
nom eft fuppofé 3 mais il figure dans une grande
affaire , moitié eccléfiaftique , moitié politique 3
où dès noms affez .célébrer fe trouvent mêlés. Un
carme de-Nantesr déguifé fous- ce nom, avoir
fait imprimer à Metz-, en i6 f ô y un livre fous ce
titre : Ùéfenfe de notre Saint - Père le Pape & noJJ'èi-
gneurs-les-Cardinaux, les Archevêques.&Evêques3 m db
l'emploi des religieux mendions , contre les erreurs dû
tems. Cet: ouvrage, qui fit? grand? bruit alors 3 flit
déféré à la Faculté de théologie de Paris-, qui le
cenfura. Cette cenfure eft des 24 & 26 mai 1664.
Le pape Alexandre V i l adreffa, le 6 avril iô<%, un
b re fàL o u isX IV , pour l’engager àt faire révoquer
cette cenfûre, aufli bien qu’iine autre que là meme
Inculte3 par une fuite de la même affaire, avoit
prononcée, lè 3 février i66qy contre un livre du
Père de M o y a , jéfuite, qui s-’ étoit aufli déguifé
feras* le nom & Amadeus Guimenias pour écrire-1
dans le même efpr-it que le carme. Le Pape ne put
rien obtenir, & M. Talon, avocat-général, fit fur
c e Bref d’Alexandre VII dès obfèrvations très-
contraires à P é t r it ultramontain. Le Pape alors
•dbnna contre les deux cenfures qu’i l n’ avoir pu
faire révoquer, une bulle en date du 25 juin i 66y.
M . Nicole fit des remarques fur cette bulle, 8c
l ’abbé Boileau, doêteur de Sorbonne, frère du
poète Nicolas Boileau , fit fur le même fujet un
écrit intitulé ConfdéraiionsrefpeSiu-eufes. Le procureur
général interjeta de la même bulle appel
comme d’abus, 3c lè parlement lui en donna aète
le 29 juillet' 166$. Les pièces-concernant cette affaire
, connue fous le'nom d‘affaire de Jacques- de
Vernam , ortt été recueillies dans un petit volume
intitulé Recueil- dé diverfes pièces concernant lès cenfures
dé la Faculté de théologie dé Paris , fur la hiérarchie
de PEgiifè & la morale chrétienne. G’eft;
l’abbé Boileautqai a été l’éditeur de ce Recueil ,
comme il efiPauteür des Confulêrations refpeftueufes
qui en font partie.
VERON (F r a n ç o is ) , {Hifi. ecclêf ) , jéftiite,
puis curé de Chareuton , grand controverfifte &
très-zélé pour la converfion des hérétiques. Il eut
dé fréquentes conférences avec îeS principaux mi-
raftrss. proteftans ; il en dut une e'ntr’ autres .avec le
fameaixrBachart,. 8c. les ades en ont été publiés.-
I f ai réfuté le Jubilé des-églifes réformées de Charles
Drelüïûorartt Qn diftingue parmi fes divers ouvrages
u n -Méthode- âexontrov&fes & une Règle- de foi
qui ont. é té adoptées par le clergé de France; Ses:
oeuvres' Ont été recueillies en deux volumes in-
folio. Elles roui ent principalement fur 1 a diftinc-
tion des Bibles catholiques 3o de celles de Genève
, 8e;font pour la plupart dans le genre po-
lémique ; M ort êk 164$.
VERRIÈRESè^HÈNia C a Nagn-e d e ) , doyen
de l’Académie des belles-lëttres dè Caeff fa patr
ie , mort en 17 15 , âgé d’environ quatre-vingt- ■
Hais ans. C ’ eft principalement pat M. Tison du i
Tiilet', dans fon fécond Supplément au Parnaffe
français, que M. de Verrières eft connu. M. Ti-
ton, qui avoit eu des relations avec lu i, le repréfente
comme un homme fort aimable, de beaucoup,
d’efp rit, d’une érudition agréable, pofle-
dant plufieurs talens d!ufage dansfafociété, def-
finant bien , bon muficien 3 jouant dp divers inftru-
mens, de mufique, faifant furtout de jolis vers qui
ont tenu leur place dans divers Recueils 8c Mer-
cures. Le Recueil où il s’en trouve le plus eft celui
des Poéfies de Lainez, qui a paru en
VERROCHIO (A n d r é ) , (Hift. mod. ) , célèbre
artifte de Florence au quinzième fiècle, habile
dans plus d’un genre, gravure, mufique, mathématiques,
mais plus encore peinture 8c fur-
tout fculpturej c ’eft dans ce. dernier art qu’ il a
véritablement excellé j c a r , quoiqu’il y ait de lui
dès morceaux de peinture très-eftimés, ou trou-
iVoit cependant que chez lui le marteau 8c le ci-
feau avoiënt nui au pinceau, que le pinceau en
avoit contracté quelque chofè de dur 8c de rude
qui relfentoit la ltatue : il en jugea ainfî lui-même,
& crut devoir abandonner la peinture à fon illuftre
élève Lébnard de Vinci. On admire furtout de
lu i, en fculpture, une danfe d’enfans autour d’un
vafe d’argent > un enfant de bronze pêchant à la
ligne, qui eft un des pliis beaux ornemens du
jardin de Médicis j le modèle dé la ftàtuè équef-
tre de Barthélemi de Bergame, qu’ il n’eut pas le
tems de jeter en fonte, ayant été prévenu par la
•mort à Venife en 1-48$.
