
de la Vallière & pour Marie-Anne fa fille , qui
Ait depuis cette belle princefîe de Conti, la terre
de Vaujour en duché-pairie. La princefîe de Conti,
avec le confentement du Roi, fit don de ce duché,
en 1698, à Charles-François de la Baume le Blanc
fon coufio-germain , qui obtint de Louis X V , en
1723, de nouvelles lettres d’éreétion.
8°. C e duc de la Vallière s’étoit fort diftingué
à la.guer.re : il s’ étoit trouvé aux batailles de Staffords,
de Steinkerque, de Nerwinde, de Spire,
d’Hochftet, de Malplaquet & de Denain 5 aux
lièges de Namur, de Charleroi, d’Ath, de Kehl,
de Briflac, de Landau. Il avoit été fait prifonnier
a la bataille d’Hochftet, après avoir jufqu’à fept
fois chargé & repouffé F ennemi à la tête de fa
brigadeUc d'autres troupes qu’il avoit ralliées,
après avoir eu fon cheval tué fous lu i , après avoir
reçu fur la tête plufîeurs coüps de fabre, & dans
fes habits 'plusieurs coups de feu.
Ha laiffé deux fils dignes de lui, l'un mort à vingt-
lin ans delà petite vérole, au milieu des plus belles
efpérancès j fam é , diftingué d'ailleurs par fes con-
noiflànces littéraires & par fa bibliothèque de
livres rares & choifis. Sa veuve eft ehcore (en
ï 788 ) , quoiqu infirme & fouvent malade ,
Amicorum dulcijfîma cura fuorum.
C'eft d’elle que M. de Voltaire a dit:
Etre femme fans jaloufie,
Et belle fans coquetterie ,
Bien juger fans beaucoup favoir,
Et bien parler fans le vouloir,
N ’êcre haute ni familière ,
N ’avoir point d’inégalité,
C’eft le portrait de la Vallière :
Il n’eft ni fini ni flatté.
C eft d eUe aufli qu'une femme de beaucoup
d'efprit a dit :
La Nature, prudente & fage ,
Force le teins à refpeâer .
Les charmes de ce beau vifage
Qu’elle n’auroit pu répéter.
VALOIS. A l'article des frères Henri & Adrien
de Valois il faut ajouter celui de Charles de Valois
de la Mare, fils d'Adrien., né à Paris ie 20 décembre
1671. Ayant perdu fon père en 1692 , il
donna, ep 169$ , le K îlifiana. Dès 1692 il avoir
eu part au Men.agiana.
Il fut reçu avocat en i6<)6, & ne fut point
avocat. 11 ne fe livra pas non plus -, comme fon
père & fon oncle , à l'étude de l Hiftoire de France ;
il choifit, pour objet de fes études, les môniimens
de I antiquité, les médailles , &c. '1 fut antiquaire
du Roi. il entra, en 17013 dans l’Académie des
Infcriptions & Belles-Lettres, en qualité d'élève -,
en 1714 il fut alfocié, en 1722 penfionnaire. Le
Recueil de 1 Academie eft rempli de Mémoires fa-
vans & curieux dont il eft l’auteur, fur divers
points d antiquités tant grecques que romaines,
fur les neoçores, fur les cenfeurs romains , fur.
l'origine &:fur les ufages du verre chez les anciens,
fur une médaille fingulière du jeune Conftantin ,
fur plufieùrs médailles rares & fingulières de fon
propre cabinet, où il en avoit raflemblé plus dé
fix mille, dont deux mille médailles impériales de
grand bronze , & c . Mais le fujet qu’il a le mieux
éclairci & le plus approfondi dans une fuite de
Memoirès, c’eft l'hiltoire des Amphiélions & des
deux guerres facrées, entreprifes par les ordres &
j r ^ A c é f i o n de ce tribunal. C'eft un morceau
dhiftoire très-complet & très-in ftruéïif. Il a pu-
9 en 3 .un ouvrage pofthume de
M. Vaillant, l&vant antiquaire & fon ami, lequel
contient 1 hiftoire des Rois parthes , de ceux de
Bithynie, de Pont & du Bofphore 5 il y a fait en-
trer toutes les médaillés qu’on a pu raflfembler de
ces différens princes, &: il auroit cru dérober à la
mémoire de fon ami une partie de fa gloire s’il
eut inftruit le public de la part qu'il avoit à cet
°^Y.rage, & de tout ce que M. Vaillant lui avoit
lamé a faire. Marié, a vingt-neuf ans, à une perforine
qu il aimoit depuis long-tems, il vécut avec
elle quarante-cinq ans dans une union parfaite. Il
en avoit eu deux enfans morts jeunes. L'ayant
- Perdue , en 1746, à l’âge de foixante-quinze ans,
& ne fachant pas vivre feul, il époufa uné ancienne
amie de fa femme , dont il" connoifloit le
caractère , & dans laquelle il retrouva tout c é
qu'il avoit perdu. 11 mourut le 27 août 1747. Le
fecrétaire perpétuel de l’Académie, qui a fait fon
e lo g e , obferve que fa modeftie & fa /implicite
etoient telles, qu’elles ont quelquefois empêché
^u on ne rendît pleinement juftice à fa capacité Ôc
- a Retendue de fes connoilTances.
