
qui époufa Jean Stuatt 5 duc d'Albanie, & Cathe-
rine , mariée à Laurent de Médicis. La première
mourut fans enfans ,e n i y24 > la fécondé fut mère
de Catherine de Médicis, 8c celle-ci fut inftituée
héritière du comté d’Auvergne par Anne fa tante.
Catherine de Médicis eut pour héritiers Henri III
& la reine de Navarre,, .Marguerite de Valois.
Henri III donna le comté d’Auvergne à Charles de
Valois fon neveu, fils naturel de Charles IX2-
La reine Marguerite prétendit que Henri III fon
frère n’avoit pu en difpofer ainfi a fon préjudice ,
& Charles fut dépouillé du comté d’Auvergne
par arrêt du parlement de 1606.H en porta cependant
le titre jufqu’en 1619 , que le roi Louis XIII
lui donna le duché d’Angoulême. Marguerite de
Valois fit don du comté d’Auvergne au dauphin
Louis) fils aîné de Hënri IV , 8c qui fut le roi
Louis XIII. Elle s’en réferva feulement la jouif-
fance ; elle mourut en 161c. Alors Louis XIII
réunit le comté d’Auvergne a la couronne.
AUVERGNE (D au ph in s d’ ). Nous venons
de dire , dans l’article précédent, que Guillaume
IV, comte d’Auvergne , dépouillé par fon
onclé , avoir été réduit au territoire d’Jfioire & à
fes environs. Guillaume IV avoir époufé une fille
de Guigues I I I , dauphin de Viennois, de la race
d’Albon. Leur fils quitta, par dépit, les armes
d’Auvergne, prit celles des dauphins de Viennois
fes aïeux maternels, prit le nom & le titre
de Dauphin, & donna le nom de dauphiné d’Auvergne
a la portion de l ’Auvergne qui lui étcit rel-
tée > ainfi le dauphiné d’Auvergne eft né du dauphiné
de Viennois.
Béraud I I I , dauphin d’Auvergne, defcendant
des Princes qui viennent d’être nommés, eut pour
héritière Jeanne fa fille, qui porta le daupniné
d’Auvergne dans la branche de Bourbon-Montpen-
fier, laquelle finit, en 1527, dans la perfonne du
connétable de Bourbon , tué à l’ aflaut de Rome.
Mais Louife de Bourbon-Montpenfier, foeur du
connétable , avoit époufé Louis de Bourbon,
Prince de la Roche-fur-Yon , qui forma la fécondé
branche de Montpenfier. Les biens du connétable
de Bourbon avoient été confifqués 5 mais les traités
de Madrid en 1 <ji6, & de Cambrai en 1529,
©bligeoient François-1 à les rendre : il y eut en
conféquence, en i f } 8 , une transaction par laquelle
ce Prince céda , nommément à la fécondé
branche de Montpenfier, le comté de Montpenfier
te le dauphiné d’Auvergne. Cètte tranfaétion fut
encore confirmée depuis par d’autres tranfaébions
plus étendues 8c plus favorables encore à cette
branche de Montpenfier. Les fils aînés desçomtes,
puis ducs de Montpenfier, prirent le titre de
Princes-Dauphins.
Marie de Bourbon , héritière des ducs de
Montpenfier, époufa, le 6. août 1626, Gafton, duc
d'Orléans, frère de Louis X III, & de ce mariage
naquit la célèbre mademoiftlle de Montpenfier.
Obfervons que, fur leshtimérosquidiftinguen
les divers, foit comtes,foitdauphins d’Auvergne
du même nom, & fur certaines dates, il y a de la
diverfîté entre les auteurs 5 mais ces différences
n’ont rien d’important.
BAR ( C o m t é , puis D u ch é d e ) . Le comté de
Bar étoit d’abord uni au duché de. Lorraine. C e
fut en 1048 que ces deux Etats furent féparés.
Frédéric II , duc de Lorraine 8c comte de Bar,
ayant laifle deux filles , Sophie, qui paroît avoir
été l’ aînée, fut comtefle de Bar. Elle époufa Louis,
comte.de Moufqn 8c de Ferrette, qui rendit hommage
du comté de Bar au roi de France.
Leur poftérité malculine pofleda le comté de
Bar depuis 1082, époque de la mort de Sophie ,
jufqu’en 1364, qu’il arriva dans le comté de Bar un
changement dont nous rendrons compte dans un
moment. C e t intervalle de 1082 à 1364 fournit
treize comtes, parmi lefquels nous diftinguerons :
i ° . Henri I , qui fuivit le roi Philippe-Augufte
dans l’Orient, & mourut au fiége d’Acre en 1191.