| VERRUS- ou VERRIUS F L A C CU S , (H i f ,
\rom.), grammairien, qui fut chargé de l’éducâ-
jtion des petits-fils d’Augufte, 8c dont les ouvrages,
defquels il ne nous refte tien , font- foüvent cités
;chez les anciens. I f mourut fous l ’empire de T i-
'bère, verê l’ àn 33 de J. C .
| VÉRBUTIUS (Jérôme) , (Bift. lin. mod;),.
né' à Groning-ue, étudia le droit à Bourges 8c vint;
I’enfeigner à Paris. II eft auteur vdu Lexicon juris.
Il vivoit dans le feizième (iècle.
VERSCURE (H e n r i ) , (Hift. mod. ) , pein-;
tre hollandais, né à Gorkum, s’ attachoit? furtout?
à peindre des animaux, des chaffes 8c dés ba-;
tailles. Il étudia , particuliérement rout ce qui fe
paffe dans» les armées } il fuivit, dans cette intèn*
tiorr^ l’armée des Etats-Généraux, en 1672. Il y
fit une étudè particulière des chevaux de toute
nature 8c dè tout ufage. Il y deflina les divers cam^
pemens} il peignit 8c rendit fenfible ce qui fe paffe
dans les .combats, dans les retraites, dansles dé-
rgutes;} ce qui arrive après une viéloire, dans un
champ de bataille, parmi les morts 8clèsmouransj
le mélange des chevaux , dès armes ;
Corpora fufa vident, arreÜos littore currus
Inter Itrra rotafque ■ ÿiros, fitnul arma jaeerir
Verfcure étoit extrêmement laborieux, toujours
occupé de fon art, toujours le pinceau à la
•' main. Ses plus beaux ouvrages fönt à la Haie, à
Amfterdam 8c à Utrecht. Il fut élevé dans fon
pays aux honneurs de la magiftrafure, mais fans
leur facrifier fon pinceau, dont il ne voulut jamais
fé féparer. S’étant embarque pour un petit
'vo y a g e , il périt par un coup de veht a la-vue de
Dordrecht, le 26 avril 1670, à foixante-deuxans.
VERSÉ (N oel-A u b e rt d e ) , (Hiß. eccléf),
controverfifte, d’ abord catholique 8c né t e l , puis
< deverlu proteftant, puis foCinien, puis redevenu
catholique, 8c mort en 1714 dans le fèin de cette
Eglife où il étôit né. II ëft principalement connu
par-fa traduélion latine de îHiftoire critique de
l’Ancîen-Teftament, que Richard Simon avoit
compofée en français. Ses,aùtres ouvrages font des
écrits polémiques contre Jurifeu, contre N ico le ,
contre Brcieÿs, contre Ferrand, tantôt contre les
Proteftans trop zé lé s , tantôt contre les Catholiques.
Dans fa1 Differtation contre Spinöfa, c’ ëft
bién moins à Spinofa qu’il en veut, qu a Defcartes
8c au père Mailebranche.
VERSÖR1S. "A cet ’article noùs n’ ayons parlé,
<dans ùe Dictionnaire, que du trop fameux abbeedé
Saint-Jean-d’Angély, plus que foupçonné d’avoir
empoifonné le duc de Guienne, frère de Louis X l.
Ç e nom de Vërfôris à été aufli celui d’une famille
d’avocats célèbres, alliée à plufieurs familles de
magiftrats diftingués. , . f ;; , \
Le vrai n,om des Verforis étoit Letourneur, la-;
tinifé il devint Verforj 8c Jean Letourneur, qui
^ vint s’établir à Paris fous le règne de Charles V il,:
à v e que l’on croit, ayant été dé fön tems un des;
plus fameux docteurs’ de PUniverfité , èc ayant
' compofé plufieurs ouvrages , dont Je-Recueil fut
intitulé Verforis Opera, ce fut de ce génitif que fe;
forma le nom defa famille/8c même par fucceflion
de tems on joignit ehfembléle nom'français & .le
nôm latin , Letourneur de Verforis ; ;âc ce -nom Me
Verforis devint pour ceux de cette famille,' cpmme
un nom de terre ou de'fief.
