
Louis X V .
Marie ‘Lefzczynska , î 76S.
Louis XVI.
Marie - Antoinette de Lorraine , archiducheffe
d’ Autriche , E793.
' Nous allons expofer ce qui concerne les principaux
Ordres de-chevalerie , inftitués par nos K ois
& par d'autres grands Princes dans leurs cours,
pour décoration, pour diftinétion, pour récçrm-
penfe de fervices , genre de récompenfe d’autant
plus avantageux , d’autant plus utile en politique,
qu’il ne coûte rien à' l ’Etat, & qu’il ne présente;
que des idées d honneur, fans irriter la cupidité
ni les paffions fordides.
Nous parlerons -aufïi de ces Ordres religieux,
militaires & hofpitaliers, nobles rnftitutions nées ,
des croifades. Obfervons enpaflant, que dans ces
expéditions lointaines contre lefqueïles il s’élève
tant d’ objeôtions, tout n’eft pas a blâmer. Voye^
dans Zaïre 1 hiftoire abrégée, le tableau fublime
& attendrifiant des croifades.
Avant de quitter la France, jetons un. coup d’oeil
fur une petite fouveraineté qui y eft enclavée.
Principauté de Dombes.
Trévoux fur la Saône, Trivortium, ville du dio- !
cèfe de Lyon, eft la capitale de la fouveraineté
de Dombes, avec parlement, chambre des requêtes
& églife collégiale. Le nom de cette ville :
vient de ce q u e , dans le lieu ou elle eft bâtie ,
l ’ un des grands chemins qu’Agrippa, gendre d’Au-
gufte, fit faire dans les Gaules pour conduire les
armées, fe divifoit en trois,' d’où vint le nom
tres vis. , trivium. Telle eft l ’opinion fort vraifem-
blable du Père Ménétrier, jéfuite, dans un écrit
inféré dans les Mémoires de Trévoux, au mois d’août
1703. Cette ville eft dans un beau point de vu e , à
trois grandes lieues de la ville de Lyon, à l’orient, ,
& fur la rive gauche de la Saône, fur le penchant
d’une colline qui s’ abaifle jufqu’ au bord de cette
rivière. Au demis de la colline eft une. grande
plaine, où fe donna une; fanglante bataille entre
l’empereur Sévère & Albin fon concurrent, l’ an
198 , fuivant l’opinion de plufieurs hiftoriens.
Louis-Augufte de Bourbon, Prince fouverain de
Dombes, transféra dans cette ville fon parlement
l ’an 1696, y établit la chambre des requêtes, &
fit bâtir un palais pour le fiége de la juftice. Il y a
fait aufïi établir une belle imprimerie, & a rait
tracer fur le terrain le plan d’ith grand collége. Il
r a aufïi dans la ville une chambre du-tréfor pour
a garde des papiers , un hôtel pour la monnaie
qui s’y eft fabriquée , même pendant le règne des
nres-ae Vil!a*s, 8c un palais pour le gouverneur.
L ’ an 1525, fous le règne de Louife de Savoie,
mère de François I , roi de France , le pape C lé ment
VII y érigea lin chapitre, qui eft compofé
d’ un doyen, confeifter honoraire ttu parlement5
d’ un chantre, d’ un facriftain & de dix chanoines,
tous con-curés ou co-curés de la ville. Le doyenné
eft à la nomination des Princes. M. de Malezieu,
chancelier de la fouveraineté, a fait des fondations
confidérables dans c e chapitre. Il y a dans
Trévoux un hôpital bâti •& fondé par la princeffe
Anne-Marie-Louife d’Orléans, princeffe de Dombes
: il y avoit un couvent du tiers-ordre de fair.t
François, un de Carmélites & un d’Urfulines. 11
y. a apparence que cette ville eft fort ancienne,
puifque, dans la décadence du royaume de Bourgogne,
arrivée l’an 1032 par la mort de Rodolphe
I I I , furnommé le Fainéant, elle appartenoit
déjà en tout droit de fouveraineté aux lires de
Villars, auffi bien que toutes les terres de Dombes
, qui s’ étendoiënt depuis la Saône jufqu’ à la
rivière d'Ain, du-côté de Lydn. Toutes cès terres
demeurèrent aux fires de Villars, dépiiis Adélard
I jufqu’à Etienne I I , qui, n’ayant qu’une fille
nommée Agnès, la donna en 1200 en mariage à
Etienne I , feigneur de Thoire. Pendant le règne
des lires de Thoire jufqu’à Humbert V I I , cette
ville eut divers feigneurs, parce qu’elle fut donnée
aux cadets de cette Maifon.} mais l’an 1402 ce
même Humbert VII la vendit à Louis , duc de
Bourbon, avec fa châtellenie & plufieurs autres
terres que ce duc joignit à celles qu’ il avoit eues
d’ Edouard I I , dernier feigneur deBeaujeu, dont
il forma la fouveraineté de Dombes, telle qu’elle
eft aujourd’hui. Cette vente donna de la jaloufîe à
Amédée, duc de Savoie, & à fes fucceffeursj ce
qui fut caufe que l’an 1431 Trévoux fut pris par
François de la Palu , comte de Varambon, général
de l’ armée du duc dè Savoie, qui emmena
plufieurs prifonniers, & leur fit payer de grofïes
rançons qu’ il fallut reftituer dans la fuite. Voici la
fuccefïion des Princes qui ont poffédé cette principauté.