V-^LORT, ( Hijl. mod. ) , Maifon originaire de
Florence, & alliée aux plus grandes Maifons de
la Tofcane.
Valori> *e P^mier qui foit connu dans
I Hiltoire fous ce nom de Valori, forma, au qua-
torzieme liè c le , deux branches, dont l’une eft
reliée à Florence, l’autre s’eft établie en France.
branche de Florence.
Nicolas, fils de Taldo , fut élu 'grand gonfalo-
nier de Florence en 1367. Son père l’avoit été
en 1349. Nicolas fut enfuite ambalTadeiir auprès
de Louis-le-Grand, roi de Hongrie, & mourut,
dans le cours de fon ambafladé, à Albe-Royale.
Barthélemi, dit le Vieux, fils de Nicolas, fut
trois fois grand gonfalonier, dans les années 14O3,
1409 & 1421. H fut aufli employé en diverfes am-
baflades.
Nicolas Valori fon fils aîné Ait aufli grand goft-
falonier en 1436.
Philippe, frère de Nicolas & fécond fils de Barthélemi,
mourut de Ia pefte le 11 août 14 8 ,
lailfant deux fils , Barthélemi II & François V a lori
: celui-ci fut un des grands-hommes de fon
tems, quatre fois grand gonfalonier, en 1484,
1489, 1493, 1497. Protecteur de Savonarole, il
périt en voulant le dérober à la fureur du peuple.
Il fut tué d’un coup d’arquebufe, avec fa femme &
fa fille 3 fa m.aifon fut pillée & brûlée. Philippe de
Comines l’appelle le principal homme de la ville.
Barthélemi I I I , petit-fils de Barthélemi I I , fut
aufli grand gonfalonier en 15245 mais , au milieu
des révolutions auxquelles Florence fut'en proie ,
s’étant attaché aux lylédicis , puis enfuite s’étant
armé contr’eux , il eut la tête tranchée à Florence
avec Philippe fon fils. Cofme de Médicis fit grâce
à Paul-Antoine , fr< re de Philippe & fils de Barthélemi
111, pris & emprifonné avec eux.
Nicolas Valori , oncle de Barthélemi III & fécond
fils de Barthélemi I I , eut aufli des fortunes 1
diverfes. Il pafifa par les principaux emplois de la j
République 5 il fut envoyé en ambafladé, puis exilé j
de Florence pour une confpiration réelle ou fup-
p ofée, en 1513,, .puis rappelé en 1521. Il fut fait
prifonnier au fac de .Rome, & mourut dans cette
ville. ,
Philippe, fon petit-fils fut décapité avec ceux
de fes pârens que nous , avons vu avoir le même
fort & pour la même caufe.
Branche de Valori, établie en France.
Gabriel V a lo ri, fécond fils de Taldo , s’attacha
au fervice de Louis Ier. de France ,,duc d’Anjou ,
roi titulaire de Naples, qui le fit vice-roi de Calabre.
- Barthélemi fon fils, hé le 6 mai 1376 , fut maître
de l’hôtel ( Magfier kof- itii ) de la reine Yolande
d’Arragon, femme de Lo,uis i l , duc d’Anjou,; roi
de Naples. Il e u t , en 1 4 1 7 , le gouvernement de
la ville & du château d’Angers.
