
mourut, au milieu de fes travaux apoftoliques, le
5 avril 1419. Le pape Calixte III ordonna de l’ ho-
norer comme Saint le 29 juin 145;. On a publié à
Valence fes ouvrages en 1591 : un dominicain en
fut l'éditeur.
VIN CI ( L éo na rd d e^ (JSift. moi. ) 3 peintre
fameux de l'Etat de Florence, joignoit à fon art
une multitude de talens & de connoiffancesen tout
genre. Bon ingénieur 8c favant dans les mathématiques
, ce fut par fou moyen 8c fous fa diredtion
qu’ on exécuta une entreprifè long-tems jùgée im-
poifible j celle d'amener par un canal les eaux de:
la nyiète'd'Adda jufqu'à Milan. Grand mécanicien,
invité par les habitans de Milan àinventer quelque
feeétacle extraordinaire pourl’entrée de Louis XII
dans cette ville , il fit paroître un lion automate,
q u i, par des reffons cachés, marcha quelques pas
devant le Rca, & fit tout à coup paroître fur fa
poitrine les armes de France , préfage de Ifaffer-
miflêment de cette conquête; vérifié l’ année fui-
vante ( 1 joo) par la défaite & la prife de Ludovic
Sfotce. Grand peintre, Léonard de Vinci embellit
Milan de fes ouvrages , 8c peignit à Florence la
grande falle duconfeil. ©'ailleurs beau, bien fait
habile dans tous les exercices du cheval & des ar-
I mes , il étoir doué d’une force de corps dont on
raconte les mêmes prodiges qu’on a racontés depuis
du roi de Pologne, Augufle, 8c du maréchal
de. Saxe fon fils. Il n'y avoit point de mouvement
quelque rapide qu’ il fû t , qu’il n’arrêtât; il plioit
le fer d’un cheval comme du plomb. Homme d’ef- 1
prit 8c bon écrivain, on a de lui un Traité de la
peinture,.en italien : Leonardo da Vinci, Trattato
délia piitura. L’ émulation le rendit ennemi de Michel
Ange. Cette inimitié, née à Florence, de la
concurrence de leurs talehs, s'accrut à Rome par
l'ardeur d'acquérir la faveur de Léon X . Léonard
de Vinci vint en France, où François I le combla
de biens 8c d’honneurs ; il tomba dangereufement
malade, 8c ce grand R o i, père des lettres 8c ami
des arts, ne fe. contenta pas d’envoyer demander
de fes nouvelles il vint en favoir lui-même. Léonard
, pénétré, de reconnoiffance., voulut au moins
fe mettre fur fon féant.pour recevoir une telle vi-
fîte ; il lui prit une foibleife, la .voix lui manqua, 8c
il expira entre les bras de ce monarque à Fontainebleau
, vers l'an i.yiS>auiixap>
VIN D1N G , ( Hiji. litt. moi. ) , eft le nom de :
favans danois dès dix-fçptiè'më 8c dix-liuitième fiè-
des , p è re , fils 8c petit-fils. Le .père (Erafnie ) ,
profeneur en langue grecque, puis d'hiffoire 8c.de
géographie dans l’ univerfité de' Copenhague, a
donné des Commentaires fu r l'Hécuhe 8c U Médée
d Euripide ; des DifTertations fur l'origine de lalangue
grecque.,.fur l'affinité de la langue grecque 8c
de la langue .des,Egyptiens ; âs paffant de la langue
des G recsâ leur hiftoire, il a. donné un bvre favant,
intitule.. Utilen, fcM. antique (S/tels. popiU.orutn.origines3
migrationes, colonie, mutationes, <5v, Cet ouvrage
poftbume a paru dans le Tréjdr des antiquités
grecques de Gronovius.
Le fils, Paul Vinding, confeiller de juflice 8c
confeiüer d 'E tat, après avoir auffi été profefleur
en grec à Copenhague, a écrit fur le Dialogue de
Eueren, de la mort de Péregrin; il adonné des no-
tes fur Diétys de Crète. On a de lui auffi quelques
oraifons funèbres de divers Princes & Princefles ,
generaux, favans , &c. Je tout en latin , ainfî que
les ouvrages de fon père.
Le petit-fils, nommé Erafme comme fon aïeul,
a publie dansfa jetinefîe EutecniiSophifia pàraphra-
ßs in Äppianij poetagraci ixeutica (ßve de aucupio)
! grâce 3 cum verfione & prafatione.
