
i . Guillaume , fénéchal de France , autorifa dé
fon feing le titre de la fondation du prieuré de
Saint-Martin-des-Champs de Paris , Fan .1060.
3. Raoul , fénéchal dê France , affifta à la célèbre
affemblée des Grands de France, que le roi,
Philippe I fit convoquer à Paris Fan 1067, pour être
prefens à la dédicace de Féglife de ce prieuré de
Saint-Martin-des-Champs.
4. Frédéric , fénéchal de France , foufcrivit
Fa&e d'immunité que le roi Philippe I accorda à
Féglife de Saint-Spire de Corb eil, l ’an 1071.
y. Robert, fénéchal de France, ligna un titre
eh faveur dü prieuré de SaintMartin-des-Champs,
Fan 1079.
6. Hugues, fénéchal de F rance, eft nommé dans
des lettres du mois de mars de Fan 1083.. Quelques
hiftoriens ont cru qu’il étoit comte de Vermanaois
& fils du roi Henri I , mais cela n’ eft pas certain.
7. Gervais, fénéchal de France, autorifa de fa
fignature une conceflion faite à l’abbaye de Saint-
Jean-d’Angély, Fan io8y.
8. Guy de Mont-Lheri, dit le Rouge, comte de
Rochefort en Iveline, feigneur de Gournai-fur-
Marne, fut en^ grand crédit auprès du roi Philippe
I , qui l ’éleva à la dignité de fénéeha. de
France avant Fan iopy.
9. Hugues de Mont-Lhéri, feigneur de C ré c y ,
fénéchal de France, foufcrivit des lettres-patentes
du roi Phil ppe I , données en faveur du prieuré de
Saint-Eloi de Paris, Fan 1107.
10. Anfeau de Garlande, feigneur de Gournai-
fur-Marne, futcréé fénéchal deFrance l’an 1108, &
gagna les bonnes grâces du roi Louis-le-Gros, qui
lui donna l’adminiftration des affaires du royaume.
11 . Guillaume de Garlande, fécond du nom,
feigneur de Livry, fuccéda à fon frère Anfeau, dans
la charge de fénéchal de France , Fan 11 18 .11 étoit
général de Farmée du Roi au combat de Brenne-
Ville en Normandie, Fan 1119.
11. Etienne de Garlande fut premièrement élu
évêque de Beauvais vers Fan 1100, & fa it chancelier
de France en 1108. Après la mort de fon
frère Guillaume , il obtint l’ office de fénéchal de
France, & eut l’adminiftration des principales affaires
du royaume.
13. Raoul I , dit le Vaillant, comte de Ver-
mandois, de Valois, d’Amiens & de Crefpy ,feigneur
de Péronne, rendit des fervices confidéra-
bles aux rois Louis-le-Gros & Louis-le-Jeune pendant
leurs guerres î il fut fait fénéchal de France
l’an 1 13 1 , & établi régent du royaume pendant le
voyage d’outre-mer du R o i, Fan 1147.
14. Thibaut I , dit le Bon ,„comte de Blois & de
Chartres, fut élevé à la dignité de fénéchal Fan
u y 1 , & rendit de grands fervices aux rois Louis-
Je-Jeune & Philippe-Augufte.
Le Sénéchal de Kercada ou Carcado.
Kercado ou Carcado eft une baronie en Bretagne,
où Fon trouve plufîeurs. monumens qui donnent
des lumières fur l’ancienne charge de fénéchal,
& particuliérement fur une glèbe ou fief
attaché à la dignité de grand-fénéchal de Bretagne,
pour être poffédée héréditairement. Cette terre ,
appelée la Sénéchallie 3 étoit compofée des châtellenies
de Cootniel, de la Mortedonon, U z e l ,
Saint-Caradec, Cadelexe,Mollac, qui formoient,
avec les autres droits de la charge, un revenu de
trois mille livres de rente, comme on le voit dans
un a été de l’année 1239, fiècle ou le comté de
Blois, celui de Chartres, celui de Sancerre & le
vicomté de Châteaudun furent cédés au roi faint
Louis en échange de deux mille livres de rente.
Ducange rapporte l’aête de cette vente.
