
ne vouloit pas faire lui-même, il vouloit encore [
moins que d’autres eufîent la gloire de le faire, j
Il laifloit les Parthes s’emparer de l’Arménie , les r
Daces 8c les Sarmates envahir la Moefie , les Ger-
mains ravager les Gaules. Tyran jaloux 8c foup-
çonneux , il redoutoit plus les fuccès de fes gé- '
néraux , que les incurfions de fes ennemis.
OLESNIKI ( SbignÉe ) , ( Hifi. de Pologne ) }
paffe pour un des plus grands-hommes & des plus
fidèles miniftres que la Pologne ait eus. 11 etoit
d’une noble & ancienne famille 5 il fut fecrétaire
de Ladiflas Jagellon , roi de Pologne 3 il 4e fuivit
en cette qualité dans fes expéditions militaires.
Il eut le bonheur de lui fauver la vie. - Armé d’ un
fimple tronçon de lance , mais animé par le z è le ,
il démonta 8c renverfa un cavalier au moment où
celui-ci fondoit fur le Roi dans une occafion pé-
rilleufe. Olefniki n’étoit point guerrier 8c ne pré-
tendoit point l’être3 mais c’eft un devoir facré ,
c ’eft plus j c’eft un mouvement naturel dans tout
citoyen d’expofer fa vie pour défendre celle de
fon Roi. Olefniki entra dans l’état eccléfiaftique,
ik Ladiflas , qui n’ oublia jamais l ’obligation qu’il
lui avoit , lui donna ou lui procura 1 évêché de
Cracovie & le chapeau de Cardinal.’ Il l ’employa
d’ailleurs très7utilement en diverfes ambaflades ,
& le chargea des négociations les plus importantes.
Ladiflas éprouva jufqu’ à fa mort Olefniki
| OR ANTES ( Fr an ço is ) , ( Hifi. lût. mod. ) ,
cordelier efpagnol, eft connu pour avoir écrit
j contre le Livre des Institutions de Calvin 5 mais Calvin
fidèle, 8c ce miniftre trouva toujours le Roi re-
connoiflant. Ladiflas avoit reçu autrefois de la
reine Hedwige, fa première femme , un anneau
qu’il confervoit precieufement comme un gage
de la tendrefîe d’un objet tendrement aimé. En I
mourant il lailfa cet anneau à Olefniki comme à
l ’homme qu’il aimoit le mieux & auquel il devoit
le plus. Olefniki s’acquitta bientôt envers fa mémoire.
Auflitôt après la mort de Ladiflas, il fit
élire à Pofnanie, en 1434, le jeune Ladiflas, fils
aîné du Roi fon ami, & ce jeune Prince, devenu
depuis roi de Hongrie, ayant péri malheureufe-
ment à la bataille de Varnes eh 1444 ( v o y q ;,
dans le Dictionnaire, les articles Ladiflas I I &
Cefarini, ) le cardinal-évêque de Cracovie fit élire
Cafimir, frère du jeune Ladiflas, & rompit l ’af-
femblée où quelques Polonais avoient élu tumul-
tuairement pour roi de Pologne , Boleflas,. duc
de Mofcovie. Olefniki mourut à Sandomir lé premier
avril 145y , à foixante-fix ans, laifiant tous
fes biens aux pauvres, qu’ il avoit toujours nourris
pendant .fa vie. Régularité exemplaire dans lés
moeurs, fermeté inflexible dans le caractère pour
empêcher le mal & procurer le bien j la fidélité du
fujet toujours animée par les fentimens d’ un ami,
voilà ce que Ladiflas & fa famille trouvèrent conf-
tamment dans. Olefniki.
O PILIUS(Au re l iu s ) , (Hifi.lut. anc.'), grammairien
célèb re , auteur d’un ouvrage intitulé
Libri Mufarum, qui n’ eft pas venu jufqu’ à nous, 1
vivçit l’an 94 avant J. C.
eft bien plus célèbre que fon fbible adverfaire,
& le livre de Calvin eft bien plus connu que fon
obfcure réfutation. Orantes avoit aflîfté au Con-*
cile de Trente en qualité de théologien , & on
avoit diftingué un difcours qu’il y avoit prononcé
en 1562.11 fut confeffeur de dom Juan d’Autriche,
& enfin évêque d’Oviedo en 1581.
ORFANEL (H y a c in t h e ) , (Hifi. litt.mod. ) ,
dominicain efpagnol , né à Valence en 1^78, fut
millionnaire au Japon 5 il a écrit YHifioire de la
prédication de C évangile dans ce royaume. 11 igno-
roit la trifte part qu’il auroit à cette hiftoire.
