
commiflaires pour examiner tous les titres de
l'O rd re , & voir fi la commanderie générale pouvoir
être rétablie. L'affaire traîna en longueur ;
mais enfin le R o i, par arrêt du confeil d 'Etat, du
4 janvier 1708^ confirma celui de i-joo 3 & ordonna
que l'hofpitalité feroit rétablie & obfervée^ dans la
commanderie générale , grande maîtrife régulière
de l'Ordre du Saint-Efprit de Montpellier j par le
commandeur-général. grand-maître régulier qui y
feroit inceffamment rétabli. C e t Ordre s’eft con-.
fervé en Pologne , 8c fleurit encore en Italie. Ses
principales Maifons en France font à Dijon , Be-
fançoiij Polignv 5 Bar-fur-Aube , Sainte-Phaufel en
A lface . & Auray en Bretagne. Les religieux font
habillés comme les eccléfiafliques : ils portent
feulement une croix de toile blanche à douze
pointes fur le côté gauche de leur foutane & de
leur manteau : ils ont dans l'églife une aumuffe de
drap noir j doublée & bordée d'une fourure noire.
Ordre de Saint-Lazare.
Ordre militaire 5 fut établi par les Chrétiens
occidentaux , dans le tems qu'ils tenoient la Terre-
Sainte. 11 étoit différent des Ordres des Templiers,
des chevaliers teutons & des chevaliers de Saint-
Jean-de-Jérufalem. Son inftitut étoit de recevoir
les pèlerins dans des maifons fondées exprès , de
les conduire par les chemins 8c de les défendre
contre les Mahométans. Les Papes lui donnèrent
de grands privilèges 3 & les Princes de riches pof-
fefïions. Le roi Louis VII > dit le Jeune3 lui donna ,
Pan 1 1 5 4 , la terre de Boigny près d'Orléans , où
les chevaliers de Saint-Lazare fixèrent leur réfi-
dence j après que les Chrétiens eurent été chafles
' de la Terre-Sainte : ils y gardoient leurs titres,*,1 &
ils y ont toujours tenu leurs aftemblées. Dans la
fu ite , comme ils étoient devenus inutiles-, ils
furent négligés 8c méprifés, de forte que les chevaliers
de Malte obtinrent facilement dlnno.cent VIII
la fuppreffion de cet Ordre & fon union avec le
leur 5 mais ceux de France s'en étant plaints au
parlement, il y fut ordonné que cet Ordre fubfif-
teroit féparé de tout autre. Le pape Pie IV en
donna la maîtrife , en Italie feulement, a Janot de
Caftillon fon parent, l’an 156j 5 ce qu'il confirma
par une bulle , o ù , parlant de l'ancienneté de cet
Ordre, il en rapporte l’établiffement au tems de
faint Bafile , ajoutant qu’il fut augmenté fous Da-
mafe I & fous les empereurs Julien & Valentinien.
A la vérité, faint Grégoire deNazianze parle d'un
hôpital fondé par faint Bafile fous le nom àe Saint-
Lazare , mais non pas d'un Ordre militaire : il en
eft de même de ce qu'on dit de cet Ordre du tems
du pape Damafe I & des autres. Après la mort
de Janot de Caftillon en l'an 1572, le pape Grégoire
XIIT déféra la dignité de grand-maître au duc
Emmanuel-Philibert de Savoie 8c à tous fes fuc-
ceftëurs, & unit cet Ordre avec celui de Saint-
Maurice de Savoie j mais ce changement n'eut
point lieu à l'égard de la France, où Aymar de
Chattes, chevalier de M alte , conçut l'env-ie de
faire refleurir cet Ordre. Philippe de Nereftang ,
gentilhomme de grande v.ertu & - capitaine des
gardes-du-corps, lui fuccéda dans ce deftein, &
employa fi heureufement fon crédit auprès de
Henri IV , que ce monarque l'en fit grand-maître
l'an i 6g8 , & obtint du Pape une bulle fort avan-
tageufe pour cet O rd re, qui eft pour la France
ce que celui de Saint-Maurice 8c de Saint-Lazare
eft pour ceux d'au-delà des monts. Les chevaliers,
entr'autres privilèges, ont le pouvoir de fe marier
8c de tenir des penfions fur des bénéfices confiftc-
riaux. Cet Ordre a encore été rétabli 8c mis en vn
plus haut luftre fous le règne de Louis X IV , & pli s
peut-être encore fous celui de Louis X V . M. le duc
de Berry fon petit-fils (depuis Louis X V I) en a éié
grand-maître. Quand il fut parvenu à la couronne,
ce fut Monfieur, comte de Provènce, qui le remplaça
dans la gr-ande-maîtrife, 8c alors cet Ordre
eut un tel éclat & prit une fi grande faveur dans
le public, que l'Ordre même du Saint-Efprit eût
pu en prendre quelqu'ombrage. Dans ces derniers
tems, M. Gautier de Sibert a écrit l'hilloire de
l'Ordre de Saint-Lazare. Cet Ordre a été uni en
j 608 à celui de Notre-Dame du Mont-Carmel,
érigé en i6oy par Paul V , à la requifition de
Henri IV.