Quant à la charge de grand-fénéchal féodé &
héréditaire en Bretagne, on rapporte fon origine
a Eudon I I , fouverain de la Bretagne , qui avoit
établi fa cour à Joffelin, ville fituée dans la vicomté
de Porhoet, qui naroït avoir été la capitale
de la Domnonée 5 mais la poftérité d’Eudon ayant
été réduite à deux filles qui partagèrent la Domnonée
, la partie qui fut appelée depuis le vicomté
de Rohan, en coniërva les principaux droits, & la
terre appelée la Sénéchallie demeura engagée dans
1 cette portion, quoique la Bretagne fut gouvernée
par des Princes d’ un autre Miifon, qui avoient
époufé des filles du fang d’Eudon. La charge de
grand-fénéchal continua d’être poffédée, héréditairement
& à titre de fief, par les defcendans des
premiers qui en avoient joui. De là vint qu’ils portèrent
feuls en Bretagne le nom de Le Sénéchal,
fans vouloir y joindre aucun autre , pour marquer
Iqur ancienneté & leur prééminence fur les autres
fénéchaux que les comtes & ducs de Bretagne
établirent dans plufîeurs départemens par com-
miffion , & feulement pour un tems limité.
Ces premiers grands-fénéchaux• en Bretagne,
ayant, comme on Fa dit, affeété, dès le douzième
fiècle, de ne porter que le nom de leur charge ,
n’en ont point laiffé d’ autre à leurs defcendans ,
que celui de Le Sénéchal, auquel on a joint depuis
ceux de Le Sénéchal Carcado , Le Sénéchal
Mollac & Le Sénéchal Kerguifé, pour diftinguer
les trois branches qui en relient, & l ’on n’a pu
connoître leur véritable origine, qui fe perd dans
le dixième fiècle.
La branche aînée de ceux du fang & du nom
de Le Sénéchal, aujourd’hui Kercado, ayant été
réduite à une fille , cette charge de fénéchal,
qu’ elle porta en dot à fon mari, avec les deux
tiers de la terre appelée U Sénéchallie, paffa par
héritage dans les plus grandes Maifons de Bretagne,
telles que Trebrimoël, de Rieux, de Rohan.
Ces feigne urs poffédèrent cette charge à titre
d’héritage de la branche aînée, des feigneurs du
nom de Le Sénéchal de Kercado, dont la poftérité
fut continuée par Eon ou Eudon Le Sénéchal. Une
charge illuftrée par de fi grands noms, dont l’autorité
exceftive, en réuniffantFadminiftration des
armes , de la juftice & des finances, renfermoit
toute la puiffance d’un E tat, jointe aux fiefs &
aux autres revenus qui y étoient attachés, a fait
dire à don Morice ou Maurice, favant bénédictin,
que cette.charge n’avoit pu être donnée, dans les
remiers tems,qu’ à des feigneurs qui tenoient de:
ien près par le fang aux fouverains de Bretagne,
& qui probablement en fortoient.
Nota. En tranfcriyant en partie cette inftruCtion
fur la fénéchallie héréditaire & féodale de Bretagne,
nous avons fenti aifémènt qu’elle manque de
clarté dans quelques endroits ; mais ce qui en ré-
fulte clairement, c ’eft que la longue & ancienne
poffeffion de cette fénéchallie & de fes droits
éminens dans la Maifon de Kercado-Mollac eft
ce qui a donné à cette Maifon fon prénom de Le
Sénéchal. ■
OF F I C I ERS E C C L É S I A S T IQUE S .
Grand-aumônier.
Officier de la couronne. Il difpofe du.fonds def-
tiné pour les aumônes du Roi, célèbre le fervice
divin dans la chapelle de Sa Majefté quand elle le
juge à propos, & eft évêque de la co u r , faifant
toutes les fonctions de dignité à la cour dans quelque
diocèfe qu’il fe trouve, fans én demander
permiffion aux évêques des lieux. Il donnoit les
provifions des maladreries de France. II a l’inten^
dance de l’hôpital des Quinze-Vingts de Paris. 11
prête le ferment de fidélité entre les mains du R o i,
& eft, à caufe de fa charge, commandeur des Ordres
de Sa Majefté.. Voici la fuite hiftorique de
ceux que l’on fait avoir poffédé cette dignité, fui-
vant les anciens titres.
1. Euftache ', chapelain du roi Philippe I , fe
trouva à la dédicace de Saint-Mar tin-aesr Champ s
à Paris, & autorifa de fon feing la charte du R oi,
l’an.1067..