2°. Henri II fon petit-fils, qui fe trouva fous le
même Philippe-Augufte à la bataille de Bovines ,,
& qui, ayant depuis été en Orient fous le roi faint
Louis , y fut tué dans un combat en 125- ç.
30. Robert époufa, en i364,laprincefîeMarie,
fille du roi Jean, 8c alors arriva le changement quë
nous avons annoncé. Lecomté-de Bar fut érigé en
duché par le roi Jean, en faveur du mariage de fa
fille avec Robert.
Edouard 111, duc de Bar , fils aîné de Robert 8c
de Marie , fut tué à la bataille d’Azincourt,en 141^,.
fans avoir été marié. Il laifloit pour héritiers fon
frère Louis I I , qui étoit cardinal, 8c Iolande fa
foeur, alors veuve de Jean I, roi d’Arragon. Iolande
< crut pouvoir difputer à un cardinal une, fouverai-,
neté temporelle. ; On n’avoit pas encore l’ exemple;
du cardinal Henri, qui fut roi de Portugal après;
la mort de don Sébaflien , ni beaucoup d’autres*-
exemples de cardinaux qui ont hérité de diyerfes
fouverainetés. C e procès fut jugé à l ’avantage du
cardinal Louis : le duché de Bar lui fut adjugé. 11,
le pofféda quelque tems , mais en 1419 il le céda
au prince René, petit-fils d’ Iolande : c’ eft ce fa-
• meux roi René, duc d’Anjou 8c roi de Sicile, un
des plus puifians Princes titulaires qui aient jamais
: exifté, mais qui ne pofleda que les titres d’ une
multitude de royaumes 8c de fouverainetés. Il pofféda
cependant le duché de Bar de fon ch e f, 8c le
duché de Lorraine du chef d’Ifabelle fa femme
fille de Charles I , duc de Lorraine. Parce mariage
les duchés de Lorraine & de Bar furent réunis, 8c
n’ont plus été féparés depuis. L’ époqiie de cette
■ réunion des deux duchés eft- l’ an 1419. Le duché
de Bar a été réuni à la couronne en 1735, en
même tems que le duché de Lorraine, 8c comme
annexe &.dépendance de ce duché.
I BEARN ( V ic o m t e d e ). Centulle, premier*
vicomte du Béarn , en fut invefti, à ce que l ’on
croit, par Louis-le-Débonnaire, en 820.
Ses aefcendans pofledèrent le Béarn de père en
fils jufqd’en 1134. On compte parmi eux des per-
lonnages célèbres ou dont la deftinée l ’a é té , tels
que, i° . Centulle - Gafton Ii, aflaflîné en ie68 par
les habitans du Soûle , pays qu’il avoit voulufub-
jûguer.
20. Centulle IV fon petit-fils, Prince fortpuif-
fant, qui rebâtit Oléron, qui faifoit frapper de la
monnaie d’or à fon coin , privilège dont aucun
autre vaflal de4a couronne ne jouinoit. Il mourut
aflaflîné, en 1088, avec fes gardes, dans la maifon
d ’un de fes vaflaux.
30. Gafton III fon fils alla, en 1,096, à la première
croifade, 8c s’y diftingua en 1118. Il eut tout l’honneur
de la prife de Sarragofle. Il fut tué par les
Maures, dans une embufcade, en 1130.
40. Centulle V , fils de Gafton III , fut tué en
1 1 3 4 , aufli à la guerre contre les Maures.
Guifcarde fa foeur lui fuccéda j elle avoit époufé
Pierre, vicomte de Gavaret, qui fit la fécondé
race des vicomtes de Béarn, laquelle finit en 1170.
Alors Marie de Gavaret, héritière de fa Maifon ,
petite-fille de Guifcarde, pour s’ afîiirer la poflef-
fion du Béarn, fë mit fous la protection de don Al-
phonfe I I , roi d’Arragon, & lui rendit hommage,
îet' 30 avril 1170, de toutes fes terres, & même du
Béarn, qui n’avoit jamais été aflujetti à l’hommage.
Les évêques de Lefcar 8c d’Oléron ratifièrent cet
hommage par crainte & par foiblefle. Marie époufa
Guillaume de Moncade, grand-fénéchal de Catalogne
, favori du roi d’Arragon. Les Béarn o is ,
choqués de tant d’aflerviflement au Roi 8c au
royaume d’Arragon, fe révoltèrent, & ne voulurent
ni de Moncade ni de fa femme ; enfin, en
1 1 7 4 , ils tranfigèrent avec eu x , fous la condition
que Marie de Gavaret 8c Moncade renonceroient
à tous leurs droits en faveur de Gafton V leur fils,
qui feroit élu par les Etats, 8c qui le fut. 11 rendit
hommage au roi d’Arragon de tout ce qu’ il tenoif
de lu i, mais non pas du Béarn. Il fut excommunié
pour avoir pris le parti du comte de Touloufe dans
la guerre des Albigeois. 11 mourut fans enfans, 8c
les Etats de Béarn prétendirent rèntrer dans leur
droit d’ élection.