SUCCESSION chronologique des,P rinces fou-
Verains de Dombes , depuis la décadence du
royaume de Bourgogne.
Sires de B auge, dans la partie Septentrionale
de Dombes.
R ë n a u d l ,l ’ an ’ ,1047.
'Gaulferan, 1072.
Ulric I , 11x9.
Renaud I I , H2J-.
Renaud III, y . 11 IL
Guy de Mirebel, dont la fille Marguerite époufa
Humbert V , feigneur-de Beaujéu, l ’an 1218.
Première race des fouverains de Dpmbes , feigneurs
de Beaujeu.
I 176.
1 2 0 2 .
Humbert IV , l’an
Guichard I I I ,
Humbert V , 1216,
Guichard IV , 1251.
Seconde race.
Ifabelie, fille d’Humbert V , époufa Renaud ,
comte de Forez > elle fut dame de Dombes ,
l’an n 6f.
Louis de Forez , 1270.
Guichard V , 1293.
Edouard I , 1 3 31 *
Antoine, 1 3 y8.
Edouard II, i 37f .
Ce dernier fit donation à Louis ,duc de Bourbon.
Sires de Villars, fouverains de Dombes , dans
la partie méridionale.
Adélard I , l’an /
Adélard I I ,
Ulric,
Etienne I I ,
Agnès, qui époufa Etienne I ,
Fan ^
1047.
1100.
* 1130:
_ , 1 •
fire de T h o ire ,
1216.
Seconde race , fires de Thoire & de Villars.
Etienne 1, 1216,
Etienne I I , 1238.
Humbert III ^ 1248.
Humbert IV , 1279.
Humbert V , 1301.
Humbert V I , 1331.
Humbert V I I , 1-400.
C e dernier vendit Trévoux au duc de Bourbon.
Première branche des Bourbons , fouverains
de Dombes.
Louis II,
Jean I ,
Charles I ,
Philippe, du vivant de fon père Charles.
Jean I I , frère de Philippe,
Pierre,
Sufanne, i Jv^.
Cette dernière époufa Charles , connétable de
France.
Interrègne par les rois de France.
Louife de Savoie, i$z4.
François I , 1531J
Henri I I , 1547.?"
François I I , ic c o .
Seconde branche.
Louis, duc de Montpenfier,
François ,
Henri.,,
Marie, époufe de Gafton de France,,
léans,
1 560. I ijS z.
IJ92- !
duc d’Or-
1608.
Troifieme branche,.
Gafton, duc d’Orléans.
Anne-Marie L.ouife, 1627.
Quatrième branche.
Louis-Augufte, premier de ce nom, 1693.
Louis-Augufte I I , 173^*
Louis-Charles, *75 5 •
On voit par cette table chronologique, que les
feigneurs deBaugé ont été fouverains de Dombes.
Cette fouveraineté paflfa depuis dans la Maifon de
Beaujeu. Il y a diverfité d’ opinions fur l’origine de
cette ancienne Maifon. Quelques, hiftoriens font
les feigneurs de Beaujeu originaires des comtes de
Forez. D’autres croient qu’ ils font ifïus des anciens
comtes de Flandre, parce que leurs armes
font d’or au lion de fable , armé & lampajfé de gueu-
\ les , brïfé d’ un lambel de même, a cinq pièces avec le
cri de Flandre; çe qui donne lieu de croire que le
premier feigneur de Beauieu étoit un cadet de la
Maifon de Flandre, qui, du tems des révolutions
de France fous Charles-le-Simple, s’empara du
château de Beaujeu, & s’ étendit peu à peu en
fe faifant reconnoître par les gentilshommes fous
ombre de les protéger. Le premier, dont on
trouve le nom, fut Omphroide , qui vivoit fous
Hugues Capet, vers l’an 989. Il eut deux fils, Be-
*rald qui fu it, & Jofnard mort fans enfans. Berald,
qui fuccéda à fon père, époufa Vandelmode, que
quelques-uns croient être de la Maifon de Savoie,
& dont il eut plufieurs enfans , entr’autres Humbert
I , fon fucceïfeur dans la feigneurie de Beau-
I jeu. Humbert I époufa Helmeeft, & non pas
î Auxilie de Savoie, comme l’ont écrit quelques
hiftoriens.
Et de ces premiers Beaujeu defcendoit Hum-
1 bert V de Beaujeu, qui, par fon mariage avec
Marguerite fille de Guy de Mirebel, fire de
Bauge, devint fouverain de la partie feptentrio-
nale de la principauté de Dombes.
Saint- Efprit , Ordre de chevalerie.
Nous trouvons deu# Ordres de ce nom : le premier,
nommé du Saim-Efprit ou Droit-Defir 3 fut
infirmé par Louis d’Anjou, dit de Tarente, Prince
du fang de France, roi de Jérufalem & de Sicile*
! époux de Jeanne I ie. , reine de Naples, & comtefife
de Provence 5 il mit ce.t Ordre fous la protection
de faint Nicolas de Bari, dont l’image pendoit au
bas du collier de l’Ordre. L’ inftitution s’en fit dans
le château de l’CIEuf, à Naples, le jour de la Pentecôte
1 352, par une conftimtion contenant vingt-
cinq chapitres, & qui commence ainfi dans le ftyle
de ce tems-là.
Nous L.oys, par la grâce de Dieu, roi de Jéru-
falem & de Sicile, allonneur du Saint-Efprit, lequel
jour par la grâce que nous fûmes couronne» Y f y z