De cette famille étoit Pierre Vefforis, ne le 16
février 1528, qui en i y ^ pîaida pour jes jé -
fuites:contre l’Univeffité de Paris , pour laquelle
plaidoit le fameux Etienne 'Pâfauie'r. C e même
Pierre Verforis fut député aùxEtats de Blois en
i j y è . Il fut dans ,1a fuite chéf du confeil de
' MM. de Guife, 8c il-mour-ut de döiilfur, Te | |
décembre • 1 j 88, en apprenant que. ces|Princë s
venoient d’ être aflaffinés. Gn lui rend au refte la
juftice de dire qu’ il n’ é.toit le cohfëii de la Maifon
.de Guife que pôur fes affaires do.meftiqués, 8c
qu’ilm?entroit pour rien .dans, ce qui eöncernöit
•fes vues.ambitieüfes Sc fes projets a-üfurpation.-
Cette famille ;produifit aufli quelques militaires
» officiers taux^aedes , 8cc. mais Je plus grand
nombre fe ooufacra toujours au barreau ou à la ma-
giftrature.
VERSOS A (Je a n ) , (B ift: lin. mod. ) , poète
latin moderne, né à Sarragoffe en i f i 8 , vint ^a
'Paris, où dès l âge de quinze ans û enfeignoit la
langue‘grecque avec le fuccès le plus éclatant :
on cour oit en foule à ifes leçons }il fevit a la rois
plus de mille-écoliers. On a de lui des Epitres
: morales en vers latins, dans lè goût de celles d’Horace,
Il eut'pour fils Frédéric Verforis;, cpaféillèr au j
-parlement, 8c Jacques Verforis., célèbre fâvôcàt ^
comme fon père.
8cqui leur ont été -plufieurs fois, comparées}
un petit Traité de Profodiâ Grscorum ÿ • un Poème,
Carmen epinicium in navaUmvicloriam Joannis AuJ-
triaci deviââ adxohinadas Tuncarum clafe , c ’eft-a-
dire }fur la fameufe viétoire de Lepante, remportée
fur les Turespar dom Juan d’Autriche.-Voila
pour le-poète 8c l’ homme de lettres. Mais Verfofa
fut encore recommandable a d autres égards. Il
paroît qu’ il fut employé utilement dans -quelques
-affaires d’Etat. Il accompagna Diego -Hurtado
Mendoza, ambàffadeur ded Empereur au concile
de Trente, 8c fut .très-utile -à oe-miniftre dans les
conteftations qui s ’élevèrent auffujet d e Ta tranfla-
tion de -ce concile à Bologne, f f fu t .aufli ‘retenu
long-teins à Rome pour faite la. recherche-des
preuves qui «tabliffoient-Ies droits acquis au roi
d'Efpagne, ou prétendus par lui ÛJr les divers-
royaumes -qui -compofoient fa vafte -& puilT nte
; monarchie. Verfofa mourut a Rome le 24 février
-ry?4-
VF.RT ou WKHTII (J cANPk) , {lUfl.moà.),
général des-armées-impériéles fous- les-empereurs
Ferdinand II & Ferdinand H1 dans,la -guerre de
tfente ah s , fe fit une grande réputation .par |a
valeur & -fon habileté. Galas & -Jeati de-Werth fe
trouvent àla-tête-4e-toutes! lesexpédittonsimpor-
-tantés de-cette -guerre ; ils de fignàlërènt -a la-bataille1
dêNortlingùe y du 6 feptembre-16 343 ou les
Impériaux taiHètent en pièces ifatmée^fuedoife,
ailiiie de la France command ée par le duc <je
'Saxe^Veymar 8c le marechàl Horn. Cette victoire
eft un -exemple que -la -mülritùde -des chefs peut
quelquefois ne pas nuire à-une armée. Les-géne-
raux abondoientdans l'armée impériale te lle étoit
d'abdrd. commandée-par quatre-Princes ; -Ferdinand
3 roi dé Hongrie, qui fut-.depms l'empereur
Ferdinand » ; le cardinal Infant, le duc de Bavière
aH e duc Charles de Lorraine, ces quatfe
Prittcesavoientfous eux Picolomini, Leganex,
Galas'& Jean de Wetth. C e dernier,-ainfi quelle
duc deLorraine,avec lequel îlcombattoit, con-
tribua beaticoup â la viéloire. Le fruit ue cette
viifoire'fùt la-réduftibiv dé bouté '.la 'Suabe & de
la Franconie.'Peu'de jours après,-le duc de Lorraine
& Jean de ^er,thbattirent.encore un corps
■ de iix a'fept mille hommes d’é l i t e , commandes
i p a r ie thingrave-Otten<-L«uis.A
a a 1