N e f cia mens hominum fati fortifque futurs, , &c.
Il fut brûlé v if dans fa million. C ’eft un des martyrs
de la foi au Japon.
OLYMPIUS , fHifi. rom. ) , concurrent de
Stilicon dans la faveur d’H onorius, contribua
beaucoup à la perte de ce grand général 3 il l’avoit
préparée de loin par fes fuggeftions perfides, foit
auprès de l’Empereur, alors âgé de vingt-trois ans,
tk qui ne fut toute fa vie qu’un enfant 3 foit dans
le confeil, où il ne parloit que de la trop grande
puiffance & de l’ambition démefurée de Stilicort,
& où il formoit peu à peu la faélion fous laquelle
fuccomba enfin fon rival 3 foit auprès des Chrétiens
" qu’il alarmoit fur leur culte & fur leurs églifes,
en leur montrant toujours Eucherius, fils de Stilicon
, & encore payen alors, prêt à employer
tout le crédit de fon père à r’ ouvrir ou à relever
les temples des faux dieux. Stilicon, qui preften-
toit fa aifgrace 8c quiprévoyoitfa perte, marchoit
environné de foldats, & furtout d’ étrangers dont
il croyoitl’attachement à toute épreuve. Olympius
vint à bout de lui en débaucher la plus grande partie
, & de le réduire à chercher l’afile d’une églife.
Par la mort de Stilicon, Olympius crut s être
afluré le premier rang dans la faveur : il fe trompa.
Les Honorius ne favent ni choifir ni conferver leurs
miniftres : les mêmes intrigues qui avoient détruit
Stilicon , . detruifîrent Olympius: on le trouva
trop puiflant 3 on le jugea dangereux ; il fut dépouillé
de fes emplois, 8c obligé de fe bannir de
la cour pour éviter le fort de Stilicon 3 il y revint
cependant au bout de quelque tems, & continua,
fuivant l’ufage des intrigans & des ambitieux ,
à traverfer, à décrier tous ceux dont le crédit
alarmoit le lien 5 il s’oppofa de tout fon pouvoir
au mariage de là princefie Placidie, fôeur de l’empereur
Honorius, avec le fameux Patrice Conftan-
tius, qui, moitié par amour, moitié par ambition,
j & pour acquérir des droits à l’Empire, demandoit
ce prix de fes fervices & de fes victoires, & en
.1 étoit généralement jugé digne. Cette nouvelle
intrigue ne réutfit point à Olympius : il eut les
oreilles coupées, 8c finit par être afîommé à coups
de bâton, l’ an de J. C . 417.
OOSTFRISE ( C omtes d’ ). (Hifi. d’ A llem .)
L’Qoftfrife ou Frife orientale a eu fes Comtes &
fes Princes particuliers. Embden, qui en étoit la
capitale, ne reconnoît plus ces Princes, & s’eft
mife fous la prote&ion des Hollandais. L’empereur
Frédéric III avoit donné l’Ooftfrife en fief à ,
i ° . Ülric-Sirfenne, un des principaux feigneurs du
pays, qui fut proclamé dans Embden le 21 décembre
1464, 8c fut mis en pofleflîon folennellemënt
par la tradition de l’ épée-& de l’enfeigne.
20. Ennon , fils d’ Ulric-Sirfenne, fit le voyage,
de la Terre-Sainte. A fon retour, ayant appris
qu’Almethe fa foeur avoit été enlevée par un fei-
gneur weftphalien, il courut au milieu de l’hiver
aflîéger le ravifleur dans fpn château , 8c fe noya
en voulant palier un foffé fur la glace 5 c’étoit en
I491 * . . , m 30. Edzar fon frère, qui lui fuccéda, fit aufli le
voyage de la Terre-Sainte. A fon retour , il em-
brâlfa le luthéranifme qu’ il tâcha d’introduire dans
fes Etats 5 mais ce ne fut pas fans contradiètion.
Mort le 15 février 1 y 29.
4°. Ennon II , fon fils & fon fucceffeur, quitta
le luthéranifme pour retourner à la religion de fès
pères, puis il revint au luthéranifme avec plus d’ ardeur
, 8c l’introduifit en grande partie dans, fes
Etats î il pouffa même le zèle jufqu’ a piller les biens
des églifes. Mort en 1540.
y°. Edzar I I , fils 8c fucceffeur d’Ennon I I , vit
fes Etats fort troublés par la diverfité des religions.
Il augmenta cependant 8c embellit la ville d’Emb-
den. Mort en 1599;
6°. Ulric , frère aîné d’Ennon II (n°. 4 ) , & j oncle d’Edzar II (n°. 5 ) , eut, une deftinée fingu-
lière" 5 il perdit l’ efprit, quitta les habitations des
humains, & s’engagea, s’égara dans des forêts où
il ne fut trouvé que mort.