L aïeul né le 19 mars r6 iy . Le petit-fils mort
en B723..
VINE-SALF ou DE VIN O SALVO (Geofroi) .
C e furnom., tant latin que français, lui vient d’un
de fes ouvrages■ : De vinis & fructibus confervandis.
J1 eft aufii f auteur d’une hiftoire de l’expédition
duroi d’Angleterre, Richard Coeur-de-Lion, dans
la Terre-Sainte ? il etoit contemporain de ce Prince ,
ayant vécu vers 1 an 1199 , & il étoit fon fujet, étant
ou Normand ou Anglais. 11 avoit écrit auffi de Statu
curia, romuna; de Poeticâ nova ; de rébus ethicis | de
Ane difeendi. On eftimoit de fon tems,& fa profo,
& fes-vers.
VION. (Hiß. mod.) Nom d’une ancienne famille
originaire de Franche-Comté, établie depuis
trois a quatre cents ans dans le Vexin français.
Louis de Vion fut fait chevalier à la prife de
Terouenne en 1487.
Jean fon frère commandoit mille hommes de
pied a la bataille deFornoue, fous Charles VIII
en 149 c. : 9
S f t f J Guillaume de Vion , fieur de
Chandon, fut tué à la prife de Ham l’ an 159*.
, Joachim de Vion , feigneur de Meulan , avoit *'
epoufé Marthe Lemaître, petite-fille du premier
prefident Lemaître-. -
Guillaume de V ion , un de leurs fils, lieutenant-
cofonel du régiment de Catinat, fut tué au fiége
de Savillan.
Un autre deleurs fils ,Ch a r le s , fut tué au fiége
de Baune. , • * :
Denis de^iota, chevalier de Malte, fut tué par
les Turcs-le f y juin 16 $8. r
De cette même famille étoit Antoine de Vion
feigneur d’Hérouval, auditeur dès comptes,l’ami
de tous lés- gens de lettres de fon tems, qui les a
tous obligés dans- leurs perfonnes & aidés dans
leurs ouvrages , comme ils l’ont reconnu haute--
ment pour là plupart, Sé qui- auroit pu dire des'
écrivains de fon terris1 :
Munus & officium,, nilferibensipfe docebo.
Il a fourni au-Pere Labbe une infinité de pièces
pout fa Bibliothèque & fa collection des conciles?
a D. Luc d’Acheri, pour fon Spicilege ; à Du-
cange , pour fon travail fur Joinville & pour fon
gloffaire ? au Père Dubois, de l’Oratoire, pour fon
Hiftoire de l’Eglife de Paris? à Mézerai, pour
l’Hiftoire de faint Louis. , dans fon Abrégé chronologique
, où il reconnoît que l’Hiftoire de nos
Rois de la troifième race doit à M. d’Herouval la
plus grande partie des nouvelles découvertes. Le
P. Sirmond, le P- Petau, l’avocat-général Bignon,
Saumaife, Galfendi, Dupuy, & c . ont tous été des
amis de M. d’Hérouval, & fon amitié leur a été
utile à tous dans leurs travaux. Mort le 29 avril
4689, dans fa quatre-vingt-troifième année.
VIPER ANI ( J e a n - A n t o i n e ) , ( Hifi.litt. mod.)3
chapelain & hiftorien du roi d’Efpagpe, Philippe II,
puis évêque de Giovenazzo dans le royaume de
Naples. 4>es oeuvres ont- été recueillies en trois
volumes in-folio. La première partie contient fes
pièces d’éloquence & de p oéfie, & ce qu’ il a
écrit fur l’art oratoire & la poéfie, & fes ouvrages
hiftoriques? la fécondé partie, fes ouvrages de
philofophie & de phyfîque? la troifième, fes oeuvres
morales & théologiques. Mort en 1610.
VIPPONjÇHift. litt. mod.y, écrivain du douzième
fiè c le , a écrit la vie de l ’empereur Conrad le Sa-
lique* ouvrage eftimé pour le tems ? ÿ a fait-auffi
un panégyrique en vers de l ’empereur -Henri I I I ,
fils de Conrad. Il vivoit fous ces deux Empereurs.
