
loo C A S
évêque de Vîfeu , archevêque de Lisbonne , &
gouverneur du Portugal. Mort en odeur de fain-
teté le i er. juillet i 6i ) .
C a s t r o de M e l g a ç o .
Il paroit que les généalogîftes les plus accrédités
s’accordent à regarder la Maifon de Caftro
de Melgaço , venue de Galice , comme iffue de la
Maifon précédente. Nous regarderons donc les
Caftro de Melgaço comme formant une branche
de la Maifon de Caftro.
Dans cette branche nous remarquerons :
$2°. Pierre de Caftro , lequel, ayant été fait
prifpnnier à la bataille d'Alfarroubeira, fut amené
devant l’infant Pierre, régent du royaume de Portugal
& général de 1Jarmée viétorieufe, qui le
poignarda de fa main.
33°. Ferdinand de Caftro fon frère fut dans fa
Maifon le premier châtelain de Melgaço, charge
depuis héréditaire dans fa famille, & dont le nom
fert à diftinguer fa branche. Le duc de Bragance
a voit donné cette charge à Ferdinand, pourré-
cômpenfe de fes fervices.
34°. Pierre de Caftro, quatrième châtelain de
Melgaço, arrière-petit-fils de Ferdinand, étoit à
la malheureufe journée d’Alcacer en Afrique. 11 y
eut le même fort que le roi dom Sébaftien. On ne
trouva point fon corps, & on n’a jamais fu ce qu'il
étoit devenu.
35°. Jérôme de C aftro, un des fils du précé^-
dent, fut tué à la guerre de Malaca aux Indes
orientales.
36°. Jérôme de Caftro, capitaine d’infanterie,
tué à Valverde en 1642.
370. Antoine de Mello de Caftro, le premier
qui ait joint au nom de fa Maifon celui de la
Maifon de Mello, dont il defcendoit par femme ,
étoit commandant d’une efcadre deftinée pour les
In4des orientales j il fut tué par les Anglais à fon
retour de l ’Inde, à Pile de Sainte-Hélène.
38°. Dans ce même combat, François de Mello
de Caftro fon fils perdit un oeil j il fut depuis
vice-amiral de la flotte qui reprit, en 16 24 , la
baie de Tous-les-Saints.
390. Ferdinand de Mendoça Furtado, fils du
précédent, prenoit ce nom de Mendoça, qui étoit
celui de fa mère. Etant général de l’île de Ceilan,
il fut tué par les Hollandais.
40°. Dans la branche des comtes das Galveas,
Jérôme de Mello de Caftro, tige de cette branche
, tué à la guerre de Malaca aux Indes orientales
, ainfi que fon frère du même nom , mais d’un
premier lit, mentionné fous le n°. 3c.
Nous ignorons fi la Maifon de Caftro do Rio eft
encore la même que les précédentes : nous la
voyons porter, ainfi que la Maifon de Caftro de
Melgaço, les noms de Furtado de Mendoça. Quoi
qu’il en foit, elle a produit auffi des guerriers de
C A T
diftin&ion , dont quelques-uns même ont commandé
des armées. 11 y a du nom de Caftro divers écrivains de différentes
profeflions , tels que :
i ° . Alphonfe de Caftro , françifcain efpagnol,
qui a beaucoup écrit contre l ’héréfîe 6; les hérétiques,
aaverfùs hstrefes, de jufiâ h&reticorum puni-
tîone, & c . Mort à Bruxelles le 13 février 1558,
à foixante-trois ans.
i° . Un autre Alphonfe, mort aufli en 1 y 58 dans
les Moluques , martyr de fon zèle millionnaire,
& tué par les Idolâtres. •
30. Léon de Caftro, mort en 1 y80, qui foutint
contre Arius Montanus, que le texte de la vulgate
& celui des feptante dévoient être préférés au
texte hébreu.
4°. Roderic ou Rodriguez de Caftro, médecin
des feizième & djx-feptièmefiècles, médecin portugais,
mais qui exerçoit fon art à Hambourg, a
écrit fur la nature & les caufes de la pefte, a traité
de univerfâ mulierum medicinâ. On a de lui aufli
Medicus politicus, titre qui fait naître des idées.
y°. Un autre médecin portugais, du nom de
Caftro (Etienne-Rodriguez.), qui exerçoit la médecine
à Pife, a laiffé divers traités : De meteoris
microcofmi t de animalibus microcofmi, de comphxu
morborum, de potu refrigerato , & c . Mort à quatre-
vingts ans , en 1637.
