
d’être fuiprife par un^des chefs du parti pro-
teftant. «.
ALBERT AS ou ALBERT AZZO ( Hift. de Fr. 1
& d*lta/ie)3 Maifori originaire d’Italie , & que l’ on !
croit defcendue. de Princes fouverainsde Luques, }
Parme Reggifr. r
Antoine AÏÔertas, quittant l’Italiepour fe dé-
rohe t aiux jViolèncés qu’exerçoient à l’envi les
Cuelphes & les Gibelins , prit pour fa devife ces
mots d’Hélénus dans Virgile :
F ata vidtn inventent.
Cesjmots font en effetfa confolation naturelle
des jmalheureux , qui, lors même qu’ils croient
n’ avoir plus d’efpérarice., en confervent toujours
une vague & indéterminée, fondée fur. les vicifli-
tudesr du’ fort M fur les: jeux du hafard. Cette
devife convient d’ailleurs .parfaitement à quiconque
va tenter fortune & chercher une patrie nouvelle.
Antoine d’Albertas vint donc s’établir , en
France en 1360, dans un tems où le pape Innocent
V l^ e g e o i t à .• Avignun , &1 ou la reine
Teanne ■ îr*.?régn'9Ît à Naples & en Provence. C e -
fut .à Àpt qu’ il fix|a fo n féjoùr j. il ;y bâtit une
fnaifon, À’ dans cette maifon'une galerie,.au bout
de laquelle :on lifoit l’infcription fuivanté :
Antonius Albertavilis y n^tigne Italus , patriâ
Al'benjts , ex nobilïbus Albertafftis jponcis Lupi. do-
minis >ortus has &des ere-xit , primufque Albertafftam
gejite n ex Italiâin Prqvinçiam traduxit, anno Doi-
;mini :
Cette' maifon a été-rebâtie, en 1693., & dans le
tems' de fa reconftru&ion il fut fait , le 12 août
.16 3 , une enquête qui èonftâte que.cette infcrip-
tion fubfiftoit alors en fon entier, Jean d’Albertas,
héritier & neveu d’ Antoine , vint demeurer à
.Marfeille., Cette M aiCn.. s'allia aux. Maifons les
plus illuftres de la Provence, .telles que les Si-
.nfiane, les Çaftelane , les Forcalquier, les Glan-
..deyes, &c.,Èlie-fe difhngua & dansi’épée;& dans
la robè.i Nous, remarquerons parmi les guerriers,
Suiieons d’Albertas, qui, ayant rendu les plus
grands fervices, & au roi Charles VIi.1 à la conquête
de Naples, §t,au Saint-Siège, eh reçut une
aflez finguliére. récompenfe \ ce. fut une. bulle du
trop-fameux pape Alexandre V I ,-datée du 8 mars
140 y , & confirmée depuis ;par le pape Léon X ,
q iif accorde tant à Suri épris d’Albertas qu’ à fa famille
, la permifîion de; fe faire abfoudre de toutes
fortes de péchés;,- même des cas réfçrvés, par tel
. prêtre, ou féculier ou régulier, qu’ils voudroient
çhtfifir j dé manger de la viande les jours d’abfti-
neùqe, „ j& d’avoir un autel portatif.
■ ' 'En 1461 Surleons & Antoine fon frère armèrent
deux galions pour une nouvelle conquête de Na-
pleSXôus Louis XII. Surleons fut tué dans le cours
dé cette expédijfipp.
4 * Un: de fesj d’efçendans, François, chevalier de
•Vf al te , fdt tué fur une des* galères du Roi vers le
milieu du dix-feptième fiècle. Son neveu, Henri-
Ray naùld d’Albertas| né le 22 mai 1674, fut reçu
premier préfident de la cour des comptes & des
aides de Provence le 13 février 1708, & mourut
le 28 janvier 1746.
Son fils,.Jean-Baptifte d’Albertas, feignèur de
Gemenos-, a été reçu dans la même charge le 11
rhars i7 4 f > il eft mort en 1790 , miférablement
affafliné au milieu d’un repas qu’il donnoit à une
fociété nombreufe. • ■
Il a laiffé Un fils plein d’efprit & de mérite.