2. Roger, évêque de Séez,eft qualifié aumônier
du roi Louis V i l , Fan 11,60. -
3. Pierre,'chapelain de Philippe-Augufte,foufcrivit
une charte pour l’abbaye d’Hérivaux, l’an
1183. 4-a Frère Chrétien, dit te Pieux , eft nommé
aumônier du Roi dans des titres des années 1220.
& 1230.
y. Frère Simon de la Chambre étoit aumônier
du roi Phiiippe-le-BelFan 1296 & 1298, & mourut
vers Fan 13Q7.
6. Frère Jean des Granges3 prieur de Reaulieu,
de l’Ordre du Val-des-Ecolie rs , étoit aumônier
du roi Philippe-/e-Æe7 l’an 1307, & étoit mort
Fan 1314. 7- Pierre eft nommé aumônier du roi Philippe-:
Ic'Bel au Journal du Tréfor , du 1 y février 1309.
o- Frère Jean du T o u r , templier, fut aufli aumônier
du roi Philippe-le-Bel, & vivoit encore
1 an 1328.
9. Frère Jean de Grandpré, de l ’Ordre du Val-
des-Ecoliers, fut aumônier des rois Philippe-/?-
Bel & Louis Hutin.
iol Frère Guillaume de Lynais ou d’ Igny fut
clerc de l ’aumône du roi Pnilippe-le-Bel, puis
aumônier du roi Philippe-le-Long, depuis 1316
jufqu’au 8 janvier 1321. Il vivoit encore Fan 1326.
11. Frère Jean de Brumez, religieux de l’Ordre
de la Trinité, étoit aumônier du roi Charles-le-
Bel en 1322 & 1325-.
12. Guillaume Morin étoit-aumônier du même
Roi en 1326.
13. Nicolas de Neuville fut clerc dê l’aumône,
puis aumônier du Roi l’an 1327.
14. Guillaume de Feucherolles ^après avoir été
maître de la .chambre aux deniers du roi Philippe
V I , lorfqu’ il n’étoit que comte de Valois ,
fut fon aumônier depuis Fan 1329 jufqu’en 1343 ,
qu’ il fit le 4 décembre fon teftament, où il prend
cette qualité.
^ 1 y. Renaud Saget,Tous-aumônier, fit l’office
d’ aumônier en la guerre de Bretagne, Fan 1341.
16. Pierre de Saint-Placide étoit aumônier du
Roi en 1344 & 1350.
17. Michel de Breiche, doéleur en théologie,
fut aumônier du Roi depuis 1 3yi jufqu’ au premier
juillet' 13 yy. C ’eft lui qui fit rebâtir Féglife de
Fhôpital des Quinze-Vingts de Paris, laquelle a
été depuis fous la juridiôiion des grands-aumôniers.
Il fut depuis évêque du Mans, & mourut le
3 juin 1363.'
18. Garnier de Berron, chanoine de la Sainte-
Chapelle de Paris, après avoir été fous-aumônier,
fut fait aumônier du Roi le premier juillet 13 y 7 ,
& mourut le 17 feptembre 1380.
19. Sylveftre de la Cervelle étoit aumônier de
Charles , dauphin, duc de Normandie, l’an 13 y6,
& continua les mêmes fonétions dans la Maifon
de ce Prince lorfqu'ü fut parvenu à la couronne.
Il eft qualifié aumônier de France dans un compte
de Fan 1 3^y. Il fut depuis évêque de Coutances
Fan 13 7 1 , & mourut en feptembre 1386.
• 20. Pierre de Prouverville eft qualifié fous-
aumônier de monfeigneur le Dauphin, régent du
royaume, l’ an 13^8 > & aumônier de France Fan
1366, & il le fut jufqu’en 1380.
21. Denys de Collours , clerc & fecrétaire du
roi Jean, chanoine de la Sainte-Chapelle, chantre
& chanoine de Meaux & de Saint-Quentin , fut
nommé, Fan 13 7 1 , aumônier du Dauphin ( Charles
V I ) , lequel étant parvenu à la couronne, le
fit fon aumônier le premier octobre 1380.11 mourut
le 16 février 1382.
22. Michel de Crené , chanoine de la Sainte-
Chapelle , après avoir été fous-;aumônier du Roi
fut nommé aumônier Fan 1382. 11 le fut jufqu’ au
premier janvier 1388, qu’il fut confeffeur du Roi,
puis évêque d’Auxerre l’ an 1390, Il mourut le 13
octobre 1419 , & fut inhumé dans Féglife des
Chartreux de Paris.
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