Grands-maîtres de l'Ordre de Saint-Lazare3 fy commandeurs
de Boigny.
1099. Frère Gérard , fuivant le Père de Saint-
Luc.
1177. M. Thomas de Semville, maître 8c procureur
général de l'Ordre , 8e chevalier de Saint-
Ladre-de-Jérufalem 8e chapitre de Boigny.
1300. Frère Jean de Paris, mort en 1304. Le
Père de Saint-Luc cite cetteinfcription de là Sainte-
Chapelle de Boigny : Cy gît Fr. Jean de Paris,
chevalier 3 jadis maître de l'Ordre de Saint-Lazare-de-
Jérufalem, qui trépajfa Lan de grâce 1304 , le lundi,
deuxieme jour du mois de janvier ,* priez Dieu pour
Lame du défunt.
1 35-4. Frère Jean de Couras, chef 8e maître de
tout l'Ordre de Saint-Lazare-de-Jérufalem. Touf-
faint de Saint-Luc.
1377. Jean de Beynes, chef général & maître
de tout l'Ordre de Saint-Lazare, tant deçà que
delà la mer. Saint-Luc.
Il eft enterré à Boigny, 8c on lit ce qui fuit fur
fa tombe : De Beynes 3 chevalier, jadis nu-itre de
VOrdre^de Saint-Ladre-de-Jérufalem. Tout le l'efte
eft effacé jufqu'à ces mots : Priez P* eu Pour ^ame
du défunt.
1400 jufqu'à 1453. Pierre des Ruaux, maître
de tout l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérufalem. Saint-
! Luc. •
j 1481. Frère Pierre le Cornu. Saint-Luc dit que,
r dans un acte capitulaire du mardi des fériés de la
Pentecôte
Pentecôte 1481, il eft déclaré que ledit le Cornu
avoit fuccédé au grand-maître des Ruaux, 8c qu'il
prenoit dans cet aéte la qualité de chevalier, grand-
maître-général de tout l ’ Ordre noble chevalerie de
Saint-Lazare-de-Jérufalem, deçà & delà la mer.
1488. Frère François d'Amboife,maître 8cchef
général de tout l’Ordre de Saint-Lazare-de-Jéru-
falem. Saint-Luc.
1494 3 1 jo ô , t y r 1. Frère Agnan de Marcul.
i y n . Frere François de Bourbon. Saint-Luc
cite un aveu du 18 juin i y i i .
I y47• ^r^re Claude de Mareuil. Le Père Saint-
Luc cite l'arrêt du parlement, du 16 février 1547,
où ledit Claude de Mareuil eft établi commandeur
de Boigny 8c maître-général de FOrdre de Saint-
Lazare-de-Jérufalem. Cet arrêt 8c plufieurs autres,
ainfî que divers aétes cités par le Père Saint-Luc,
font aux archives de l'Ordre.
II y a d'autres arrêts du dernier janvier 1444 ,
B 2.0 août 1447, 18 août 1548 , ly juin iy4 9 ,
l8 juillet i y y i , concernant Claude de Mareuil &
l'Ordre.
1 5T4- Frère Jean de Conti. Le Père de Saint
Luc cite un a£te capitulaire d'un chapitre général
tenu à Boigny aux fêtes de la Pentecôte, dans
lequel ledit frère Jean de Conti eft établi maître-
général de tout l'Ordre & chevalerie de Saint-
Lazare-de-Jérufalem , deçà & delà la mer, 8c
donne à un chevalier natif de Calabre l'adminif-
tration des biens dépeadans de l'Ordre au territoire
de Suefiano dans la Pouille, à la charge de
deux cent vingt florins.
