
Sachons-lui gré encore de tant de jolis v ers, de
ehanfons anacréontiques, pleines de gaîté ou de
délicateffe, de toutes ces précieufes bagatelles que
le goût préfère à tant de gros ouvrages, meme
bons dans leur genre. 11 eft mort doyen, & de
l'Académiefrançaife, & de l'Académie des belles-
lettres.
T e l a été M. de Nivernois dans les lettres. Si
depuis ce tems il a exifté quelque fociété littéraire
qui fe foit privée volontairement de tant de
talens , de raifon & de grâces , par la puiflante
confidération que celui qui les poffédoit , étoit
baron romain, noble vénitien, grand d’Efpagne&
pair de France, je ne puis qu’admirer en filence
un fi beau civifme & des motifs fîphilojopkiques ( i ).
( i) M. de Nivernois avoit époufé en premières noces
une foeur de M. de Maurepas, dont il avoit eu madame
la comtefle de Gifors & madame la duchefle de BrilTac.
On fait par quel crime exécrable cette femme aimable,
la vive image de fon père j eft reftée veuve en pz. M. de
Nivernois s’eft remarié avec madame de Rochefort»
fille de M. le maréchal de Brancas, qui lui a été bien
promptement enlevée.
CHRONOLOGIE.
CHRONOLOG I E .
h a q u e fcience,donner; en dans la nouvelle à E à ncyclo- I
pêdie méthodique; ayant fon Dictionnaire part, *
dique on a-imaginé de quelque forte chacun
méthofur
de ces Dictionnaires le mérite d’un Traité chaque fcience^, en indiquant seulement
l’ordre dans Jéquel les divers articles doivent être
Jus pour former cette efpèce de Traité. Ainfi,-tandis
qu’ on fuit l’ordre alphabétique, feul ordrequ^admette
un Dictionnaire, on indique l’ordre des
matières, feule méthode vraiment inftruétive, qui
met chaque objet à fa p lace, &. fait marcher graduellement
de connoiffance en connoiffance $ mais
cette opération utile ne peut avoir lieu pour le i ’
Dictionnaire hiftorique-, ou plutôt -elle s’y trouve
toute faite par la chronologie, & la chronologie
fe trouve ici extrêmement Amplifiée par l’indication
qui eft faite de l ’époque des divers articles
par les années avant Jéfus-Chrift pour l ’hiftoiie
ancienne, & par les années de l’ere chrétienne
pour l’hiftoire moderne.
Cependant il appartient à l’hiftoire de faire con-
noître les principaux calculs, les principales méthodes
de fupputation des tems, employées par de
grands peuples. .
Pour éviter toute confufion Omettre plus de
clarté dans la fuite des tems, on 1-a divife en plu-
fieurs époques principales. On divife, par exemple,
l’hiftoire fainte en fix grandes époques :
La première eft celle de la création du monde.
La fécondé commence au déluge.
La troifième à la vocation d’Abraham.
La quatrièmes la fortie d’Egypte.
La cinquième à la fondation du temple de Jé-
rufalem.
La fixième eft celle de la liberté rendue aux
Juifs par Çyrus.
Telles font lès époques adoptées par quelques
favans, & marquées dans lès tablettes chronologiques
de l’ abbé Lenglet Dufrefnoy j mais cette
divifion eft arbitraire on pourroit prendre d’autres
époques, les multiplier, les fubdivifer autant
qu’on le jugeroit nécefiaire pour une plus grande
clarté.
11 y a , d’après l’Écriture-Sainte, quelques difficultés
dans la fupputation des tems. Tantôt le texte
hébreu vulgaire, d’accord avec le texte hébreu
des Samaritains & avec la vulgate, diffère du calcul
des Septante ; tantôt ce même calcul des Septante ;
eft en oppofition, d’ un côté, avec le texte hébreu
vulgaire & la vulgate 5 de l’ autre, a véc le texte hébreu
des Samaritains. Les favans ont trouvé des
moyens affei naturels d'expliquer & de concilier
ces différences, & ces difficultés n’ arrêtent plus
Hiftoire. Tome VI. Supplément. '
que ceux qui ne font pas fâchés de trouver des
difficultés.
L’hiftoire fainte eft la feule qui remonte jufqu’ à
là création du monde. L’ hiftoire- profane a une
origine bien poftérieure, &r la première partie de
cette hiftoire, qu’on, appelle l’ hiftoire ancienne,
eft moderne èn.comparaifon de l’ hiftoire fainte.
On adapte, comme on peut, les principales
époques, de-cette hiftoire profane ancienne aux
époques à peu près contemporaines de l’hiftoire
fainte, mais tout cela n’ eft pas fans difficulté.
Quant à l’hiftoire profane moderne, qui commence
ave£ l’ ère-chrétienne, on la divife auffi en
f i x principales époques, dont les unes font comme
une fuite de l ’hiftoire facrée, en ce qu’elles concernent
l’ hiftoir'e de là religion chrétienne ; les.autres
ne la concernent que d’une manière indirecte ,
& appartiennent plus particuliérement à l’hiftoire
profane.
L’hiftoire moderne a furl’hiftoire ancienne l ’avantage
d’une plus grande certitude, & pour les faits ,
& pour leurs dates.
Les fix grandes époques de l ’hiftoire moderne
font :
i ° . La naiffance de Jéfus-Chrift. *
20. Le concile-général de Nicée, en 3 2.5*, fous
Conftantin.
3°. L’ avétiement de Charlemagne à l’empire.
40. L’ avénement de Hugues Capet à la couronne
de France.
50. L’avénement de Rodolphe de Hasbourg à
l’empire.
6°. L’avénement de la branche royale de Bourbon
au trône de France.
Les patriarches, les.juges, les pontifes, les
papes, les empereurs, les rois, les archontes, les
confuls, & c . tous ceux qui ont gouverné les hommes
, foit à titre de prêtres, miniftres de la religion,
interprètes des lois divines 5 foit à titre de
magiftrats, légiflateurs ou interprètes des lois humaines,
étant ce qui marque le plus dans l’hiftoire,
lès liftes de ces per.fonnages ;, la durée de .leur vie
ou de leur règne, lors même qu’ ils n’ ont rien fait
de remarquable, font ce qu’il y a de plus propre
à fixer la chronologie dans les diverfes parties de
l’hiftoire.
H I S T O I R E S A I N T E .
PATRIARCHES. .
, Le calcul le plus généralement reçu , ne mettant
que quatre mille ou quatre mille quatre ans
entre la création du monde & l’avériement de Jé-
F f f