70. Jean, frère d’Ulric 8c d’Ennon I I , paffa dans
les Pays-Bas fous le gouvernement de Marie d’Autriche,
reine de Hongrie, foeur de Charles-Quint,
dont il devint l ’oncle par -fon mariage avec une
fille naturelle de l’empereur Maximilien 3 il fut fait
chevalier de la Toifon-d’O r , 8c eut plufieurs bons
gouvernemens dans les Pays-Bas. Mort en 1572.
8°. Chriftophe, fils d’Ennon II (n°. 4 ) j mourut
à la guerre de Hongrie en 1 y66.
90. Edzar I I , mentionné fous le n°i y, épotifa,
en iy y 8 , Catherine de Suède, fille de Guftave-
ya fa . Au milieu de la folennité des noces, Jéan,
frère d’Edzar , fut trouvé pendant la nuit dans la
chambre de C é c ile , foeur de Catherine, où il
s’étoit introduit par la fenêtre , à l’ aide d’une,
échelle de'foie. Il penfa en coûter la vie au téméraire,
qui ne mourut cependant qu’en 1592.
io°. Frédéric-Guillaume, arrière-petit-filsd’Ed-
zar I I , arrière-petit-neveu de Jean, dont il vient
d’être parlé, fut tué au fervice de l’Empereur dans
le combat de Kockeberg, en 1677.
1 1°. Chriftophe, fils puîné d’Edzar II, chevalier
de la Toifon-d’O r , 8c gouverneur de Luxembourg,
eft au nombre des grands capitaines de fon
tems.
12°. Charles-Othon fon frère mourutenHon-
grie en iéo-3% ■ ' . . ..
130. Rodolphe-Chriftien , comte d’Ooftfrife ,
petit-fils d’Edzar I I , fut tué en 1628 à vingt-fix
ans. ,
14e*. Ennon-Louis, comte d’Ooftfrife, neveu
du précédent, rendit de grands fervices à l ’empe-
reur Ferdinand I I I , qui le fit Prince de l ’Empire
en iéy4.
1 y°. Evrard-Chriftian-Guillaume, comte d’Ooftfrife,
né en 1667, neveu d’Ennon-Louis, étoit, en
1709, lieutenant-général de la cavalerie d’Hollande.
Mort en 1710.
O R IENTIUS, (Hifi. litt. mod. ) , écrivain ec-
cléfiaftiqué, évêque d’Elvire en Efpagne au fei-
zième fiècle. Dans la Bibliothèque des Pères 8c
dans le Tréfor de dom Martenne, on trouve fes
Avertijfemens aux Fidèles , bons préceptes de morale
én vers foibies.
, OSBORN (François) , (Hifi. lit t .m o d .) ,
écrivain anglais, partifan de Cjromw'el, &qui-eut
fous lui divers emplois. Il a laifle des Avis a fon fils
8c d’autres ouvrages. Mort en 1657.
OSORIO, (Hifi. ctEfp. ) , eft le nom d’ une ancienne
Maifon d’ Efpagne, illuftre par fes dignités
8c par fes alliances, laquelle defeend d’un Oforio,
feigneur de Villalobos, qui vivoit en 1149.
20. Son fils, Gonfalve Oforio, étoit majordome
de Ferdinand I I , roi de Léon.
30. Alvare-Nunez Oforio , arrière-petit-fils de
Gonfalve, étoit majordome du roi de Caftille,
Alphonfe X I , qui le créa comte de Traftamare ou
Tranftamare en 1328 3 mais la même année, ayant
été condamné pour félonie, il fut tué par Ramire
Guzman.
40. Pierre-Alvarez O forio, un de fes defeendans,
fut créé comte de Lemos, en I4 y 7 , par le roi de
Caftille, Henri IV.
Dans la branche-des comtes de Traftamare 8c
marquis d’Aftorga :
50. Pierre-Alvarez Oforio fut tu é , en 1360,
par les ordres de Pierre-le -Cruel, roi de Caftille.
6°. Jean-Alvarez , mort en 1 4 1 7 , fut majordome
du roi Henri III.
70. Pierre-Alvarez, fils du précédent, fut créé
comte de Traftamare par le roi Jean I I , en i44y.
8°. Alvare-Perez, fils "de Pierre-Alvarez , fut
créé marquis d’Aftorga en 1465.
9°. Dans la branche des comtes d’Altamira 8c
Monte-Agudo, marquis d’Almazan, Rodrigue de
Mofcôfo-Oforio fut tué à la guerre en Afrique,
l’ an j y i i .