A LBERTET (Hift. lut. mod. ) , mathématicien
& poète provençal du treizième fiècle , e’ eft-à-
dire, troubadour, étoit né à Sifteron , & mourut
à Tarafcon. Il paffa toute fa vie à faire des vers
pour la Dame de Tes penfees, mais apparemment
fans les lui communiquer. En mourant, il chargea
lin de fes amis de les lui remettre > cet ami, bafle-^
ment infidèle, les vendit à un mauvais poète de la
ville d’U z è s , qui trouva plus.facilè,de les acheter
que d’ en faire d’aufli bons, & qui prit le parti.de
les publier fous fon nom. Le plagiat fut décou-
L v ert, & l’on fera étonné aujourd’hui d'apprendre
que , pour cette faute! ou cette fottife,, ■ où cette
bafleflfe, comtne on voudra l’appeler j il fubit la
peine du fou e t, qui étoit, dit-on , alors la peine
du plagiat. C ’ étoit mettre les vers à bien haut
prix, qued'aflimiler les larcins littéraires aux.autres
larcins. Si quelqu’ un méritoit d être p,uni, c’ étoit
1 ami qui avoir fi mal répondu à la-confiance du
troubadour > mais , & fon crimed & celui du pla-
giaire.i & beaucoup d’autres fèmblabies/, ne font
& n e doivent être punis que par le mépris. C ’eft
la foc iété, non la juftiée, qui fe charge de cette
police.;
ALBERTINI (F r a Nç o is ) , (Hift. litt. mod. ) s
çalabrois de nation, théologien, mort en 16 19,
paroît avoir eu de là fingùlarité dans le cara&ère.
i ° . Il fe: démit d’une riche abbaye pour-fe faire
jéfuite. 2°. Dans un Traité de théologie,, il veut
abfolument concilier la théologie avec la philofo-r
' phie 5 ce qu’ ôn fait n’être pas aifé. 30. Dans un
Traité fur les Anges gardiens, De Angelo cufioae ,
il en étend l’ ufage jufqu’ aux animaux.
ALBIGEOIS. (Hift. mod) Du tems de Philippe-
Augüfte, depuis 1198; jufqu’en 1216 , fiégeoit à
Rome le pape Innocent II I , un des plus fiers Pontifes
romains, l ’inftituteur de l’inquifition. C ’efl:
lui qui fit de l’abus des Groifades un abus nouveau,
en les tranfportant des infidèles aux hérétiques
, & de la Paleftine au fein de la chrétienté.
La fameufe héréfie des Albigeois infe&oit alors
particuliérement les Etats du comte de Touloufe.
Ç ’étoit une erreur mêlée de mille erreurs, comme
l’attefte la multitude des .noms donnés aux Albi-
g e o is ,/& qui paroiffent avoir défigné des fubdi-
vifions de feétes , Petro-Brufiens, Hénriciens,
Toufoufains,
Touloufains , Bulgares, Cathares, Popelicains ,
Pathariens, & c . Le fondement commun de ces
feétes étoit le manichéifime, & leur lien commun
une haine violente pour le Pape & pour l’Eglife.
Innocent I I I , qui ne connoiflbit point l’ufage des
moyens: doux, imagina d’abord d’exterminer' ces
féétaires parla voie de 1 inquifition. Pierre de Châ-
teaurieuf, moine de -Cîteâux , qu’ il chargea le
premier de cette légation fanguinaire, fut affafliné.
On s’en pritau comte de Touloufe,,Raimond VI.
•Le Pape.l’excbmmunià, & publia une croifade
contre lui & contre les Albigeois. La frayeur faifit
.le colite de Tôuloufe, qui fe crut déjà au rang des
Infidèles, Il demanda en tremblant qu’ ôn féparât
fa caufe de celle des Albigeois 5 il .brigua l’hom
nèur de les- combattre lui-même , c’eft-à-dire, dè
brûler fes Etats de fa propre main , & il ne put
l ’ obt.enir qu’en fë;«faifant battre de*vergés parles
moine,s d e '( jteaux , à porte d'une ëglife , &
qu’en fe faifant-traîner la corde au cou fur le tombeau
de Pierre d e Châteauneuf. Il fut admis en-
fuite parmi les chefs dès Croifés 5 il prit fes villes,
.& elles.ne lui teftèrent pas. Fn travaillant pour la
caufe commune -, il n'avoit fait que fe ; dépouille r .