1 jô y . Frere Jean de Lévi. Le Père de Saint Luc
ditqu'il fut pourvu de cette charge par Henri I I ,
qu'il obtint des bulles en cour de Rome, 8c qu'il
fe"démit de fa charge entre les mains du Roi. il
cite un arrêt du grand-confeil, du 10. décembre
H jT 3 dans lequel ledit de Lévi eft nommé
prieur 8c commandeur du prieuré & commanderie
de Boigny, grand - maître 8c adminiftrateur de
l'Ordre de Saint-Lazare.
| fjljg gj ]S7 l 3 IJ74- Frère Michel de Seure,
Aux archives , arrêts du parlement 3 du 1 8 janvier
* • 1 >74, où ledit de Seure eft établi
chevalier de l’Ordre de Saint-Jean-de-Jérufalem ,
commandeur de là commanderie de Boigny, grand-
maître 8c adminiftrateur de Saint-Lazare-de-Jéru-
falem.
& grand-maître de l’Ordre de Notre-Dame du
Mont-Carmel.
16 12 , 1 6 octobre. Claude de Nereftang, grand-
maître de Saint-Lazare 8c de Notre-Dame du
Mont-Carmel.
1639. Charles-Achille, marquis de Néreftang ,
reçu en furvivance le 16 août.
ié4y. Ledit M. Charles -Achille, marquis de
Néreftang.
1673. M. François le Tellie r, marquis de Lou-
vois, grand-vicaire-général de l’Ordre de Notre-
Dame du Mont-Carmel 8c de Saint-Lazare-de-
Jérufalem , fur la démiffion volontaire de M. Charles
Achille, marquis de Néreftang.
1693. Philippe de Courcillon , marquis de
Dangeau.
1721. Fouis, duc de Chartres, puis duc d'Orléans
, fils du Régent.
Après la mort de M. le duc d’Orléans , arrivée
en 1752 3 le Roi a été quelques années fans donner
de grands-maîtres aux Ordres royaux, militaires
8c hofpitaliers de Notre-Dame du Mont-Carmel
8c de Saint-Lazare-de-Jérufalem ; indifférence ou
négligence dont on peut croire que ces Ordres
ne fe trouvèrent pas bien. Déterminé enfin à
relever ces Ordres , il a nommé pour grand-
maître, en 17 5 7 , M. le duc de Berry, fils de
France, 8c le pape Benoît XIV, mort en 1758 , a
accordé à ce Prince les bulles néceflaires, qui ont
été enregiftrées la même année au grand-cônfeil ,
8c, attendu la trop grande jeunefta du Prince, âgé
alors d'environ trois ou quatre ans , Sa Majefté a
nommé, au mois de juin de la même année,
M. Louis Phelypeaux, comte de Saint-Florentin,
confeiller en tous fes confeils , miniftre 8c fecré-
taire d'Etat, pour régir , adminiftrer 8c gouverner
ledit Ordre, iufqu'à ce que le nouveau grand-
maître fut en âge d'en prendre par lui-même l'ad-
miniftration. Le Roi voulant aufli pourvoir aux
moyens les plus propres à foutenir lefdits Ordres
avec fplendeur , a jugé à propos d'expliquer, par
un nouveau réglement, fes intentions fur le nombre
des chevaliers dont il veut qu'ils foient à l'avenir
compofés , 8c fur les qualités des perfonnes qui y
feront admifes. C e nouveau réglement, en date
du 1 y juin 17 5 7j eft compris en quinze articles,
dont les principaux font : Que nulle perfonne
ne pourra être reçue 8c admife à l'avenir par le
grand-maître defdits Ordres , qu'elle n'ait fait fes
preuves de la religion catholique, apoftolique 8c
romaine, 8c celles de quatre degrés de nobleffe
paternelle feulement, le novice compris parmi les
degrés > que le nombre des chevaliers fera fixé à
l'avenir à c en t, y compris les eccléfiaftiques,qui
ne pourront y occuper plus de huit places, & qui
ferpnt obligés aux mêmes preuves que les chevaliers
laïcs ; qu'on recevra par préférence à toute
autre confïdération, les perfonnes qui feront ou
qui auront été employées au fervice de Sa Majefté
dans l'intérieur du royaume, près de fa perfonne ,
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