
».Gardes; que quan4.il J.eferqit«encore, il feroit
«À y capable d’eh faire les fondions ; qu'il fe le
» difqit fans . ce lle , & qu’ avec tout :çe.la il ne
» ppuvq.it fe confoler de -ne l’être -.plus , depuis
» tant d’années qu’ il avoit. perdu fa charge.5;qu’ il
» n’en avoit jamais pu arracher le poignard de
» fon coeur ; que tout .ce qui lui-en rappéloit le
» fouvenir le mettoît hors de lui-même , & que
» d’entendre dire que fa femme alloit mener ma-
» dame de Poitiers voir une revue des Gardes-
» :du-corps dont il n’étoit plus rien ,Jui_avoit ren-
» verfé la tête , & l’ avoit rendu extravagant au
» point^oii je l’ a vois vu.5 qu’il n’.ofoit plus fe mon-
» trer devant perfonne après .ce trait de folie;
».qu’il alloit s’enfermer dans, fa chambre , & qu’il
» fe jetoit a nu-pieds pour me ^conjurer d ’aller
» trouver fa femme, & d’obtenir qu’elle voulut
» avoir pitié d’ un vieillard infenfé qui mouroit
» de douleur & de honte, & qu’elle daignât lui
» pardonner. Cet aveu.fi fincère .& fi douloureux
» a faire me pénétra : je ne cherchai plus qu’à
» le remettre & à le confpler. ,Le raccomroode-
» ment ne fut point difficile : nous le tirâmes , de
» fa chambre, non fans peine, & il en eut vifi-
» blement une grande, pendant quelques jours,
» à fe montrer. »
La preuve .que ce .feutraient d’une ambition
affligée humiliée étoit véritablement dans fon
amè, & que ce n’étoit pas une défaite pour excu-
fer .un fimple trait d’humeur, & fuppofer un
motif à.la fcène fcandjàleufe qu’ il avoit donnée ,
c’ eft ce qu’ a joute M..le duc 4e Saint-Simon.
« Cette folie de-.capitaine des Gardes domi-
» noit fi cruellement fendue 4e Lauzp.n, qu’ il s ha-
» billoit fouvent d’ un habit.bleu ji galons d’argent,
» .qui, fans ofer être fe.mblable à l’ uniforme des
» Gardes-du-çorps aux jours de .revue ., en ap-
» prochoit tant qu’il pouvoit, mais reffembloit
» bien plus à celui des capitaines 4es cbafles des
» capitaineries royales, & l’a.uroit rendu ridicule
» f i , à force de fingularités, il n’.y eu,t accoutumé
» le monde, & ne fe fut rendu fupéjieur à tous
» les ridicules..»
Qn eût pu avoir pitié de fa foiblefle fi lui-
même n’ avoit pas toujours été .fans .pitié pour
les foiblefles & les ridicules des autres. « Avec
» toute fa politique &.fa fouplefle, dit M. le duc
» de Saint-Simon, il tomboit fur tout Je monde
» par un mot acéré le plus piquant, le plus per-
» çant, toujours en toute douceur. Les miniftres
» les généraux d’armée , les gens heureux &
» leurs familles étoiept les plus maltraités, i l avoit
» comme ufurpé le droit de tout dire, de tout
» faire, fans que qui que ce fût alors pfat s’en
» fâcher. Les feuls Grammont étoient exceptés.;
» il fe fouvenoit toujours de l’hofpitalité & de
» la protection qu’il avoit trouvées .chez eux au
.»commencement de fa vie. 1] les .ajmoit .3 il s’y
.» intérefloit ; il étoit en refped devant eux. Le
»-vieux comte de Grammont en abufoit, & yen-
»■ :ge.O:it h . epur.par. les brocards.pu’il.lui hlcboit 4
»■ tout propos, fans que.le.'duc-.Je Lauzunlui en
» rendit .jamais .aucun ni s’en fâchât;.mais il l’ évi-
» tpit. .doucement. . . . . »
En mettant à part le fentiment de là, reconnoif-
fance, .le cauftique Lauzun, fi doux & j i patient
avec le cauftique Grammont,, fi .rappelleroit
.ce la Rancune du Rj-man comiqueredoutable à
tous fes compagnons, & qui,, avec le feul Deftin,
étoit doux comme un a g n e a u & fe montrait
devant lui raifonnable , autant que fon naturel le
pouvoit permettre. On a voulu aire qu’ il en avoit
été battu........On pourrait croire de même que
'le duc de Lauzun avoit été battu par le comte
‘de Grammont à ,ce jeu d’épigrammes .& de malignité
, ou ils ptoient tous doux de fi rudes joueurs.;
mais fi ,1e filençe & ..la modération de Lauzun
avoient réellement & uniquement le motif vertueux
allégué par le.duc de Saint-Simon, c’étoît
un grand défaut de délicatefle au comte de Grammont
d’y „avoir fi peu d’égard : c étoit percer un
ennemi, ou p lutôt un ami à terre.