Simon'de Mqntfort ( voye^ fon article:) fut-l'exéf
cuteur - général de cette horrible commiffion :
c’étoit un héros , c 'étoit un barbare. Ces Croifés ;
reflferhblèrerit en toutà ceux de l ’Oriênt > ils exercèrent
les mêmes cruautés, fe fouillèrent des
mêmes crimes, mêlèrent comme eux la fureur &
la diffolution-à la piété. Il n’y eut d’autre différence
entre ceS divérs Croifés, finon que ceux de
la Terre -Sainte poftôientîa croix fur I épaule, &
ceux-du comté de „Touloufe fur la poitrine; :
• Quand le comte de Touloufe vit qu’il ne ga-
gnoit rien à fe nüire, il rentra dans fes vrais in té- ■
rets, voulut défendre fes Etats 3 & n’en fut que
mieux dépouillé. La guerre s’ étendit 5 le roi d’Ar-
ragon prit la défenfe des feigneurs du comté dé
Touloufe, accablés par les Croifés. lllu ien coûta
■ la vie au combat de Caftelnaudari, où cent mille
hommes qu’il traïnoit à fa fuite furent , dit-on,
exterminés par mille hommes feulemènt que con>
mandoit Simon de Montfort. Quand ce deftruc-
teur heureux eut afféz brûlé & tué, il fut tué lui-
même au fiége de Touloufe. La guerre tourna en
longueür, felalentit, fe ranima, changea dé formé
& d’ objet, comme prefque toutes les guerres qui
durçnt long-tems. Les Albigeois s’avouôient des
Anglais^ qui fous l’ indolent & vil Jean -fans-Terre
ne pouvoient pas leur être d’un grand fecours ;
les Croifés étôient prefque tous Français, C ’étoit
h France feule qui leur fôurnifïbit des vivres &
des fecours’de toute efpèce.- Le Roi, pour fa part,
entretenoit quinze mille hommes dans l ’armée
des Croifés . Il fit plus > il y envoya Louis fon propre
P U qui en prit deux fois le commandemèrit,
l’une du. vivant même de Simon de Montfort ,
dont la gloire & ]a puiflfance commen^oîent à faire
ombrage à Philippe- & à Louis > l’autre., après la |
Hifloire. Tome VI. Supplément.
mort de ce même Mon tfor t, toutes les deux fois
avec une.valeur fignalée, mais avec des fuccès médiocres
î & cette guerre fut toujours fans utilité,
comme elle étoit fans juftice.
. ALBIN (Be r n a r d ) , (Hift. litt. mo9d. ) , Bernard
Sifroi fon fils, & Cnriflien Bernard, frère
puîné de c e lui-c i, fe font tous trois diftingués
dans la carrière de la médecine. Leur nom étoit
ÎVeiJf, qui en allemand fignifie blanc., & qu’ils
changèrent en celui d’Albin, q u i, dans le latin
dont il eftr dérivé , fignifie la même chpfe.
Le p ère, né en i6 y 5 à Deflau^ dans la principauté
d'Anhalt, fut un des plus célèbres méde-
ciris de fon tems ; il mourut le 7 décembre 1721,
profefleur de médecine dans l’Univerfité de Leyde.
Il a compofé fur diverfes maladies un grand nombre^
de Traités , dont on trouve la lifte dans la
bibliothèque de médecine de M. Carrère. L ’électeur
de Brandebourg, Frédéric , lui avoit donné
un canonicat de.Magde.bourg, qu’il remit, n’en
jugeant pas les devoirs compatibles avec les fonctions
de médecin &• de prorefTeUr.
Bernard Sifroi a laide une favarite explication
des tables anàromiqüés.de Barthélemi Euftachius >
il étoit aufli profelleUrien .médecine à Leyde j il
avoit époufé à foixante-treize ans une’ jeune fille.
Il étoit né en;. 1^83 j il eft mort en 1771.
Chriftien Bernard fon frère, profefleur en médecine
dans l’Univerfité d’Utrecht, eft auteur
d’une Hilloire naturelle des araignées & autres
infeélesû tk d’une Hiftoire naturelle des infeétes
d'Angleterre.
Eleazar Albin (nous ignorons s’ il étoit de la
même famille que lés piècedens ) eft fort connu
par fon Hiftoire naturelle des oifeaux, qui a .été
traduite en français par Derham, ainfi que par fon
Hiftoire des infeéte.s.
ALBINUS: (Pierr e )) , ÇHiJl. litt. mod.):3 fe
nommoit aufli Weijf3. c’ éft-à-dire, blatte. Il étoit
né dans la Mifnie , & il en a été Phiftorien., 11 eft
principalement connu par fa Chronique de Mifnie
u’il publia en 1380,a Wittemberg, ;& dont il
onna une fécondé édition à Drefde en 1589, On
a de lui aufli des poéfies latines.
ALBRIC (Hift. litt. mod. ) , médecin & philo-
fophe anglais du onzième fiècle , ,vivoit vers Pan
1087. Son -Traité Origine Deorum, fe trouve
dans un recueil imprimé à Amfterdam en .1681,
intitulé Mytographi làt/ni. Jean Balée , dans fes
Centuries de la Grande-Bretagrie, cite de lui quelques
âutres-'ouvràges, tels que De ratiùne venèni.
Vinutes^anliquorâm. Canones fpeculativi. '
A f BUM A ZÀR, ( Hift. lut. mod.)3 philofoçhe,
médecin & aftrôlogiié du neuvième fiècle, étoit
arabe de nation & -avoit été élevé en Afrique.
Ses ouvragés ont paru mériter qu’on les imprimât