Gabriel I I , fils ainé de Barthélemi, fut panne-
tier de: Louis 111, roi de Naples.;
Louis, fécond fils du même Barthélemi, fut
écuyer de Charles d’Anjou, comte du Maine. ■
Deux de leurs foeurs, Jeanne & Marie, furent
ce qu’on appeloit alors demoifilles du corps de madame
la dauphinè, Marie d’Anjou, femme du dauphin
Charles, qui fut depuis le roi Charles VII.
Jean, petit-fils de Louis, né le 29odobre 1484,
fut créé; } par le roi Louis X I I , chevalier de fon
Ordre, à la bataille dLMgnadel, le 14 mai 1509.
Jean II fon petit-fils fut tué à la .bataille de Cou-
tras , eh 1567.
G u i, fils de Jean I I , fut gentilhomme de la
chambre des rois Henri IV & Louis XIII, & chevalier
de 1 Ordre de Saint - M ichel, que les gens
de qualité recherchoient encore. .
Il fut bifaïeul de Jean - Jacques, lieutenant au
régiment de Bourbonnois, qui futbleflé, en 1743,
au pont de Dekendorf-fur-le-Danube, & mourut
de fa bleflure à lngolftat.
Dans la branche particulière dés feigneurs de la
M o t te ,, ifliie de la branche générale des Valori
français, & formée par Charles de Valori, feigneut"
de la Motte, fecond.fils de G u i , fils de Jean I I ,
dont il vient d’ être parlé, nous remarquerons :
Charles - Antoine, chevalier de Saint- Louis,
lieutenant-général de l’artillerie , & qui la com-
mandoit à Lille lorfqu’ ilfu t tué en défendant cette
importante place en 1708, contre le duc de Marl-
borough & le prince Eugène.
Louis-Gafpard, tué au fiége de Huy en 1705.
Charles-Gui leur frère aîné, fucceflivement ingénieur
du R o i , capitaine au régiment de Normandie,
brigadier des, armées en 1703, directeur
des fortifications des places de Flandre, maréchal-
de-camp en 1708 après la défenfe de Lille 5 lieutenant
général le 2 juillet 1710 après la défenfe
de Douai 5 gouverneur^du Quefnoy après la prife
de cette place, en 17125 commandeur de l ’Ordre
de Saint-Louis, après la prife de Landau & de
Fribourg, dont il avoit conduit les attaques; grand-
croix du même Ordre en 1722. Il mourut dans fon
gouvernement du Quefnoy, le 3 juillet 1734. H
étoit né le 24 feptembre 1655.
Charles-Antoine-Simon fon fils , chevalier de
Saint-Louis., brigadier des ingénieurs, puis comme
luidireéleur des fortifications de Flanare, mourut
en 1738, à Cambrai, lieu de fa réfidence.
Jules-Hippolyte fon frè re , chevalier de Saint-
Louis, s'eft vu obligé , par fa mauvaife fanté , de
quitter le fervice après la guerre de Bohême , où
il. avoit: fervi en qualité de capitaine .de grenadiers
au régiment de la Marine.
Gui-L ouis-Henri leur frère aîné fe trouva aux
batailles d’Oudenarde & de Malplaquet, fervit,
avec le régiment de Piémont, dont il étoit un des
officiers, dans Douai , dont les ennemis faifoient
le fiége en, 1710 , & fut blefle dans la belle &
longue défenfe; de.cette place. En 1713 il fervit
aux fiéges de Landau & de Fribourg, tant comme
c.aP?a^n? au régiment de Piémont, que comme
aide-de-camp de Charles-Gui fon p è re , qui di-
; rigeoit, comme nous l’avons d it, les attaques de
; ces places. Pendant la durée de ces fiéges il eut
un régiment d’ infanterie. Il fut fait chevalier de
Saint-Louis pendant la .régence. En 1716 il fut
reçu chevalier de juftice dans l’Ordre de Notre-
Dame du Mont-Carmel & de Saint-Lazare. En
1738 il fut fait brigadier, ambafîadeur en Prufle
auprès de deux Rois confécurifs , Frédéric-Guillaume
& Charles-Frédéric. Il fuivit ce dernier à
l’armée , fut témoin de fes premiers exploits & de
fa gloire naifîante , & refta onze ans dans cette
cour 3 c’eft le célèbre marquis de Valori, décoré
de ce titre pour cette ambafladé 3 il fut fait ma-
rechal-de-camp , puis lieutenant-général en 17-8.