M. de Saint-Simon rapporte un mot du duc de
Lauzun au Régent, mot qui, avec toute la:me-
fure & toute la convenance poffible, a le jufte
degré de malignité qui pouvoit le rendre plai-
faftt fans le rendre bleflant. M. de Lauzun de-
mandoit pour l’évêque de Marfeille ( Belfunce
de Caftelmoron ) , fon neveu, une abbaye que ce
Prélat avoir bien méritée par fa charité coura-
geufe & fôn zèle généreux pendant la pefte de
. Marfeille ; .cependant il fe fit une promotion, &
l’évêque de Marfeille „fut. oublié. Le duc de Lauzun
feignit de l’ignorer, & courut demandera
j.M. le duc d’Orléans s’ il avoit eu la bonté de
! fe reffouv.enir de l’eyêque de Marfeille ( comme
après -s’être caché fous le lit de madame de
Montgfpan pour entendre .fa converfation avec
Louis X IV , il avoit été lui demander fi elle avoit
eu la bonté de fe fouvenir de’ lui auprès du Roi )..
Le Régent rougit & fut embarrafle.. « M. de Lau-
» zun, comme pour lever l’embarras, lui dit d’un
» ton doux & refp.eétueux • fe.igneur fera mieux
» une autre fo i s , .& avec .ce farcafme il rendit le
» Régent muet., & il s’en alla enfouriant. Le mot
».courut fort.,..,. » M. le Régent fit mieux ^en effet
une autre fois , & répara noblement cet oubli,
quoiqu’.alpr.s M . de Lauzun fût mort, ou peut-
être .parce q u’il étoit mort.
Lè duc de Lauzun eut à fupporter à quatre-
vingt-dix .ans & quelques mois le plus infuppor-
table de tops les maux, un cancer dans la bouche.
«Il le fupporta, dit M. de Saint-Simon, avec une
»fermeté & une patience incroyables, jufqu’à
» la fin , fans p la in te s fa n s humeur , (ans le
» moindre contre-tems, lui qui étoit infuppor-
» table à lui-même,.. . . . 11 ne fongea qu’à mettre
» un tel état à profit, & qu’à fe préparer à la
» mort.
» Quand nous le voiyons , rien de mal-propre ,
» rien de lugubre, rien de fouffrant.: polîtefle ,
» tranquillité, converfation peu animée, fort in-
» différente à ce qui fe pafloit dans le monde,
» parlant peu, difficilement, quelquefois pour paras
lef de quelque ch’ofé ; peu ou point de morale,^
» encore moins de fon étàt ; cette uniformité, fi
» courâgeiifé &fi"paifible, futé'gâle, quatre mois'
.» durant, jufqü’ à -la fin......... Il reçut-tous fes
sa facremensâvtc beaücoüpvd’ édification, & c o n -
» fèrva fa tête entière jufqu’au-dernier moment.
» Il donna en m'ourant les plus - grandes marqués'
» d’ëftîme & d’âffeétion à^madâme la'düchêflfe de
a? Lauzun. »
LEYOT-( Voye 1 (J ean d e ).'dâfis ce volume)
LO S LA N G E , (Hiß. déFt.):, château düBàs-
Jimofîn, qui a donné fon nom à une ancienne
famille, déjà confidérable des le douzième fiècle',
& alliée dans la fuite au;x Fénélons, aux T hémi-
nés , aux Genouillàc, aux Cruffol, aux^ Beaumoht
du Repaire, & c . & , ce qui eft un titre préférable
à tous 4ës autres, cette famille compte beaucoup-
de viélimes de là patrie.
i° . Hugues de- Loftan ge I feigneUr de Saint--
A lv a ite i chevalier de l’Ordre: du Roi ,. gentilhomme
de la chambre , fervit utilement les rôis
Charles IX^& H enriiiL
20. Louis de Loftange fon' arrière'-petit-fils
perdit un heil à la bataille de Senef, fut'noyé
dans la Dordogne en 1705-:
30. Dans la branche des marquis dé Béduër,
Louis-François de Loftange, tige dé cette branch
e , & fils puîné de Hugues de Loftange (ii°. 1 ) ,
fervit avec diftinéiion dans les armées des rois
Henri IV & Louis XIII.
40. François-Louis de Loftange, marquis de
Bèduer, petit-fils du précédent, colonel des milices
du Rouergue, futblefle & fait prifonniérprès '
dé Francfort en 1674. Il eut feptfils, qui'tous , à
la réferve d’un feul, lequel s’ étoit fait religieux
auguftim, verferent leur «fang pour-la-patrie i
y®. Louis-Henri de Loftange, l’ aîné de ces fept
fils, fut-.bleffé à la bataille dé Fleurus, en 1690.