VIRG ILE , (Hifî. eccléf. ) , né Irlandais, évêque
de Saltzbourg , fut accueilli en France, & eut du
crédit à la cour de Pepin-le-Bref ? il eut en Bavière
un grand démêlé avec le fameux Boniface, archevêque
de Mayence, touchant la validité des baptêmes
faits par un prêtre ignorant, avec cette formule
barbare : In nomine patria & filin & fpiritua
fancla. Boniface poulfoit la févérité jufqu’à regarder
ces baptêmes comme nuis? Virgile en.foutint
la validité, & le pape Zacharie prononça en faveur
de Virgile. C ’eftle même Pape q u i, dit-on , condamna
le même Virgile pour avoir cru aux Antipodes.
Virgilefut l’apôtre de la Carinthie, & y in-
troduifit le chriftianifme ? il mourut le 27 novembre
780. Le pape Grégoire IX l’a mis au rang des
Saints.
VIRIATUS. (Hiji. rom. ) Les cruautés & l’avarice
des préteurs & autres gouverneurs de l’Ef-
pagne pour les Romains donnèrent lie u , dans le
îeptième fiècle de Rome, à divers foulévemens.
de cette province. Le Lufitanien ( ou Portugais )
Viriatus , dans le pays duquel ils avoient commis
plufieurs maffacres publics, Viriatus, cet aventurier,
d’abord berger , puis chafleur, enfuite chef
de brigands, devint un héros pour venger fa patrie.
Animé d ’une jufte fureur contre ces ennemis
du genre humain, le défefpoir lui tint lieu de talent
? il ofa les attaquer ? il eut le .bonheur de les
vaincre & de les forcer de traiter avec lui d’égal
à égal. 11 y eut paix & amitié entre le peuple romain
& le peuple défendu par Viriatus ? mais ces
amitiés n’etoient plus que des haines déguifées.
Rome , alors co r rom p u e a ch e ta des aüaffins,
amis & confidens de Viriatus, qui le trahirent, &
le maflàcrèrent l’an 140 ayant Jéfus-Chrift.
Sertorius fuccéda bientôt à Viriatus-: Corneille,
dans fa tragédie de Sertorius , a fuppofé une Vi-
riate, reine des Lufitaniens, & fille de Viriatus ,
laquelle parle ainfi de ces deux héros :
J’aime en Sertorîüs ce grand art de la guerre,
Qui foutient un banni contre toute la terre ?
J’aime en lui ces cheveux tout couverts de lauriers,
Ce front qui fait trembler les plus braves guerriers?
Ce bras qui femble avoir la victoire en partage......
Le grand Viriatus, de qui je tiens le jour,
D’un fort plus favorable eut un pareil retour.
Il défit trois préteurs, il gagna dix batailles,
Il repoufla l’alfaut de plus de cent murailles ,
Et de Servilius I’aftre prédominant
Diffipa tout d’un coup ce bonheur étonnant'.
Ce grand Roi fut défait ? il en perdit la v ie,
Et Iaiflbit fa couronne à jamais aflervie,
Si pour brifer les fvrs de fon peuple cap tif
Rome h eût envo y é ce noble fu g itif.
C e noble fugitif eft Sertorius. Quant à Viriatus ,
Corneille , dans fa préface , convient qu’il n’a jamais
été Roi des Lufitaniens, mais que fes fervices
lui en avoient acquis l’autorité chez ce peuple.
V IR ID O V IX , (Hiß. rom. ) , général des Gaulois
, dont parle Céfar dans le troifième livre delà
guerre aes Gaules, préfenta plufieurs fois la
bataille à Sabinus, lieutenant de Céfar, qui, cher-
' chant à vaincre par rufe , parut la refufer , mais
qui lui fit donner le faux avis que les Romains al-
loient décamper, & que tout étoit en défordre
dans leur armée : l’ardeur des Gaulois , trompés
par cet avis, entraîna Viridovix & les autres chefs1
au' combat malgré eux ? ils eurent l’imprudence
d’attaquer les Romains fur une éminence où ceux-
: ci’ étoient allurés de la viétoire par le foui avantage
du pofte.
VIRIEU, ( Hiß; mod. ) , grande & illuftre Maifon
du Dauphiné, qui a pofledé originairement la
terre de fon nom, laquelle a paffé dans la Maifon
de Clermont par une héritière de la Maifon de
Virieu.
Vilfrédus I , lire de V ir ieu , qui vivoit en
l’an 1010 , accompagna l’ empereur Henri III, dit
le Noir, à la défaite des Sarrafins près de Ca-
poue.