Guillaume-Raymond, frère jumeau de Gafton V ,
qu’ils ne voulurent reconnoître qu’à condition de
l’élire, prétendit régner en vertu de fon droit héréditaire:
il fallut négocier. Les Etats , en 1220,
confentirent enfin à confacrer ce droit, mais à des
conditionsallez onéreufes,auxquelles Cuillaume-
Raymond fut obligé de fe foumettre. Il fervit le
roi d’Arragon à la conquête de Majorque, & fut
tué dans une aétion avec huit feigneurs de fa
Maifon, en 1223.
Gafton V I , fon fils , s’étant beaucoup occupé
des troubles du Languedoc, 8c ayant pafle tour-
à-tour dans les divers partis, fut fait priibnnier, en
1230 j par Simon de Montfort, qui le conduifit en
Angleterre. Etant mis en liberté, il rentra dans
ces tri ites, querelle s & fut excommunié. Il prit part
aufli aux affaires de l ’Efpagne , & y fit la guerre-
avec fi -ccès. Il ne laifla que des filles : il en choifit
une poiuvJbn héritière dans le Béarn ; il la maria
au comte de Foix, Roger-Bernard, à condition que
le Béarn 8c le pays de Foix feroient unis a perpétuité.
Gafton VI mourut en 1290. Le Béarn pafla.
fucceflivement, par mariages, de la Maifon de
Foix dans celle d’A lb re t, 8c de celle-ci dans celle
de Bourbon, 8c fut réuni à la couronne par 1 avènement
de Henri IV.
BEAUJOLOIS ( C o m t é de ). Les comtes de-
Beaujolois defcendent de Guillaume I , premier
comte du Lyonnois & du Forez. ( V^oye^ l'article
Lyonnais & Fore\ . ) Guillaume I. eut deux fils :
Guillaume I I , qui fut la tige des, comtes de Lyonnois
8c de Forez , 8c Bérard , q u i, en 891 , eut
le Beaujolois pour partage. Sa poftérité mafculine
pofleda le Beaujolois jufqu’en l’an n 6 $ . C et intervalle
eft rempli par onze comtes fucceflifs %
parmi lefquels nous remarquerons :
i° . Humbert III, qui fe diftingua principalement
par un goût bizarre 8c opiniâtre pour la vie mo-
naftique, au milieu des défordres de la vie la plus
licencieufe. Il avoit époufé A lix , fille d’Amé III,
comte de Savoie. II. alla dans la Tefre-Sainte, 8c
fe fit Templier. Sa femme le fit condamner à retourner
avec elle. Héraclius, archevêque de Lyon,
en porta la fentence : le Pape la confirma, 8c releva
Humbert de fes voeux. Celui-ci s’étant ligué
avec le comte de Mâcon contre Renaud I I , fei-
gneur deBrefle, fit une guerre heureufe, où Ulric,
fils de Renaud, fut pris par Humbert. Renaud fut
obligé de lui donner une partie du pays de Dombes
pour la rançon d’Ulric. Après avoir agrandi fes
Etats, Humbert, n’ayant plus de femme qui put le
rappeler malgré lui de l’état de moine à celui de
Prince, fe fit religieux à Cluni, 8c y mourut en
i n s -
20. Humbert IV fon fils fonda Villefranche /
8c en fit la capitale du Beaujolois^ '
30. Guichard I I I , fils de Humbert I V , fut e n voyé
, en 12 10, par le roi Philippe-Augufte, am-
bafladeur auprès du pape Innocent III. En paflant
à Aflife, il vit le fameux François, fondateur des
Cordeliers, duquel il obtint, comme une faveur
fignalée , trois de fes religieux pour fonder à Vil-
lefranche le premier monaftèrexle cet Ordre qui
ait exifté en France. Il accompagna, en 12 15 , le;
Comte d’Artois dans une expédition en Angleterre,
& y fut tu é , en 1216 , au fiége de Douvre. Guichard
fon fécond fils fut la tige des feigneurs de
Montpenfier.
- 40. Humbert V , fils aîné de Guichard III , fut
un des plus grands capitaines de fon fiècle. 11 fervit
contre les Albigeois en 1239, conduifit Baudouin
de Courtenay, fécond du nom, à Confia**-
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