6°. Emmanuel, marquis de Loftange ( le troi-
fième), capitaine de cavalerie, fut tué en Flandre ,
en ( 1702-. ^ <
70. Jacques (le quatrième), dit le chevalier de
Beduer, auffi capitaine de cavalerie, fut tué à la
•bataille de Fridelinghen, auffi en 1702.
8°. Laurent ( le cinquième ) , dit le marquis de
Loftange , auffi capitaine de cavalerie, futblefle
au combat de LeffingUe.
9°. Un autre Laurent (le fixiême ) , dit le chevalier
dé Bedüef , capitaine dans le régiment de*
Lànnoy, fut bleffé ’à la bataille de Malplaquet.
io ° . Un autte'Laurent encore, le dernier de
tou s, baron de Bullac , cornette' dans ’lé régiment
de Viväfis, où Jacques 'fon ffè fe ' ( n°.' 7“) étoit
capitaine, fut tué à la première bataille d’Hochftet,
en 1703.
i i °. Dans la branche des feigneurs de Felzin’s
,8ë dè C u fac , Jean-Margarit de Loftange', marquis'
de Felzins, capitaine dans le régiment de M. le ’
ducdre Bourgogne, cavalerie, mouruten Flandre,'
jen 1691.
Il eut trois fils , qui tous'trois férvirent avec*
honneur.
120. Le troifième', noïïimé-Raimond , colonel
dû 'régiment dé Loftange, infanterie, fe fignala
ha fiégê d’A ifè , en' 1710.
LOUP IL, (-Hifi: de Fr. ) , duc dé GafcOgnè, fils '
jdèY/aîffre, Sè petit-fils de Hùnaud', ducs d’~Aqüi-'
Itainë, qu’ on"croit^ avec aflëz'dë'fondeitiént, mus -
id’AfiberG .frère de Dagobert I , pàr Boggîs un dès
•fils d’Àribért, avoit‘ à'réclamer lës droits & à
ivëriger les malheurs de fa Maifon. Pépin-le-Bref,
ià'la fuite' d’e- diverfes guettes, avoit fait péndré ■
jRémiftain fon grand-oncle, &: dépouillé & fait tuer '
IGaifife fon'père ; Charlemagne avoit emprifonné
dépouille dé'fes Etats Hunaud, aïeul dé Loup.
L ’Efpagne étoit alors fous la puiflance dès Sârra-
jfins, cette puiflantë -s’étoit extrêmement fübdi-
jvifée par l’iifürpatiôn des gouverneurs qui s’étoient '
faits Rois ‘ Les plus forts ‘d’entr’e ux, fuivantl’ufage, :
jopprimoient les -plu s foibles. Quelques-uns dé ces
petits Prihces, accablés pat les plus pùiflans, vinrent
trouver Charlemagne à Paderborn-, où il të^
jnoit un parlement en 779 ; fe mirent fous fa prô-1
jcédlion', & implorèrent fon’ fécours pour étr® *
^établis dans les Etats dont ils avoient été dé-*
; pouillés. Charlemagne^prend les armes, perce les '
Pyrénées comme il avoit percé les Alpes en 774: ’
jen même tems une'autre armée pénètre ’en- Efpa- •
gne par le Rouffilloti1; il prend Pampélune & Barcelone
, foumet la Navarre , l’Arragôn, la Cata- ■
logne-, domine en Efpagne d’une mer à l’autre, & ,
des montagnes jufqu’ à l’Ebre, rétablit les Rois fes
protégés dans leurs Etats; & alloit rentrer dans
les fièns, couvert de gloire & chargé de butin ;
mais la haine veilloit fur lu i, & l ’attendoit au
pafîage.
• Loùp I I , que tant de motifs d’intérêt & de
véngëanCe animoient-contre ce vainqueur, avoit
refpeété la marché des Français à leur’entrée en
Efpagne, foit qu’ il eût été prévenu par leur célérité,
foit qu’il jugeât plus utile pour fès defleins
dé les laifler s’engager dans l’Efpagne, où ils dé-
voientavoir en tête un ennemi redoutable, & de
leur couper le retour en les enfermant entre les
Sarrafihs & les montagnes. Un duc de Gafcogne
iétoit alors pour les Pyrénées, ce qu’ün duc de '
jSavoie eft pour les Alpes : il avoit les clefs de
l ’Efpagnéj comme les ducs de Savoie de l’ Italie.
■ Le duc de Gafcogtie , dont Chàrles-lé-Chauve ,
dans la charte d’Alaon , dit qü’ il étoit Loup de
nom &'dë caradère, ( omnibus pejoribus peffimus ;
acpefdiffiytiüi jupra'Qtntiès môttales, operibus '& no