6°. Anne de Caftro, Dame efpagnole, fort célébrée
dans les écrits du fameux Lope de Veg a,
eft auteur elle-même de quelques é c r its , dont il
paroît qu’ on fait cas en Efpagne, d’un entr’autres
qui a pour titre : Eternidad del rei Phelippe IIJ,
imprimé à Madrid en 1629.
Il y a beaucoup de jéfuites, tant efpagnols que
portugais, du nom de Caftro , & parmi eux quelques
gens de lettres / o u théologiens du moins.
CATHERINE D’ARRAGON. Catherine d’Ar-
ragon, fille de Ferdinand-1 ^-Catholique & d’ Ifa-
belle d eC a ftille ,& foe u r de Jeanne-la-Fo//*, mère
de Charles-Quint, époufa d’abord le prince Artur
d’Angleterre, fils aîné de'Henri V I I , & après la
mort de ce Prince elle époufa en fécondés noces
le prince Henri, qui fut depuis le roi Henri V III,
&qui étoit le frère d’Artur. Le pape Jules II donna
une difpenfe pour ce fécond mariage. Catherine
d’Arragon avoit vécuTi peu de tems avec Artur,
qu'on ne croyoit pas que lé mariage eût été con-
fommé : c ’étoitmême fur ce fondement que le pape
Jules II avoit accordé la difpenfe pour le mariage
de Catherine d’Arragon avec Henri VIII. Ils vécurent
enfemble pendant vingt-quatre ans fans
qu’il s’élevât le moindre doute fur la validité de
la difpenfe j mais Henri VJ II s’étant dégoûté de
Catherine d’Arragon , dont la douceur mélancolique
pouvoit être plus propre à infpirer l ’eftime
ue l’amour, & étant devenu amoureux d’Anne
e Boulen (voye^, dans le Dictionnaire> l’ article
Volfey, & dans ce yolume , l’article Boulen ) *
C A T 1 0 1
Henri VIII répudia Catherine d’Arragon au b o u t 1
de vingt-quatre ans de mariage. L’Eglife romaine
lui réfifte , il quitte l’Eglife romaine.
1 Une injure fi horrible faite à une reine fi ver-
tueufe, & le fchifme qui en fut la fuite, ne pou-
y oient manquer de réveiller l’ enthoufiafme tk le
fanatifme. Une religieufe malade & iétérique ,
• inftrüment aveugle d’un grand parti, occupa quel-
Ique tems l’Angleterre par fes convulfions & les
révélations ; elle fe nommoit Elifabeth Barton
:( vovefo dans le Dictionnaire, l’article Barton ) j elle
eft reftée célèbre fous le nom de la Vierge de Kent.
La fainte Vierge lui apparoifloitj un Ange la tranf-
portoit à Calais & la ramenoit dans fon couvent ; la
porte du dortoir s’ouyroit miraculeufement toutes
les nuits pour que la Sainte pût aller converfer
avec Dieu. Sainte Marie-Madeleine lui apporta du
ciel une le ttre, où le divorce étoit condamné.
Warham, archevêque de Cantorbery j Fisher,
évêque de Roehefter, tous les partifans de Catherine
d’Arragon, parurent ajouter foi aux révélations
de la Vierge de Kent : un moine les raf-
fembla dans un gros volume. Cette prophéteffe ne
donnoit qu’ un mois à Henri VIII pour fe recon-
noître. Henri VIII la fit pendre : cruauté inutile.
Il parut par le procès de cette malheureufe, qu’elle
avoit été féduite, & qu’ elle n’ avoit agi que comme
perfuadée. Ceux qui l ' avoient fait agir furent auffi
envoyés au fupplice, & le méritoient davantage.
P Henri fe montra plus indulgent envers quelques
prédicateurs qui l’ outragèrent en chaire. Un de ces
fanatiques, nommé Péto, prêchant devant'Ie Roi,
Tui dit: Tuas été trompé par de faux prophètes y mais
v moi , nouveau Michée , vrai prophète de Dieu 3je te
dis que les chiens lécheront ton fan g , comme ils ont
léché celui d‘Achab. Henri fe contenta de changer
de prédicateur. Le dimanche fuivant le doCteur
Corren le juft-ifia en chaire, & afliira le peuple que
c’étoit Péto qui étoit un faux prophète o* un chien ;
il fut interrompu par le cordelier Ellfton, qui l’appela
lui-même faux prophète & fauteur d’adultère.
