la Charité , d’ Ilfoire , de Brouage, &c. En
1580, il fut bleffé d’une moufquetade au fiége de
la F è re , 8c fervit toujours avec la même diftinc-
tion jufqu’ en 1589 , que fes affaires domeftiques
l’ ayant appelé en Italie, il y fervit encore la F rance
utilement dans un autre genre, ayant beaucoup
travaillé à la réconciliation de Henri IV avec le
Saint-Siège, comme le cardinal d’Offat lui en rend
témoignage dans fes lettres, 8c comme Henri IV le
reconnoit lui-même dans deux.des fiennes, qui
forment un titre d’honneur pour la famille d’ Elbène.
Alexandre eu t, en ryjjé/un brevet de con-
feiller d’Etat 8c le collier de l’Ordre de Saint-Michel.
Mprt en. 1613.
Parmi les évêques, nous remarquerons Alphonfe,
évêque d’A lb y , prélat favant, auteur de plufieurs
ouvrages , tels que : Traftntus de gente. & familiâ
marchionum Gothist, quipoftea comités fancli Mgidii
& tolofât es diâi funt.De regio Burgundie, Transjuranst
& Arelatis. De origine familis. Cifierciana.
Et un autre Alphonfe d’Elbène, neveu du précédent
, & fon fuoceffeur dans l’évêché d’Alby.
Celui-ci étoit entré dans la révolte du duc de
Montmorenci, en 1632, 8c avoit été obligé, à cette
occafion, de fortir du royaume 5 il y rentra en 1643,
après la mort du cardinal de .Richelieu. Il mourut
à Paris le 9 janvier ié y i .
DENIER DE SAINT PIERRE ou ROMESCOT.
( Hifi. d*Anglet. ) Dans le tems7 de l’hëptârchie,
Offa, roi deMercie, ayant affàffiné, dans un fêftin,
le roi d’Eft-Anglie fon gendre, 8c. ayant envahi fon
royaume, imagina, pour-expiation, de foumettre
fes Etats au denier de Saint-Pierre , en confervant
ceux qu’il avoit ufurpés. Ce romefcot ou denier de
faint Pierre n’étoit d’abord qu’unë fomme defti-
née à l’entretien d’un collège' anglais , fondé à
Rome par Offa : cette impofitionTe leva enfuite
fur toute l’Angleterre. C'étoit un don d’un feul
Roi de l’heptarchie 3 ce fut un tribut de la nation
entière.
DESMARETS ( Jean ) . ( Hifi. de Fr. ) Sous le
règne de François I , jun feigneur de là Maifon de-
Tallard avoit tué un fimplè gentilhomme nommé
Jean Defmaréts. L’Hiftoire lie dit pas de quelle-’
manières mais c’ étoit apparemment par des moyens
que la chevalerie défavouoit. Defmaretsne laiffoit,
pour venger fa mort, qu’une aïeule inconfolable,
mais fans appui. Le:coupable avoit pour lui le
crédit delà'Maifon du Bellay, dont il étoit allié 5
le cardinal furtout l’appuyoit de fa faveur 3 la juf-
tice étoit lente1, 8cle crime gagnoittouten gagnant
du tems : l’aïeule de. Defmarets vint fe jeter aux
pieds du Roi , en criant jufiice. A ce mot, toujours
împofant pour François I , il parut faifi de'refpeétj
il relève cette femme, 8c fe tournant vers la foule
des courtrfàns qui l ’environnôient, &t parmi lef-
quels étoient pëut-être âîors les du Bellay , il dit
tout haut cès propres' paroles , -auxquelles nous
ferions bien fâchés--'de" neh changer Foi' de gentilhomme
, -drefl pas TU ifàh que' ’cette detnoifelle fe
proftirne devant moi 3 me demandant une chofe que ,
pour le dâ de mott E t a t j e tui dtiJ j'mdis'e eft a faire
ù ceux’ qui m impbrcunenl fitr- les rértiijfîonS & abpli-
tionsf lëfqûelfes1 je ne leur--'drfi&':3 fi non de grâce &
V puiJfance'hfàL:\\ écoUtà cette femme-5- la confq la,:
lui 'promit pimmptë^juftice y & lui tintJ parole.
Comme û^ffalt, dit Pâfqùieri je vis décapiter
» Tallard aux halles de Paris, en l ’an 1 y46. » Les
grands du royaume, les ambaffadëurs même des
puiffances étrangères avoient inutilement follicité
la grâce du coupable.
DHONA ( Hifi. d* Allern. ) , Maifon ancienne en
Allemagne, defeend, dit-on, d’un Aloyfiusd’Ur-
pach, quivivoit du tems de Charlemagne, & auquel
cet Empereur fit don d’un château fort.8c
d’une ville fur l’E lb e , nommés Dhona, dont cette
famille, tire fon nom.
Louis-lè-Débonnaire confirma cette donation à
Louis-Conrad, fils d’Aloyfius, 8c lui conféra le
titre de burggrave, dont la Maîfon de Dhona fut
toujours fort jaloufe. La condition de la donation
faite par Charlemagne à cet Aloyfius, 8c confirmée
par Louis-le-Débonnaire à Louis-Conrad, étoit
de défendre de ce côté les frontières de l’Empire
contre les Boïens ou Bohémiens, 8c d’autres peu- I pies barbares.
Dans la guerre que Venceflas, roi de Bohême,
fit à Guillaume , furnommé le Borgne, marquis de
Mifnie, la ville de Dhona, qui étoit fous la protection
de la Bohême, fut afîiégée par Guillaume,
qui la ruina entièrement. Alors la Maifon de Dhona,
obligée de chercher un afile, fe difperfa dans les
pays circonvoifins. Les uns fe^ retirèrent en Pruffe,
d’autres en Bohême 8c en Siléfie.
Le premier qui s’ établit en Pruffe, fe nommoit
Sta-nifias. .
Pierre de Dhona fon fils eut fept enfans mâles,
qui prefque tous ont une: place dans l’Hiftoire.
Abraham fe trouva en France à la bataille de
Moncontour, 8c mourut à Tarafcon.
Henri, colonel au fervice de là Pologne, fut tué
à Pernowen en Livonie. .
Frédéric, colonel au fervice du Dannemarck, fe
noya en paffant le détroit du Sund. Il n’ avoit que
vingt-quatre ans.
Chriftophe fut.général de l ’armée, 8c maréchal
de la cour du roi de Dannemarck.
Le dernier de tous fut dè tous le plus célèbre :
c ’eft Fabien de Dhona. Né le 6 mai 1 y yp^ à Stuma
dans-la Pruffe royale, il avoit appris la théologie
à Genève, fous Théodore de B èze, dont il fut
toujours un zélé difciple 3 il fervit fous Cafimir,
comte palatin , 8c fous Etienne Battori, roi de
Pologne 5 il fut nommé général des troupes que
le roi de Dannemarck 8c les Princes proteftans,d’Allemagne
envoyèrent pour la défenfe dé la caufe
proteftante à Henri 1/ , alors feulement roi de
NaVarre, 8c qui faifoit la guerre à la Ligue. Dhona
fe montra plus habile qu’ heureux 3 il fut battu à
Auneau dans la Beauoe, par un général, ou plus
i heureux, ou plus-habile'-, le duc de Guifeffe-Bala-
i fié. C ’eft de cette expédition du-comte de Dhona-,