C ette fcène fe paffa dans l’ églife, devant tout le
peuple, en préfenceduRoi lui-même, qui femêla
de la querelle, & qui eut beaucoup de peine à
faire taire le cordelier. Cependant Ellfton & Péto
ne furent que réprimandés doucement par le confié
Henri n’ étoit pas encore dans le cours de fes
randes violences : fa fuprématie n’étoit pas éta-
lie j il croyoit avoir des ménagemens à garder.
Bientôt l’échafaud fut le partage des évêques, des
grands, des miniftres qui 'condamnèrent le divorce
& conteftèrent la fuprématie. La conduite
fme 3 mo^el^e & refpeêlueufe de Catherine pendant
le cours de ce long procès du divorce, qui
duraplufieurs années (depuis 1^27 & 1728, juf-
qu’en 1 y <4 ) , n'ayant pu parvenir à défarmer Henr
i, elle mourut de douleur : fon dernier foupirfut
pour fon tyran i elle lui écrivit la lettre la plus
Rendre : « Mes yeux en fe fermant, lui dit-ëlle ,
C A U
» ne cherchent que v o u s , & ne vous verront point 3
» mon coeur ne regrette que vous. »»
On dit que le barbare fut ému 5 mais que pro-
duifit cette émotion ? Il perfécuta la mémoire de
l'infortunée Catherine fur la fille qu’ elle lui laiffoit 3
il voulut que le parlement ôtât a cette fille tout
droit à la fucceflion, qu’elle recueillit cependant
malgré fon père & le parlement. C e fut la reine
Marie.
Catherine d’Arragon mourut en 1536 à Kimbal-
ton , où elle étoit exilée.
CAUMAR TIN ( le FèvRE dt ) ,(H if t . de Fr.),
famille considérable dans la rob e , & qui a produit
auffi des fujets utiles à la guerre.
i ° . Le roi Charles V I , oar des lettres de l’an
1400, accorde à Huartle Fevre, fieur de Peirette ,
divers privilèges pour récompenfe de fes fervices.
20. Pierre le F è v re , frère de Huart, étoit, en
14 13 , préfident à iqortier du parlement de Paris.
30. LouisleFèvre, feigneurdeCaumartin,garde
des fceaux , avoit eu grande part aux affaires fous
les règnes de Henri IV & de Louis XIII. Sully, qui
loue p eu, lui donne de grandes louanges, & le
montre toujours utilement employé pour le fer-
vice de Henri IV . c* Caumartin, dit-il, à l’an 1607,
»» avoit conduit avec une fi grande économie les
» deniers qu’ on l ’avoit chargé de diftribuer aux
» Cantons luiffes, qu’il avoit trouvé le moyen de
*> mettre en réferve trente mille écus par an, dont
» il avoit acquitté d'autres dettes, en compofant
« de fix à un. C e t exemple eft trop beau pour le
paflèr fous filence : il i ’eft d’autant plus, qu’ à
»> quelqu'un^ qui veut chercher un prétexte plau-
« fible de détourner une partie de la fomme au
» profit du diftributeur, rien n’eft fi facile que de
faire crier les Suiffes, pour empêcher ce bon
» ménage. Je ne manquai pas de le bien faire ob-
» ferver à du Refuge, qui alloit prendre la place
*> de Caumartin. >»
Pendant la minorité de Louis XIII il fut du con-
feil de régence *, enfin il fut nommé garde des fceaux
a la mort de Méry de Vie d’Erménonville, le 23
feptembre 1622. On attendoit beaucoup de fa fa-
gefle & de fa prudence confommée î mais il mourut
le 22 janvier fuivant. 4°. Un fils digne de lui (Louis le Fèvre d®
Caumartin ) , confeiller d'Etat, mourut le 16 août
ï (j24 , en allant en ambaffade à Venifé.
y°. Un autre Louis encore , fils de ce dernier,
& confeiller d’Etat comme lu i, fit admirer fa fa-
geffe 8c fes talens dans les divers emplois dont il
fut chargé. Il avoit été intendant de Champagne.
Le Roi lui confia les fceaux des grands-jours tenus
en Auvergne en 1666. Mort le 3 mars 1687.
6°. C ’eft de Louis-Urbain fon fils , intendant des
I finances & confeiller d 'E ta t, mort fous-doyen du
j confeil le 2 décembre 1720 , l’homme le plus
illuftre peut-être de fon nom, Ôc dont il eft parlé